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Proust ou Les Intermittences du coeur
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Pierre



Inscrit le: 30 Déc 2003
Messages: 982
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MessagePosté le: Dim Mar 04, 2007 7:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Oui ce Proust a des faiblesses, mais pas celle de vouloir nous présenter les tourments de l'amour et du sexe avec une audace toute militante, audace qui ne devait pas si facilement passer la rampe d'un opéra en cette France de 1974.

Mais comme le dit mieux que moi Sophia, le théâtre pour être intemporel se doit d'être le lieu de la représentation stylisée des sentiments des mythes et des symboles, pas forcément celui de la simulation.

En cela, Preljocaj me semble plus juste dans la représentation du corps, du plaisir, de la douleur, et de tous les sentiments associés, aussi violents soient-ils.

Il ne s'agit donc pas en appelant le chorégraphe de Casanova à la rescousse, d'être pudibond, bien au contraire, mais de souligner l'inutilité formelle de certaines fausses bonnes idées scèniques que l'on peu qualifier de "faciles" plutôt que triviales.

Au delà de cela, on n'est un peu gêné par quelques fautes de goût qui viennent rompre le charme d'un spectacle tout de même recommandable et du niveau de la maison Opéra... Tout de même !

Un petit mot sur les décors de Bernard Michel ou les costumes de Luisa Spinatelli. Le meilleur étant en la matière le tableau VII dont le final n'est pas sans rappeler White Darkness de Duato vu en début de saison, une pluie de soie ayant remplacé celle de poudre blanche... Le pire, c'est ce lupanard, effectivement Haydn, avec ce côté Moulin Rouge de pacotille qui retire à la scène l'impact de la douleur exprimée par l'excellent Manuel Legris à la vue de son impossible amour pour Morel.

La faiblesse de ce spectacle tient en fait à la forme hésitante du ballet qui m'a également gêné dans la Dame aux Camélias de Neuimeier ou pire encore dans la Copélia de Bart. Hésitation entre théâtre dansé et si c'était chanté, on dirait comédie musicale, et une narration plus discrète support aux grands développements lyriques.

Par contre, tous les Pas de Deux m'ont évidemment beaucoup plu : celui de Laura Hecquet et Christophe Duquenne, celui raffiné d'Hervé Moreau et d'Eleonora Abbagnato, et le sublime duo amoureux de Stéphane Bullion et Mathieu Ganio.

Ces moments rachètent les quelques faiblesses du ballet porté par un choix musical exceptionnel avec quelques pages de moi inconnues comme Rienzi de Wagner, ces Fauré et Saint-Saëns magiques.

Mention à la harpe de David Lootvoet et la flûte de Céline Nessi ou Pierre Dumail (je ne pouvais voir toute la fosse...)


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pedro



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Messages: 208

MessagePosté le: Lun Mar 05, 2007 10:06 am    Sujet du message: Répondre en citant

