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Dansomanie au Prix de Lausanne 2007 / Monique Loudières
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sophia



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MessagePosté le: Mar Fév 06, 2007 2:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Samedi 3 février: Demi-finale


Delia Mathews et l'un des professeurs de la Royal Ballet School avant la demi-finale


Sakurado Shino (Japon, 5) - Variation classique 1: Don Quichotte


Jemima Dean (Australie, 21) - Variation classique 1: Raymonda


Liu Sirui (Chine, 22) - Variation classique 1: Giselle


Liu Sirui (Chine, 22) - Variation classique 1: Giselle


Hanako Matsune (Japon, 25) - Variation classique 1: Raymonda


Matsune Hanako (Japon, 25) - Variation classique 1: Raymonda


Mai Kono (Japon, 33) - Variation classique 1: Raymonda


Mai Kono (Japon, 33) - Variation classique 1: Raymonda


Kageyama Mai (Japon, 34) - Variation classique 1: Giselle


Kageyama Mai (Japon, 34) - Variation classique 1: Giselle


John Giragosian (Etats-Unis, 62) - Variation classique 1: Don Quichotte


Kim Chaelee (Corée du Sud, 20) - Variation classique 2: Coppélia


Kim Chaelee (Corée du Sud, 20) - Variation classique 2: Coppélia


Delia Mathews (Grande-Bretagne, 27) - Variation classique 2: La Bayadère (3ème soliste)


Keenan Kampa (USA, 36) - Variation classique 2: Grand Pas classique


Telmo Moreira (Portugal, 49) - Variation classique 2: Coppélia




Dernière édition par sophia le Ven Fév 09, 2007 9:25 pm; édité 6 fois
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sophia



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MessagePosté le: Mar Fév 06, 2007 2:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant


John Giragosian (USA, 62) - Variation classique 2: La Fille mal gardée


Sakurai Yoshiya (Japon, 63) - Variation classique 2: Grand Pas Classique


Sakurai Yoshiya (Japon, 63) - Variation classique 2: Grand Pas Classique


Gabriel Barrenengoa (Espagne, 66) - Variation classique 2: Casse-Noisette


Sakurado Shino (Japon, 5) - Variation Kylian: 27'52"


Sakurado Shino (Japon, 5) - Variation Kylian: 27'52"


Sakurado Shino (Japon, 5) - Variation Kylian: 27'52"


Kim Chaelee (Corée du Sud, 20) - Variation Kylian: Blackbird


Liu Sirui (Chine, 22) - Variation Kylian: Blackbird


Matsune Hanako (Japon, 25) - Variation Kylian: 27'52"


Matsune Hanako (Japon, 25) - Variation Kylian: 27'52"


Matsune Hanako (Japon, 25) - Variation Kylian: 27'52"


Delia Mathews (Grande-Bretagne, 27) - Variation Kylian: 27'52"


Park Sae-eun (Corée du Sud, 30) - Variation Kylian: Blackbird


Park Sae-eun (Corée du Sud, 30) - Variation Kylian: Blackbird


Ksenia Ovsyanick (Biélorussie, 31) - Variation Kylian: 27'52"


Ksenia Ovsyanick (Biélorussie, 31) - Variation Kylian: 27'52"


Chen Dao Yuan (Chine, 25) - Variation Kylian: Blackbird


Chen Dao Yuan (Chine, 25) - Variation Kylian: Blackbird


James Hay (Grande-Bretagne, 60) - Variation Kylian: 27'52"


James Hay (Grande-Bretagne, 60) - Variation Kylian: 27'52"


Sakurai Yoshiya (Japon, 63) - Variation Kylian: 27'52"

Bientôt, le compte-rendu de la demi-finale... Very Happy


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sophia



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MessagePosté le: Mar Fév 06, 2007 3:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L'article de Jean-Pierre Pastori sur le Prix de Lausanne (accessible seulement 24h):
http://www.24heures.ch/vqhome/le_journal/culture/prix_de_lausanne_050207.edition=ls.html

