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Alex Invité
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Posté le: Mer Fév 11, 2004 11:43 am Sujet du message: |
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Alors Giselle ...
Quelques réflexions en amont pour bien situer mon point de vue.
Giselle semble être un ballet vu et revu ainsi considérant qu'il n'y a plus rien à dire sur la chorégraphie, les commentaires ne portent plus que sur l'interprétation des danseurs. Je comprends parfaitement cela mais personnellement je ne peux faire abstraction de la chorégraphie. J'avais préféré ne pas me rendre aux précédentes reprises et j'avoue que j'avais encore une forte appréhension avant cette série de Giselle. Les raisons en sont assez simples, le ballet classique souffre à mes yeux d'une certaine mièvrerie et si dans une certaine mesure, j'arrive à en faire abstraction, il ya un moment où je n'y arrive plus ... Dans mon imaginaire, Giselle représente le sommet de cette "mièvrerie".
Je n'aurai pas bénéficié d'invitations et d'amicales pressions pour assister à la générale et la représentation d'hier soir j'aurai probablement séché encore une fois cette série.
Je n'ai pas voulu critiquer la générale qui est avant tout une répétition (ça n'est pas une figure de style). Il n'empêche, et cela je n'y peux rien, que cette générale n'a fait qu'accentuer ma réticence vis à vis de ce ballet.
Je dois dire que la représentation d'hier n'a malheureusement pas fait évoluer ma position, je suis resté de marbre. Parallèlement à cela, je n'ignore pas que ce ballet touche jusqu'aux larmes une partie des spectateurs mais je n'ai pas du être câblé avec les bons neurones pour cela ...
Même si ce point de vue est dissonnant en ces lieux, j'espère que cela ne choquera personne.
Ceci posé reste l'interprétation des danseurs puisque finalement, tout repose sur eux.
José Martinez est mon étoile favorite. Il a été à mes yeux excellent hier soir, avec une danse techniquement extrêmement propre et ample et surtout une interprétation de grande qualité, il incarne réellement son personnage du début à la fin.
Agnès Letestu a été aussi remarquable. J'aurai tendance à dire que son interprétation va crescendo, si dans le premier tiers du ballet, on la sent impliquée dans l'interprétation, il reste une réserve dans la mesure où on sent qu'elle joue. Petit à petit elle rentre dans le rôle et prend possession du personnage. Elle était techniquement impeccable mais je ne vais pas m'amuser à commenter la technique d'Agnès Letestu .
Au début du premier acte le couple ne fonctionne pas forcément très bien dans la mesure où José Martinez semble plus juvénil qu'Agnès Letestu mais les choses rentrent assez vite dans l'ordre.
Personnellement, si je comprends bien ce qui gêne Katharine Kanter dans l'interprétation "naturaliste, de Yann Bridard, je dois dire que dans ce style je l'ai trouvé très convainquant et que cela ne m'a pas du tout gêné.
Le pdd des vendangeurs a été bien mais je n'ai pas grand chose à en dire, je retiendrai peut-être quand même l'élégance dans la danse de Christophe Duquenne.
L'interprétation de Stéphanie Romberg dans Myrtha était à mes yeux très juste même si techniquement elle n'a pas forcément l'aisance d'une Agnès Letestu.
Pour ce qui est du corps de ballet, j'ai particulièrement remarqué Charline Giezendanner, Mathilde Froustey, Sofia Parcen ou Aurore Cordellier. Puisqu'on en parle tant j'ai aussi cherché Dorothée Gilbert (que je n'avais pas vue lors de la générale), j'ai mis un moment à la retrouver parmi les 8 amies de Giselle. Et puisqu'on en dit tant en bien, je vais me permettre une petite pique (dont elle se remettra très vite tant les laudateurs semblent nombreux), je trouve qu'elle danse terriblement en force, ce qui tranchait avec la grâce des autres amies de Giselle. J'espère qu'elle aura le temps de devenir une artiste avant d'être étoile ...
Donc en résumé, une soirée qui ne m'a pas réconcilié avec Giselle malgré l'immense qualité des interprètes.
Si je ne conteste pas la reprise régulière de Giselle, je m'interroge tout de même sur la reprise si rapprochée de ce ballet après la série de l'été dernier. Et très honnêtement, je me demande si les raisons sont réellement culturelles ou artistiques ou bien liées à des préoccupations financières ou organisationnelles ...