Mes impressions sur la matinée du dimanche 4 mars. Elles sont confuses: beaucoup d'émotions diverses et quelques grincements de dents. J'y renviendrai peut-être, après reflexion. De lointaines représentations m'avaient laissé un souvenir plus fastueux, plus viscontien. Les images ici sont plus abstraites ce qui aide un peu à faire passer certaines libertés ou incohérences du livret. Les danseurs sont hors de reproche, parfois bouleversants comme Legris, Moreau, Bullion.... à l'exception de l'interprète d'Albertine.... après Khalfouni et Lacarra inoubliées. Mais attendons Isabelle Ciaravola, plus ambiguë, plus tragique sûrement.
Les sommets se trouvent dans la libido homosexuelle, en douceur d'abord avec les oaristys d' Albertine et d'Andrée, très "chanson de Bilitis" malgré la transparence masculine d' Albert-André. Puis dans le tragique sado-masochiste. Mais quoiqu'en dise Roland Petit tout n'est pas sexualité (encore moins "sexe" comme il dit, ce qui a une coté anatomique) dans "La Recherche du temps perdu". En tout cas celle de Proust, libido du refoulement, n'est pas exactement celle du chorégraphe, libido du défoulement. D'où des matrérialisations de copulations qui ne sont que fantasmes chez le narrateur, ici incarnées pour le plaisir du chorégraphe (et bien sûr du spectateur) par un adage entre Saint Loup et Morel. Là on extrapole pour le plaisir de faire des belles images. Que Morel se soit retrouvé chez Jupien le jour de permission militaire (le seul peut-être) ou Saint Loup s'égare chez les messieurs, c'est un rêve de Monsieur Petit. On le lui accordera car ce moment est, bien sûr, on ne parle bien que de ce qu'on connaît, un sommet d'émotien sur l' Elégie de Fauré qui angélise l'accouplement. Tout de suite après, "cette idée de la mort..." sur la tonitruante ouverture de Rienzi est une catastrophe finale, pour le récit mais aussi pour le spectateur. On se croirait dans un tableau d'Otto Dix (autre face de Petit) mais loin de chez Oriane, sa societé fut-elle bien délabrée. L'idée (saugrenue?, scandaleurse?, géniale?), de faire jouer la Duchesse par la mêmme interprète que Madame Verdurin nous plonge dans une perplexité excessive. On se demande si le librettiste n'a pas confondu la sublime duchesse avec la princesse de Guermante sa tante, ce que devient effectivement "la patronne" après son veuvage, signe de la déchéance d'une époque. J'arrète, je tourne à l'aigre. A plus tard.


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haydn
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Messages: 26499

MessagePosté le: Mar Mar 06, 2007 4:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Après l'extase de Don Quichotte, Gérard Mannoni atteint le Nirvana avec Proust ou les Intermittences du coeur. A la prochaine représentation, l'infarctus est garanti.


Citation:
Roland Petit et Brigitte Lefèvre ne se sont pas trompés en réunissant cette abondante distribution, à laquelle une autre succédera, vu la multiplicité des rôles. Cette multiplicité, d’ailleurs, fait que chaque danseur intervient relativement peu, même si solos ou pas de deux sont largement développés. Par qui doit-on commencer ? Sans doute par Manuel Legris, totalement nouveau dans un rôle d’homme vieillissant, Charlus en l’occurrence. Une incarnation extraordinaire, qui révèle un aspect moins connu du talent sans limite de cet immense danseur.

Somptueuse incarnation de Proust jeune par Hervé Moreau, danse parfaite de poésie, de technique, de facilité, d’élégance. Une grande Étoile, décidément. Matthieu Ganio est le plus séduisant des Saint-Loup et son pas de deux d’anthologie avec Stéphane Bullion restera dans les mémoires.



L'article de Gérard Mannoni sur Altamusica est ICI


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sophia



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Messages: 22085

MessagePosté le: Mar Mar 06, 2007 8:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Dans le genre épidictique mais avec légèrement plus de style que ce qui précède, le très proustien Clement Crisp parle avec flamme de Proust ou Les Intermittences du coeur qu'il a vu à l'occasion d'une excursion parisienne. Et apparemment, it was worth crossing the Channel...

Citation:
All this is told in scenes that seem to take place in sunlight or almost luminous shade, feeling intense but not heavy-handed, until the extended closing duet when the young Proust's passion for the sleeping Albertine occasions a scene of extraordinary and heightened passion, the young woman seeming ever out of the man's emotional grasp. I think it one of the finest erotic duets of recent times, superlatively danced - every curving line and anguished step weighted with feeling - by Hervé Moreau and Eleanora Abbagnato.