Citation:
Le Prix de Lausanne fêtait hier ses trente-cinq ans. Venue exceptionnelle de la Présidente de la Confédération, Micheline Calmy-Rey; et là-dessus, des discours assortis de remerciements, complétés de congratulations… Mais surtout de la danse, beaucoup de danse et heureusement de la très belle danse. L'édition 2007 est à marquer d'une pierre blanche avec une brochette de lauréats de haut vol et un gala d'après-entracte réunissant des étoiles internationales primées naguère à Lausanne: Paola Cantaluppo et son partenaire Francesco Nappa, Marcelo Gomes avec Maria Riccetto, ainsi que Megumi Nakamura en solo, tout comme Steven McRae. Pour cet anniversaire, le Prix avait d'ailleurs fait peau neuve en assurant une présentation bilingue sur le plateau, en projetant des clips et en exigeant la tenue de répétition plutôt que le costume de scène pour une des deux variations classiques. Autant d'innovations bienvenues.

Podium féminin

Si les jeunes filles se sont trouvées minorisées en finale (cinq danseuses pour sept danseurs alors qu'aux quarts de finale la proportion était de quarante-deux pour dix-neuf), elles n'en ont pas moins décroché les trois premières places. Troisième, la Coréenne Chaelee Kim, 16 ans, mais déjà de longues jambes, nous a toutefois paru encore bien verte pour faire partie du trio de tête. Deuxième, la Japonaise Mai Kono, 17 ans et demi, a tout pour elle: un physique menu, la grâce qui va avec, un tempérament vif, des équilibres… renversants. Rien d'étonnant à ce qu'elle décroche aussi le Prix du public. Première, Sae-Eun Park, tout juste 17 ans, est aussi éblouissante dans sa Bayadère que dans sa variation de Giselle: finesse, élégance et technique de feu.

Au quatrième rang, l'Anglais James Hay, 17 ans et demi, stupéfie par son ballon et ses tours. Et par les risques qu'il prend dans un Don Quichotte de derrière les fagots. Juste derrière lui, le Portugais Telmo Moreira, 15 ans et demi, compense sa petite taille par un abattage hors norme qui lui vaut la ferveur du public. Sixième récipiendaire d'une bourse (ou d'étude dans une école, ou d'apprentissage dans une compagnie), l'Anglaise Delia Mathews est toute de grâce avec des bras d'une rare délicatesse. Néanmoins sa Bayadère nous a semblé bien molle.

Interprétation de haut vol

Tout palmarès a sa part d'injustice. A notre goût, l'Eurasien Charles-Louis Yoshiyama, 17 ans et demi, méritait mieux que son Prix d'interprétation contemporaine. Mais le fait est que son Piers Solo de Jiri Kylian (et non Giri Qu'îlienne… comme un correcteur automatique nous l'a fait faussement écrire l'autre jour!) est absolument soufflant! Mais d'une façon générale, tous ces adolescents ont montré des qualités d'interprète inattendues dans ces pièces mettant en œuvre non seulement une gestuelle aux antipodes du répertoire classique, mais aussi des émotions d'une tout autre nature. Chapeau!

A noter que les lauréats ne sont pas seuls à fréquenter une école officielle, qu'il s'agisse du Conservatoire national de Lisbonne ou de la Royal Ballet School, à Londres. Aucun finaliste ne procède d'une école privée. De quoi méditer.



Sae-eun Park (Corée du Sud), la gagnante du Prix de Lausanne 2007


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suzy



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MessagePosté le: Mar Fév 06, 2007 4:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

encore merci sophia de nous faire partager des moments de bonheur. je suis allé sur le site officiel de lausanne, et on vois les video's des variations mais malheureusement c'est très petit. ici en belgique il faut etre abonné a la chaine mezzo pour voir la finale. malheureusement je ne le suis pas. es ce que quelq'un as l'enregistrement de cette année? j aimerai bien lavoir . merci beaucoup Wink


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sophia



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MessagePosté le: Mar Fév 06, 2007 7:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Dimanche 4 février: Finale, entracte et remise des prix

Quelques photos, à suivre...


