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L'American Ballet au Châtelet, février 2007
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sophia



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MessagePosté le: Dim Jan 21, 2007 12:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un extrait de In the Upper Room:
http://www.youtube.com/watch?v=POTt4nPq1Iw


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haydn
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MessagePosté le: Dim Jan 21, 2007 12:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

En ce qui concerne Fancy Free, également à l'affiche de cette tournée de l'ABT, il existe divers enregistrement intégraux ou partiels de la musique, mais un seul est vraiment à recommander, celui gravé par Leonard Bernstein lui-même à la fin des années 1950, avec le New York Philharmonic dont il venait tout juste de prendre la direction :




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sophia



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MessagePosté le: Mar Jan 23, 2007 4:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un courrier du Théâtre du Châtelet informe les spectateurs que la représentation du dimanche 11 février est avancée de 16h à 14h30. Je pense que cela concerne surtout les personnes ayant réservé des places il y a longtemps et dont les billets peuvent donc comporter une erreur concernant l'horaire de la matinée.


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haydn
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MessagePosté le: Mer Jan 31, 2007 1:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant




Le FigaroScope de ce 31 janvier consacre une grande page à la venue de l'ABT, avec photo de Julie Kent et Grant De Long dans Dark Elegies, de Tudor.

L'article d'Ariane Bavelier est accompagné d'une mini-interview de Kevin McKenzie, le directeur de l'ABT depuis 1992.

Citation:
J'ai eu le souci d'inclure, à côté des grands classiques de Petipa que nous dansons avec l'accent américain, les pièces fondatrices de l'histoire du ballet : ainsi La Table verte de Kurt Joos, chef-d'oeuvre du ballet théâtre, des ballets de Fokine comme Le Spectre de la rose et Les Danses polovtsiennes ou Onéguine de Cranko. J'ai aussi voulu ouvrir largement la compagnie au répetoire américain. A côté de Balanchine et Robbins, Agnès de Mille, Tudor qui y étaient déjà, j'ai convié les contemporains : Twyla Tharp, Mark Morris, Lars Lubovitch...


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sophia



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MessagePosté le: Mer Jan 31, 2007 1:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

A propos de Dark Elegies, les distributions ont été complétées sur le site de l'ABT:

Mardi 6 février:
M. Wiles
J. Kent
I. Stappas
J. Matthews
H. Seo
C. Lopez

Vendredi 9 février:
K. Boone
M. Hamrick
R. Zhurbin
S. Radetsky
A. Schulte
C. Lopez

Dimanche 11 février:
M. Thomas
J. Kent
I. Stappas
S. Radetsky
A. Schulte
J. Pastor

Ajout également concernant Sinatra Suite:

Mercredi 7 février:
Angel Corrella
Misty Copeland


J'ai complété à cet effet le tableau des distributions figurant sur la page précédente.


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sophia



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MessagePosté le: Mer Jan 31, 2007 4:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un autre ballet de Twyla Tharp que l'on connaît bien à Paris, interprété par Mikhaïl Barychnikov et l'ABT: Push Comes To Shove, sur la musique de Haydn:
http://www.youtube.com/watch?v=AlKegNtTIaQ


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sophia



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MessagePosté le: Mer Jan 31, 2007 7:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques vidéos:

Gillian Murphy et Angel Corella - Le Lac des cygnes, Pas de deux du Cygne Noir:
Adage: http://www.youtube.com/watch?v=IPC2X9HBDi8
Variation de Siegfried: http://www.youtube.com/watch?v=BL-A4mmJhQc
Variation d'Odile: http://www.youtube.com/watch?v=SZAsG7y8a_g
Coda: http://www.youtube.com/watch?v=ODoMN9FfX-g

Erica Cornejo, Xiomara Reyes, Herman Cornejo - Le Lac des cygnes, Pas de trois (entrée):
http://www.youtube.com/watch?v=as9MtxSz1i0

