Dansomanie Index du Forum
Connexion S'enregistrer FAQ Liste des Membres Rechercher Dansomanie Index du Forum

Sehgal/Peck/Forsythe/Pite [ONP Garnier 26/09-09/10/2016]
Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Dansomanie Index du Forum -> Tout sur la danse
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Jonquille



Inscrit le: 22 Avr 2005
Messages: 1891

MessagePosté le: Mar Sep 27, 2016 4:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Accolade entre Josua Hoffalt et Emmanuel Thibault, oui.


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
chien en peluche



Inscrit le: 29 Oct 2011
Messages: 1990

MessagePosté le: Mar Sep 27, 2016 6:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci, sophia, pour ce lien Smile


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
haydn
Site Admin


Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26671

MessagePosté le: Mar Sep 27, 2016 9:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Retour sur cette soirée "d'ouverture" de saison pour le ballet de l'Opéra National de Paris, ouverture qui n'en n'était pas tout à fait une, puisqu'elle suivait une soirée de gala réservée à quelques happy few fortunés.

Tout d'abord, félicitons-nous du retour de la Marche des Troyens de Berlioz, qui donne au défilé un bien plus bel éclat que l'"Entrée des invités" de Tannhaüser qui, bien que légitime sur le plan historique (ce fut la première musique du défilé au Palais Garnier), se prête finalement moins au cérémonial de présentation de la troupe de ballet au public.

Comme signalé par Sophia dans un message précédent, ce défilé était malheureusement le dernier pour plusieurs figures familières de la compagnie. Pour ma part, j'aurai l'éternel regret de n'avoir jamais vu Emmanuel Thibault fouler les planches de la scène du Palais Garnier auréolé d'un titre d'étoile, mais ça, c'est une autre histoire...

Parmi les étoiles, celles qui ont eu la chance de conquérir le titre, donc, l'inoxydable Marie-Agnès Gillot remporte toujours les faveurs du public, mais Myriam Ould-Braham, Ludmila Pagliero ou Dorothée Gilbert ont également été bien applaudies. Chez les messieurs, c'est Mathieu Ganio (oui, ça fait bizarre pour un "vieux" comme moi qui l'a vu entrer dans la compagnie) qui, en tant que doyen dans le grade, a eu l'honneur de clôturer le défilé. C'est toujours une place de choix, qui attire la sympathie et les bravos. Manuel Legris et Nicolas Le Riche, qui l'ont longtemps occupée, savaient, eux aussi, déclencher le tonnerre au Palais Garnier.

Venait ensuite In Creases, chorégraphie de Justin Peck entrée au répertoire il y a tout juste quelques mois. La pièce est plaisante, bâtie avec efficacité, même si le sempiternel recours à Philip Glass et a sa musique aussi minimaliste que son inspiration génère une certaine lassitude. Depuis Jerome Robbins, le filon a été largement surexploité par les chorégraphes. La distribution était dominée par Vincent Chaillet, agile et fluide. Dans le quatuor féminin, c'est Ida Vikiinkoski qui se distinguait d'un ensemble qu'on aurait voulu plus alerte, énergique, avec davantage de "swing" et de "show off". Les chorégraphies venues d'outre-Atlantique s’accommodent mal de timidité.

Autre "plat réchauffé", Blake Works I, de William Forsythe, qui avait clôt la saison 2015-2016, et qui marque à présent le début de l'exercice 2016-2017. En juillet dernier, nous avions été un peu déçus par cette pièce, certes bien pensée, mais d'une ambition trop limitée en regard des attentes qu'elle avait suscitées. Une création de Forsythe pour l'Opéra de Paris se devait d'être un événement de portée internationale. En lieu et place nous avions eu une création d'une envergure relativement modeste, qui n'effacera certainement pas le souvenir d'In the middle, somewhat elevated, d'Artifact suite ni même de Pas./Part.