Telmo Moreira (Portugal, 49) - Variation classique 2: Coppélia


Park Sae-eun (Corée du Sud, 30) - Variation classique 2: Giselle (Pdd des Paysans)


Ksenya Ovsyanick (Biélorussie, 31) - Variation Kylian: 27'52"


Charles-Louis Yoshiyama (Japon, 59) - Variation Kylian: 27'52"


Kim Chaelee (Corée du Sud, 20) - Variation Kylian: Blackbird


Park Sae-eun (Corée du Sud, 30) - Variation Kylian: Blackbird


Kono Mai (Japon, 33) - Variation classique 1: Raymonda


Kono Mai (Japon, 33) - Variation classique 1: Raymonda


Kono Mai (Japon, 33) - Variation classique 1: Raymonda


Entracte: Maria Ricetta et Marcelo Gomes dans le Pas de deux du Cygne noir


Entracte: Maria Ricetta et Marcelo Gomes dans le Pas de deux du Cygne noir


La remise des prix


Delia Mathews, James Hay, Kono Mai; derrière en kilt: le finaliste Arai Yoshihisa (Japon, 56) de la RBS, assis: Jean-Pierre Bonnefoux, le Président du Jury


Les six lauréats devant les membres du jury, de gauche à droite: Delia Mathews, James Hay, Kono Mai, Sae-eun Park, Kim Chaelee, Telmo Moreira


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mizuko



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MessagePosté le: Mer Fév 07, 2007 6:09 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci beaucoup pour votre travail, Sophia ! ! ! Les photos sont belles. Mai-san est une très jolie fille. Very Happy
Félicitations aux lauréats et bravo à tous les finalistes!!!


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sophia



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MessagePosté le: Mer Fév 07, 2007 2:31 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Avant les compte-rendus promis, je signale deux articles parus dans la presse coréenne de langue anglaise et consacrés au Prix de Lausanne et plus précisément à la gagnante Sae-eun Park.

Dans The Korea Times, on apprend que Sae-eun Park a reçu l'an dernier la médaille d'argent du concours de Jackson (en fait, il n'y avait pas eu de médaille d'or décernée). L'article évoque également les problèmes de santé qu'elle a connus durant la compétition, un sujet plus longuement développé dans cet autre article qui parle aussi de son parcours de ballerine.


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Aurélie



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MessagePosté le: Mer Fév 07, 2007 7:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour ce lien. C'est très intéressant de savoir ça, car, lors de la finale, la présentatrice a insisté lourdement (je trouve) sur le fait que le premier prix était donné à un artiste dont le jury a décelé un potentiel d'étoile, ou un tempérament d'étoile, je ne sais plus. Si ça a un rapport avec le courage de Park Sae-eun, je trouve ça limite...


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sophia



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MessagePosté le: Mer Fév 07, 2007 7:39 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'aurai l'occasion d'en parler plus précisément dans mon compte-rendu, mais Sae-eun Park est une danseuse absolument extraordinaire, inspirée, une véritable artiste, dont la victoire ne faisait pour personne, je pense, aucun doute. Seule la Japonaise Kono Mai pouvait éventuellement lui ravir la première place (elle a d'ailleurs reçu le Prix du Public), mais je pense quand même que Melle Park a ce a quelque chose en plus qui fait d'elle une sorte d'Etoile en puissance. Et ses prestations n'étaient pas loin de la perfection (je dis cela pour ne pas dire que c'était en quelque sorte la perfection); franchement, on aurait pu difficilement se douter de problèmes physiques en la voyant.

Le Prix de Lausanne prétend valoriser davantage le potentiel artistique que l'aspect strictement technique dans les candidats qu'elle choisit de sélectionner puis de couronner. En effet, je n'ai pas vu de petits phénomènes aux vingt-cinq pirouettes, multipliant les tours en l'air, les doubles assemblés etc... Laughing Les six lauréats, bien que classés (en fonction du nombre de points obtenus), obtiennent des bourses qui ont toutes la même valeur; néanmoins le gagnant ou la gagnante est traditionnellement présenté comme ayant ce petit plus qu'ils appellent "un potentiel d'étoile". Je crois, je le répète, qu'indépendamment des problèmes de santé de Melle Park (que nous ignorions), cette victoire relevait de l'évidence (c'est peut-être justement cela une Etoile... Wink).


Des photos de Sae-eun Park sur le site du Concours International de Danse de Jackson (Mississipi, USA): http://www.usaibc.com/



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Aurélie



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MessagePosté le: Mer Fév 07, 2007 10:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

OK, c'est vrai que je n'ai vu que la finale, et j'avais autant aimé Mai Kono que Sae-eun Park. (Désolée si les noms et prénoms sont dans le désordre!)


