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Posté le: Ven Juin 10, 2005 3:44 pm Sujet du message: 09 juin 2005 Les Volontaires du Roi à Amager / La Sylphide |
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Les Volontaires du Roi à Amager
Chorégraphie : August Bournonville, reconstituée par Anne-Marie Vessel-Schlutter
Musique : V.C. Holm, E. Du Puy, W.A. Mozart, H.C. Lumbye
Décors et costumes : Karin Betz
Installation vidéo : Signe Kroh
Direction musicale : Henrik Vagn Christensen
Edouard Du Puy, musicien et lieutenant : Peter Bo Bendixen
Steffen, un vieux volontaire : Thomas Flindt Jeppesen
Otto, un jeune volontaire : Kristoffer Sakurai
Carl, un jeune volontaire : Nicolai Hansen
Emil, un jeune volontaire : Dawid Kupinski
Louise, femme d’Edouard : Silja Schandorff
Sophie, fiancée d’Otto : Diana Cuni
Andrea, fiancée d’Emil : Susanne Grinder
Les quatre tentatrices (scène du rêve) : Maria Bernholdt, Alba Nadal, Femke Mølbach Slot, Yao Wei
Tønnes : Poul-Erik Hesselkilde
Thays : Kenn Hauge
Cornelis : Flemming Ryberg
Bodil : Kirsten Simone
Sidse : Ulla Frederiksen
Ane : Christina Nilsson
Else, une servante : Izabela Sokolwska
Trine, une servante : Elisabeth Dam
Jan : Martin Stauning
Dirk : Asger Schlichtkrull
Pas de trois : Diana Cuni, Susanne Grinder, Kristoffer Sakurai
L’argument, passablement tiré par les cheveux, des Volontaires du Roi à Amager fait référence à un épisode réel de l’histoire du Danemark, est assez difficile à résumer de manière cohérente.
Les Volontaires du Roi sont une garde constituée après la Bataille de Copenhague, remportée par les Anglais, sous le commandement de l’amiral Nelson, en 1801. Dans un sursaut de patriotisme, les Danois créèrent cette unité d’élite, afin de se défendre contre de nouvelles attaques. Leur casernement était établi à Amager, à l’entrée Nord de Copenhague. Beaucoup d’intellectuels et d’artistes – dont Bournonville lui même, en 1848 - s’enrôlèrent dans la garde. L’un de ses membres les plus éminents fut le français Edouard Du Puy. D’abord engagé comme violoniste à l’Opéra de Stockholm, il devint un chanteur d’une grande popularité, aussi réputé pour son charme mondain que pour ses qualités vocales. Du Puy s’installa à Copenhague en 1802, où il obtint un poste de Premier violon solo et de chanteur soliste au Théâtre royal. C’est à son initiative que fut donnée la première représentation de Don Giovanni, de Mozart, au Danemark. En 1807, il se porta volontaire pour la Garde d’Amager.
Scène 1
Amager en 1808. Les Volontaires du Roi sont placés sous le commandement du lieutenant Edouard et du caporal Steffen. Tønnes, un paysan, joue aux cartes pendant que les autres villageois s’affairent à préparer le carnaval.
Scène 2
Les paysans du coin accourent avec femmes et enfants, et les festivités peuvent débuter.
Scène 3
Ce faisant, les Volontaires du Roi rentrent de patrouille. Pendant que le reste de la compagnie va se reposer, Edouard s’assied à un piano et se prend à rêver.
Scène 4
Dans son imagination, Edouard se voit entouré de quatre jolies filles de Copenhague. Il se souvient que dans la vie civile, il est un compositeur, chanteur et violoniste réputé, et qu’il fut le premier à interpréter Don Giovanni à l’Opéra royal.
Scène 5
Lorsque s’achève sa rêverie, Edouard se met à jouer du piano. Deux admiratrices, les servantes Else et Trine, l’écoutent en cachette. Le jeune et fringant lieutenant finit par les découvrir, mais Trine s’enfuit. Else reste seule avec Edouard, à qui elle déclare sa flamme. Dans l’intervalle, Trine est revenue et assiste à la scène. Furieuse, elle reproche au lieutenant son infidélité, car celui-ci l’avait aussi courtisée autrefois. Un peu hypocrite, Edouard assure tour a tour chacune des deux jeunes filles de la sincérité de son amour…
Scène 6
Les soldats et les paysans se divertissent en se livrant à une bataille de boules de neige. Le caporal Steffen les réprimande pour ce chahut, mais Edouard s’amuse de la chose et invite les soldats à danser avec les filles, tandis qu’il les accompagne au piano.
Scène 7
On entend un coup de canon au loin. Edouard ordonne a ses hommes de se préparer immédiatement pour une patrouille.
Scène 8
Les fêtes du carnaval sont finies. Else et Trine sont dépitées car les soldats ne sont plus là. Dirk et Jan, deux valets de ferme, cherchent à profiter de la situation et reprochent aux deux filles d’avoir porté plus d’attention aux beaux militaires qu’aux travaux des champs.
Scène 9
Une société arrive de Copenhague pour participer à la célébration du carnaval à Amager. Au nombre des fêtards figurent Louise, la femme d’Edouard, et ses deux amies, Sophie et Andrea, elles-même accompagnés de leurs chevaliers servants, les soldats Otto et Emil. Les nouveaux arrivants n’on entendu ni coup de canon, ni vu d’ennemi. Ils en concluent que les Volontaires du Roi se sont dérangés pour une fausse alerte, et ne tarderont pas à revenir.