C'est Hugo Marchand qui a sauvé presque à lui seul cette reprise de l'ennui, grâce à une danse virtuose et soignée (très beau travail des jambes et des pieds notamment) qui rendait justice aux pas complexes tracés par Forsythe. A ses côtés on remarquait plus particulièrement Pablo Legasa, qu'on n'attendait pas à pareille fête, Paul Marque, stimulé par sa belle médaille d'or conquise au concours de Varna, ou encore Simon Valastro, vieil habitué du répertoire contemporain à l'Opéra de Paris.

Mais le plat de résistance de la soirée était encore à venir, avec The Seasons' Canon de Crystal Pite. Les échos des répétitions laissaient espérer quelque chose de grandiose, et en effet, la chorégraphe canadienne nous en a mis plein la vue. Certes, on pourra toujours arguer du fait que Mme Pite a eu recours à des effets (le décor humain, les effets de masse, les chutes "en domino" etc...) déjà utilisés dans ses œuvres précédentes - et par d'autres créateurs avant elle (Maurice Béjart, Youri Grigorovitch, John Neumeier), mais le résultat n'en est pas moins superbe et inventif. La pièce est véritablement écrite pour une masse homogène, et les danseurs masculins et féminins y sont indifférenciés. Il n'y a quasiment pas de "soli" stricto-sensu (seule la splendide Marie-Agnès Gillot, et dans une moindre mesure, François Alu, excellent lui aussi, ont été autorisés à sortir un peu du lot). Pour le reste, seul le groupe compte et on a là affaire véritablement à un unique "corps" de ballet, qui respire d'un seul souffle, bouge d'un seul mouvement.

Les danseurs de l'Opéra de Paris ont remarquablement surmonté cette difficulté redoutable et on sentait qu'ils avaient pris un réel plaisir et donné beaucoup d'eux-mêmes pour que cette création soit une réussite.

Et le succès a été au rendez-vous, avec d’innombrables rappels qui n'avaient rien de forcé. S'il y a une raison d'aller voir ce premier programme de la nouvelle saison du Ballet de l'Opéra de Paris, c'est bien ce splendide The Seasons' Canon.

La soirée aurait donc pu s'achever sur un triomphe. Las. Venait encore (sans titre) - le bien nommé, l'histoire ne l'enverra aux oubliettes que plus rapidement -, de Tino Sehgal. Les premières minutes de la pièce sont consacrées à tester l'habileté des machinistes de l'Opéra de Paris, qui doivent, le plus vite possible, charger (abaisser) et appuyer (relever) des perches munies de pendrillons. Après ce marathon technique, des danseurs se mettent à errer du lointain à la face, de la face au lointain, sans but. Puis, ils investissent les rangs du public, susurrent quelques mots gentils aux spectateurs histoire de s'assurer qu'ils passent une agréable soirée et exécutent quelques mouvements qu'une midinette en boîte de nuit aurait tout aussi bien pu accomplir. L'affaire se termine par quelques borborygmes chorals dans le grand escalier, qui auront achevé de saboter l'effet grandiose de la création de Crystal Pite.

On passera sur le "happening" destiné a accueillir le public au théâtre, lui aussi signé Tino Sehgal. Si d'ordinaire, le spectateur peut rêver de se trouver à la place des danseurs, sur scène, là, au contraire, il est soulagé de ne pas partager leur sort : étendus à terre, éructant des cris primaux ou simulant des ébats présumés amoureux, les artistes sont livrés au voyeurisme du public, et on se dit qu'il leur faut vraiment beaucoup de courage et d'abnégation pour endurer cette épreuve. Si l'an passé, Boris Charmatz avait, dans un projet similaire, réussi à permettre des échanges sympathiques entre le public et les danseurs -, là, on est juste tenté de s'engouffrer au plus vite dans la salle, tant le malaise est grand.

Pour résumer : accourez au Palais Garnier pour découvrir The Seasons' Canon, de Crystal Pite, mais débrouillez-vous pour arriver en retard et partir en avance...



