Saison 2011-2012 à l'Opéra de Paris

[haydn]

Petite interview de Nicolas Joël à la Dépêche du Midi ; il confie au quotidien toulousain qu'il conserve toujours un pied dans le Sud-Ouest :

http://www.ladepeche.fr/article/2011/03/09/1030681-Nicolas-Joel-fidele-a-Toulouse.html

Je ne vais pas entamer un débat sur le lyrique, mais que l'Opéra de Paris mette en avant des chanteurs français, ça, cela ne me parait pas pendable, au contraire, on pourrait même dire que c'est une part importante de sa mission... Dommage qu'Annick Massis soit toujours l'éternelle oubliée...

[yiannakis74]

La question des distributions reste toujours problématique à l'Opéra de Paris. Savoir qui va danser tel ballet presque à la dernière minute est assez frustrant. Bien évidemment, tous les gens ne vont pas à l'Opéra pour voir tel danseur ou telle danseuse, mais c'est quand même important surtout lorsqu'on se déplace d'autres villes ou même de l'étranger pour assister à une représentation à l'Opéra de Paris. En plus, sauf erreur de ma part, la grande majorité des danseurs et danseuses étoiles en France (contrairement aux danseurs et danseuses à l'étranger, telles Sylvie Guillem, Vishneva, Zakharova, Lopatkina, etc) n'ont pas de sites Internet où l'on peut voir leur planning en avance.
Pour autant, je me réjouis particulièrement pour la reprise de "L'Histoire de Manon" à Paris. Ça faisait longtemps que nous n'avions pas vu ce merveilleux ballet de MacMillan à l'Opéra Garnier. Le rêve, ça serait de voir Sylvie Guillem dans Manon comme artiste invitée à Garnier (ce qui marquerait son retour à l'Opéra de Paris où elle avait fait ses premiers pas triomphants), surtout après son récent triomphe à La Scala dans ce rôle. Qui sait?
Je suis ravi aussi particulièrement pour "Oneguine" que je n'ai jamais vu sur scène, ainsi que pour Ashton qu'on voit aussi rarement a l'Opéra de Paris, me semble-t-il. Une programmation assez intéressante et diversifiée, si l'on ajoute Pina Bausch, le Tokyo Ballet, plus les classiques Nureev.
Quant à l'opéra, je ne suis jamais contre le retour de la merveilleuse Natalie Dessay, surtout dans Manon qui lui sied a merveille. Je me réjouis aussi pour "La Force de destin" de Verdi, l'un de ses opéras qu'on voit rarement sur scène.

[Malixia]

Sait-on si le partenariat avec Cielecran sera renouvelé, pour une diffusion en direct de certains ballets dans les salles de cinéma ?

[Gracian2]

Oui, les prix montent. Et les formules d'abonnement sont toujours frustrantes, qui vous imposent des ballets que vous ne voulez surtout pas voir ou revoir.

Je veux revoir "Phèdre", où Cocteau jouait les Diaghilew avec des croquis spectaculaires et qui convenaient très bien à la fantasque Toumanova et son style toujours dramatique. Lifar a composé une belle chorégraphie. c'est un grand rôle tragique pour une étoile. Qui seront celles choisies ?


Après, je veux "La source" bien sur, voir ce que donne Bart, et naturellement "L'histoire de Manon", présentée depuis longtemps à l'étranger. C'est, je trouve, une bonne chorégraphie de Mac Millan et il sera intéressant de suivre les différentes distributions (et en effet, quelle frustration de ne jamais savoir QUI dansera le soir que vous avez choisi ! !)

Pas question de Sacha Waltz ni de Robbins-Ek.

Dans l'ensemble, ce n'est pas très brillant. Au niveau opéra, c'est, me semble-t-il, plus intéressant.

[sophia]

[sophia]

Petit tour d'horizon de la saison de ballet :

A priori, un avis plutôt favorable sur l'ensemble (ce qui ne veut pas dire que j'ai envie de tout voir - ou revoir), sans pour autant sauter au plafond (il faut dire que la hausse considérable des tarifs les plus bas et la refonte conjointe des plans des salles a en soi de quoi couper court à tout excès d'enthousiasme).

