La Belle au bois dormant

[sophia]

Il est vrai qu'on peut avoir du mal à comprendre la promotion de Melle Cozette, danseuse que je trouvais bien fade jusque-là (cela dit, question fadeur on en a vu d'autres à ce niveau!), au regard des talents de Melles Gilbert et Ould-Braham, même si je suis beaucoup plus sensible personnellement à la danse de cette dernière. On peut aussi penser aux distributions prestigieuses auxquelles elles ont eu droit cette année. Je crois tout de même que la déception n'est que provisoire en ce qui les concerne. Elles sont à l'évidence destinées à un autre avenir qu'à celui de sujet (tout comme pour Mr Thibault, même si cela a duré beaucoup trop -scandaleusement trop- longtemps).

[haydn]

Laissons à Mlle Cozette aussi la joie de sa nomination. Pour juger de ses mérites, attendons de voir ce dont elle sera capable dans les rôles de premier plan que lui vaudra à présent son titre tout neuf.

Et pour Mlles Ould-Braham et Gilbert, je partage l'avis de Sophia, cela m'étonnerait qu'elles restent sujet bien longtemps...

Maintenant, nous nous écartons un peu du thème de la Belle au bois dormant, et j'invite ceux qui désirent pousuivre le débat autour du concours de promotion de nous faire part de leurs impressions dans le topic approprié, qu'on peut retrouver directement en cliquant ICI

[Petite Etoile]

En raison de la promotion d'Emmanuel Thibault, etant donné que dans la Belle il avait des rôles aussi dans le CDB, qu'en est-il maintenant? Va-t'il continuer à assurer les rôles du CDB jusqu'à la fin ou non?

[haydn]

Dans la Belle, Emmanuel Thibault devrait conserver les rôles qui lui ont été assignés jusqu'à la fin de la série, c'est à dire les deux Oiseaux bleus du 26 et du 29 décembre, et corps de ballet pour le reste. Il prendra ses nouvelles fonctions de Premier danseur au retour des congés du ballet, fin janvier, et devrait ensuite être distribué dans des emplois correspondant à son grade.

[Pierre]

Représentation réglée comme du papier à musique pour cette nuit de Noël.
Et pour la musique, l’orchestre et son chef, Paul Connelly étaient particulièrement en forme. La partition de Tchaikovski est une merveille dont on ne se lasse absolument pas. Du côté des exécutants, on sent les pupitres très motivés autour de ce chef d’œuvre, même après une longue série comme celle-ci. Plus on écoute la Belle, plus on y découvre des harmonies subtiles, des associations de timbres raffinées, des mélodies riches, des harmonies, du contrepoint, bref une alchimie qui donne la chair de poule d’un bout à l’autre avec quelques joyaux dont ce solo de violon lors de la méditation du Prince Désiré au deuxième acte. Ce soir, le premier violon a été salué par un sourd grondement de pieds de tout l’orchestre, tant tout ceci était beau.
Manuel Legris a été souverain. Quelle classe, quelle puissance, quel métier ! A-t-il été le meilleur dans ce long monologue chorégraphique du deuxième acte ? Allez, hiérarchisons les Etoiles au firmament de leur art : José Martinez et Jean-Guillaume Bart m’ont peut-être plus touché, car ils racontaient un état d’âme, une méditation, un rêve romantique. Manuel Legris « dansait » ce soir et le sujet n’était pas tant la méditation du Prince Désiré, mais le privilège de voir cet homme exceptionnel sur scène, alors cela fausse peut-être la perception des choses…
Aurélie Dupont sublime, forcément sublime avec des équilibres à couper le souffle. J’ai préféré son interprétation à celle de Svetlana Zakharova, parce qu’en plus de la technique, du brio, Melle Dupont est chez elle dans cette mise en scène et elle forme avec Manuel Legris, le couple idoine. L’adage à la Rose n’est qu’une gentille formalité survolée avec maestria pour une Aurélie Dupont qui en rajoute sur la lenteur de la main droite qui monte très haut, et effleure, au ralenti, à peine, la main de ses quatre soupirants.
Une mention spéciale pour Eric Monin en un Catalabutte désopilant y compris dans l’improvisation : Lors de l’adage à la Rose, l’une des roses se détache de sa tige, ce qui rend un peu ridicule la cueillette par la princesse Aurore… Catalabutte envoie un petit page récupérer la fleur décapitée puis simule une fessée au petit qui court se cacher sous le trône…
Sinon tout a été très propre dans le corps de ballet avec de très beaux alignements, des ensembles très coordonnées qui ont été de parfaits écrins à un feu d’artifice de variations toutes plus brillantes les unes que les autres. Celles de fées du premier acte qui m’ont semblé elles aussi d’une facture exceptionnelle avec la présence de Melle Cozette qui, si j’ai bien compris, a été nommée hier première danseuse et d’une Laura Hecquet également promue.
Au troisième acte, le pas de cinq des pierres précieuses m’a semblé aussi le meilleur que j’ai pu voir dans cette série, avec Fanny Fiat, Bruno Bouché et pour l’émeraude, le saphir et le rubis, Melles Aubin, Cordelier et re-Cozette.
Karl Paquette et Eleonora Abbagnato ont été très applaudis dans l’Oiseau bleu. Ils dansent tous deux très très bien, mais bon, quand on a vu M. Thibault et sa partenaire Melle Wiart dans le même duo, cela ne laisse pas la même impression.
Quant à l’homme aux yeux de braises, il a honorablement tenu son rang d’ex sujet aux côtés de Melle Froustrey au milieu de leurs camarades. Les deux n’arrêtaient pas de se lancer des œillades complices et contagieuses, car tout le plateau semblait animé d’une réelle joie de vivre.
Le public quant à lui a été chaleureux, mais sans plus, il ne faut pas exagérer car la dinde n’attend pas. Donc pas de rappel, mais une salve d’applaudissement derrière le rideau, en coulisse, comme on aime l’entendre en écho dans la salle, les soirs où le bonheur a traversé le théâtre de Cour à Jardin. Peut-être le petit Jésus…

