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Emilie1
Inscrit le: 29 Juin 2010 Messages: 272
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Posté le: Dim Avr 10, 2016 10:13 pm Sujet du message: |
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Beau spectacle en effet cette après-midi malgré quelques couacs (compréhensibles et on leur pardonne...) engendrés par ce partenariat de dernière minute.
Après s'être vue distribuée dans les daubes de début de saison (CBLF ou encore Alea Sand) ou dans les ballets "vite-vu-vite-oublié" (Polyphonia), Juliette offrait à Léonore Baulac son premier grand rôle de la saison et, qui plus est, son premier grand rôle de Première Danseuse. Si je l'imaginais tout naturellement dans la peau de la Juliette fraîche et pétillante de l'acte I (la Rencontre programmée à l'amphithéâtre Bastille il y a un mois laissait présager de belles choses), je l'attendais particulièrement dans les actes suivants où j'avais plus de mal à l'imaginer.
Pari relevé pour Léonore Baulac (j'ai vu sa Juliette les 29 mars, 1er avril et 10 avril, avec une belle évolution entre chaque représentation) dont la Juliette est crédible et évolue bien d'un bout à l'autre du ballet, de son sourire aussi ravissant qu'innocent jusqu'au cri muet final, toujours déchirant.
Son partenaire du jour, Mathias Heymann, était le plus beau Roméo vu jusqu'alors sur cette série (comparaison faite avec Mathieu Ganio, pas assez investi dans le rôle, et Germain Louvet, Roméo fougueux mais encore un peu "vert").
J'ajouterai que le partenariat Baulac / Heymann fonctionne bien et j'ai maintenant hâte de les revoir (j'espère..) avec quelques répétitions dans les jambes.
Beaux combats à l'épée (mais qui les entraine donc ??) entre le Roméo Heymann et le Tybalt Magnenet, ce dernier manquant toutefois de noirceur. Dans le rôle de Tybalt, Stéphane Bullion (vu les 29 mars et 1er avril) me semble aujourd'hui difficile à dépasser à l'Opéra de Paris.
Que dire également du Mercutio clownesque à souhait de François Alu, qui dépote tout sur son passage ? Plus fanfaron que le Mercutio d'Emmanuel Thibault (Mercutio de très haute volée les 29 mars et 1er avril, qui n'a pas tout perdu de sa superbe malgré ses 41 ans...), François Alu propose un Mercutio à la gouaille ravageuse, faisant de lui la coqueluche du public qui l'a d'ailleurs chaleureusement remercié lors des saluts. Sa facétie, notamment à l'acte II, rend d'ailleurs sa mort si poignante qu'on en vient à se demander s'il continue de rire ou s'il est vraiment en train de mourir.
Joli complicité également entre le Mercutio de François Alu et le Benvolio de Fabien Révillion.
Dans les seconds rôles, notons Stéphanie Romberg, Dame Capulet de très grande classe soir après soir (19 et 29 mars puis 1er et 10 avril), la Rosaline de la charismatique Sarah Kora Dayanova (son premier petit rôle depuis sa reprise ?), ainsi que le Pâris du jeune Pablo Legasa (ALERTE : jeune talent à suivre de très près !).
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Joelle
Inscrit le: 06 Avr 2013 Messages: 882
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Posté le: Lun Avr 11, 2016 12:07 pm Sujet du message: |
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J'ai eu la même info hier sur les trois semaines d'arrêt... ouf pour Giselle ! On croise les doigts !
et j'étais également hier à la représentation "inédite". Bravo à M. Heymann et L. Baulac pour avoir vaillamment repris le flambeau avec juste une heure de répétition samedi...
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Shikuang
Inscrit le: 17 Mai 2013 Messages: 12
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Posté le: Lun Avr 11, 2016 1:20 pm Sujet du message: |
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Quel dommage pour Mlle. MOB ! Ayant vu Mlle. Baulac avec M. Louvet, j'imagine bien la synergie entre elle et M. Heymann. Auriez-vous plus d'informations concernant les représentations suivantes ? Les distributions n'ont pas encore été modifiées sur le site officiel de l'ONP. Merci d'avance !