_________________
Un petit "j'aime" sur la page Facebook de Dansomanie : http://www.facebook.com/Dansomanie/
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
eloisa



Inscrit le: 24 Sep 2009
Messages: 142

MessagePosté le: Mer Sep 28, 2016 12:34 am    Sujet du message: Répondre en citant

Tout à fait d'accord avec Haydn pour le dernier avatar: Partez à la fin des applaudissements de Seasons' Canon, vous resterez sur une très bonne impression. Mais arrivez en avance (un peu) pour passer les portiques de sécurité, vous n'êtes pas obligés d'aller voir dans les couloirs....
J'ai beaucoup aimé In Creases, que je ne me rappelais pas avoir vu... et j'aime aussi la légèreté de Blake Works 1 avec Marchand et autres. J'ai l'impression qu'ils sont plus "dedans" que cet été.
Le Crystal Pite est étonnant, la toile de fond de décor évolue de façon harmonieuse avec la danse. C'est vrai que peu d'individualités se dégagent, mais on voit beaucoup Eléonore Guérineau, en plus de Gillot. Mon seul regret, les costumes des femmes avec un haut très souple et transparent, qui ne cache strictement rien des attributs des demoiselles, ce qui n'apporte rien à la pièce. Il est vrai qu'on va avoir un camp de naturistes à Paris, donc on est dans l'air du temps, et cela nous prépare à Bella Figura...
Ovation pour ce dernier ballet (le Pite), peut-être un peu trop, mais on ne va pas bouder son plaisir. Surtout partez dès que les applaudissements sont finis... comme l'ont fait ceux qui avaient assisté apparemment à la générale... sinon vous allez gâcher votre soirée en restant pour la dernière "chose".


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
marc



Inscrit le: 16 Fév 2009
Messages: 1157

MessagePosté le: Mer Sep 28, 2016 8:45 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci à Haydn d'avoir écrit ce que j'aurais pu essayer de traduire avec mes mots si j'étais moins feignant. Je suis d'accord avec lui, sauf pour le dernier ballet où je le trouve trop sévère.

Je dirais simplement, pour dire quelque chose, que j'ai trouvé la soirée bien construite.

"In Creases" de Justin Peck était une mise en bouche apéritive tout à fait agréable qui mettait en bonne disposition pour la suite.

Venait après un plat de résistance composé par un grand chef, "Blake Works I" de William Forsythe. Hélas, le grand chef n'avait pas eu une grande inspiration et son plat était plutôt fadasse, même si pas mauvais, loin de là. Une petite déception.

Puis arrivait le choc, "The Seasons' Canon" de Crystal Pite. Le plat trois étoiles dans le guide Michelin qui mérite plus que le détour, le voyage ! Un chef d'œuvre ! Je sais, le mot est galvaudé mais il ne faut pas avoir peur des mots galvaudés quand tous les signes de leur à-propos sont présents. Ce ballet a fait un triomphe à la générale : je le sais, un ami y était. Ce ballet a fait un triomphe à la soirée de Gala : je le sais, une amie y était. Ce ballet a fait un triomphe à la première : je le sais, j'y étais. Le public de tous types, de toutes origines, ne peut pas se tromper tous les jours ! Donc, soyons fous dans l'usage des mots : Oui, un chef d'œuvre !

Alors, le rideau baissé et l'enthousiasme du public calmé, on se demandait : "Encore un ballet ? Mais comment conclure après cela ?" Et bien par un gag ! Car "(Sans Titre)" de Tino Seghal est un gag ! C'est divertissant, amusant, joyeux, sans aucune prétention. Ainsi on redescend sur terre, et c'est de bonne humeur qu'on gagne le métro en se dépêchant pour attraper le dernier RER C en direction de Versailles qui est à 23 heures. (23 heures ! Lol !)

Je suis également d'accord avec Haydn sur ses considérations sur les performances pré-spectacle.

Voila, comme je l'ai dit, une soirée bien construite qui ouvrait la saison de belle manière !


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Bill Des Loges



Inscrit le: 10 Juil 2016
Messages: 12

MessagePosté le: Mer Sep 28, 2016 11:42 am    Sujet du message: Répondre en citant

The Seasons’ Canon est accompagné par l'orchestre de l'Opéra?


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
haydn
Site Admin


Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26671

MessagePosté le: Mer Sep 28, 2016 12:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Non c'est de la musique enregistrée (ce serait impossible autrement, puisqu'il s'agit des Quatre saisons de Vivaldi réechantillonnées sur informatique par Max Richter).