Jose-Manuel Carreno et Tamara Rojo - Le Corsaire, Pas de deux:
http://www.youtube.com/watch?v=2tCiqoMUSLQ

Marcello Gomes (Von Rothbart) - Le Lac des cygnes, acte II
http://www.youtube.com/watch?v=ER-FFbmoIaY

Paloma Herrera et Angel Corella - Don Quichotte, Pas de deux:
http://www.youtube.com/watch?v=lMPAjzrwn94

Julie Kent et Robert Hill - Cruel World, Pas de deux (James Kudelka):
http://www.youtube.com/watch?v=bA0EO24POis


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haydn
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MessagePosté le: Mer Fév 07, 2007 1:16 am    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques mots en bref après cette première représentation de l'ABT en tournée à Paris. On ne va pas finasser, disons-le franchement, quelle déception... Certes, les danseurs ont dû problablement entrer en scène quelques heures seulement après avoir débarqué de l'avion, sans pouvoir se familiariser avec le plateau du Théâtre du Châtelet, mais d'une compagnie aussi prestigieuse, on attendait vraiment autre chose.

Le public a été cueilli à froid par l'exécution - au sens littéral du terme - de l'acte des Ombres de la Bayadère, dans la chorégraphie de Natalia Makarova, qui ouvrait la soirée.

Passons sur un corps de ballet approximatif, réduit à 24 Ombres, d'un prosaïsme déconcertant. On chercherait vainement la moindre trace de poésie, de lyrisme, dans cet ensemble glacé et martial. Paloma Herrera est une Nikiya d'une brutalité effroyable, aux ports de bras et de tête vindicatifs, en décalage total avec le personnage fantômatique qu'elle est censée incarner. Elle n'est, il est vrai, pas franchement aidée par son partenaire, Angel Corella, Solor cabotin dont la seule préoccupation est d'aligner les tours en l'air au mépris de toute musicalité.

Le trio des Ombres, jamais synchronisé, est emmené par une Misty Copeland qui rivalise d'agressivité gratuite avec Nikiya. La troisième Ombre, Veronika Part, semblait diminuée par une blessure, et la seule à avoir montré les qualités que l'on est en droit d'attendre d'une soliste de l'ABT fut Stella Abrera (deuxième Ombre), à la technique propre et au réel sens artistique. Mais Mlle Abrera, en dépit de son talent, ne pouvait à elle seule sauver cette Baydère du désastre.


Sur le plan de l'interprétation, les choses se sont heureusement arrangées après le premier entracte, avec Dark Elegies, d'Anthony Tudor. Personnellement, je n'apprécie que modérément cette chorégraphie, qui accumule les poncifs de l'Ausdruckstanz à la manière de Kurt Jooss, de Mary Wigman, voire de Bronislawa Nijinska, affadissant les magnifiques Kindertotenlieder de Mahler par un sentimentalisme larmoyant. Néanmoins, les danseurs de l'ABT se sont acquitté de leur tâche avec conviction, en dépit de la difficulté et de la monotonie des pas, qui jamais ne leur donne une vraie occasion de briller. On retiendra tout particulièrement la bonne prestation de Jared Matthews dans le troisième lied.

Après un second entracte, la soirée s'achevait sur une note plus légère, avec un pur produit de la danse américaine, Fancy Free, de Jerome Robbins, sur la célèbre musique de Leonard Bernstein ; même si, de la part de danseurs américains, on aurait attendu un peu plus de "peps", de folie, l'ensemble a été de bonne tenue, avec, au nombre des filles, à nouveau la remarquable Stella Abrera, qui seule, avait émergé de la calamiteuse Baydère du début, ainsi que nous l'avons souligné plus haut. Outre une technique précise, Mlle Abrera possède beaucoup d'abattage, de sens théâtral, qui servent à merveille la pochade de Robbins.

Parmi les solistes masculins, c'est le cubain Jose Manuel Carreño, l'un des danseurs les plus expérimentés de l'ABT (il est Principal depuis 1993) qu'on aura le mieux apprécié, très à l'aise dans cette stylisation chorégraphique d'une comédie musicale, jouant avec bonheur des rythmes syncopés de la partition de Bernstein.




