Soirée Noureev [ONP Garnier 02/10-30/10/2020]

[JMJ]

[Alexis29]

https://www.ina.fr/video/CPA7905243206/rudolf-noureev-video.html

[fandorine]

[sophia]

C'est une autre époque aussi, où la vedettarisation des artistes de ballet reste souvent cantonnée, à une échelle plus ou moins grande, au seul milieu du ballet. La notoriété de Noureev était par ailleurs portée par la politique. De grands artistes du Kirov de la même époque sont restés dans l'ombre.

[tuano]

J'ai assisté à la représentation du mercredi 28 octobre. On peut remercier Aurélie Dupont d'avoir permis aux danseurs de pouvoir se produire dans ces extraits de grands ballets. C'est un format qui devrait exister chaque saison pour permettre à tous les membres de la troupe de fouler les planches, que ce soit à Paris ou ailleurs.
J'avais prévu de ne pas assister à ces soirées car le principe de la bande enregistrée et des courts extraits privés de décors et de contexte me rebutait. Ce n'est justifiable à Garnier que dans la situation actuelle. C'est mieux que rien mais cela retire une grande partie de la magie de ces oeuvres. On dirait que la bande son du Lac des cygnes provient d'un DVD : on entend beaucoup de bruits parasites, est-ce les autres cygnes qui bougent, le public qui est peu discret ?
Le public de la salle a en tout cas généreusement applaudi tous les danseurs, même lorsque l'une d'entre elles manque de tomber et parvient à se rattraper in extremis.

Leonore Baulac et Germain Louvet terminent leur longue (15 minutes) scène de La Belle au bois dormant avec éclat, c'est dommage que la vidéo officielle ne les montre pas sous ce jour-là.

Je confirme le talent extraordinaire de Mathias Heymann, un Roméo d'une grande fluidité dans ces dix minutes de scène du balcon.

C'est cependant Francesco Mura qui se taille la part du lion avec le seul solo de la soirée (Manfred) et la longue scène de Don Quichotte. Je ne suis pas sûr qu'il soit le partenaire idéal de Valentine Colasante, qui paraît plus grande que lui (elle est souvent sur pointes).

[fandorine]

[JMJ]

Leur association n'est pas idéale pour un ballet noble. Mais pour un ballet comédie comme don Quichotte, ça peut très bien fonctionner.

[tuano]

J'avoue qu'après avoir vu sur scène lors de la dernière série les couples Heymann/Pagliero et Heymann/Ould-Braham, j'ai du mal à voir qui que ce soit d'autre que Mathias Heymann dans le rôle de Basilio.
J'ai vu qu'à la boutique de l'Opéra ils vendaient des versions romans des ballets, et c'est le couple Heymann/Pagliero qui illustre en photos Don Quichotte.

[Aurélie]

[tuano]

Pour Véronique Doisneau c'était approprié puisqu'elle parle de la présence des danseuses cygnes qui servent de décor vivant. Les entendre nous remet dans l'ambiance d'une représentation avec tout le corps de ballet.

Effectivement on dirait que c'était le même enregistrement.

Le son de cette soirée Noureev était assez médiocre, sourd. De là où j'étais j'avais même l'impression d'une prise de son monophonique.

[Ballerina]

Oui pour VéroniqueDoisneau elle disait elle-même au technicien de lui passer la bande son du lac.

[tuano]

Quelques mots sur les extraits de Casse-Noisette, orchestralement les plus beaux et émouvants de la partition :
- en tout début de spectacle, le moment vers la fin de l'acte I où Casse-Noisette vient de vaincre les souris et qu'il emmène Clara dans son monde enchanté
- un peu plus tard dans la soirée, le grand pas de deux de l'acte II pour la Fée Dragée et du Prince Orgeat, personnages remplacés dans la version Noureev par les deux protagonistes.
C'est, dans l'absolu, un merveilleux cadeau que de nous offrir ces magiques pas de deux qui se font écho. Coupés du reste de l'oeuvre et accompagnés d'un son bien pauvre, ils ne font pas tout à fait le même effet. Commencer la soirée sur un seul pied pour les deux danseurs est sans doute une gageure, pas forcément relevé de manière impeccable. Sans doute la proximité exacerbée par le proscénium accentue le moindre tremblement. Heureusement nous avons affaire à de grands danseurs dans la plénitude de leurs moyens et la suite n'est qu'enchantement. Je n'ai pas retrouvé non plus la part d'ombre de ces moments, pas d'inquiétude ici qui plane sur une Clara rayonnante et souriante, alors que dans le ballet intégral j'ai toujours trouvé qu'une grande tristesse se dégageait du grand pas de deux avant le triomphe final : fin de l'âge de l'enfance pour Clara, fin de la vie pour le compositeur, passage vers une autre vie ? L'annonce d'une fin, d'une mort ?
Les costumes en tout cas sont magnifiques et nous font presque oublier l'absence de décors.

[Entrechat 4]

Disons qu'en ces temps de disette (devenus entre temps privation), j'étais très contente de voir de la danse.
Bien sûr, il manquait les décors, l'ambiance, etc.
Les deux pas de deux de Casse-Noisette étaient les meilleurs moments pour moi. Dorothée Gilbert est très belle, ses équilibres magnifiques. Ce n'est pas grave si on ne sent pas l'émotion de Clara, la danse à mon avis se suffit à elle-même dans cet extrait : je n'ai jamais été passionnée par l'histoire de Casse-Noisette et en entier, ce ballet m'ennuie. Là on en avait la substantifique moelle !
J'ai beaucoup aimé également le pas de deux de Roméo et Juliette. Là au contraire, j'ai trouvé que Mathias Heyman et Myriam Ould-B nous faisaient vivre l'émotion des personnages.
Globalement, c'est vrai que la musique n'était pas terrible. Beaucoup moins bien que dans "Etoiles", où on avait droit à un piano et un violoncelle en direct. Mais les costumes étaient tous magnifiques !
Espérons retrouver bientôt nos danseurs !

[tuano]

Il y a juste les costumes de la Belle au bois dormant que j'ai trouvés un peu trop pastel et rose bonbon.

[tuano]

Avec le Pas de deux du balcon de Roméo et Juliette, j'ai eu l'impression que l'on voyait moins la technique. Je me demande si c'est plus facile à danser ou si au contraire c'est la grande maîtrise technique de Myriam Ould-Braham et de Mathias Heymann qui donnait l'impression d'une extrême fluidité dans les mouvements. J'ai vu là une interprétation, une incarnation et jamais une démonstration de virtuosité.
Je suppose que ce doit être assez épuisant puisqu'on a épargné à Mathias Heymann les cinq minutes de Manfred les soirs où il dansait Roméo. D'après le programme imprimé, il était initialement prévu que Mathias Heymann assure Manfred tous les soirs. Le nom de Francesco Mura n'apparaît pas pour Mandred, alors que pour Roméo il est bien indiqué "Mathias Heymann ou Germain Louvet". Ce dernier a d'ailleurs assuré le long extrait de La Belle au bois dormant et la scène du balcon durant les premières représentations.