[Audrey]

Mon apres-midi de Noel a ete egalement consacree a "La Belle", mais point celui de l'Opera de Paris (distance oblige).
J'ai en effet enfin visionne le DVD du Het National Ballet, la version Petipa/ Sir Peter Wright, avec Sofiane Sylve en Aurore, mentionne plus haut dans ce topic.

Tres jolie surprise que cette danseuse !!! Vive, techniquement impeccable, et pleine d'un charme mutin. On peut egalement apprecier l'intelligence de cette danseuse dans les bonus ou on la voit repeter avec Sir Peter Wright. J'emettrai quelques reserves pour le reste de la distribution, sans generaliser non plus (mais sans doute suis-je trop habituee au POB). J'ai trouve les costumes un peu tristes, surtout en regard des decors somptueux et tres fins realises curieusement par la meme personne. Les tutus plateau "mous" (est-ce la version anglaise du tutu plateau ?) sont tres peu seyants.
Malgre cela, le DVD est de grande qualite et le spectacle de tres bonne tenue. Sans doute ai-je ete deroutee par un petit decalage "culturel", mais le sentiment final est tout de meme bon.

Qu'en ont pense les dansomaniaques qui l'ont eu en main ?
J'ai beaucoup aime le bonus concernant un travail sur le mime des fees avec les ecoles primaires. Voir ensuite tout un theatre rempli de gamins mimant avec un serieux et une concentration extremes la partie de la fee Lilas est irresistible.

[Gamache]

Pas d'incendie le soir de Noël, et pourtant, les danseurs ont véritablement embrasé la salle !
Pierre a déjà fait un compte rendu complet de la soirée alors je n rajouterai que des impressions personnelles. La représention fut magique. Tous les ingrédients y étaient pour composer le plus beau des ballets ! Je commencerai avec Myriam Ould-Braham, parfaite en Fée Canarie un brin malicieuse, et tellement légère ! Emilie Cozette était très à l'aise dans sa variation, et je pense qu'elle a bien justifiée sa promotion en tant que première danseuse. Le corps de ballet a excellé aussi, tant dans la valse des fleurs que dans la scène des Dryades, et dans le troisième acte. J'avais mes jumelles pour observer mon cher Monsieur Thibault fraîchement promu, tout sourire et biensûr toujours aussi parfait ! Que dire, que dire sur Aurélie Dupont et Manuel Legris si ce n'est qu'ils forment un couple des plus heureux sur scène, avec une complicité évidente et une grâce si émouvante. Melle Dupont, avec ses équilibres suspendus dans les airs, était a vous couper le souffle ! Très applaudis également l'Oiseau bleu de Karl Paquette et Eleonora Abbagnato, tout comme les Chats.
Bref, je tourne autour du pot, mais tout cela pour dire que ce fut une soirée merveilleuse, et surtout un très beau cadeau de Noël !
Par ailleurs, j'était toute excitée de me tenir aux côtés de M. Jean-Marie Didière et Mme Lefèvre !!! C'est évident, mais ils dégagent une aura !

