Nouvelles de la Chine

[Enya]

Selon les informations sur le compte officiel de Wu Promotion sur Weixin/WeChat, on prévoit une tournée d’Eifman Ballet de Saint-Petersbourg du 23 octobre au 4 décembre prochain aux six villes en Chine, avec Eugene Oneguine et Anna Karenina :

- les 26 et 27 octobre, Centre artistique de Shenzhen, Shenzhen

- du 2 au 5 novembre, Shanghai Oriental Art Center, Shanghai

- du 9 au 12 novembre, Jiangsu Grand théâtre, Nanjing

- du 16 au 19 novembre, Sha’anxi Grand théâtre, Xi’an

- du 23 au 26 novembre, Centre culturel et artistique de Suzhou, Suzhou, la vente des places est déjà ouverte

- du 30 novembre au 3 décembre, Tianqiao théâtre, Pékin



Par ailleurs, on prévoit aussi une tournée du Ballet de Mariinsky en octobre aux quatre villes en Chine, y compris Pékin, Taiyuan, Zhuhai et Nanjing, avec Le Corsaire et Le Lac des cygnes , mais on n’a pas encore d’informations précises.

[Enya]

La presse de la tournée du Ballet du Bolshoi hier après-midi au Grand théâtre national de Chine à Pékin :


Igor Tsvirko - Elizaveta Kokoreva - Makhar Vaziev - Eleonora Sevenard - Denis Rodkin

https://www.chncpa.org/zxdtxlm/rdjjjhlm/rdjj_wx/202307/t20230725_254082.shtml

https://mp.weixin.qq.com/s/_IkIy8TZP-jJFuuhZHI9Dw

[Enya]

Des belles photos de Gala (le 25 juillet) du Ballet du Bolshoi sur le site du Grand théâtre national de Chine :

https://www.chncpa.org/zxdtxlm/rdjjjhlm/rdjj_wx/202307/t20230727_254174.shtml

Beaucoup plus de photos : https://mp.weixin.qq.com/s/pWKVXVRx7dLuMC3VxxrXFA

[Enya]

Selon les messages sur le compte officiel du Grand théâtre sur Weibo, Anna Nikulina est malade donc son rôle de Kitri est remplacé par Eleonora Sevenard le 30 juillet :
https://weibo.com/1708368735/NbXgg6ohb

Et sur le site officiel, en anglais : http://en.chncpa.org/NEWS/wzxw/202307/t20230728_254240.shtml

[Enya]

D’après les messages officiels, toutes les représentations et les activités le 30 juillet au Grand théâtre national seront annulées, y compris la dernière/quatrième représentation de DQ de la tournée du Ballet du Bolshoi, en raison d’alerte rouge de fortes pluies ce jour-là.

https://www.chncpa.org/zxdtxlm/jyxw_2994/202307/t20230730_254294.shtml (en chinois)

[Enya]

Le Balletto di Roma fera sa tournée au Centre artistique de Tianqiao à Pékin les 16 et 17 septembre prochain, avec Juliette et Roméo qui avait été représenté par la compagnie au Grand théâtre national de Chine à Pékin en mai 2011.

https://www.tqpac.com/piao/4/5501.html?v=0727153604

[Enya]

Tournée du Bolshoi, juillet 2023, Pékin

J’ai assisté toutes les cinq représentations du Bolshoi du 25 au 29 juillet à Pékin. La dernière représentation de DQ le 30 juillet a été annulée en raison de pluies diluviennes.

Ça fait cinq ans que le Ballet du Bolshoi revient sur la scène du Grand théâtre national de Chine à Pékin. C’est la troisième tournée de la compagnie au Grand théâtre depuis mai 2010, et aussi la première grande compagnie étrangère de ballet qui rend visite en Chine après-pandémie. Malgré la tournée se terminait un jour en avance par la suite de force majeur, la chaleur des spectacles reste encore dans la salle du théâtre.

