Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3628
|
Posté le: Lun Aoû 05, 2013 3:31 pm Sujet du message: |
|
|
Florestiano a écrit: |
Si samedi en matinée, la direction de Pavel Klinichev a séduit par son allant |
Sur les 3 Lacs que j'ai vus, même si l'orchestre n'a été en grande forme que le premier soir, j'ai quand même retenu que ce Chef est très intéressant, il dirige le ballet avec autant de personnalité et de "libertés" interprétatives que s'il dirigeait une symphonie, c'est un régal de surprises à chaque morceau, que ce soit pour ses choix de rubati, de tempi, les atmosphères qu'il réussit à créer, le dynamisme de l'ensemble, et sa facilité à faire que le tout ne sonne jamais "accompagnement". Si seulement les ballets à Paris et Londres pouvaient toujours être dirigés comme ça...
|
|
Revenir en haut |
|
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26671
|
Posté le: Lun Aoû 05, 2013 3:36 pm Sujet du message: |
|
|
Dans la Bayadère, le (ou plutôt la) violon solo a toute de même été très médiocre lors de la matinée du 3/08. Le soir, ça c'est un peu mieux passé. La presse anglaise a par ailleurs critiqué les tempi trop rapides, notamment lors de la descente des Ombres, mais là, rien d'étonnant vu le train de sénateur avachi auquel le public du Royal Ballet est d'ordinaire habitué... (à Paris, les choses tendent un peu à s'améliorer de ce côté là, et il faut mettre au crédit de l'équipe de direction de Nicolas Joel d'avoir mis sur la touche certains chefs parmi les plus calamiteux). |
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
|
Posté le: Lun Aoû 05, 2013 5:05 pm Sujet du message: |
|
|
Je reviens à mon tour sur "mes" Bayadère.
Rétrospectivement, je ne regrette pas d'avoir laissé tomber la première avec Zakharova et de lui avoir préféré, ce même soir, l'impeccable gala de Carlos Acosta (& Friends) au Coliseum (penser qu'on a de ces choix-là à Londres...). J'ai un peu de mal à réaliser ce qui s'est passé durant ce deuxième acte, qui a dû être un cauchemar pour tout le monde, mais force est de constater qu'une rupture du tendon d'Achille, ce n'est pas rien et que l'on risque d'être privés de Masha pendant un bon moment. J'ai donc assisté aux deux représentations de samedi qui, fort heureusement, se sont déroulées sans heurts (c'est qu'on en vient à appréhender maintenant...), nous offrant nombre de belles et bonnes choses à admirer. Il est tout de même amusant et intéressant de noter que sur les trois représentations du ballet, donné dans la version Grigorovitch rénovée en 2013, ce sont trois Nikiya élevées à Saint-Pétersbourg que le Bolchoï a distribuées. Libre à chacun d'en penser ce qu'il veut...
La Bayadère - 3 août (matinée)
Au regard de l'esthétique actuelle de la danse, Evguénia Obraztsova n'est certainement pas l'interprète à laquelle on pense immédiatement pour le rôle de Nikiya. Il a d'ailleurs fallu qu'elle quitte le Mariinsky et rejoigne le Bolchoï pour pouvoir enfin aborder ce type de rôle - lyrico-dramatique - qui lui était jusqu'alors interdit. Pourtant, si l'on accepte de passer outre les considérations physiques, qui paraissent parfois franchement contingentes rapportées aux véritables talents, le personnage de la danseuse sacrée est un rôle parfait, au moins dans les deux premiers actes, pour que s'épanouissent, non seulement ses qualités d'actrice, mais aussi ce tempérament dépourvu d'affectation, mélange de tendresse humaine et de spiritualité, qui la rend si naturellement aimable. De fait, sa Nikiya n'a rien d'une grande dame implacable à la Zakharova, elle est au contraire très humaine dans l’expression de ses sentiments. Dans sa confrontation mimée avec le Brahmane à l'acte I, elle se montre nuancée, ferme mais respectueuse, n'oubliant pas son statut d'inférieure. Le premier pas de deux avec Solor laisse en revanche éclater sans retenue ses sentiments amoureux. L'un des plus beaux moments d'Evguénia-Nikiya reste toutefois le solo de l'acte II. Les équilibres sont parfaitement contrôlés, la danse ne présente aucune trace de contorsionisme, et les contrastes de la variation - du tragique du passage lent à la joie tempérée du passage rapide - sont superbement interprétés. Le troisième acte, loin du show-off passablement mécanique auquel nous a habitués Zakharova, est peut-être moins marquant à l'échelle de la représentation. L'interprétation, très intériorisée, m'a parfois un peu rappelé ce que faisait Nadezhda Gracheva dans cet acte. Evguénia a par ailleurs eu quelques soucis regrettables dans les pirouettes de la variation du voile. Cela ne remet pas en question son interprétation, c'est simplement un peu inhabituel de la part de cette danseuse. A ses côtés, Alexandre Volchkov est un beau Solor, puissant et charismatique. Rien à redire sur la technique, sa danse est ample comme il le faut, mais selon moi, il