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sophia



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MessagePosté le: Ven Fév 09, 2007 3:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Prix de Lausanne 2007 - Samedi 3 février: Demi-Finale

La demi-finale de samedi après-midi aura permis d'éprouver une nouvelle fois, - ce dont le public ne se rend pas toujours compte - , qu'il y a loin, très loin, du studio de danse à la scène. N'ayant pas assisté aux épreuves des quarts de finale, le seul jugement que j'avais pu me constituer sur les candidats s'appuyait uniquement sur ce que j'avais vu lors des échauffements ou des répétitions. Or, le Prix de Lausanne se targue de récompenser chez les candidats, outre un niveau professionnel, - ce qui va de soi -, un potentiel et des qualités artistiques, ce que l'on ne peut évaluer véritablement que sur scène: la scène ou l'épreuve de vérité!

Ainsi, les garçons, qui montraient de belles qualités en studio et surtout des personnalités intéressantes, se sont révélé un peu décevants lors de cette demi-finale et à l'inverse, les filles, qui ne m'avaient pas marquée plus que cela (mais comme je l'ai dit précédemment, je n'en connaissais qu'un petit nombre), ont souvent été brillantes, sur l'une ou l'autre variation, sinon sur les trois, à l'occasion de cette même épreuve. Une impression générale confirmée, lors d'une conversation, par Irina Sitnikova, l'un des membres du jury (ancienne soliste au Théâtre Mariinsky de 1980 à 2000 et actuellement professeur à l'Ecole Vaganova).

Parmi les grands moments de cette demi-finale, chez les filles, la Coréenne Sae-eun Park et la Japonaise Kono Mai s'imposent de manière évidente comme les futures gagnantes du Prix, et incidemment, on l'espère, comme les Etoiles de demain, sachant qu'il y a loin, là encore, d'une victoire dans une compétition, aussi prestigieuse soit-elle, à la reconnaissance et à la notoriété artistiques. Des gagnantes naturelles, évidentes, à des années-lumière de l'image que certains Occidentaux aiment et se complaisent à véhiculer des danseurs asiatiques, comme s'ils étaient tous identiques d'ailleurs (alors que les Chinois, les Coréens ou les Japonais ont déjà des physiques différents!), pour mieux dissimuler leurs propres frustrations de gloire ou de victoire. Oui, il faudrait, il faudra que l'Occident se réveille un jour, - voeu pieux! - et réalise que si la danse a aujourd'hui, qu'il le veuille ou non, un autre visage, ce n'est pas là l'effet du hasard, d'une injustice ou d'une politique qui favoriserait les uns plus que de raison...

Melle Park donc, la Coréenne, danse déjà, à 17 ans (!), sinon comme une grande Etoile (ce n'est après tout qu'un titre, et pas toujours bien porté...), du moins comme une très grande artiste, à la maturité sidérante. On est ici, avec elle, bien au-delà de la technique, - même si l'on reconnaît sans peine dans sa danse l'enseignement des professeurs russes -, élevés dans une autre dimension qu'on n'attend pas forcément dans une compétition. Tout est juste chez elle: le geste, le style, l'intention; aucune vaine démonstration, aucune arrogance technique; tout est pesé, travaillé jusqu'à l'ultime détail, finalement proche de la perfection. Une Gamzatti de rêve qui, dès le premier regard, impose sa grandeur hautaine de princesse indienne; une Paysanne qui sait allier la grâce et la féminité à une force peu commune dans des sauts de toute beauté, presque irréels même; et peut-être la seule variation de Kylian véritablement convaincante, grâce à une gestuelle puissante, mais surtout dépourvue de pathos, de drame, ou d'un quelconque sentimentalisme. Un concours parfait donc et surtout une candidate qui, elle aussi vous donne envie d'y croire, d'y croire encore, même et surtout après avoir vu danser Melle Paloma Herrera, Etoile de l'ABT...

