Roméo et Juliette juin-juillet 2005

[haydn]

[doudou]

Que d'émotions !
J'en ai encore la larme à l'oeil !

[Jonquille]

Je vous livre mes impressions des deux dernières représentations de Roméo et Juliette. Globalement j’ai nettement préféré la distribution de hier soir, où Elisabeth Maurin était sublime pour ses adieux. Un grand moment, très émouvant. Benjamin Pech a été très remarquable avec des sauts d’une belle amplitude. Son interprétation ne fait pas défaut et le couple qu’il forme avec E. Maurin fonctionne très bien et mieux, du moins pour l’instant, que Dupont/Moreau. Hervé Moreau est un très beau danseur, très lyrique, avec un mime convaincant. Il est superbe au moment où il s’aperçoit que son ami Mercutio est mort. Mais l’on ne ressent pas assez le lien indéfectible qu’il noue avec Juliette. Aurélie Dupont, en dépit d’une technique irréprochable, semble en retrait quand elle aime et surtout lorsqu’elle souffre (morts de Tyblalt et de Roméo). On aurait aimé plus de passion. Les deux Tybalt m’ont paru excellents, en particulier Wilfried Romoli qui semble taillé pour ce rôle. Mais Laurent Hilaire n’a pas démérité. De même pour les deux Mercutio avec une petite préférence pour l’Italien Alessio Carbone plus coquin que son collègue Emmanuel Thibault. A l’inverse, j’ai préféré le jeu de Christophe Duquenne à celui de Karl Paquette, car il ne faut pas en faire trop. Benvolio est l’ami « raisonnable » de Roméo, il est calme et modéré même s’il participe aux grivoiseries de ses camarades Montaigu. Dans le rôle ingrat de Paris Florian Magnenet est plus à l’aise que Josua Hoffalt, très en retrait et qui réagit peu lorsque Roméo lui vole sa prétendante !Vous aviez dit que F. Magnenet avait amélioré son mime, Haydn. Cela me paraît tout à fait vrai.
De très beaux interprètes pour ses deux soirées. C’est toujours un régal de voir et revoir ce ballet, si riche et si complexe.

[haydn]

Merci Jonquille

Comme dit, en ce qui me concerne, je ne ferai pas de critique de la soirée d'adieux d'Elisabeth Maurin. je tâcherai de mettre en ligne, avec la critique de la première, un commentaire sur la représentation du 25.

Encore une fois, il faut souligner que Josua Hoffalt a fait un travail méritoire, car il n'a pratiquement pas disposé de temps de répétition. De plus, F. Magnenet a assurément bénéficié de l'expérience acquise lors des représentations de Sylvia et de Cendrillon. De toutes façons, MM. Hoffalt et Magnenet seront tous deux des candidats très sérieux pour les emplois de danseurs nobles au cours des années à venir. Dans ce domaine la relève semble bien assurée.

Le Tybalt de Laurent Hilaire est très différent de celui de Wilfried Romoli. M. Romoli était noir, brutal, M. Hilaire faisait presque du second degré, mettant plutôt en avant le côté sournois, pervers du personnage.

Christophe Duquenne a été un très bon acteur, tout comme Emmanuel Thibault, dont j'ai déjà tant dit toute l'admiration que je lui porte. Inutile d'en rajouter. Alessio Carbone a abordé le rôle de Mercutio de manière un peu différente d'Emmanuel Thibault, avec une danse moins spectaculaire peut-être, mais fort convaincante aussi. Alors, après, chacun choisira, si tant est qu'il faille choisir!

[Gamache]

Beaucoup d'émotions hier soir lors de la soirée d'adieu d'Elisabeth Maurin, au sommet de son art et de son lyrisme. Un public chaleureux l'attendait et le rideau n'était pas prêt de tomber. Les danseurs ont été fantastiques, tous mettant un point d'honneur rendre agréable la dernière représentation de l'étoile, tant Benjamin Pech, partenaire attentionné, que Laurent Hilaire, Nathalie Riqué ou encore Emmanuel Thibault.
On souhaite beaucoup de bonne chose à Elisabeth Maurin et surtout une bonne continuation à l'école de danse.

Par ailleurs, un article (une double page !) sur Laetitia Pujol est paru sur France Soir ce matin pour sa prise de rôle de Juliette avec quelques photos des répétitions.

[haydn]

Vous m'avez devancé Gamache, et j'allais vous en parler. L'article n'est malheureusement pas accessible en ligne. Comme il est assez abondamment illustré, avec notamment une photo montrant Mlle Pujol entrain de répéter son rôle avec Christophe Duquenne, ça vaut peut-être la peine d'acheter le journal. Et c'est plutôt réjouissant de voir que la presse grand public s'intéresse aussi à la danse classique, et en fait la promotion auprès de gens qui ne sont pas forcément des lecteurs assidus des magazines spécialisés.

[Katharine Kanter]

Un hommage à Elisabeth Maurin des amis italiens

Sur balletto.net

"Una pioggia di coriandoli rosa su Elisabeth Maurin

"Una pioggia luccicante di coriandoli bianchi e rosa tenero hanno salutato l'addio alle scene, almeno in qualità di étoile dell'Opéra di Parigi, di Elisabeth Maurin. L'artista ha ricevuto in scena l'abbraccio dei colleghi, ieri sera, 29 giugno 2005, dopo una memorabile recita all'Opéra Bastille del Romeo e Giulietta nella versione di Nureyev.

"La Giulietta della Maurin ha avuto Benjamin Pech per Romeo, come si era saputo dopo la forzata rinuncia di Legris a rivestire il ruolo nella serata eccezionale. Lo spettacolo è stato impreziosito da una magistrale interpretazione di Mercuzio di Emmanuel Thibault e da un Paride di gran lusso nella persona di Laurent Hilaire, che è persino riuscito a rubare la scena alle altre prime figure."