The ballet's second half is entitled "Some images from a Proustian hell". Its chief concern is the underworld of the Baron de Charlus, of male and female whores, of Charlus's passion for the ghastly Morel, and the opposing and quasi-angelic figure of the young soldier-nobleman, Robert de St Loup. The light-filled first half is here matched with the blackness of sadism and sexual opportunism, of wartime darkness and chance encounters, of the degeneration of personality and, inferentially, of society. The dance effects are often brutal, and given with superb authority by Manuel Legris as Charlus, by StéphaneBullion in a brilliant portrait of the devious Morel, and by Matthieu Ganio as St Loup. As a mirror-image of the duet between Albertine and the infatuated Proust, we are offered a duel of dark and light between Morel and St Loup, whose fate is to be death on his return to the Flanders trenches.

Like the first-act encounter, it is marked by that Proustian desire to shape a beloved into something "other", and even so to misinterpret love itself as to destroy it. Petit's world of taut, ever-watchful feelings is wonderfully Proustian, and the final débacle of society, the beau-monde shown as idiot marionettes surrounding Mme Verdurin-become-a-Guermantes, is extraordinary.

Proust, fascinated by Diaghilev's early Ballets Russes seasons in Paris, would surely understand what Petit has done in his choreography. It must also be gratefully acknowledged that the Opéra has done Petit proud. The casting at last Thursday's opening was splendid: to the principals I have already named, let me add Mathilde Froustey as an enchanting Gilberte, and Eve Grisztajn as Odette and Alexis Renaud as Swann in the wonderfully erotic scene with cattleyas; and Caroline Bance as a mysterious Andrée.


L'article du Financial Times: The heart of Proust incarnate


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haydn
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Messages: 26499

MessagePosté le: Mer Mar 07, 2007 10:28 am    Sujet du message: Répondre en citant

Stéphane Bullion reprend presque toutes les dates de Benjamin Pech en Morel. M. Pech ne conserve pour le moment que les deux dernières représentations (28 et 31 mars).

Par ailleurs, le 9 et le 12 mars, Caroline Bance remplace, dans le rôle d'Andrée, Christelle Granier, qui elle-même se substitue à Juliette Gernez dans celui d'Odette.


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Azulynn



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Messages: 659

MessagePosté le: Mer Mar 07, 2007 2:52 pm    Sujet du message: Répondre en citant

A l'occasion de la nomination de Gérard Mortier à la tête du New York City Opera, Pia Catton du New York Sun a fait le déplacement à Paris pour constater de visu le résultat du mandat du directeur de l'Opéra, et a beaucoup apprécié Proust.
L'article : A Preview of Mortier's Magic

Citation:
Mr. Petit creates movement that communicates in direct terms: When someone is angry, he shakes tight fists. When couples make love, there is no mistaking it. This is real storytelling, without ballet mime per se, and it demands more acting than dancing. The scene in which soldiers beat up our Monsieur Charles, Manuel Legris, was smoothly and movingly portrayed with a mix of acting and dance fighting. The most affecting of the pas de deux was a dance between two men, Stephane Bullion as Morel and Mathieau Ganio as Saint Loup. Other portions that included pure dance were technically clean, but less emotional.

Mr. Petit took a bow at the end of the performance, for which he received a hero's welcome. Seeing his work in this theater, with these dancers, made me wonder why we don't get more of his work in America. In the case of this particular ballet, much of this French audience has most likely read Proust; here, you really do see people reading Proust on the metro. But the reality is that the Petit sensibility is so direct and sometimes so piercing that it can make Americans squirm.


On doute un peu que tous les spectateurs aient lu la Recherche, quand même, mais on peut rêver... Rolling Eyes


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haydn
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MessagePosté le: Mer Mar 07, 2007 5:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sur les deux dernières représentations (28 et 31/03) c'est Audric Bezard qui remplacera Benjamin Pech.