_________________
Un petit "j'aime" sur la page Facebook de Dansomanie : http://www.facebook.com/Dansomanie/
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22166

MessagePosté le: Mer Sep 28, 2016 1:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je vais rejoindre dans les grandes lignes le compte rendu de haydn. Le clou de la soirée, et la seule raison qui me donnerait envie d'y retourner, c'est The Seasons' Canon de Crystal Pite. "Chef d'oeuvre", je ne sais pas, le mot est effectivement beaucoup trop galvaudé, et je pense qu'il est bien trop tôt pour se prononcer là-dessus - les choses n'ont souvent qu'un temps en danse -, mais une oeuvre saisissante, belle et signifiante en même temps - et autre chose qu'un gentil divertissement de qualité -, ça oui, incontestablement.

In Creases avait été conçu - et appréhendé ainsi par le public - comme l'apothéose d'un des multiples mixed bills de la saison dernière. L'esprit du NYCB venait visiter Paris, on y adhérait certes plus ou moins, mais avouons, c'était jeune, frais, plein d'énergie et de dynamisme, et Justin Peck, perclu de ses références "maison", y déployait un art de la géométrie tout à fait enthousiasmant. Repris quelques mois plus tard en début de soirée, l'effet n'est plus tout à fait le même. Je ne sais si c'est la venue du NYCB aux Etés de la danse qui nous a appris, entre temps, à voir ce genre de danse autrement (le Peck qui y était présenté, Everywhere We Go, plus ambitieux toutefois que In Creases, était sacrément pêchu) ou si le soufflé est retombé de lui-même, mais le fait est que pour cette reprise, le ballet semble avoir été délesté d'une bonne partie de son énergie et même perdu toute direction (j'espère au passage qu'Hannah O'Neill, qui y rayonnait la saison dernière, ne sera pas sacrifiée sur l'autel de la Déesse Hiérarchie). En dépit de ses brèves 17', il nous est finalement apparu comme un exercice d'école presque trop long. Pas déplaisant, mais un peu trop téléphoné.

Blake Works I est bien la preuve qu'il faut se garder des emballements excessifs. Créée en juillet dernier, l'oeuvre n'avait certes pas fait l'unanimité chez les afficionados, mais avait été reçue avec un enthousiasme assez délirant par la salle, une salle entrée en communion émotionnelle avec tous ces jeunes danseurs, tellement contents d'avoir été choisis par le Maître pour ce qui se voulait un hommage à la Danse, et avec une oeuvre qui avait choisi de travailler (quelle audace!) à partir des chansons électro-jazz de James Blake (pensez! le "petit génie de la scène indé londonienne"...). Passé l'excitation attachée à la création, qu'en reste-t-il? Quelques beaux moments sans doute, mais aussi de l'ennui et un grand sentiment de frustration. On retient le pas de deux avec Alu et Baulac, qui ressort par son originalité, ou l'ensemble réunissant les garçons, de loin les plus percutants dans cette pièce, dans un avant-dernier mouvement qui sait nous rejouer de belle manière "the vertiginous thrill of exactitude" - l'excitation de la virtuosité pure. L'oeuvre paraît pourtant comme arrêtée dans ses ambitions, à la fois chorégraphiques et visuelles ("scénographie", si l'on peut dire, de salle de répétition, absence de transitions entre des saynètes enfilées à la suite comme des morceaux dans un juke-box...) et la nostalgie qui devrait l'étreindre (et émerge brièvement au moment du pas de deux) se perd au profit d'un jeu formaliste, très lisse au fond. Plaisant - au mieux -, générationnel - au pire -, mais what else?