Kono Mai, la Japonaise, a quant à elle particulièrement impressionné dans le Tableau du Rêve de Raymonda, une variation souvent choisie par les candidates, mais pas toujours réellement interprétée. Avec cette jeune fille, on a droit enfin à une prestation qui rend de manière troublante le sens de cette chorégraphie qui n'est pas qu'une accumulation de difficultés techniques. Ses équilibres inouïes, ses renversés d'un merveilleux lyrisme ne sont pas une démonstration de virtuosité gratuite, ils ne sont pas tenus pour seulement éblouir, mais pour signifier et rendre compte de la rêverie de l'héroïne, de l'élan onirique auquel elle est en proie, et surtout, surtout, elle ne nous fait pas subir, grâce lui soit rendue pour cela, les poses ingénues ou narcissiques, péché mignon de ces jeunes candidates, dans ce délicat adage: bref, on en aurait presque pleuré tellement c'était beau! Dans le Grand Pas classique, j'ai été un peu déroutée par le travail de ses mains à certains endroits de la variation, mais par ailleurs, la maîtrise technique de ce morceau de bravoure (elle aussi n'a que 17 ans!) est telle que l'on ne peut que tirer sa révérence, très bas de préférence! On se souviendra longtemps de son manège de tours piqués, virtuose et d'une musicalité incroyable (eh oui, les accents portés par la musique, ça existe, mais on avait dû l' oublier depuis un certain temps...).

En-dehors de ces deux candidates véritablement intouchables, les autres jeunes filles ont su montrer, ici ou là, de belles choses. On en reviendra encore une fois aux candidates asiatiques qui possédent souvent, en dépit de la verdeur (la plus jeune, Shino Sakurado, n'a que 15 ans!) ou des fautes et limites techniques de certaines, un vrai sens de la scène et des qualités artistiques qui ont manqué cruellement, en plus de leur assurance technique moindre, aux candidates australiennes, - Jemima Dean, au style très larmoyant dans Raymonda, et Dimity Azoury, peu expressive et montrant un travail tout en force dans sa Gamzatti -, et américaine, - Keenan Kampa, malheureusement bien fade lors de cette demi-finale -. Rien d'étonnant à ce qu'on ne les retrouve pas plus loin, en l'occurrence en finale, dans cette compétition. En revanche, j'avoue que l'autre Coréenne, Kim Chaelee, qui finira 3ème du concours, ne m'a guère captivée: sa technique est sûre, mais elle montre des bras très agressifs et mal placés dans Raymonda et le style, notamment les épaulements, sont absents de sa variation de Swanilda. Je lui aurais largement préféré la petite Chinoise Liu Sirui, - qui rappelle de manière troublante Mathilde Froustey - , une jeune fille manquant certes de ballon, mais stylistiquement très juste dans la variation de Giselle (où elle nous a gratifiés d'une très belle diagonale de doubles pirouettes) et dans la variation de la deuxième soliste de La Bayadère; de même la Japonaise Kageyama Mai me semblait aussi plus brillante, plus musicale, dans Giselle ou dans la variation de la 3ème soliste de La Bayadère. Mais, nous le savons bien, en France ou ailleurs, tout concours a ses surprises et suscite des incompréhensions... Un dernier mot sur la Moldave (qui concourt en fait pour la Pologne, car elle est élève de l'Ecole de Ballet de Gdansk) Elena Karpuhina que j'avais remarquée dès le début: sa technique est en effet très solide, d'autant plus qu'elle avait choisi, - seule contre le reste du monde! -, la très difficile variation d'Aurore dans La Belle au bois dormant, mais elle déçoit quelque peu sur scène, faisant montre d'une certaine sécheresse dans le geste, quand ce n'est pas de l'agressivité, le comble en effet lorsqu'on interprète Aurore ou Swanilda! Elle aussi est la preuve que le chemin du studio à la scène est long et périlleux...