Dernière édition par haydn le Jeu Fév 08, 2007 2:06 am; édité 1 fois
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Jonquille



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MessagePosté le: Mer Fév 07, 2007 12:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je partage la déception de Haydn : quelle idée de programmer La Bayadère quand on n'est pas à la hauteur ! Les prestations de Paloma Herrera et des Ombres furent affligeantes. Ce n'était pas très bien dansé et surtout pas dans l'esprit du ballet.

Dark Elegies m'a profondément ennuyée. Je n'apprécie pas cette esthétique austére, aux décors et costumes particulièrement laids. Et les beaux lieder de Mahler se prêtaient mal à de la danse.

Seul Fancy Free m'a plu : c'est léger et amusant, on passe un bon moment. Et le trio de garçons a été à la hauteur. Chez les filles j'ai préféré Gillian Murphy.

J'espère tout de même que les prochaines représentations seront meilleures...


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sophia



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MessagePosté le: Mer Fév 07, 2007 3:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

A vrai dire, concernant la première de l'ABT à Paris et plus précisément cette Bayadère, ce n'est pas le mot "déception" que j'emploierai pour qualifier ce que j'éprouve. Non pas "déception", car désolée d'être aussi abrupte et pas vraiment open-minded, mais je n'attendais rien de transcendant, a fortiori de transcendantal dans CE répertoire de la part de la compagnie américaine et des solistes distribués. Dès l'entrée en scène de la première des Ombres, on sent tout simplement que ce n'est pas ça, - La Bayadère! -, et cela ne se réduit évidemment pas à une question de technique, même si l'on ne saurait négliger non plus cette question. Je ne prétends pas pour autant que l'Opéra de Paris soit idéal dans le répertoire russe, dans le répertoire de Petipa, même revu et corrigé par Noureev, - trop pompeux etc... -, mais là, on est réellement aux antipodes du style et de l'esprit du ballet... Comme l'a souligné Haydn, tout est d'un prosaïsme tellement désespérant et terre-à-terre que le rêve se transforme vite en cauchemar... Et Paloma Herrera, petite bombe technique lorsqu'elle avait vingt ans, finit de nous achever le moral en faisant perdre tout son sens à la chorégraphie.
Et l'on repense avec nostalgie, -oui, on ne se refait pas -, au Mariinsky applaudi avec enthousiasme dans cette même salle du Châtelet, à ses solistes, à son corps de ballet irréel aux lignes parfaites...

Dark Elegies est en revanche dansé avec finesse, mais j'avoue n'avoir guère été touchée par cette chorégraphie puritaine et austère. Une chorégraphie pour les descendants du Mayflower?... Trêve de mauvaises plaisanteries, ce ballet permet au moins d'apprécier les superbes Kindertotenlieder de Mahler. Enfin un peu de finesse dans une soirée grassement plombée...

Il est certain que Fancy Free ne pouvait être qu'une réussite et un succès après les deux oeuvres précédemment évoquées, d'autant plus qu'il s'agit là d'une oeuvre typique du répertoire américain, faisant appel à tous les charmes de la comédie musicale, genre auquel ce ballet est lié puisqu'il a donné naissance à une adaptation cinématographique avec Gene Kelly, intitulée On The Town. Le ballet est drôle, enlevé, les interprètes impeccables; pour ma part, j'ai particulièrement apprécié Herman Cornejo, - un vrai dieu de la danse celui-là! -, mais tous sont à saluer pour leur style parfaitement adéquat. Cela dit, j'avoue que je n'ai pas ressenti ce petit frisson qui vous donne irrésistiblement envie de monter sur scène, comme lorsque le San Francisco Ballet avait dansé Who Cares?, lors des Etés de la danse en 2005, une oeuvre elle aussi pleine de swing et au registre assez comparable.