Une situation très interessant, lors de la première représentation de gala le 25 juillet, il semble que la majorité des danseuses et des danseurs étaient dans un état de décalage horaire et n’étaient pas en forme, il y avait beaucoup de mouvements erronés, on doute beaucoup: c’est vrai que c’est le Bolshoi? La deuxième soirée de gala le 26 juillet, la situation s’améliorait beaucoup, mais pas encore à la hauteur des attentes. Après un jour de repose, la première de DQ le 28 juillet; dès l’ouverture du grand rideau, le miracle apparaîtrait, l’atmosphère sur la scène commençait à brûler, le gloire du Bolshoi reviendrait !

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Gala, les 25 et 26 juillet :

Un gala, parfois il est un concours. Pour ce gala particulièrement, il était presque un concours de fouettés rond de jambe en tournant, parce que pour six sur onze extraits de ballet différents les danseuses devaient exécuter des fouettés pour leurs variations. Par ailleurs, pour ce gala, tous les programmes sont des œuvres de chorégraphes russes excepté Petipa.

Partie I

Le couple Anastasia Stashkevich / Vyacheslav Lopatin pour le pdd du Talisman (chor. Petipa) . Ils étaient un des trois plus stables couples dans ce gala, leur style était harmonieux, leurs mouvements étaient très bien coordonnés et synchronisés, leur performance étaient presque parfaits sans fautes dans la première soirée mais dans la seconde soirée, Stashkevich tombait sur le pointe lors de son exécution de fouetté rond de jambe en tournant. Leur duo de Spring Waters (chor. Asaf Messerer) dans la seconde partie de ce gala, sans variations, était très beau et joyeux mais trop court.

L’adage de Roméo et Juliette au balcon (chor. Lavrovsky) par Eleonora Sevenard / Artemy Belyakov était très lyrique, fluide et onirique.

Le pdd de la Belle au bois dormant (chor. Grigorovich) acte III par Anna Nikulina / Artem Ovcharenko, Aurore (Nikulina) avait l’air très fragile et n’était pas en forme, il semble qu’elle était malade (et en fait c’est vrai, son rôle de Kitri dans DQ le 30 juillet a été remplacé par Sevenard, mais puis cette représentation a été annulée en raison de tempête. J’espère que Nikulina est rétablie déjà). Peut-être sous l’influence de la situation de la santé d’Aurore, le Prince (Ovcharenko) semblait avoir perdu sa bonheur, il a fait son job, son partenariat était très prudent et solide, sa variation belle mais pas très brillante. Le couple a complété ce pdd sans erreur, sous une ambiance très mélancolique et discrète au lieu du joyeusement d’un noce.

Monologue et Adage de Spartacus acte III (chor. Grigorovich) par Maria Vinogradova / Mikhail Lobukhin, le meilleur et le plus stable couple dans ce gala, impeccable technique acrobatique de Vinogradova et son interprétation de ce rôle, et impeccable capacité de porté de Lobukhin.

Le pdd de la Flamme de Paris (chor. Ratmansky) par Maria Khoshkareva / Igor Tsvirko. Venant d’être sortie de l’école Vaganova cette année et lauréat du prix d’or du Concours international de Moscou 2022 chez le groupe junior - solo femme, Khoshkareva a un très bon début de carrière. Technique solide et plein d’énergies, elle manquait d’expériences sur la scène, comme tous les étudiants qui viennent d’être engagés à une compagnie, de plus, ses fouettés n’étaient pas très stables. Côté de Tsvirko, à mon surprise, il semblait ne pas être en forme et ne pas être très concentré, dans sa variation pour la première soirée, après avoir fini son tour en l’air, il y avait un déplacement de son « landing » agenouillé sur un genou et c’était anormal pour lui, il n’était pas lui-même. Côté de partenariat, il manquait de communication entre les deux danseurs, je crois qu’ils avaient besoin de plus de temps pour pratiquer ensemble pour trouver une liaison tacite.