Il grande successo di pubblico per lo spettacolo è subito confluito in venti minuti di applausi ritmati per la Maurin, ai quali si sono uniti quelli dei maggiori artisti dell'Opéra presenti in sala: dal giovanissimo Mathieu Ganio alle figure storiche di Pierre Lacotte e della moglie. La calorosa manifestazione d'affetto e di stima per questa artista fa sperare che il saluto sia solo un arrivederci su altri palcoscenici o in altri incarichi."

30/6/2005

Sauf que M. Hilaire dansait Tybalt, et non Pâris.

[Jonquille]

J'ai peut-être été un peu dure avec Josua Hoffalt mais telle n'était pas mon intention car c'est un artiste très prometteur. J'ai aussi oublié de signaler la belle prestation de Nathalie Riqué en Rosaline.

[sophia]

Un magnifique souvenir que cette soirée d'adieux d'Elisabeth Maurin et merci Haydn pour ces photos qui l'immortalisent de manière si personnelle.
Oui, je comprends, cette soirée ne peut pas vraiment relever de la critique de par son caractère bien particulier et unique.
Néanmoins, quelques mots sur le spectacle: indépendamment des circonstances, Benjamin Pech et Elisabeth Maurin ont su nous raconter l'histoire de Roméo et Juliette, ils ont su incarner ces personnages sans se contenter d'aligner des pas et là, la chorégraphie de Noureev est réellement devenue belle et intéressante. Benjamin Pech a une danse fluide, aisée et magnifique à regarder et c'est un merveilleux acteur. Quant à Elisabeth Maurin, quelle force d'abandon quand la situation dramatique l'exige (un abandon que l'on ne voit jamais chez Aurélie Dupont), elle m'a mis les larmes aux yeux dans sa "scène de la folie" à la fin du second acte et elle a été absolument admirable d'intensité dramatique dans le dernier.
J'avoue avoir préféré Wilfried Romoli dans le rôle de Tybalt à Laurent Hilaire, mais c'est vraiment un détail. La fameuse scène de la marche des Capulet, mélange de Renaissance florentine et de vieille Russie dans la chorégraphie de Noureev, m'a donnée la chair de poule la veille avec Wilfried Romoli et Muriel Hallé, splendide, en Dame Capulet.
Quant à Emmanuel Thibault en Mercutio, c'est peut-être de la palinodie qui agacera certains , mais il a été extraordinaire: un danseur de génie ET un acteur d'exception. Alessio était très bien, mais là, franchement, on est dans une autre catégorie.
Bravo au corps de ballet qui nous avait habitué à plus de désordre ces derniers temps. Aux deux représentations que j'ai vues, je l'ai trouvé très bien, avec une mention spéciale pour la "danse des verts" dans le second acte et la danse menée par Pâris dans le dernier. Tout le monde voit de quoi je veux parler?...
N'oublions pas la musique, une splendeur, -certains passages me mettent en transes-... et ne faisons pas la fine bouche devant cette production Noureev, qui, outre ses décors somptueux et vraiment inspirés, s'avère magnifique et enthousiasmante lorqu'elle est dansée par de vrais interprètes qui ont su saisir le sens du drame shakespearien. Et là, on est loin de s'ennuyer...

[shylock]

Merci à tous pour ce magnifique reportage. Trés belles photos, Haydn! Ca m'aide à tenir le coup jusqu'à demain soir...

[haydn]

Un vrai reportage sur les adieux d'Elisabeth Maurin dans le 19-20 de France3 Ile-de-France de ce jeudi 30 mai. En prime, quelques mots d'Aurélie Dupont pour "rendre hommage" à son aînée. Brigitte Lefèvre est également interviewée.

Le JT

Amenez le curseur à 14mn 10 s.

Attention, le fichier au format wmf n'est visualisable que sur PC. Désolé pour les utilisateurs de MacIntosh.

[sophia]

Et la dépêche AFP à propos de la soirée d'adieux d'Elisabeth Maurin, dépêche datée du 30 juin, je ne crois pas que quelqu'un l'ait mise sur le forum...

[sophia]

Une belle rétrospective biographique et photographique de la carrière d'Elisabeth Maurin sur le site Nina-Opéra.

[haydn]

Critique de René Sirvin dans le Figaro de ce vendredi 1er juillet, malheureusement pas accessible en ligne.


A propos d'Elisabeth Maurin :

[Pierre]

Vendredi 1er juillet.

Une soirée de libre ? On reprend mécaniquement des places pour revoir la même distribution qu'à la Première, c'est à dire pour voir la même chose, dire et se dire les mêmes choses. Intervenir après sur Dansomanie, le lendemain des adieux d'Elisabeth Maurin, juste pour marquer sa présence, tout sera vain et bien fade. Non ?

Et bien non !

La cœur a battu la chamade ce soir dans un Bastille en fusion.

Aurélie Dupont et Hervé Moreau chrysalides samedi soir sont devenus papillons.

Sur une pyrotechnie chorégraphique sans faille, Roméo et Juliette ont déposé à nos pieds la palette infinie des sentiments; des plus doux aux plus violents.

Il faut une enquête ! Que s'est il passé en 5 jours ? Répétitions intensives ? Séances de yoga ? Panoramix ?

Sans mentir, nous avons vécu ce soir un moment inoubliable, un moment de grâce absolue.

Les danseurs ont beaucoup donné. N'est-ce pas M le Premier Danseur qui, épuisé, vous êtes effondré de fatigue sur la ligne 9 dans un sommeil rempli de bravos...