Malgré une soirée pas vraiment extraordinaire (pour rester dans l'euphémisme), j'irai bien sûr voir d'autres représentations de l'ABT et les autres programmes proposés. Néanmoins, je ne peux me retenir de faire une remarque. Certes, on n'attend pas forcément les danseurs américains dans La Bayadère, un ballet tellement éloigné de leurs traditions et de leur style propre (et quand je dis cela, je n'y vois aucun mal, ce n'est pas plus français d'ailleurs), mais l'American Ballet Theatre se veut, je crois, d'abord une compagnie classique, apte donc à danser le grand répertoire classique international, plus qu'une compagnie spécialisée dans un répertoire particulier, le répertoire américain en l'occurrence, comme le New-York City Ballet avec Balanchine et Robbins. Pour moi, au-delà de la soirée elle-même (des soirées ratées, il y en a partout, et l'on s'en remet), cela pose de manière aiguë la question des traditions, de l'héritage, du style et de ce que l'on fait avec tout ça. Une compagnie de ballet existe-t-elle simplement pour produire, de manière incohérente, du divertissement destiné au bourgeois en mal d'art ou au touriste de passage ou a-t-elle aussi une mission plus noble: s'occuper de préserver l'héritage et le style qui lui sont propres tout en créant de nouvelles oeuvres susceptibles de prendre sens dans son histoire? Tout cela pour dire que l'échec de cette Bayadère est à mes yeux symptômatique de la tendance, - elle n'a rien de spécifiquement américain -, qui consiste à s'éparpiller dans une sorte de consensus artistique international, qui, par l'uniformisation qu'il produit (tout le monde danse et doit danser absolument la même chose partout), signe en réalité la mort de l'art.


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friday



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MessagePosté le: Jeu Fév 08, 2007 11:52 am    Sujet du message: Répondre en citant

L'AFP y était
Avant d'être reçu à Londres, le prestigieux American Ballet Theatre (ABT) a entamé mardi soir un séjour au Théâtre du Châtelet à Paris qui lui permettra de montrer jusqu'à dimanche l'étendue de son répertoire, lié à l'Europe (Petipa, Tudor) ou très américain (Robbins).
Fondée en 1939 mais devenue ABT en 1957 - elle fête donc en 2007 son 50e anniversaire sous ce nom -, la compagnie dirigée pendant 40 ans par Lucia Chase puis dans les années 1980 par Mikhaïl Baryshnikov demeure rare en France, où elle ne s'était pas produite depuis 1999.
Fort aujourd'hui de quelque 80 danseurs permanents, l'ABT a travaillé avec de brillants artistes, tels Natalia Makarova, ancienne transfuge du Kirov qui a remonté pour lui en 1974 "Le Royaume des ombres" extrait de "La Bayadère" (1877) de Marius Petipa.
Dans ce chef-d'oeuvre de la danse sur pointes et en tutus blancs, l'American Ballet Theatre séduit par la virtuosité et la noblesse de ses solistes, à l'image du danseur étoile espagnol Angel Corella, qui donne le vertige dans le rôle du guerrier Solor. Mais les ensembles, notamment les alignements de ballerines, manquent un peu de cette pureté et de cette fluidité auxquelles le public du Ballet de l'Opéra de Paris est habitué.
Avec "Dark Elegies" (1937), l'ABT change de style et de ton: la chorégraphie du Britannique Antony Tudor, l'une des premières que la compagnie a mises à son répertoire (1940), est d'une grande sobriété pour exprimer la douleur d'un village de pêcheurs pleurant ses morts. Danseurs et baryton (l'Allemand Detlef Roth) sont ici au diapason des "Kindertotenlieder" de Mahler, poignants chants de déploration.
Quant à l'oeuvre de Jerome Robbins "Fancy Free" (1944), elle coule naturellement dans les veines de l'ABT. Robbins dansait dans la compagnie quand il signa ce premier ballet, qui lorgne vers le jazz et Broadway, sur une musique de Leonard Bernstein déjà, 13 ans avant le fameux "West Side Story" signé par les deux hommes. Il y a une liberté et une légèreté typiquement américaines dans cette aventure de trois marins en quête d'amours éphémères dans un bar new-yorkais, en même temps qu'un vocabulaire classique qui sied bien à l'ABT.
Outre les trois ballets présentés mardi, la compagnie donnera au Châtelet encore six représentations et quatre programmes comprenant en alternance la néoclassique "Symphonie concertante" de George Balanchine, l'expressioniste "Table verte" en écho à la guerre de Kurt Jooss et les ludiques "Drink to Me Only With Thine Eyes" de Mark Morris et "In the Upper Room" de Twyla Tharp.
Des pas de deux de Petipa ("Le Corsaire"), Tharp ("Sinatra Suite"), Michel Fokine ("Le Spectre de la rose") et du directeur artistique de l'ABT depuis 1992, Kevin McKenzie ("Le Cygne noir" d'après Ivanov et Petipa), sont aussi au programme.
La seconde étape de la tournée européenne de l'ABT, qui ne s'est pas rendu en Grande-Bretagne depuis plus de 15 ans, sera le Sadler's Wells de Londres, du 14 au 18 février.