Scène 10
En arrivant, Louise trouve la partition de sa romance favorite dans les affaires d’Edouard. Elle y voit la preuve que celui-ci continue de penser à elle alors qu’il est en garnison à Amager. Sophie et Andrea remarquent le regard triste de Trine et Else. Les deux jeunes paysannes refusent d’en expliquer le motif, mais Dirk et Jan s’empressent de raconter leur flirt avec les soldats. Sophie et Andrea se mettent en colère et décident de rentrer à Copenhague en plaquant leurs amoureux. Louise, plus expérimentée en matière d’affaires de cœur, les persuade de rester et d’avoir une explication avec leurs galants volages.
Scène 11
Le caporal Steffen rentre de mission, et assure la population que la guerre n’est pas imminente. Emil et Otto se retrouve, la bouche en cœur, leurs petites amies, et sont surpris de la fraîcheur de l’accueil qui leur est réservé. Else et Trine sont priées de fournir des explications. Il s’avère que le vrai coupable est Edouard, et non Otto et Emil. Louise se sent blessée, et décide de se venger.
Scène 12
Les Volontaires arrivent, suivis par la population d’Amager. La fête peut commencer. Quatre serveuses masquées invitent les soldats à la danse. Parmi elle se trouve Louise. Edouard la courtise sans vergogne, sans se douter de son identité réelle. Après plusieurs danses endiablées, il lui demande de lui accorder ses faveurs. A ce moment, Louise se démasque. Edouard est honteux, mais Louise lui accorde son pardon, à condition qu’il se rachète une conduite.
Scène 13
L’harmonie et la joie sont de retour. Les tonneaux sont mis en perce, et la fête s’achève dans la liesse générale.
Les Volontaires du Roi à Amager, créé le 19 février 1871, est une œuvre un peu déroutante pour un étranger pas forcément familier des arcanes de l’histoire du Danemark. Même à Copenhague d’ailleurs, l’ouvrage est assez rarement représenté, quoiqu’il ait, lors de sa création, remporté un énorme succès. Ce petit ballet d’une durée d’environ une heure souffre d’un argument tarabiscoté et d’une partition musicale médiocre, faite de bric et de broc et où se succèdent marches militaires et flonflons d’orchestre de brasserie. De plus, la danse n’y tient qu’une place restreinte, la pantomime s’y taillant la part du lion. Elle n’en contient pas moins quelques scènes attachantes, des pièces de genre typiques de Bournonville, prétexte à l’exécution de nombreuses danses folklorisantes.
Si la part de la danse véritable y est comme dit assez réduite, on n'en a pas moins pu admirer l’immense talent de la très belle Silja Schandorff, qui faisait son retour sur scène après avoir été longtemps immobilisée par une blessure. On ne peut que regretter que cette danseuse à la technique impeccable et d’une grande élégance n’ait pu se produire plus tôt au cours de ce festival Bournonville. Peter Bo Bendixen fut, dans le rôle d’Edouard, un partenaire sûr, à l’impressionnante carrure et à l’allure martiale qui sied à un officier des Gardes du Roi.
Le pas de trois fut également l’occasion d’apprécier la virtuosité légère de Diana Cuni, et une fois de plus, de s’extasier des qualités de sauteur de Kristoffer Sakurai, dont la petite batterie est également un modèle de précision.
Le décor, stylisé, et au lignes typiquement scandinaves, notamment dans la représentation des scènes de carnaval, est fort réussi, tout comme les costumes. Seule réserve, la scène du rêve d’Edouard, passablement mièvre, montrant quatre jeune femmes évanescentes, et qui semble-t-il relève d’un ajout récent qui ne doit rien à Bournonville.
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La Sylphide
Chorégraphie : August Bournonville, reconstituée par Nikolaj Hübbe
Musique : H. S. Løvenskjold
Décors et costumes : Mikael Melbye
Direction musicale : Henrik Vagn Christensen
La Sylphide : Caroline Cavallo
Anna, une fermière : Eva Kloborg
James, son fils : Mads Blangstrup
Effy, sa nièce : Maria Bernholdt
Nancy, amie d’Effy : Femke Mølbach Slot
Gurn, un jeune fermier : Morten Eggert
Madge, une sorcière : Jette Buchwald
Deux valets de ferme : Thomas Flind Jeppesen, Vincent van Webber
Première sylphide : Marie-Pierre Greve
Deux sylphides : Izabela Sokolowska, Amy Watson
Nouvelle distribution pour cette seconde représentation de la Sylphide, après celle du 6 juin. Caroline Cavallo remplaçait Gudrun Bojesen Dans le rôle titre. Si la danseuse américaine ne possède pas la même maîtrise technique que sa collègue danoise, elle a su faire preuve de plus de sensibilité et de poésie, en particulier dans le second acte, où les qualités d'interprète priment sur la virtuosité. Le James de Mads Blandstrup fut également à la hauteur d'une tâche extrêmement difficile, faisant montre, comme sa partenaire, de beaucoup de finesse dans son jeu d'acteur. En revanche, l'Effie médiocre de Maria Bernholdt, dont le niveau semble nettement en-deçà des autres solistes de la compagnie, n'a pas vraiment convaincu. De même, comme la veille dans Loin du Danemark, la prestation de Marie-Pierre Greve, en Première sylphide a déçu, tant par les imperfections techiques que par la relative fadeur de l'interprétation. Paradoxalement, ce sont ses deux acolytes du pas de trois, Izabela Sokolowska et Amy Watson qui ont brillé par une exécution nette des pas et une danse pleine de sensibilité et de pudeur sincère. Mention particulière pour Morton Eggert, Gurn talentueux et imaginatif, mais qui pourra déranger les puristes par les petites libertés qu'il aime prendre avec la chorégraphie établie. Enfin, l'orchestre était dirigé de manière martial et bruyante, avec au pupître un Henrik Vagn Christensen bien moins inspiré que Graham Bond lors de la première représentation.
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