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Joelle
Inscrit le: 06 Avr 2013 Messages: 882
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Posté le: Lun Avr 11, 2016 1:56 pm Sujet du message: |
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L. Baulac a annoncé "officiellement" qu'elle (re)dansait bien avec M. Heymann mercredi 13 et samedi 16 avril.
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Shikuang
Inscrit le: 17 Mai 2013 Messages: 12
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Posté le: Lun Avr 11, 2016 4:17 pm Sujet du message: |
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Joelle a écrit: |
L. Baulac a annoncé "officiellement" qu'elle (re)dansait bien avec M. Heymann mercredi 13 et samedi 16 avril. |
Merci beaucoup Joelle !
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Gimi
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 2024
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Joelle
Inscrit le: 06 Avr 2013 Messages: 882
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Eva
Inscrit le: 26 Fév 2013 Messages: 367 Localisation: Suresnes
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3594
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Posté le: Mer Avr 13, 2016 11:47 pm Sujet du message: |
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Représentation de bon niveau ce mercredi soir, très au-dessus de la dernière reprise à laquelle j'avais assisté il y a quelques saisons.
J'ai découvert la Juliette de Léonore Baulac et ce fut une belle surprise : très à l'aise, maîtrisant son rôle techniquement avec beaucoup d'assurance, elle fait preuve d'un charisme comme on en voit peu à l'ONP. Beaucoup de passion, d'engagement, et à cela il faut ajouter un visage préraphaélite qui en fait une Juliette quasi idéale, elle semble née pour le rôle !
François Alu est parfait en Mercutio, là aussi on dirait que le rôle a été écrit pour lui. Tout a été dit à son sujet sur ce fil, je n'en rajouterai donc pas, mais c'était probablement le meilleur Mercutio que j'aie vu dans cette production depuis plus d'une décennie. J'ai également découvert le Benvolio de Fabien Révillion, qui a crânement assuré une prestation brillante techniquement et a fait preuve d'une présence dramatique d'autant plus remarquable qu'il danse le plus souvent aux côtés de la star charismatique absolue qu'est François Alu, ce qui n'est pas facile. Dans le Pas de Trois du 2e acte, il a réussi à se hisser à un niveau d'intérêt égal avec ses partenaires (Alu et Heymann), ce qui en soi est un véritable exploit. Chapeau!
Reste le cas de Matthias Heymann : c'est la première fois que je le vois autant en forme depuis sa blessure d'il y a quelques saisons. Il a pleinement retrouvé une virtuosité exceptionnelle, la légèreté, le brio, l'aisance. Malheureusement, bien que l'on voie qu'il est réellement investi dans son rôle, engagé, il ne se dégage rien de sa prestation sur le plan dramatique, c'est complètement transparent. On voit bien par ses mouvements et ses traits de visage qu'il "joue" Roméo, qu'il fait tout pour y croire, mais rien ne se passe, on ne sent aucune alchimie avec sa partenaire, on n'est jamais pris aux tripes. C'est dommage car la prestation a globalement belle allure et se situe à un niveau tout à fait remarquable par ailleurs.
Cette absence d'émotion, d'alchimie, de ce petit truc qui fait que l'on ressort transformé d'une représentation de R&J, est la faiblesse de cette représentation, qui malgré toutes les qualités citées ci-dessus (et malgré un très bon Orchestre de l'ONP), ne restera pas gravée dans ma mémoire. C'est dommage, tous les ingrédients étaient pourtant réunis.
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Ritournelle
Inscrit le: 13 Juin 2013 Messages: 577
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Posté le: Jeu Avr 14, 2016 9:22 pm Sujet du message: |
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J’ai assisté à mon tout premier Roméo et Juliette le 12 avril et ai été marquée par l’interprétation de Dorothée Gilbert, star du spectacle.
En véritable actrice, elle a le don de nous faire ressentir ses émotions et à faire évoluer son personnage d’un extrême à l’autre. Dès son entrée en scène, on croit voir une fille de 16 ans. On oublie qu’elle en a en réalité le double. Avec sa silhouette frêle, elle campe une Juliette malicieuse et pure. On assiste aux premiers émois amoureux puis à la perte de l’innocence, aux envies morbides où elle se révèle poignante de désespoir. Le tout accompagné d’une danse légère et fluide.