[sophia]

En ce qui concerne les bonus du dvd évoqué plus haut par Audrey, je n'en dirai rien car je ne les ai pas encore regardés. Pour le reste, cette production est en effet assez belle et plutôt réussie dans un style tout de même plus froid que la production Noureev qui est celle que je préfère au moins sur le plan des décors et des costumes. Le corps de ballet m'a paru d'un niveau tout à fait honorable, même s'il n'atteint pas celui des grandes compagnies russes ou celui de l'Opéra de Paris. Je suis plus sceptique que vous au sujet de Sofiane Sylve: rien à dire sur le plan technique, elle "assure" avec un certain brio, mais je l'ai trouvée un peu trop agressive dans sa danse, et même s'il est vrai qu'elle a un petit côté mutin qui lui évite de faire tomber le personnage dans la miévrerie, sa danse ne suscite pas beaucoup d'émotion et manque un peu de sens artistique. Cela dit, elle est bien supérieure à son partenaire Gaël Lambiotte, plus en retrait à la fois sur le plan technique et sur le plan de l'interprétation. Je suis d'accord avec vous sur les tutus qui sont un espèce de compromis hybride entre tutus romantiques et tutus courts classiques, peut-être pour créer un effet "grand siècle"? Mais dans l'ensemble, on a affaire à une production digne de ce nom loin du mauvais goût sucré et "cheap" qu'on doit trouver assez couramment dans les productions de "La Belle".

[Audrey]

Effectivement Sofiane Sylve est tres "energique", et en ce sens je l'imagine tres bien au NYCB. Je serais curieuse de la voir dans du Balanchine (au passage on la voit dans un des bonus dans le "Nutcracker" de Balanchine dans le role de Dewdrop, la reine des fleurs).

Pour "La Belle" du HET ballet, j'ai trouve le corps de ballet tout a fait honorable egalement. J'ai trouve par contre que certaines fees pechaient un peu (par exces ou par omission d'ailleurs). Elles sont par contre impeccables quand elles oeuvrent toutes ensemble.
Je n'ai pas aime du tout les chats : la danseuse est plutot raide et on dirait qu'elle a ses deux bras dans le platre, vu la facon dont elle les maintient tout au long de la variation... L'oiseau bleu est un petit peu sans eclat, meme si techniquement tres propre.

[Pierre]

Après-midi de dimanche 26 :
En quelques mots :

Un orchestre pas en forme du tout. De la bouillie pour chats...

Une chatte blanche espiègle, charmante, joyeuse, merveilleuse : Mathilde Froustrey.

Les stars incontestées de la matinée : L'Oiseau bleu avec Mélanie Hurel et l'immense Emmanuel Thibault qui a dû abréger son salut pour que le spectacle puisse reprendre...

Une Aurore Cordelier somptueuse dans la sixième variation des fées et dans l'Argent (ou diamant ?) du 3ème acte.

Une Aurore magnifique au 3ème acte, subtile au 2ème, et un peu perdue dans le 1er. A moins que cela ne soit les spectateurs, car Melle Gillot a, me semble-t-il changé pas mal de choses à la chorégraphie habituelle. C'était moins académique, mais probablement beaucoup plus près du personnage à incarner : une petite fille qui va entrer dans la puberté, et à qui on présente quatre messieurs qu'elle ne veut pas...

Un Désiré honorable, très longuement applaudi dans sa méditation du second acte. Je suis assez bon public, alors Sophia, vous me pardonnerez, mais même si il convient de classer MM Martinez, Bart, Legris, Ganio devant Mr Bollé, il faut le placer dans le peloton de tête. C'était très beau.

Pour le reste, on sent un peu la fatigue partout dans le corps de ballet. La lecture de la distribution est assez effrayante :

Novis en Prince, puis en Duc
Froustrey dans les Amies d'Aurore, puis dans les Dryades, puis en Chatte blanche.
Ould Braham dans la deuxième variation, puis dans les amies d'Aurore, puis dans la polonaise...
etc., etc.

[Pierre]

Même après une nuit de sommeil, on se réveille frustré de la représentation d'hier en grande partie à cause de la performance musicale de l'orchestre. Comment être captivé par la scène quand les attaques des cuivres ne sont pas dignes d'une fanfare municipale ? quand la harpe nous la joue "Assurancetourix" - chblouing- chclong , quand le triangle confond Tchaikowski et AC/DC ? Rien entendu des cordes, et pas grand chose des bois. Dans la méditation du Prince au deuxième acte, j'avais cru entendre l'avant-veille le solo se conclure sur des harmoniques célestes... Y-a-t-il une version B de la partition ?
Je suis sûr que les danseurs sur scène calent leurs prestations aussi sur ce qui se joue dans la fosse.

Il faut dire, pour être tout à fait honnête que le haut du premier balcon, sous le plafond du deuxième, c'est une véritable chambre accoustique. Les fréquences médianes ne passent pas, tout est mat, par contre, tous les défauts y sont hautement perceptibles.