manque un degré supplémentaire d'engagement et de prise de risque - le petit truc en plus que l'on attend d'une étoile du Bolchoï et qui emporte vraiment le spectateur. La prestation d'Anna Tikhomirova en Gamzatti est finalement peut-être le vrai "highlight" de cette matinée. La version Grigorovitch valorise le personnage, puisque Gamzatti, en plus de la fameuse scène de confrontation avec Nikiya, danse - et comment! - dès le premier acte. Même en l'absence d'un acte IV, on ne le ressent pas vraiment comme un second rôle, à l'instar des versions du Mariinsky et de Noureev. Son entrée devant le rideau est majestueuse - un mélange de fougue orientale et de "Bolchoï style" ou peut-être est-ce la même chose? - et sa variation, conjuguant démonstration d'autorité et sensualité serpentine, est un ajout musical et chorégraphique vraiment intéressant. Dans ce rôle, Tikhomirova se montre aussi brillante que solaire. Elle n'est pas la "méchante" à laquelle se réduit trop souvent le personnage à Paris, plutôt une princesse fière, souveraine, sûre de son fait et de son pouvoir et soudainement contrecarrée dans ses désirs. La confrontation avec Nikiya - deux femmes de statut différent et toutes deux amoureuses - est parfaitement rendue et rythmée. Quel bonheur enfin de voir une Gamzatti dotée d'une telle attaque et d'une telle qualité de saut, cet élan miraculeux va bien au-delà de la démonstration technique!
La Bayadère - 3 août (soirée)
Olga Smirnova, la deuxième Bayadère de la journée, est celle que tout le monde attendait – à commencer par les critiques anglais qui, en grande majorité, semblent avoir consacré leurs compte-rendus à cette représentation. Londres aime bien se conforter dans l’idée qu’elle est la capitale du monde du ballet et, au milieu de tant de petites ou grandes déceptions – un Lac qui peine à enthousiasmer, une Gamzatti arrêtée en plein vol lors de la première -, elle a réussi à trouver en Olga Smirnova la nouvelle jeune vedette à aduler, comme cela avait été le cas avec Ossipova, alors simple soliste, il y a quelques années. Si elle en est à peu près l’exacte antithèse du point de vue stylistique, on retrouve dans la danse de l’une et de l’autre ce côté "indicible", proprement miraculeux - qui tend à transformer la critique en cri d’amour – pour le meilleur et pour le pire. Il ne servirait à rien de dire qu’elle est parfaite (mon dieu, ses mains et ses poignets, il y a encore du travail, sans parler de quelques exagérations inutiles…), mais elle fait montre d’une maturité artistique tellement évidente, d’une présence tellement intense, à seulement 21 ans, à seulement deux ans de l’école, que l’on ne peut que céder à l’admiration collective. Son entrée seule, devant le temple sacré, vaut tous les poèmes. La technique, irréprochable à quelques menus détails près, se laisse immédiatement oublier, on ne voit plus que l’artiste : exotique et mystérieuse, sensuelle et spirituelle, lyrique et dramatique – quelque chose d’unique, jusque dans les contrastes et les nuances qu'elle parvient à exprimer par ses mouvements du haut du corps si merveilleusement coordonnés et musicaux. Semyon Chudin n’a pas tout à fait le charme juvénile d’un Lantratov, ni son côté star en devenir, mais il se révèle toutefois un excellent partenaire pour elle, passionné et d’une fougue étonnante. Ils forment assurément un couple de feu! Techniquement, il assure excellemment les variations, avec des sauts vifs et félins. Ekaterina Krysanova, avec la meilleure volonté du monde, ne s’élève pas tout à fait au même niveau en Gamzatti. Elle tourne et fouette comme personne, c’est vrai, mais elle semble un peu forcer son naturel dans le rôle.
Le Bolchoï, comme toute grande compagnie qui se respecte, nous réserve toujours quelques bonnes surprises du côté des demi-solistes et du corps de ballet, même si, je l'avoue, je n’ai pas eu de véritable révélation lors de ces deux représentations. Dans le rôle de l’Idole dorée, dont la partition est bien moins spectaculaire qu’à Paris, Mikhaïl Kochan – en matinée - est bon, Igor Tsvirko – en soirée - très bon (voire très très bon dans son attaque), mais aucun des deux ne s’élève sur l’ensemble au niveau d’Ivan Vassiliev ou Viacheslav Lopatin, vus lors d’une précédente tournée. Les deux Manou, Anastasia Stashkevitch en matinée, Anna Rebetskaya en soirée, entourées de petites Anglaises très enjouées (sur pointes depuis peu semble-t-il), sont charmantes. Parmi les Ombres, c’est le trio du soir qui se révèle le plus équilibré : Maria Vinogradova, tout en bras et en jambes, m’a semblé bien juste en première Ombre l’après-midi, Anastasia Stashkevitch s'y montre nettement plus incisive et précise, même si ma préférence irait plutôt vers Daria Khokhlova, très stylée en deuxième Ombre, et Chinara Alizade, d’une musicalité admirable en troisième Ombre.