Les garçons ont, lors de cette demi-finale, tous été plus ou moins victimes de défaillances techniques. Avouons que malgré les indéniables personnalités qui composaient ce groupe bien sympathique, aucune prestation n'a été véritablement anthologique, comme avec les deux candidates coréenne et japonaise. Le jeune Telmo Moreira, 15 ans et toutes ses dents, illuminées par un merveilleux sourire, nous montre sans surprise ses qualités de "performer" et de futur "showman", mais il faut reconnaître que sa technique, - les épaulements ne sont pas assurés correctement dans la variation de James -, est encore bien verte, ce dont le public n'a cure, car il a été l'un des candidats, sinon le candidat, le plus applaudi. Comme quoi, même si jeune, il y a des choses qui ne s'inventent pas, ne se fabriquent pas, ne se décrétent pas... Et après cela, nous, on viendra parler de propreté! Vanité des vanités... Mr. Green

Malgré les aléas qu'ils ont pu connaître, quelques mots tout de même sur les autres candidats, malheureux ou non à l'issue de cette journée. L'Italien Antonio Sisca, d'une souplesse d'acrobate, prouve malgré lui et s'il en était besoin qu'une hyper-laxité peut vite se transformer en défaut et devenir un obstacle à la puissance, dans un Corsaire relevant davantage de la gymnastique que de la danse. Sur les trois Chinois présents en demi-finale, Zou Long, le plus petit d'entre eux, sera sur cette épreuve probablement pénalisé par son physique (il n'est pas parvenu en finale, contrairement à ses compatriotes), alors qu'il est doté d'un ballon impressionnant, particulièrement efficace dans le répertoire romantique qu'il semble affectionner (il avait choisi, comme beaucoup, la variation de James et celle extraite du Pas de deux des Paysans); pourtant il a montré à mes yeux davantage de régularité que Chen Dao Yuan, un très beau physique, mais péchant par excès de sentimentalisme dans sa variation d'Albrecht, et Sun Jia Yong, sans grand relief dans cette même variation. Arai Yoshihisa, le Japonais de la Royal Ballet School, et Charles-Louis Yoshiyama, autre Japonais, mais celui-là venu de l'English National Ballet School, semblent plus particulièrement briller dans le répertoire contemporain, et leurs variations Kylian ont été les plus convaincantes de l'épreuve. Sakurai Yoshiya, de l'Ecole du Ballet National du Canada, excellent en répétition, est un peu l'archétype du danseur japonais par sa puissance et ses très belles qualités physiques, mais il manque singulièrement d'élégance lors de cette demi-finale, que ce soit en James ou dans le Grand Pas classique. Quant aux deux candidats espagnols, ils se révèlent, notamment le très grand Gabriel Barrenengoa, trop inconstants pour briller véritablement.

Sur les deux variations classiques, les deux meilleurs candidats, - encore une fois ils n'étaient pas sans défaut contrairement aux jeunes filles qui ont dominé le concours -, ont été l'Américain John Giragosian et l'Anglais James Hay. Ce sont là de purs danseurs classiques, qui ont l'air, il faut bien le dire, assez empruntés dans le répertoire de Kylian. Mais qui franchement leur en voudra? Il est bon, et c'est la nouveauté depuis l'an dernier, que les candidats soient évalués, en ce qui concerne le contemporain, sur le répertoire d'un seul et même chorégraphe, ce qui les amène à travailler tous et à égalité la même technique et le même style (auparavant, le jury avait beaucoup de mal à juger les variations dites libres, car beaucoup trop dissemblables), mais il faut reconnaître que le résultat n'est pas toujours idéal, sachant qu'il n'y a rien là que de normal, - la plupart n'ont jamais dansé ni souvent même entendu parler de Kylian auparavant -, le but étant surtout de voir pour le jury comment ils réagissent sur un plan artistique à une gestuelle inédite pour eux. Au passage, signalons que les Asiatiques, véritablement métamorphosés par ce style, s'y révèlent souvent les plus intéressants. Pour en revenir à John et à James, nous avons donc là deux danseurs avant tout classiques, qui nous montrent peut-être, sans qu'ils en aient conscience, - et je sais que je vais là contre l'opinion commune -, ce qu'il pourrait y avoir de vain, éventuellement de destructeur, à aller contre cette nature qu'ils ont au contraire besoin de mûrir, de cultiver et de faire grandir en eux. John Giragosian est le plus régulier, se révélant encore une fois excellent dans La Fille mal Gardée et plutôt correct dans la variation de Basilio qui exigerait certainement davantage de maturité, mais voilà, John Giragosian n'a peut-être pas la chance de posséder un charisme débordant, et John Giragosian arrêtera donc la compétition au stade des demi-finales. Well done anyway! De charisme, de rayonnement, de grandeur en revanche, ce n'est pas ce dont manque James Hay, qui n'a certes pas fait ce jour-là le concours de sa vie: - il met trop d'énergie et de force dans son Basilio, en revanche son Grand Pas classique est nettement plus réussi -, mais qui restera à nos yeux comme la révélation inattendue de ce Prix, le trésor que l'on voudrait faire partager, - mais chacun sait qu'il faut le voir pour le croire! - aux lecteurs. Mais avant d'être cette petite lumière qui subitement nous sort de notre torpeur de spectateur blasé, James Hay est un danseur, au sens le plus noble du terme, - et nul doute qu'on doit déjà l'attendre de pied ferme au Royal Ballet -, dont chacun des mouvements, des gestes, et des pas, dont tout l'être dansant en quelque sorte, respirent le naturel et l'évidence, autrement dit le miracle. Suffisamment rare pour qu'on lui consacre un peu plus qu'une ou deux lignes en passant...