Le "plaisant", voilà ce dont ne se contente pas Crystal Pite, malgré le peu de risques, voire la facilité, que représente le choix du thème musical des Quatre Saisons. Au royaume des piécettes "agréables, mais vite oubliées" et des petits pas de deux sentimentaux, The Seasons' Canon (pourquoi ne pas traduire ce titre? on se demande...) frappe au contraire par son ambition monumentale, et par la maîtrise parfaite de tous les moyens engagés pour la servir. Essentiellement chorale, la chorégraphie réussit la prouesse de métamorphoser une demi-heure durant, sans jamais lasser ni se répéter, les 54 danseurs convoqués en un corps unique, vibrant, poétique, encadré par une scénographie sublime et qui, loin d'être décorative, bouge au rythme de la musique, de la chorégraphie et... des saisons. Les danseurs, guerriers modernes peinturlurés de bleu, vêtus de simples pantalons de treillis noirs, forment une masse mouvante, combattante et souffrante, aux individualités strictement indifférenciées. Deux petits soli pour Gillot et Alu, deux courts pas de deux pour Pagliero/Chaillet et Renavand/Couvez, mais ce que l'on retient, c'est la dimension véritablement épique de l'oeuvre, complètement à contre-courant de notre temps, et qui rappellera sans doute le spectaculaire grandiose à la Béjart ou à la Neumeier, revisité par le style plus contemporain du NDT, mâtiné d'un esprit passéo-futuriste entre Enki Bilal et Game of Thrones. Sublime engagement des danseurs aussi, mais qui n'est pas, par moments, sans poser de question sur la vocation ultime de l'ONP. Pite, invitée par Millepied, anticipe-t-elle les venues de Lightfoot et d'Ekman, pas plus débutants ni inconnus qu'elle, mais qu'on nous sert ici comme des découvertes-que-le-reste-du-monde-il-a-jamais-vu-ça? Bref, devenir la succursale du NDT ne me semblerait pas plus pertinent que de l'être du NYCB.

Que dire de Tino Sehgal après cela? Oui, c'est un gros gag, et qui m'a même fait rire pendant cinq minutes (le jeu du rideau qui s'ouvre et se ferme sur fond de rock progressif - nettement moins mièvre que le Blake au passage...). Mais bon, c'est l'éternel gag de l'art contemporain, le décalage, la subversion et la dérision obligatoires, on connaît par coeur le principe, et franchement, je ne vois pas bien ce que ça a à faire au Palais Garnier. La descente finale du Grand Escalier, sur fond de chansonnettes de MJC, est juste pathétique. Le "spectacle" d'ouverture est d'un registre différent, mais je pense aussi qu'il est très dispensable (l'ami haydn a raté le comité d'accueil ("This is so contemporary!"), qui vous fait vous diriger fissa, tête baissée, vers la boutique pour échapper à ce ridicule). 20 Danseurs pour le XXIe siècle, présenté selon le même principe l'an dernier en ces mêmes lieux, ne constituait pas une oeuvre à proprement parler - c'était une performance -, mais Boris Charmatz avait réussi à exploiter les espaces publics du Palais Garnier et à créer autour de l'anecdotique un rapport intéressant entre les danseurs et les spectateurs. Ici, les sculptures vivantes sont perdues dans les espaces, délaissées par la foule, et le seul sentiment que l'on éprouve, c'est une certaine gêne - pour les danseurs, pour le vide du projet (mettre en mouvement des oeuvres plastiques) -, mêlée à une envie irrépressible de détourner le regard. D'ailleurs, faute de spectateurs, y a-t-il encore spectacle?




Dernière édition par sophia le Mer Sep 28, 2016 4:16 pm; édité 1 fois
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22166

MessagePosté le: Mer Sep 28, 2016 4:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le programme Sehgal/Peck/Forsythe/Pite - mais surtout Pite - dans le FT.
Pite également dans Le Monde.
Et un reportage sur Blake Works I sur Arte.


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Delly



Inscrit le: 14 Juin 2016
Messages: 603

MessagePosté le: Jeu Sep 29, 2016 12:32 am    Sujet du message: Répondre en citant

Jonquille a écrit:
Accolade entre Josua Hoffalt et Emmanuel Thibault, oui.


Après le baisser de rideau, tout comme Jérémie Bélingard qui a eu quelques embrassades spéciales "der des der".