Dernière édition par sophia le Lun Aoû 05, 2013 11:29 pm; édité 1 fois |
|
Revenir en haut |
|
Cantalabute
Inscrit le: 29 Jan 2013 Messages: 185 Localisation: Valence - France
|
Posté le: Lun Aoû 05, 2013 7:22 pm Sujet du message: |
|
|
sophia a écrit: |
Il est tout de même amusant et intéressant de noter que sur les trois représentations du ballet, ce sont trois Nikiya élevées à Saint-Pétersbourg que le Bolchoï a distribuées. Libre à chacun d'en penser ce qu'il veut... |
L'Ombre du grand Marius doit toujours planer sur Saint Pétersbourg ... et y imprégner plus particulièrement les ballerines de son esprit !
|
|
Revenir en haut |
|
Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
|
Posté le: Lun Aoû 05, 2013 7:40 pm Sujet du message: |
|
|
sophia a écrit: |
L'interprétation [d'Evgenia], très intériorisée, m'a parfois un peu rappelé ce que faisait Nadezhda Gracheva dans cet acte. |
C'est drôle, je me suis fait exactement la même réflexion, lors des deux représentations : Evgenia pour l'interprétation, Smirnova pour le travail de bras et du haut du corps, que j'ai trouvé beaucoup plus fluide que celui d'Evgenia.
|
|
Revenir en haut |
|
Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
|
Posté le: Lun Aoû 05, 2013 9:30 pm Sujet du message: |
|
|
En-dehors de Jann Parry, j'ai l'impression qu'ils se sont tous précipités sur la représentation avec Olga Smirnova (à moins qu'ils n'aient préféré éviter après coup la critique, forcément un peu compliquée, de la première).
Zoë Anderson, de The Independant y était elle aussi samedi soir (au passage, cette photo récurrente des Ombres est pathétique...).
J'en profite pour signaler une autre interview de Vladimir Ourine, publiée dans le Times (accès payant) et reproduite par The Australian. L'interview est brève, mais comporte quelques réflexions bien senties sur certains egos surdimensionnés (pas de name dropping, mais une défense de Polounine).
|
|
Revenir en haut |
|
Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
|
Posté le: Lun Aoû 05, 2013 9:50 pm Sujet du message: |
|
|
Apparemment, les distributions ont été mises à jour sur le site du ROH pour toutes les dates où était prévue Maria Alexandrova.
Ossipova et Vassiliev danseront finalement les 16 et 17 août.
Le mystère demeure pour le 15 août qui annonce Smirnova / Belyakov dans Le Lac. N'était-ce pas avec Chudin qu'elle devait danser?
|
|
Revenir en haut |
|
Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
|
Posté le: Lun Aoû 05, 2013 10:00 pm Sujet du message: |
|
|
Si, c'était Chudin qui était initialement annoncé. Si cela se confirmait, ce serait une belle promotion pour ce Belyakov !
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
|
Posté le: Lun Aoû 05, 2013 10:46 pm Sujet du message: |
|
|
En fait, je pense qu'il s'agit d'une erreur, il doit plutôt faire le Mauvais Génie, qui normalement n'est pas signalé sur le site du ROH.
http://www.bolshoi.ru/persons/ballet/1469/
|
|
Revenir en haut |
|
Cantalabute
Inscrit le: 29 Jan 2013 Messages: 185 Localisation: Valence - France
|
|
Revenir en haut |
|
Denis
Inscrit le: 29 Oct 2012 Messages: 44 Localisation: Bruxelles
|
Posté le: Mar Aoû 06, 2013 11:41 am Sujet du message: |
|
|
Pour répondre à Katherine au sujet de messages à adresser à Masha Alexandrova, la responsable de la communication du Bolshoi suggère de les envoyer au service de presse à pr@bolshoi.ru qui fera suivre à Masha.
|
|
Revenir en haut |
|
Katharine Kanter
Inscrit le: 19 Jan 2004 Messages: 1483 Localisation: Paris
|
Posté le: Mar Aoû 06, 2013 3:02 pm Sujet du message: Thank you! |
|
|
Thank you for this.
|
|
Revenir en haut |
|
jigara
Inscrit le: 11 Nov 2011 Messages: 62 Localisation: France
|
Posté le: Mer Aoû 07, 2013 10:38 am Sujet du message: |
|
|
J'étais mortifiée à l'idée de ne pas voir Alexandrova (à qui je souhaite un prompt rétablissement !), mais j'avoue que la perspective de voir le duo Osipova / Vasiliev me met en joie pour la journée !
Hâte de voir cette compagnie "en vrai" après l'avoir tant vue au cinéma ou sur YouTube.
|
|
Revenir en haut |
|
|