Les + :
- Bizarrement, toutes les nouveautés sont réunies en début de saison, je ne sais pas si c'est une bonne idée. Mais enfin, c'est quand même là que sont concentrées les attentes, avec la soirée Lifar/Ratmansky, pleine de promesses, et la recréation de La Source, qui suscite beaucoup de curiosité, mais aussi, en ce qui me concerne, la peur d'être déçue (et les costumes de Christian Lacroix ne suffisent pas à m'impressionner). Ce qu'il faut noter, même si ça semble relever davantage de l'opportunisme qu'autre chose, c'est qu'avec Ratmansky et Bart, nous avons enfin droit, pour une fois à l'Opéra, à des créations classiques et/ou néo-classiques - ça change sacrément de la décennie précédente!
- La venue du Ballet royal du Danemark, même si l'idée d'un Napoli "new look" ne me plaît guère.
- Le retour du "déjà vu" intéressant, mais suffisamment ancien, pour qu'on ne lève pas les yeux au ciel, l'air blasé : L'Histoire de Manon et Dances at a gathering
- C'est du réchauffé, mais j'aime bien La Fille mal gardée et, dans une moindre mesure, Onéguine (très tributaire des distributions, assez décevantes en-dehors de la première lors de l'entrée au répertoire). Pour ce dernier ballet, tout dépendra donc des distributions, qu'il va bien falloir renouveler par la force des choses (Moreau, Legris out...), et les héritiers de Cranko ne sont pas réputés pour être d'une grande ouverture. Même problème avec La Bayadère, si c'est pour avoir les mêmes assemblages ou presque que la saison dernière, avec Cozette en plus en Nikiya... Une invitée au moins s'impose sur ce ballet-là.

Les - :
- Les tarifs évidemment, qui vont restreindre très considérablement les visites à l'Opéra (déjà bien réduites cette année, même si les tarifs pratiqués sont loin d'en être l'unique raison), et le rapport de plus en plus problématique à mon goût entre les distributions offertes et l'argent que l'on est prêt à dépenser pour celles-ci...
- Le retour de la Cendrillon de Noureev : 25 représentations!!! On rêve!!! En même temps, c'est un +, car cela veut dire aussi de sacrées économies en perspective...
- Le retour de Sasha Waltz : l'exemple même du contemporain intéressant là où il est et qui se fourvoie complètement à l'Opéra dans une création vaine et ultra-pompeuse (et en plus sans Gergiev cette fois-ci, j'imagine?). Un flop assuré d'avance...
- Mats Ek + Jerome Robbins : un mariage contre-nature, limite ridicule, j'attends avec impatience le discours de justification artistique!

[frederic]

Je vous rejoins Sophia dans votre analyse de cette saison: Brigitte Lefêvre nous explique que "Dances at the gathering" de Jerome Robbins et Appartement de Mats Ek ce sont " des personnes qui dansent ensemble" ( sic...). J'aime diversement ces 2 pièces avec une nette préférence pour Appartement mais quelle soirée improbable esthétiquement. Pour le reste, au chapitre des désastres, il y a cette terrible " Cendrillon", ce que Noureev a fait de pire à mon sens.
Je constate encore que le statut d'étoile est la meilleure porte d'accès pour chorégraphier à l'opéra de paris. En gros, mieux on danse, mieux on chorégraphie. Pas si sur...
Oneguine? Il faudrait inviter Lucia Lacarra , souveraine dans le rôle de Tatiana. On verra effectivment ce que les héritiers des droits de Cranko vont dire: ils surveillent de très près les distributions ( et avaient interdit le couple Sylvie Guillem/Jonathan Cope au Royal Ballet...).
Guillem que j'espère de retour dans le rôle de "Manon".

[paco]

une des saisons les plus excitantes de ces dernières années. Tout à fait d'accord avec Sophia quant au fait que c'est en automne que sont programmés les spectacles les plus intéressants.

[haydn]

En ce qui me concerne, les deux choses que j'attends le plus sont la soirée Lifar / Ratmansky et La Source, en espérant que pour cette production, Jean-Guillaume Bart ait bénéficié d'un budget suffisant pour qu'on ait une scénographie de qualité.

La bonne nouvelle, c'est aussi, pour ces deux ballets, l'arrivée dans la fosse du Palais Garnier de l'Orchestre National d'Île-de-France, qui avait fait une excellente impression au Théâtre du Châtelet lors de la tournée du Ballet de Novossibirsk.

De la Cendrillon de Nouréev, que je n'aime pas du tout sur le plan de la chorégraphie et de la réalisation scénique, je n'attends pas des merveilles, seules de nouvelles distributions pourraient vraiment en relancer l'intérêt. On peut néanmoins penser que chez les dames, le trio Letestu - Dupont - Gillot tienne le haut de l'affiche, avec Dorothée Gilbert et Ludmila Pagliero en embuscade. Pour ma part, j'espère qu'on pourra aussi voir Eve Grinsztajn, et pourquoi pas Sarah Kora Dayanova dans le rôle titre, qui devrait leur convenir parfaitement. Eve Grinsztajn, bien que Première danseuse, est rarement distribuée sur des rôles principaux. Ce serait une belle occasion de la mettre en valeur. Sarah Kora Dayanova n'est certes "que" sujet, mais on croise les doigts pour que d'ici à décembre prochain, le sort du concours de promotion lui soit favorable.