Hugo Marchand est en comparaison légèrement plus effacé. Cela dit, Roméo passe une bonne partie de son temps à rêvasser. Son allure noble contraste avec celle de ses compères et on a du mal à l’imaginer assassiner sauvagement ses ennemis. Mais au final, peu importe. Le couple avec Dorothée Gilbert fonctionne à merveille, tant au niveau de la danse que de l’émotion. Il est intéressant de le suivre depuis L’Histoire de Manon en passant par La Bayadère et le voir s’imposer comme l’un des, si ce n’est « le », partenariat le plus intéressant de l’Opéra.
De manière générale, le ballet m’a beaucoup plu et je n’y ai pas vu de longueurs malgré sa durée. La musique de Prokofiev, les costumes et décors y sont forcément pour beaucoup. Parmi les seconds rôles, j’ai particulièrement apprécié Marie-Solène Boulet en Dame Capulet autoritaire, même si elle se cantonnait essentiellement au pantomime. Sa beauté glaciale et son personnage de manipulatrice intraitable rajoutaient au poids tragique de l’histoire.
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Aurélie
Inscrit le: 27 Déc 2003 Messages: 1324 Localisation: Paris
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Ceylina
Inscrit le: 19 Déc 2015 Messages: 8
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Posté le: Dim Avr 17, 2016 10:05 am Sujet du message: |
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J'ai également assisté à la représentation du 15, qui m'a emportée. J'ai trouvé le couple principal beaucoup plus crédible et passionné que celui formé par Mathieu Ganio et Amandine Albisson que j'avais vu le soir de la première. Hugo Marchand campe un Roméo beaucoup moins rêveur, plus ancré dans la réalité que celui de son aîné. Il aime la vie, il veut en profiter jusqu'au bout. Et par dessus tout, il aime sa Juliette avec une force telle qu'il est impossible de penser qu'il pourra survivre sans elle. J'ai beaucoup aimé son Roméo. Dorothée Gilbert est de son côté une Juliette absolument déchirante, son acte III fut une merveille.
Ils ne dansent pas Roméo et Juliette, ils deviennent Roméo et Juliette et nous emportent dans leurs amours et leurs tourments, nous laissant bouleversés quand le rideau se baisse. Les interprètes, très engagés, sont encore marqués au moment des saluts
Enfin, l'alchimie entre les deux est perceptible, il s'agit d'un très beau partenariat, d'un très beau couple.
Le reste de la distribution n'est pas en reste, avec un Audric Bezard totalement glacial et plein de haine, un Allister Madin très théâtral et très drôle. Vu que c'était la dernière de cette distribution, on avait l'impression que tous les danseurs avaient décidé de donneur leur maximum, c'était visible et appréciable.
Une superbe soirée donc, je m'en souviendrai longtemps, et j'ai très envie de revoir le couple Gilbert/Marchand dans un autre ballet.
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tuano
Inscrit le: 27 Mar 2008 Messages: 1171 Localisation: Paris
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Posté le: Jeu Avr 21, 2016 11:20 am Sujet du message: |
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Très belle dernière (et 150e) représentation le samedi 16 avril avec un changement de distribution annoncé au micro : Yann Chailloux remplaçait Pablo Legasa en Pâris.
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Delph'
Inscrit le: 21 Déc 2015 Messages: 108 Localisation: PARIS
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Posté le: Mer Avr 27, 2016 11:47 pm Sujet du message: |
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Bon, j'ai mis un peu de temps à faire un commentaire sur le Roméo & Juliette de l'Opéra de Paris.
Je fais un peu la fine bouche. j'ai assisté à la représentation du 10 avril et n'ayant pas eu le temps de passer sur dansomanie les jours précédents, je me rends à Bastille enthousiaste à l'idée de voir Myriam Ould Braham.
Je n'ai décidément pas de chance, ce n'est pas encore cette fois que je la verrai, puisque avant l'ouverture du rideau, une douce voix annonce qu'elle est remplacée par Léonore Baulac. Déception.