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sophia



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MessagePosté le: Jeu Fév 08, 2007 12:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le deuxième programme de l'ABT s'est heureusement révélé beaucoup plus réussi que le premier. Plus intéressant aussi, car les oeuvres présentées, peu connues de ce côté-ci de l'Atlantique, se rattachaient dans leur ensemble davantage au répertoire particulier de la compagnie. Et encore une fois, il ne s'agit pas de porter un jugement définitif sur la compagnie américaine à l'aune de la calamiteuse Bayadère de la veille, comme si c'était là le répertoire dans lequel elle devait s'illustrer et sur lequel nous l'attendions... Pour cela, nous préférerons toujours tourner nos yeux vers l'Est... Ce programme-ci en revanche méritait vraiment le déplacement, comme dirait le bonhomme Michelin...Laughing

Le programme débutait donc par un Balanchine rare et peu dansé de par le monde, me semble-t-il: Symphonie Concertante, créé en 1947 pour la Ballet Society, mais délaissé et seulement remonté en 1983 par John Taras, pour l'ABT justement. Ce qu'il y a de bien avec les ballets de Balanchine, c'est qu'on a souvent un peu cette impression qu'il y en a toujours d'inédits à découvrir, ce qu'il y a de moins bien en revanche, c'est qu'on se rend compte assez vite qu'ils se ressemblent, pour un certain nombre, un peu beaucoup... Trêve de mauvais esprit, ce Balanchine est donc un Balanchine mozartien, dans la veine de Divertimento n°15 pour la musique, dans la veine des ballets avec diadèmes et tutus blancs pour les costumes et le rôle "choral" attribué au corps de ballet à l'égard des solistes. Comme le précise le programme, "la chorégraphie, construite sur la musique, visualise ce que l'on entend: deux ballerines solistes "incarnent" l'une le violon, l'autre l'alto, et dansent le dialogue que Mozart a instauré entre les deux instruments, le corps de ballet formant l'accompagnement (l'orchestre de cordes). Au deuxième mouvement de la symphonie, un danseur vient soutenir chacune des deux solistes (pas de trois). Le ballet se termine sur un final joyeux." (Notes du programme du Châtelet) Eh bien, si le violon égale l'alto en dignité au sein de l'orchestre, on n'en dira pas autant de l'association déséquilibrée et pour le moins étrange des deux ballerines choisies pour incarner ces instruments: d'un côté, une danseuse noble, admirable, toute de grâce et d'élégance: Julie Kent, de l'autre, une danseuse beaucoup moins noble, Paloma Herrera. On aura donc admiré le travail magnifique de Julie Kent, une très très grande ballerine, qui, précisons-le, vient de fêter ses 20 ans à l'ABT. La présence masculine est extrêmement réduite dans ce ballet, puisqu'elle se limite à un seul danseur, qui, il faut bien le dire, n'apparaît qu'assez tardivement et n'a pas non plus grand-chose à faire, même si Marcelo Gomes se révèle tout à fait à la hauteur du rôle un peu ingrat qui lui est confié. Le corps de ballet semble bien plus à son aise dans le répertoire de Balanchine que dans La Bayadère, même si, pour ce qui me concerne, je suis loin de retrouver là la magie de Balanchine interprété par les compagnies russes, une magie qui nous avait littéralement terrassée lors de quelques représentations: Symphonie en ut par le Bolchoï ou Ballet impérial par le Mariinsky, pour ne citer que deux exemples de ballets comparables à celui-ci, des représentations où le miracle, rencontre de la perfection formelle et de l'élan artistique, était advenu, - on s'en souvient encore avec bonheur et notalgie -. Les ballerines de l'ABT dansent à mes yeux trop "petit", les bras manquent d'amplitude, de raffinement et d'élan et il en ressort une impression de travail quelque peu scolaire et terre-à-terre, pourrait-on dire encore. Maintenant, ce n'est que mon goût personnel et je ne me prononcerai pas sur l'orthodoxie des uns ou des autres...