Mais pendant le défilé, geste de la main d'Alessio Carbone pour E. Thibault, qui a d'ailleurs été très chaleureusement applaudi. Les duos de danseurs qui se saluent mutuellement sont très sympathiques, ils sont plusieurs a procéder ainsi. C'est assez différent des premières lignes du corps de ballet masculin ou ils "font la gu...." (désolée pour l'expression), heureusement le sourire arrive ensuite, mais il serait bon de donner un peu de consigne, ce n'est tout de même pas un défilé militaire.
On note l'ovation pour la "ligne Alu Marchand", voilà les stars (à défaut d'être étoiles) pour le public.

Du fait de l'effectif insuffisant des étoiles masculines, E. Thibault a salué avec les Etoiles à la fin, et c'était un hasard heureux, compte tenu de son statut "à part" dans le coeur de nombreux balletomanes (je ne fais pas partie des fans de ce danseur mais c'est touchant tout de même).


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22166

MessagePosté le: Jeu Sep 29, 2016 10:58 am    Sujet du message: Répondre en citant

Toutes les étoiles ont été saluées correctement, quelques poussées manifestes pour certaines, de même que pour certaines lignes intermédiaires, mais pas de délire ni d'ovations non plus! Tout cela restait très sage et même un peu mou, je trouve.


De nouvelles critiques dans Le Figaro et Les Echos (qui ne communie pas vraiment aux Saisons de Pite).


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Delly



Inscrit le: 14 Juin 2016
Messages: 603

MessagePosté le: Jeu Sep 29, 2016 11:43 am    Sujet du message: Répondre en citant

sophia a écrit:
Toutes les étoiles ont été saluées correctement, quelques poussées manifestes pour certaines, de même que pour certaines lignes intermédiaires, mais pas de délire ni d'ovations non plus! Tout cela restait très sage et même un peu mou, je trouve.


Assez d'accord. Mais il faut dire que la troupe ne défile pas non plus avec beaucoup d'enthousiasme, à part les étoiles qui font un peu le "show" (et encore, pas toutes). L'exercice ne se prête pas à la fantaisie mais là ça ressemble vraiment beaucoup à une mécanique sans âme...

Et puis avec un public de "VIP" principalement là sur invitations ou en tant que mécènes, ayant fait son propre défilé promotionnel juste avant dans l'escalier, on ne peut pas attendre grand chose en termes de délire.


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
haydn
Site Admin


Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26671

MessagePosté le: Jeu Sep 29, 2016 2:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

    Crystal Pite sculpte au corps une écriture complexe enracinée dans une base classique. Très jeune, elle fréquente un cours local de danse. " Je crois que ça a été une chance pour moi de ne pas aller dans une grande école de ballet , commente-t-elle. Je ne pense pas que j'aurais continué dans ce contexte. " Elle trempe ensuite ses pinceaux dans le jazz, les claquettes, le théâtre, pratique la flûte et joue dans un orchestre. Un cocktail qui explique en partie son style mixé. Vite, elle intègre la compagnie du maître William Forsythe, à Francfort, et interprète ses hits de 1996 à 2001. " Je lui suis très reconnaissante... " Et la voilà, au même programme que lui, au Palais Garnier. " Nous sommes souvent côte à côte lors des soirées mixtes, précise-t-elle. J'en suis toujours honorée, et c'est un gros challenge pour moi. "

Crystal Pite taille sur mesure pour le Ballet de l’Opéra de Paris, par Rosita Boisseau (Le Monde)


    Ces « Saisons » sont un peu trop sûres de leur charme. Les Anglo-Saxons ont un terme pour désigner ce genre de succès : un « crowd-pleaser » (qui plaît au plus grand nombre). Il manque une certaine profondeur pour en faire un classique. On imagine qu'à l'époque de sa création le « Boléro » de Béjart a eu le même impact sur le public. Il utilisait lui aussi un tube musical - signé Ravel. L'avenir dira si « The Seasons' Canon » résiste au temps. A la fin, c'est encore Tino Sehgal qui bouscule la salle et sa machinerie, en faisant « danser » rideaux de scène et lumières. Jusqu'à cette parade vers la sortie du palais Garnier. Les quelques huées sont vite couvertes par le brouhaha de la Ville Lumière.