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26521
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Posté le: Mer Fév 11, 2004 2:22 pm Sujet du message: |
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Que Giselle soit archi rabâché, c'est incontestable, et peut être faudrait-il songer à renouveller la chorégraphie Bart-Polyakov... Maintenant, compte-tenu de l'affluence aux caisses, on peut penser que cela correspond tout de même aux attentes du public, et que cela fait partie de la mission de l'Opéra de Paris que de défendre les grandes oeuvres de son répertoire ; et quelle élève d'école de danse n'a pas rêvé en voyant Giselle pour la première fois...? Il ne faut pas oublier les jeunes générations, qui n'ont pas encore découvert ce ballet, mais il est aussi vrai que programmer deux longues séries de représentations à huit mois d'intervalle, c'est peut-être excessif! Ou alors, il fallait qu'on y distribue systématiquement des solistes que l'on n'avait pas l'occasion de voir d'habitude dans des rôles de premier plan : Mélanie Hurel, Nathalie Aubin (avec pas seulement UN spectacle comme le soulignait Katherine Kanter), Miteki Kudo, Aurore Cordellier - j'aimerais aussi voir un jour Alexandra Cardinale dans le Pas de deux des vendangeurs!!! -, Zsofia Parczen, Juliane Mathis, et chez les hommes, Simone Valastro, Florian Magnenet, Aurélien Houette en Hilarion, je suis persuadé que ce serait superbe, Christophe Duquenne dans un vrai rôle...
Et à ce propos, apparemment, nous avons tous remarqué l'excellent comportement de Zsofia Parczen. Il faut espérer que la direction de l'Opéra de Paris s'intéresse aussi enfin à cette danseuse pleine de talent et au style original et personnel!
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shylock
Inscrit le: 04 Jan 2004 Messages: 367 Localisation: Nanterre
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Posté le: Mer Fév 11, 2004 3:14 pm Sujet du message: |
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En effet, ce ballet possède tous les aspects de la comédie larmoyante pour attendrir les jeunes filles bien comme il faut mais transcende complètement ce cadre surrané par la dimension universelle qu'il confère à l'héroïne.
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Alex Invité
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26521
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Posté le: Mer Fév 11, 2004 4:00 pm Sujet du message: |
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Si Eve Grinstajn est la principale victime des erreurs typographiques des programmes de l'ONP, elle n'en est pas la seule... Ils ont aussi toujours quelques difficultés avec Sara Kora Dayanova, Zsofia Parczen...
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Aurélie
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 1317 Localisation: Paris
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Posté le: Mer Fév 11, 2004 4:11 pm Sujet du message: |
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Tout à fait d'accord avec vous, Shylock.
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shylock
Inscrit le: 04 Jan 2004 Messages: 367 Localisation: Nanterre
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Posté le: Mer Fév 11, 2004 5:06 pm Sujet du message: |
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Haydn, vous venez de publier un intéressant matériau documentaire sur Paquita. Pourriez-vous faire de même sur Giselle? Ce ballet m'a vraiment intéressé et j'aimerais prendre connaissance de son argument complet. Je suis sûr que votre bibliothèque et votre érudition sont inépuisables et que vous ne manquerez pas de satisfaire ma curiosité. Amitiés.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26521
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shylock
Inscrit le: 04 Jan 2004 Messages: 367 Localisation: Nanterre
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Posté le: Jeu Fév 12, 2004 12:47 pm Sujet du message: |
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Pas de problème, Haydn...
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Katharine Kanter
Inscrit le: 19 Jan 2004 Messages: 1415 Localisation: Paris
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Posté le: Sam Fév 14, 2004 10:46 am Sujet du message: Un article de M. Paul Ben Itzak sur "Giselle" à l' |
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Des lecteurs français peuvent être peut être intéressés par la vue d'un américain sur la production actuelle de Giselle, et la politique de distribution dans le théâtre national ici
http://www.danceinsider.com/f2004/f0213_1.html
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Aurélie
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 1317 Localisation: Paris
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Posté le: Dim Fév 15, 2004 9:40 pm Sujet du message: |
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Matinée du 15 février:
J'aime toujours autant la Giselle d'Agnès Lestestu. Si l'on compare son interprétation à celle de Mélanie Hurel, on peut bien sûr trouver Agnès Letestu un peu trop prudente techniquement. En effet, elle ne se jette pas sur le sol comme le faisait Mélanie Hurel, et elle utilise moins le haut du corps. Cependant, Agnès Letestu m'émeut toujours au plus haut point, j'aime son jeu naturel et son visage expressif.
Le jeu de José Martinez fut encore une fois irresistible (j'ai particulièrement aimé la scène où il frappe à la porte) et plein d'inventivité. Il va même jusqu'à modifier la chorégraphie ...
Les amies de Giselle étaient brillament incarnées aujourd'hui, en particulier grâce à Pauline Verdusen, une danseuse que j'avais remarqué il y a un petit moment déjà. Elle est toujours très impliquée dans ce qu'elle fait; dommage qu'on ne la voit que dans de si petits rôles.