Partie II

Le pdd du Lac des cygnes acte II (chor. Grigorovich) par Alyona Kovalyova / Artemy Belyakov. Incroyable Kovalyova pour sa technique et sa stabilité par rapport à sa grande taille, son style était très expressif et rayonnant comme une puissante reine qui dominait toute la scène, ses fouettés impeccables. Un seul regret était dans la première soirée, lors de la commence de sa variation, la musique était un gâchis qui ne suivait pas du tout ses mouvements jusqu’à la diagonale (relevés en arabesque puis pirouettes en attitude) où la musique revenait normale. Quant à la variation du Prince, Belyakov a choisi celle de Tchaikovsky pas de deux, avec très longue ligne, ses pas et ses mouvements étaient toujours un peu derrière la musique. Côté de partenariat, c’était un peu difficile dans l’adage pour Belyakov lors des attitudes en tournant de Kovalyova qui avait un très grand rayon de tours.

Le pdd de Dianne et Acteon d’Esmeralda (chor. Vaganova) par Sofia Maymula / Alexei Putintsev, c’était une très bonne surprise après avoir vu la performance de ces deux jeunes danseurs que je ne les ai jamais vus avant. Petite taille mais bien proportionnée, l’interprétation de Dianne par Maymula était très animée et délicate, ses pas étaient légers et propres, son port de bras raffiné et, parmi le concours des fouettés, elle n’avait pas d’erreurs. Acteon par Putintsev était une réussite aussi, plein de dynamisme, son partenariat était solide et fiable. Les deux faisaient partie de plus stables couples. Je crois que ces deux jeunes danseurs méritent un jour les rôles de Kitri et Basile dans une représentation intégrale de DQ.

Le Grand pas classique (dechor. Victor Gsovsky ) par Eleonora Sevenard / Dmitry Vyskubenko. Sevenard manifestait une qualité de maîtriser les tous, classique, élégante et précise mais manque un peu de grandeur, si on la compare avec l’interprétation de... Sylvie Guillem ... Vuskubenko, lauréate du prix d’argent au Concours international de Moscou 2022 chez le groupe senior - solo homme, son interprétation était modeste, il n’avait pas d’erreurs évidentes mais il n’était pas assez brillant. Le partenariat entre les deux était courtois mais manquait de réaction chimique.

La mort de cygne (chor. Fokine) par Anna Nikulina, c’était vrai que c’était un cygne blessé ou malade.

Le Grand pas de DQ acte III par Elizaveta Kokoreva / Dmitry Smilevsky, Maria Koshkareva et Antonina Chapkina (ces deux filles dansaient ces deux mêmes variations dans cinq représentations!). A mon avis, pour ces quatre danseurs, c’était une avant-première ou une répétition générale pour la représentation de DQ suivante, donc je laisse mes mots plus tard, car il y aura quatre (en fait trois, une annulée) représentations de DQ deux jours plus tard...

[sophia]

Merci Enya! Je ne savais pas que Koshkareva avait rejoint le Bolchoï.

En vous lisant, je me sens très nostalgique des grandes tournées d'été du Bolchoï à Londres.

[Enya]

Le nom de Khoshkareva n’est pas encore mise en ligne sur le site officiel du Bolshoi, je pense qu’elle va être engagée officiellement en septembre prochain, la saison 23/24. Idem pour le cas d’Olga Smirnova avant son engagement officiel au Bolshoi après avoir sortie de Vaganova, qui avait participé au gala à Pékin avec Semyon Chudin en représentant Bolshoi en juillet 2011 lors que Sergei Filin a commencé son rôle de directeur de ballet chez le Bolshoi.