Le grand écart du Ballet de l'Opéra de Paris, par Philippe Noisette (Les Echos)


    Blake Works de Forsythe enthousiasme autant qu'à sa création, en juillet dernier. Le chorégraphe, qui a inventé toutes les formes, revient au classique et sert un magistral hommage au style français et aux jeunes danseurs de l'Opéra. Hugo Marchand et Léonore Baulac éblouissent avec une leçon ébouriffante. Quelle petite batterie ! Quels équilibres ! Quelle manière spirituelle d'habiter la chorégraphie ! Paul Marque se taille un petit solo, et sa danse d'un moelleux singulier stupéfie.

    Le public fait un triomphe à la création de Crystal Pite, The Seasons' Canon . La chorégraphe canadienne a du culot. Elle met une cinquantaine de danseurs en scène, sur la musique des Quatre Saisons de Vivaldi, recomposées par Max Richter. Par son décor de vidéo qui mise sur la fragilité du jour, par le choix de sa musique qui porte les couleurs du ciel, Pite part délibérément en quête d'une certaine mystique de la grâce et de la Création. Mais elle joue en chorégraphie la puissance et l'impact, avec des corps en grappe enchevêtrés qui se défont peu à peu ou changent leur équilibre, évoluent en diagonale ou en colonne pour renouer ensemble, passant de l'ordre au désordre. Comme une métaphore de l'humanité. La gestuelle est simple, taillée à la hache, entrecoupée de marches et de courses à bout de souffle. Elle n'est pas sans rappeler les grands opus de Maurice Béjart dans les années 1970.

    Dans les espaces publics, les performances de Tino Sehgal données avant le début du spectacle sont un peu écrasées par le gigantisme du décor. En revanche, son final est une surprise d'une infinie délicatesse. On ne la déflorera pas. Courez-y !

Rentrée en fanfare pour le Ballet de l'Opéra de Paris, par Ariane Bavelier (Le Figaro)



_________________
Un petit "j'aime" sur la page Facebook de Dansomanie : http://www.facebook.com/Dansomanie/
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Joelle



Inscrit le: 06 Avr 2013
Messages: 882

MessagePosté le: Jeu Sep 29, 2016 3:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Delly a écrit:
sophia a écrit:
Toutes les étoiles ont été saluées correctement, quelques poussées manifestes pour certaines, de même que pour certaines lignes intermédiaires, mais pas de délire ni d'ovations non plus! Tout cela restait très sage et même un peu mou, je trouve.


Assez d'accord. Mais il faut dire que la troupe ne défile pas non plus avec beaucoup d'enthousiasme, à part les étoiles qui font un peu le "show" (et encore, pas toutes). L'exercice ne se prête pas à la fantaisie mais là ça ressemble vraiment beaucoup à une mécanique sans âme...

Et puis avec un public de "VIP" principalement là sur invitations ou en tant que mécènes, ayant fait son propre défilé promotionnel juste avant dans l'escalier, on ne peut pas attendre grand chose en termes de délire.


La soirée du lundi 26 était une soirée "normale", quoique surtaxée pour cause de Défilé, le Gala VIP ayant eu lieu le samedi.

Mais, comme Sophia, j'ai effectivement trouvé les applaudissements lundi soir un peu mous sur le Défilé, malgré les évidentes poussées de cris sur certain(e)s. Je n'ai pas assisté à beaucoup de Défilés (trois avant ce dernier), mais il me semble que l'atmosphère était plus joyeuse lors des précédents.


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22166

MessagePosté le: Jeu Sep 29, 2016 3:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Euh... pas forcément. L'atmosphère en est à peu près toujours aussi compassée.


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Dansomanie Index du Forum -> Tout sur la danse Toutes les heures sont au format GMT + 2 Heures
Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8  Suivante
Page 5 sur 8

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous pouvez voter dans les sondages de ce forum


Nous Contacter
Powered by phpBB © phpBB Group
Theme created by Vjacheslav Trushkin
Traduction par : phpBB-fr.com