C'est la première fois que je vois la version de Noureev. j'avais eu l'occasion de voir une version pétersbourgeoise avec Evguenia Obraztsova, divine dans ce rôle.
J'ai un peu de mal avec ce ballet de Noureev. Pas assez dansé, très théâtral, mise en scène bizarre par moments...
Melle Baulac confirme que c'est une magnifique interprète. Mais la technique n'est pas son fort. Des tours mal terminés...
Bref, ce rôle lui convient à merveille dans cette version car davantage interprète que technique. C'est peut être le rôle de sa vie.
J'ai trouvé que le "mariage"avec Mathias Heymann fonctionnait très bien. Surtout quand on sait le temps qu'ils ont eu pour répéter. Lui était très juste dans son interprétation.
Un mot sur François Alu : exceptionnel. Mercutio est un rôle de composition, fait pour lui. Il est mon meilleur souvenir de cette représentation.
Dernière édition par Delph' le Ven Avr 29, 2016 1:34 am; édité 1 fois |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22104
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Posté le: Jeu Avr 28, 2016 8:48 am Sujet du message: |
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Puisque vous en reparlez... (et c'est très bien, j'avoue que je suis de plus en plus réticente à écrire après ou peu après les spectacles - les réseaux sociaux ne bruissant chaque soir que de représentations toutes plus anthologiques les unes que les autres , on a tout de suite un peu l'impression de jouer les briseurs d'ambiance...).
J'ai également vu cette distribution, pas le même jour, mais le 13 avril. Je n'en ai pas parlé à l'époque pour diverses raisons et Paco me semblait avoir bien dit ce que j'avais ressenti. A vrai dire, je crois que je n'aime pas tellement ce ballet, et dans cette version en particulier, qui recèle pour moi, derrière sa mise en scène cinématographique éblouissante, quelques scènes d'un ennui monumental - l'interlude onirique du troisième acte étant tout en haut de l'échelle. Ensuite, j'étais fort mal placée - derrière une balustrade du second balcon - et c'est clairement un ballet qui ne gagne pas à être vu de loin (et comme je déteste les jumelles...). Difficile dès lors de livrer des commentaires "éclairés" sur les acteurs! Dernière raison enfin, je rentrais tout juste de Saint-Pétersbourg et la réadaptation culturelle est toujours chose un peu compliquée.
Bref, tout cela pour dire que, de mes hauteurs, Léonore Baulac m'a paru formidable et d'une incroyable fraîcheur dans le rôle de Juliette. Je n'ai pas tellement prêté attention à sa technique, mais son jeu portait en tout cas très loin... Je ne sais si c'est le rôle de sa vie, mais c'est à l'évidence un rôle fait pour elle, pour sa jeunesse, pour son naturel, pour son énergie, presque "virile" parfois derrière sa beauté préraphaëlite (et Noureev aimait les héroïnes "viriles", ai-je cru comprendre), pour son tempérament, sans nul doute plus néo-classique que classique. Compte-tenu des circonstances, le partenariat avec Mathias Heymann "fonctionnait" comme on dit, mais en revanche, je n'ai pas vraiment perçu d'alchimie entre les deux. Bis repetita placent peut-être, mais Roméo ne m'a semblé exister pleinement qu'au moment de ses solos, magnifiques au demeurant. François Alu trouve quant à lui en Mercutio un rôle taillé pour sa personnalité et ses qualités - tout a été dit sur lui et je passe sur la chorégraphie dont il n'est évidemment pas responsable. Je ne sais pas si l'on a mentionné son nom, mais j'ai tout particulièrement remarqué, là encore de mes hauteurs, la très belle prestation de Pablo Legasa en Pâris, rôle quelque peu ingrat et rarement sublimé. En revanche, côté corps de ballet, ce n'était pas ça! Les ensembles, notamment les scènes de foule, étaient par trop brouillons et erratiques, et pour le coup, la vision du balcon ne pardonne rien. Au fait, qui dirige cette compagnie actuellement?
En bonus, le troisième et dernier épisode de l'interview-fleuve de Léonore Baulac à Tutti Magazine.
Dernière édition par sophia le Ven Avr 29, 2016 9:16 pm; édité 1 fois |
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