[Enya]

Il semble que tout le monde est en vacances

Finalement j’ai fini mes impressions sur le DQ du Bolshoi ——

Don Quichotte, du 28 au 29 juillet, tournée du Bolshoi à Pékin

C’est la nouvelle production 2016 d’Alexei Fadeyechev d’après Petipa et Gorsky qui a été retransmise au cinéma pour la saison 18/19 du Bolshoi où Ekaterina Krysanova et Semyon Chudin ont été dans les rôles de Kitri et de Basile. J’ai l’occasion d’assister aux deux productions de DQ de Fadeyechev du Bolshoi : en mai 2010, trois représentations de l’ancienne production 1999 et, cette fois la nouvelle production, trios représentations aussi, toutes ont eu lieu au Grand théâtre national de Chine à Pékin.

La différence entre ces deux productions, si je me souviens bien, c’est qu’il y a plus de danses caractéristiques dans la nouvelle production : une ‘nouvelle’ danse Gigue (par une danseuse et trois danseurs) en acte 2 - scène 1 dans la Taverne; et un ‘nouveau’ Fandango en acte 3. D’ailleurs, la danse espagnole no.1 en acte 2 - scène 1 dans la Taverne est différente aussi : dans la nouvelle production, c’est une danse par trios danseuses - une aux castagnettes et les deux autres aux guitares; dans l’ancienne production, c’était un solo par une danseuse. En ce qui concerne les danses caractéristiques, la livret du Bolchoï indique que la danse Gigue en acte 2- scène 1 dans la Taverne sont de chorégraphie de Rostislav Zakharov (pour sa version 1940, je crois ) et musique par Vasily Soloviev-Sedoy, que la danse (solo) d’une gitane en acte 2 - scène 2 au camp des gitans est celle de Kasiyan Goleizovsky (sa révision 1942) et musique par Valéry Zhelobinsky, et que Fandango en acte 3 est celle d’Anatoly Simachev (une révision dans les années 1960 ou 1970 ou 1980? je pense) et musique par Édouard Napravnik. Au total, il y a trois danses caractéristiques dans la Taverne en acte 2 - scène 1: danse espagnole 1 aux castagnettes, danse espagnole 2 (Flamenco) de Mercedes et danse Gigue; et en acte 3 il y a deux : Boléro et Fandango.

De nombreuses danses caractéristiques, je voudrais dire que c’est la partie le plus éblouissante et le plus caractéristique chez le Bolshoi par rapport aux autres versions. Par exemple, la version actuelle du Mariinsky a moins de danses caractéristiques : dans la Taverne (en acte 2 - scène 3 pour leur version), il n’y a pas de danse espagnole aux castagnettes et ni la danse Gigue mais une seule danse orientale de Mercedes; en acte 3, il n’y a pas de Boléro. Pour la version de Noureev chez l’ONP (la même version chez le Ballet national de Chine), beaucoup moins de danses caractéristiques: il n’y a pas de personnage de Mercedes, dans la Taverne (en acte 3 - scène 1) il n’y a aucune danse caractéristique; et en acte 3 - scène 2 la noce, il n’y a pas de Boléro. (Ici, je ne compte pas la danse Seguidilla et le Grand pas des toréadors en acte 1 qui sont tous des danses caractéristiques, car presque toutes les versions dans le monde ont ces danses. )

Enfin, en général, la majorité de changements de cette nouvelle production chez le Bolshoi est de renouvellerions de costumes et de décors qui sont plus somptueux qu’avant.


Retour à mes impressions sur les représentations. Les deux soirées de gala deux jours avant n’avaient pas achevé ses apogées par rapport au niveau du Bolshoi généralement. Donc avant la première de DQ, j’avais un peu de soucis pour l’état de danseurs. Néanmoins, mes soucis ont été prouvés inutiles. Le Bolshoi, c’est le Bolshoi.