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Copito



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Messages: 94

MessagePosté le: Mer Mar 07, 2007 7:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Dans Yahoo une photo de ce ballet apparaît, je vous laisse le link

http://news.yahoo.com/photo/070301/photos_us_rank_afp/af4189f9f8f788f957cb75dd8102c395


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haydn
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Messages: 26499

MessagePosté le: Mer Mar 07, 2007 8:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le plan du défilé qui ouvrira la représentation de demain, sous réserve d'erreurs et de modifications :


Messieurs







Dames




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Lanou



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MessagePosté le: Mer Mar 07, 2007 11:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne pourrais l'expliquer sereinement, je n'ai absolument pas apprécié le ballet. Je ne connais pas l'oeuvre de Proust, et encore moins sa vie. Mais j'ai simplement trouvé peu intéressant ce que j'ai vu. Des pas de deux, un corps de ballet quasi inexistant. Bon, voilà, mon commentaire reste aussi vide que ce qu'a pu m'inspirer la chorégraphie. Roland Petit n'est décidément pas mon chorégraphe préféré (en dehors du fait d'utiliser des facilités tirées du théâtre). Les artistes sont fabuleux: très belle Mathilde Froustey, mais je ne retiens que le superbe S. Bullion, qui nous dévoile une face plus intime que ce que l'on a l'habitude de voir chez lui, et j'ai trouvé sa première apparition confondante de facilité. Sinon, Legris est un artiste qui émeut toujours, une valeur sûre de la force tranquille.
Bon, maintenant, j'ai rencontré un ami à la sortie qui avait beaucoup aimé, mon jugement ne lui retire aucunement le sien, c'est juste, que pour moi, c'est pas forcément le ballet que je retiendrai de cette saison (qui n'est d'ailleurs pas finie, on peut craindre pire... ou meilleur?).
Voilà ce que 1h45 de vide cerveau inspire.


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wagneriano



Inscrit le: 08 Juil 2005
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MessagePosté le: Jeu Mar 08, 2007 10:20 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'y étais moi aussi hier soir, et mes impressions sont plutot mitigées. Mais je ne m'exprimerai qu'aprés avoir assisté au spectacle de ce soir.


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friday



Inscrit le: 19 Jan 2004
Messages: 164

MessagePosté le: Jeu Mar 08, 2007 1:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

un peu d'AFP sur le sujet
La longue et belle histoire entre Roland Petit et le Ballet de l'Opéra de Paris continue: depuis 1965, 12 pièces du chorégraphe ont été créées par la compagnie, qui a fait entrer à son répertoire 10 autres de ses oeuvres, dont "Proust ou les intermittences du coeur" jeudi soir.
Formé à l'Ecole de danse de la maison, Roland Petit, célèbre de New York à Moscou et Tokyo, a été engagé en 1940 dans le corps de ballet, dont il a démissionné seulement quatre ans plus tard.
S'il ne s'est pas épanoui comme permanent de l'Opéra - il en a été en 1970 un éphémère directeur de la danse -, le chorégraphe y a fait des merveilles en tant qu'artiste invité, depuis "Notre-Dame de Paris" (1965) jusqu'à "Clavigo" (1999) en passant par les entrées au répertoire en 1990 de ses succès "Carmen" et "Le jeune homme et la mort".
Créé en 1974 à Monte-Carlo par le Ballet de Marseille, que Roland Petit a dirigé pendant 26 ans (1972-1998), "Proust ou les intermittences du coeur" a déjà été donné au Palais Garnier, en 1988, par la compagnie marseillaise.
Jeudi, dans une nouvelle production très soignée (décors de Bernard Michel et costumes de l'Italienne Luisa Spinatelli), le Ballet de l'Opéra de Paris s'est emparé à son tour d'une oeuvre qui sollicite par une riche matière néo-classique et un style théâtral le talent de ses solistes, comme l'étoile Mathieu Ganio ou la première danseuse Eleonora Abbagnato.
Passionné de littérature, Roland Petit a condensé les sept tomes de l'oeuvre romanesque de Marcel Proust "A la recherche du temps perdu" en un ballet en blanc et noir d'un peu moins de deux heures, avec 13 tableaux répartis en deux actes.
La première partie livre "quelques images des paradis proustiens", comme cet insouciant jeu d'ombrelles parmi les aubépines ou ce ballet rafraîchissant de jeunes filles en fleur sur la plage, alors qu'on entend "La Mer" de Debussy sortir de la fosse (Orchestre de l'Opéra dirigé par le Belge Koen Kessels).
Roland Petit, qui sait choisir les musiques de ses ballets, le prouve singulièrement avec cette oeuvre donnant la part belle à des compositeurs contemporains de Proust proches de son univers très français, tels Fauré, Franck ou Saint-Saëns.
La poignante "Symphonie avec orgue" de ce dernier accompagne parfaitement le pas de deux du jeune Proust avec Albertine, qui apparaît puis s'évanouit en de superbes mouvements de rideau.
Le second acte distille "quelques images de l'enfer proustien", dont une scène vénéneuse dans une maison de passes plongée dans une lumière rougeoyante et la vision presque abstraite de corps nus qui se cherchent dans l'obscurité. Le ballet s'achève sur l'image d'un Proust au soir de sa vie dont les souvenirs sont évoqués par le prisme d'un miroir incliné, cruel mais éloquent.
Lors de la première, le public et les danseurs ont fait un triomphe à Roland Petit qui, toujours bon pied bon oeil à 83 ans, affichait un sourire et un enthousiasme d'enfant.
"Proust ou les intermittences du coeur", qui sera diffusé ultérieurement sur France 2 et sortira en DVD, a été programmé pour 15 représentations jusqu'au 31 mars au Palais Garnier.