Mais la grande surprise pour moi, parmi ces amies, fut Sophie Parczen. J'en entendais tellement parler que je ne l'ai pas quittée des yeux aujourd'hui! Et j'ai compris l'enthousiasme qu'elle suscite: elle semble littéralement planer sur scène, dansant tout sans aucune force. Idéal dans ce répertoire. Ses bras et ses ports de tête sont sobres et magnifiques.
En revanche, j'attendais plus de la Myrtha d'Aurore Cordellier. Certes, la danseuse est jeune et le rôle difficile. Je me demande quand même si Aurore Cordellier ne serait pas mieux employée dans d'autres rôles que celui-ci qui exige présence et autorité, en plus d'une technique brillante. Pas évident pour une quasi-débutante!
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26521
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Posté le: Dim Fév 15, 2004 10:14 pm Sujet du message: |
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Pour ce qui est de Zsofia Parczen, je ne peux qu'abonder dans le sens d'Aurélie. Ce qu'elle fait est remarquable, et il serait temps qu'on en soit pleinement conscient du côté de la direction de la danse... Elle mérite sûrement mieux que son actuelle place de quadrille...
En ce qui concerne Aurore Cordellier, il m'est impossible de juger de sa prestation en Myrtha puisque je n'assistais pas à la représentation d'aujourd'hui. C'est une danseuse qui a une très bonne technique, mais aussi des lacunes en ce qui concerne le jeu théâtral, la mimique. De plus, elle est très sujette au trac, et il peut y avoir d'énormes différences d'un soir à l'autre : avec elle c'est souvent du "tout ou rien", ce fut par exemple le cas dans Concerto Barocco il y a trois mois, avec une première complétement ratée et des performances remarquables les jours suivants.
Mais dans Giselle, il lui fallait convaincre en une seule représentation, ce qui a certainement été pour elle la source d'une pression psychologique importante. A sa décharge, je rappellerai simplement que Mlle Cordellier s'était fort honorablement acquitée - compte tenu des circonstances particulièrement difficiles - du remplacement de Nathalie Aubin en cours de spectacle, le 7 février dernier.
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dodo
Inscrit le: 31 Déc 2003 Messages: 14 Localisation: Reims
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Posté le: Mar Fév 17, 2004 10:23 pm Sujet du message: |
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Il est vrai qu'Aurore Cordellier avait l'air complètement paralysée par le trac, ce qui est tout à fait légitime étant donné la difficulté du rôle, mais ce qui est également tès regrettable car le personnage de Myrtha tient une place très importante dans le deuxième acte et donne de l'ampleur à l'interprétation du personnage de Giselle. Je ne peux m'empêcher de comparer cette représentaton à celle du 14 juillet dernier qui m'avait littéralement coupé le le souffle: le duo (devrais-je plutôt dire le duel ?) Letestu/Gillot fonctionnait si bien !!! Là, rien du côté de Myrtha (et je passe sur les aberrations techniques franchement inesthétiques), donc pas grand chose du côté de Giselle: Agnès Lestestu, si agréable au 1er acte: Giselle fraîche, sincère, était plutôt "résignée" au 2ème... Heureusement, son duo avec José Martinez, toujours aussi classe, fonctionnait à merveille et donnait quand même un semblant de profondeur et une bonne charge d'émotions au spectacle !
Je tiens également à souligner les performances du corps de ballet, notament de Myriam Ould-Braham et Mallory Gaudion, tous deux très précis, légers et souriants dans le pas de deux des paysans. Un véritable vent de fraîcheur des plus appréciables...
No comment sur Hilarion qui aurait pu venir en jogging-baskets sur scène ce qui aurait été très bien assorti à son attitude plus que décontract...
Bref, une Giselle avec certes quelques détails à revoir mais l'ensemble reste toujours aussi beau et émouvant (sans doute la partition y est-elle pour beaucoup...)
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26521
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Posté le: Mar Fév 17, 2004 11:38 pm Sujet du message: |
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Je pense que l'on peut être indulgent vis à vis d'Aurore Cordellier, s'agissant d'une prise de rôle dans des circonstances imprévues ; il n'est évidemment pas raisonnable de vouloir la comparer à des artistes aussi expérimentées qu'Agnès Letestu et Marie-Agnès Gillot. Laissons à Mlle Cordellier le temps de mûrir...
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Aurélie
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 1317 Localisation: Paris
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Posté le: Mer Fév 18, 2004 10:23 am Sujet du message: |
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Citation: |
"Nous menons la même recherche sur le pourquoi on fait, poursuit Aurélie. Nous ne faisons pas partie de ces couples qui veulent marquer l'histoire du ballet.» |
Libé rencontre Dupont et Le Riche
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