Même réflexion pour la Bayadère, qui n'aurait réellement d'intérêt pour les balletomanes compulsifs que si l'on sort des distributions de routine. On a vraiment envie de dire : "place à la jeune génération", étoiles ou non, avec un Josuah Hoffalt qui ferait certainement un beau Solor.

Pour l'Histoire de Manon, des invités venus d'Outre-Manche seraient une agréable surprise, les solistes du Royal Ballet n'étant quasiment jamais à l'honneur sur la scène de l'Opéra de Paris.

Enfin, je suis assez dubitatif en ce qui concerne Onéguine, car Isabelle Ciaravola me semble la seule "vraie" Tatiana actuellement disponible à l'Opéra de Paris. Peut-être un miracle pour Mathilde Froustey?

Côté négatif, évidemment, le gros point noir ce sont les tarifs, avec des hausses massives (qui peuvent aller jusqu'au triplement du prix) consécutives à la refonte des plans de salle ; la situation est surtout critique à Bastille, où il ne reste, pour le ballet, quasiment plus de places à un prix inférieur à 20-25 € ; seule "consolation", nos amis lyricomanes sont encore plus mal lotis. Et ces hausses affectent en tout premier lieu les dernières catégories tarifaires, prisées des spectateurs les moins fortunés, alors que le prix des billets des trois premières catégories, destinées à la clientèle la plus aisée, reste inchangé ou diminue même légèrement dans certains cas.

[maraxan]

Plutôt sceptique et attentiste sur cette saison. Deux plaisirs d’évidence quand même :

-Le Manon de MacMillan avec des idées d’invitations et pas forcément au Royal Ballet : la volcanique Elena Glurdjidze de l’ENB mais bon, évidemment quand même Edward Watson, LE danseur macmillanien actuel.

-Le Roméo et Juliette de Sasha Waltz, qui tombe à la même période d’ailleurs, dommage car danseurs potentiels similaires.

Pour Onéguine, c’est complexe, c’est certain, mais je crois que c’est partout la même frustration. De ce que j’ai vu à Londres, j’ai toujours trouvé que Reid Anderson était très mal inspiré dans ses choix en fait et que la distribution Ciaravola/Moreau était une réussite qu’il n’avait certainement pas vu venir donc il va se méfier cette fois

[sophia]

L'envoi des billets à domicile est maintenant facturé 3€!

http://www.operadeparis.fr/cns11/live/onp/pratique/Reserver/2011_2012/comment/index.php?&lang=fr

[frederic]

Pour trouver de l'argent, tous les moyens sont bons. Nicolas Joel affirme qu'il ne veut pas augmenter le prix des places, ce qui est faux, mais la presse paresseuse ne prend pas la peine de vérifier. A quand le pourboire obligatoire pour les ouvreurs!...

[sophia]

Il n'a pas touché aux places des riches!
A cause de ça, on ne se rend pas immédiatement compte de l'augmentation massive des tarifs (mais je suis bien d'accord que les journalistes ne font pas leur travail, se contentant de "servir la soupe"). Les gens vont découvrir petit à petit le bouleversement des plans de salle, l'instauration d'un 4ème rang dans certaines loges, etc... et ça refroidit d'un coup... L'Opéra est tout simplement en train de devenir la Scala, une marque déposée, un truc à riches et à touristes (la programmation va d'ailleurs aussi dans ce sens).

[frederic]

Et c'était déjà la cas l'an dernier: augmentation des places du fond de 1er balcon à Bastille qui pour le lyrique sont passés de 10 à 15 euros. Sans compter le ravage à Garnier où la dernière catégorie a été éliminée. Du coup, on vend le même prix des places convenables et des places sans visibilité. Ce n'est pas la discrimination par l'argent mais un système au profit des connaisseurs , nous en l'occurrence, qui connaissons le théâtre et pouvons choisir les meilleures places. On oublie parfois que l'opéra est la premier budget culturel en France.

[sophia]

C'était encore plus ou moins le cas jusqu'à présent, mais là, même les "connaisseurs" sont laminés. Un exemple : à Garnier, les deux grandes loges situées entre les piliers comportent maintenant un 4ème rang vendu tout de même à 12€ (visibilité nulle), tandis que le 3ème rang, qui sera surélevé, passe à 25€.