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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26499

MessagePosté le: Ven Mar 09, 2007 12:15 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je vous reparlerai un peu plus tard de cette très longue soirée, qui faisait une large part aux mondanités.

Le défilé a été un peu modifié par rapport au plan donné plus haut, car apparemment, Jérémie Bélingard manquait à l'appel. C'est Emmanuel Thibault qui a pris sa place aux côtés d'Alessio Carbone ; les deux danseurs ont d'ailleurs été parmi les mieux applaudis, même si l'ambiance était un peu compassée. Curieusement, et comme ce fut d'ailleurs aussi un peu le cas lors du précédent défilé, les messieurs ont de manière générale, été plus ovationnés que les dames. La galanterie française se perdrait-elle?

A noter aussi que le défilé était l'occasion du retour "officiel" sur scène de Dorothée Gilbert, qui y faisait pour la première fois son apparition en tant que Première danseuse (elle n'avait pu participer au défilé de septembre pour cause de blessure).

Enfin, Eleonora Abbagnato a du faire chavirer le coeur d'un spectateur, puisqu'un gros bouquet lui a été lancé sur scène à la fin de la représentation de Proust.


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
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MessagePosté le: Ven Mar 09, 2007 12:59 am    Sujet du message: Répondre en citant

Difficile de tenir en effet ce soir, le ballet proprement dit n'ayant commencé qu'à 21h30... j'ai bâillé pendant tout le 2e acte (démarré à 22h40). Dur, après une journée de travail.

Concernant les Intermittences du Coeur, je suis d'accord avec le 1er compte-rendu de Haydn, à savoir que j'ai nettement préféré le 1er acte au second. C'est celui où le décor et les éclairages sont les plus réussis, où les mouvements sont les plus variés et intéressants. C'est aussi celui où se trouve le très émouvant Pas de Deux sur la 3e symphonie de St Saëns, déjà vu plusieurs fois au TCE dans le cadre des Galas des Etoiles, et qui me produit toujours une forte émotion.

Le second acte pêche à mon avis pour une certaine monotonie. Il est décousu, surtout prétexte à la libération des fantasmes de Roland Petit. Il est enfin gâché par un final très long, lourd, sans intérêt, sur une musique de Rienzi de Wagner répétitive, pompier flon-flon. La chorégraphie se répète, manque de variations, bref on n'en finit pas de regarder sa montre... (23h30).

Dans l'ensemble ce n'est sans doute pas le ballet de Roland Petit que je préfère, vive l'Arlésienne ou Clavigo.