Deux oeuvres à la fois brèves et très dissemblables succédaient à Symphonie concertante: d'une part le Pas de deux de Diane et Actéon et d'autre part, Sinatra Suite, tout cela sans entractes (d'ailleurs, c'est heureux, car je trouve qu'il y en a un peu trop pour la durée du spectacle proprement dit). Une soirée hétéroclite qui illustre les mille facettes d'une compagnie, pourquoi pas? mais là, je dois dire qu'entre l'académisme d'un Pas de deux brillant et virtuose chorégraphié par Agrippina Vaganova et un Pas de deux très "music-hall" de Twyla Tharp sur des chansons de Sinatra, le choc était un peu rude... Laughing
José-Manuel Carreno et Xiomora Reyes se montrèrent brillants et conformes à ce que l'on attend dans un Pas de deux comme celui de Diane et Actéon, c'est-à-dire spectaculaires, virtuoses et faisant montre d'une technique sans faille. En revanche, dans Sinatra Suite, un ballet qui, à travers ses cinq tableaux (correspondant à cinq chansons différentes de Sinatra), se présente un peu comme des Fragments d'un discours amoureux mis à la sauce music-hall (la rencontre, la passion, le retour à la réalité...), le couple formé par Angel Corella et Misty Copeland reste encore loin du glamour des couples hollywoodiens de légende: Angel Corella est parfait en séducteur américain, revêtu du smoking noir réglementaire et chaussé de mocassins vernis, rendant à merveille le côté à la fois suprêmement élégant et détaché, "cool" affecté par les acteurs dans les comédies musicales, mais Misty Copeland reste froide, totalement dépourvue de sensualité dans ce duo qui se doit de nous faire rêver, avec un sourire amusé au coin des lèvres, à l'instar des films américains des années 40 ou 50.