A suivre... Wink Very Happy


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sophia



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MessagePosté le: Ven Fév 09, 2007 8:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Allez, avant la suite des commentaires, sur la finale cette fois, un peu de rab' de photos, comme dirait Haydn... Laughing

Un demi-finaliste, un lauréat et un finaliste...


John Giragosian (USA, 62), James Hay (Grande-Bretagne, 60), Arai Yoshihisa (Japon, 56)


Une candidate avant l'annonce des résultats des quarts de finale...




Répétitions des demi-finalistes:


Arai Yoshihisa (Japon, 56) répétant avec Sergiu Stefanschi la variation de James



Kageyama Mai (Japon, 34) dans le costume de Giselle, répétition avec Monique Loudières


A suivre (encore Wink)...


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MessagePosté le: Ven Fév 09, 2007 9:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant


Elena Karpuhina (Pologne, 46) - Variation classique 1: La Belle au bois dormant


James Hay (Grande-Bretagne, 60) - Variation classique 1: Don Quichotte


Liu Sirui (Chine, 22) - Variation classique 2: La Bayadère (2ème soliste)


Ksenia Ovsyanick - Variation classique 2: Coppélia


Kono Mai (Japon, 33) - Variation Kylian: One of a Kind


Kono Mai (Japon, 33) - Variation Kylian: One of a Kind


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MessagePosté le: Lun Fév 12, 2007 10:05 am    Sujet du message: Répondre en citant

Sur le site du Prix de Lausanne, vous pouvez retrouver à présent les vidéos de toutes les variations présentées par les candidats lors de la finale du 35ème Prix de Lausanne.
http://www.prixdelausanne.org/e/live/index.php


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sophia



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MessagePosté le: Mer Fév 14, 2007 3:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Signalé par ballet.co.uk, un article de The Korea Times qui évoque notamment la place de plus en plus importante prise par les ballerines d'origine asiatique dans le monde de la danse. L'article souligne, exemple de quelques candidats du Prix de Lausanne à l'appui (Sae-eun Park, Kono Mai, Charles-Louis Yoshiyama), que lointaine est désormais l'époque où l'on pouvait reprocher aux danseurs asiatiques de ne pas être de véritables artistes.
Asian Ballerinas Take Center Stage

Citation:
The quality of this year's aspirants was very good. Some of the dancers from East Asia demonstrated creative dance. This development is a step forward from the time when almost all East Asian dancers considered mechanical proficiency more important than artistry and flair.

Two female dancers left quite an impression in the final. South Korean Se-eun Park and Japanese Mai Kono both danced very subtle and technically fine classical variations with sweetness, innocent ease and displayed finesse in musical feeling. They won first and second prize, respectively.

The French-Japanese Charles-Louis Yoshiyama was convincing and dazzling in his contemporary variation of Jiri Kylian's ``Piers solo,'' which won him the prize for the finest interpretation of a contemporary variation.

South Korean Chae-lee Kim showed technically high standards and won 3rd prize. The abilities of such young artists are fascinating in their promise.


Demain, je mettrai probablement en ligne la dernière partie du reportage au Prix de Lausanne, celle concernant la finale... Very Happy


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