[haydn]

Il faut rappeler que les deux orchestres de l'Opéra de Paris alternent sur la Belle au bois dormant, et donc le résultat peut être très différent d'une représentation à l'autre... Et certains musiciens peuvent être plus motivés que d'autres... Mais bon, ce n'est pas une raison pour saccager ce qui demeure une fort belle partition. Je sais bien que la musique de ballet n'a pas très bonne presse auprès des orchestres (à Paris du moins), mais tout de même...

[Pierre]

Les fausses notes, les attaques lendemain de fête, à la rigueur, mais on attend un souffle, du lyrisme...

Par exemple, il y a des passages incroyables dans cette Belle.

Au premier acte quand Catalabutte et les amies d'Aurore entrent, la partition est géniale, un vrai suspens cinématographique. On l'attend, on LA cherche du regard. Il y faut un crescendo et une accélération du tempo. Mais pour ce faire, il faut partir lentement et piano. Si on est "à fond les gamelles" dès la première mesure, c'est sûr qu'il ne se passe rien.

Idem, au deuxième acte, lorsque le Prince ouvre la grille et cherche sa dulcinée, une angoisse doit monter jusqu'au "Big Bisou". "Monter", cela veut dire partir de bas pour aller vers le haut, et pas l'inverse.

Quant au Panorama, c'est comme dans les Contes d'Hofmann et sa barcarolle (d'ailleurs qui a copié sur l'autre ?), il faut que ce soit ultra pianissimo...

Hélas trois fois hélas...

[Lanou]

Pour la représentation de ce lundi soir J'ai eu une chance incroyable, parce qu'il n'y avait plus de places alors que je poireautais depuis 3 heures(!!! ). Je parle avec une jeune fille de mon mécontentement, et patati et patala, et vla-t-y pas que vers 20h 15, un couple sorte la salle parce qu'une gastro les ... indisposaient( peut être et surtout leurs voisins...). Bref, ils nous donnent leurs billets, et on s'retrouve au niveau du parterre, dans le carré VIP ; alors, oui, je suis arrivé en plein adage à la rose, oui, je n'ai pas vu le début, mais purée, après toute l'insastifaction, le stress(justifié) de ne pas avoir de places, puis la frustation(et puis de toute façons, la belle est un ballet de m... [édité], et puis dupont n'est plus aussi belle, et puis ils le remonteront dans un ou deux ans), qu'est ce que ça fait du bien d'avoir une place sans l'avoir payé et être bien situé, et se dire que la belle n'est pas autant que l'on veut bien le croire un ballet de m... [édité], et puis que la belle(dupont) est ma foi encore toute jeunette, et puis que finalement, quand ils le remonteront dans un ou deux ans, je m'y prendrais à l'avance. je n'ai été déçu en rien, je trouve le décor somptueux, surtout à la troisième partie(d'où des applaudissements nourris pour ça). J'adore les enfants, sauf quand ils saoûlent leur mère pour bouffer des bonbons, qui évidemment sont dans du plastique qui fait du bruit. Tout ça, c'est des papys et mamys en devenir de werther's originals... Beaucoup d'enfants, et beaucoup de touristes, d'où peut être la difficulté de se procurer les billets(j'ai eu aussi des difficultés pour brown forsythe lancelot samedi 25, où d'ailleurs une bonne femme n'arrêtait pas de dire à son mari: rrrroger(accent russe, donc r roulé, quoi...), j'ai des frissons partout dans le corps; garrrrnier, c'est teeeeeellement beau, roger, j'ai des frrrrissons ); bon, bref, mis à part une ambiance bon enfant (avec des enfants, fallait-il s'attendre à autre chose???) qui contrastait avec la solennité des attitudes et du manège de grands jetés(n'est ce pas??? ), j'ai trouvé de superbes danseurs, une chorégraphie magggggnifique et une belle soirée...J'en tire la leçon pour la difficulté à avoir des billets j'ai reservé pour cendrillon à garnier et le ferai pour roméo et juliette en juin. RRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRoger...


Par ailleurs, je recherche une place à acheter pour la représentation de mercredi 29. Merci de me contacter par mp

[haydn]

Afin de conserver au forum sa tenue, merci d'éviter le langage un peu trop grossier, même si c'est dans un but humoristique

Peut-être est il aussi préférable de privilégier le débat sur le spectacle lui-même, plutôt que sur les bonbons "indélicats"? C'est tout de même ce qui compte le plus, non?

J'espère que quelqu'un pourra répondre à votre demande de place, mais officiellement, tout est archi-comble pour le 29...