La soirée s'achevait par un étrange ballet, La Table Verte, sorte de curiosité historique, puisqu'il a été créé en 1932 par Kurt Joos (à Paris, au Théâtre des Champs-Elysées) pour évoquer en les dénonçant, dans le contexte historique que l'on connaît, les ravages de la guerre. Ce ballet n'est au répertoire de l'ABT que depuis 2005, mais je crois qu'il a été beaucoup dansé aux Etats-Unis, notamment par le Joffrey Ballet. Le rideau s'ouvre, - il se fermera aussi d'ailleurs sur une scène identique -, sur une conférence internationale autour d'une table verte réunissant des hommes en noir masqués et gantés de blanc, caricatures des Clémenceau de tous pays. L'esthétique se rattache clairement à l'expressionnisme. Accompagnant la pantomime grotesque de ces hommes en noir, les deux pianos sonnent, quant à eux, très berlinois. On peut trouver cela étonnant, mais c'est aussi, je dois dire, très réussi et très percutant. Sur le reste du ballet, je suis plus partagée. Les deux tableaux encadrent en effet une succession de séquences montrant de manière allégorique et très stylisée la Guerre dans tous ses états. David Hallberg incarne ainsi et de manière assez impressionnante le personnage de la Mort, figure récurrente du ballet, caractérisée par une gestuelle saccadée, nécessitant probablement une énergie incroyable. A ses côtés, les danseurs, que j'ai un peu de mal à identifier encore, incarnent des archétypes (le jeune soldat, la jeune fille, la femme, la vieille mère, les soldats...) et parviennent à se fondre dans l'esthétique froide, volontiers impersonnelle, dépourvue de pathos et de sentimentalisme, presque désincarnée et pourtant à effet cathartique, qu'exige le ballet. Bien que celui-ci se laisse voir aisément, certains tableaux m'ont paru un peu longs par leur caractère répétitif et redondant, précisons aussi que la chorégraphie n'est tout de même pas d'une richesse inouïe. Quant au propos du ballet, on ne peut se retenir de le trouver quelque peu simpliste et pour le coup très daté (et aujourd'hui, on connaît l'ambiguïté que pouvait recouvrir le pacifisme forcené de certains dans les années 30, difficile de ne pas réfléchir là-dessus et de ne pas le signaler). Une curiosité historique donc, je le répète, mais qu'il faut voir très certainement, d'abord pour son esthétique très particulière et ensuite pour comprendre ce que peut être ou ce que pouvait être un ballet à thèse, avec les limites et les défauts inhérents au genre (ce sont aussi ceux de toutes les oeuvres engagées).


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Aurélie



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MessagePosté le: Jeu Fév 08, 2007 12:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
les alignements de ballerines, manquent un peu de cette pureté et de cette fluidité auxquelles le public du Ballet de l'Opéra de Paris est habitué

Je ne savais pas qu'on était habitués aux alignements parfaits Laughing !


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sophia



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MessagePosté le: Jeu Fév 08, 2007 1:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

En plus, ce ne sont pas les alignements du corps de ballet de l'ABT dans La Bayadère qui sont vraiment en cause. J'ajouterai aussi que dans un petit théâtre comme celui du Châtelet, à la scène relativement réduite, et où les Ombres évoluent sous un éclairage un peu incongru (qui ne contribue pas non plus à créer le mystère) le moindre défaut est immédiatement visible, ce qui n'est pas forcément le cas à Bastille, étant donné l'immensité de la salle, l'éloignement du public... Ce que je n'ai pas aimé et même pas supporté du tout dans CE ballet, où tout doit être imprégné de mystère et de spiritualité, c'est qu'on ait eu droit à une danse aussi peu poétique, tellement "matérialiste" et terre-à-terre qu'elle trahissait et le style et plus encore l'esprit du ballet. Maintenant, je ne suis pas d'accord (c'est même assez ridicule) sur le fait de comparer avec l'Opéra de Paris, comme si c'était la référence absolue, le modèle incontournable et dans l'interprétation de cet acte et en matière de corps de ballet: cela prête en effet un peu à sourire lorsqu'on se souvient notamment (mais pas exclusivement) de la dernière reprise de La Bayadère, pas plus tard que la saison dernière, sur la scène de Bastille. Laughing




Dernière édition par sophia le Jeu Fév 08, 2007 1:56 pm; édité 3 fois
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sophia



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MessagePosté le: Jeu Fév 08, 2007 1:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Outre le site de Gene Schiavone, mentionné déjà à plusieurs reprises:
http://www.geneschiavone.com/
vous pourrez retrouver de nombreuses photographies des danseurs de l'ABT sur le site de Marty Sohl, autre photographe officiel de la compagnie:
http://www.martysohlphoto.com/
ainsi que sur le site de Rosalie O'Connor:
http://www.rosalieoconnor.com/


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