Côté interprétation, j'ai surtout été envouté par les solistes de l'orchestre, tous fabuleux et malheureusement si peu applaudis (de toute façon l'ambiance de la soirée était compassée, Mr le Ministre par ci Mme l'Ambassadrice par là).

J'ai trouvé que tous les danseurs avaient été distribués en parfaite adéquation avec leur rôle, tant physiquement qu'en termes de personnalités.
J'ai surtout apprécié Mathieu Ganio, pour l'élégance des bras, la fluidité des mouvements, et l'investissement complet dans la peau du personnage, il était très convaincant.
J'ai découvert Stéphane Bullion, que je n'avais jamais remarqué auparavant. Belle technique, et lui aussi excellent engagement dramatique, il est dans la peau du personnage dès son entrée en scène, et ne le quitte plus. Une très belle performance.

Je suis plus partagé concernant le duo Moreau-Abbagnato. Elle m'a énormément séduit dans les premières scènes, où sa joie de vivre est très communicative, les mouvements sont aériens, gracieux, bref c'est très beau.
En revanche, dans son grand Pas de Deux de St Saëns, elle n'arrive pas à la cheville de ce que Lucia Laccara avait réalisé au TCE. Abbagnato est plus appliquée, moins fiévreuse, là où Laccara s'abandonnait complètement et nous faisait oublier la difficulté technique de sa performance.
Cyril Pierre, au TCE, était lui aussi autrement plus engagé dramatiquement qu'Hervé Moreau, qui ne semblait à aucun moment concerné par ce que faisait sa partenaire.
Ayant encore en mémoire le Frédéri de J.Bélingard, avec la même Abbagnato, j'imagine la dimension qu'il aurait apportée à sa partenaire dans ce Pas de Deux, on aurait atteint de tous autres sommets.

Au global j'ai passé une agréable soirée, mais n'y retournerai sans doute pas, c'est pour moi une oeuvre mineure dans tout ce que Roland Petit a fait jusqu'à présent.


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wagneriano



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Messages: 213
Localisation: Rome

MessagePosté le: Ven Mar 09, 2007 10:43 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Le second acte pêche à mon avis pour une certaine monotonie.


Voilà. J'ai trouvé ce spectacle un peu froid et compassé. J'ai eu l'impression que la plupart de danseurs n'y prenaient pas trop de passion.

Citation:
Côté interprétation, j'ai surtout été envouté par les solistes de l'orchestre, tous fabuleux et malheureusement si peu applaudis


Voilà. Le chef d'orchestre aussi m'est semblé se trouver parfaitement à son aise à manier des morceaux de musique si différents et contrastants.

Citation:
J'ai surtout apprécié Mathieu Ganio, pour l'élégance des bras, la fluidité des mouvements, et l'investissement complet dans la peau du personnage, il était très convaincant.


M. Ganio est parfait dans le role de Saint-Loup. Smile Il a tout le charme d'un jeune aristocrat du début du XX siècle: fragile, fin et delicat. Mais grace à son coté méditerranéen, il est trés exotique et sensuel aussi. Il est doué d'une virilité acerbe et tentatrice à la fois, mais pas du tout malsaine. Bref, je le trouve plus "proustien" que Hervé Moreau. Ce dernier est un page de la Renaissance débarqué au Palais Garnier directement par la cour des Médicis, pas par l'hotel particulier de M. et Mme le duc de Guermantes. Wink

Quant au défilé, je l'ai trouvé le nec plus ultra du bon gout. Aucun danseur ne s'est livré à des attitudes hystrioniques, et c'est bien. Les enfants et les adolescents étaient adorables. Very Happy

Ps.: J'étais dans une loge de coté, mais ce n'est pas moi qui a lancé le bouquet à Mlle Abbagnato (bien mérité, d'ailleurs Wink).




Dernière édition par wagneriano le Sam Mar 10, 2007 1:10 am; édité 3 fois
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