Dès l’ouverture du grand rideau de la première le 28 juillet, la scène se brillait. L’entrée de Kitri (Sevenard) et de Basile (Tsvirko), les deux danseurs ont tout changé ! Leur esprit, leur énergie, leur dynamisme, leur enthousiasme, leur passion, leur état corporel, ils étaient en plein forme, surtout Tsvirko il s’envolait! Pareils pour les autres danseurs. Pour les deux représentations suivantes, la matinée et la soirée le 29 juillet, les danseurs de rôles principaux étaient tous en plein forme aussi et montraient des diversités pour leurs propres interprétations. Et les autres rôles secondaires, je voudrais noter que les deux reines des Dryades et trois Mercedes et deux danseuses de rue et les danseuses des danses caractéristiques étaient toutes très impressionnantes et magnifiques.


Le couple Kitri et Basile

Eleonora Sevenard et Igor Tsvirko, le soirée du 28 juillet. Ils sont tous en âge d’or pour ces rôles. L’interprétation de Kitri par Sevenard était jolie, joyeuse, expressive et charmante, avec un peu de tempérament noble donc en acte 2 - scène 3 (le rêve) elle incarnait naturellement le personnage de Dulcinée. Ses pas étaient propres et fluides et, dans acte 3, elle a fait ses fouettés exceptionnels: une série de 3 fouettés (triple tours pour chaque fouetté) + 1 pirouette en attitude derrière (double tours) que je n’ai jamais vu avant, ensuite des fouettés normaux (double tours) et puis des fouettés (un tour). Mais, c’était Tsvirko qui a enflammé l’atmosphère du spectacle - sur la scène et vers les spectateurs! Tsvirko incarne des caractéristiques de Basile, un jeune et beau barbier à Barcelone qui est jovial, amusant et débrouillard mais qui n’ pas d’argent pour épouser Kitri. Théâtralement, Tsvirko a montré son talent dramatique hors norme, sa flirtation avec Kitri était très animée, ses regards amoureux suivaient Kitri toujours; sa pseudo-suicide en acte 2 - scène 2 dans la Taverne était une très drôle comédie (il essayait de poignarder trois fois au cœur, ça ne marchait pas, puis au cou et ça ne marchait non plus et, finalement il insérait sa dague dans l’aisselle, sans oublier son expression exagérée. En comparaison avec les autres deux Basiles suivants par Smilevsky et Lantratov, ils inséraient leur dague simplement dans l’aisselle). Chaque regard, chaque expression, chaque geste, tous étaient naturellement fusionnés dans son interprétation, mais non, Tsvirko n’interprétait pas Basile, il était Basile! L’aspect de ses danses, c’était une grande bonne surprise aussi, car deux jours avant il n’avait pas été en forme dans le gala, je ne savais pas comment il pouvait perfectionner son statut technique pendant deux jours, mais la situation était vraie, dès l’entrée de Basile/Tsvirko sur la scène, on trouvait que le «vrai » Tsvirko revenait en plein forme, avec son dynamisme, sa passion, son charisme et ses superbes techniques, tout comme ses rôles de Philipp dans La Flamme de Paris et de Conrad dans Le Corsaire pendant la tournée du Bolshoi à Pékin en mai 2018 qui avaient été très impressionnants. Sans erreurs techniquement, je crois qu’il a fait beaucoup d’improvisations pour Basile dans ses variations, et la salle devenait explosive avec tonnerre d’applaudissements et de bravos, tout comme Ivan Vasiliev dans le rôle de Basile pendant la tournée du Bolshoi à Pékin en mai 2010. Et Tsvirko, il savait bien comment divertir les spectateurs en faisant beaucoup d’interactions avec eux lors de sa révérence à la fin de chaque acte. Côté de partenariat avec Sevenard, Tsviko était un partenaire très solide, fiable, attentionné, concentré et habile, leurs mouvements étaient harmonieux et tacites, on peut dire que c’était un couple idéal de Kitri et Basile.

Elizaveta Kokoreva et Dmitry Smilevsky , la matinée du 29 juillet. Une combinaison juvénile, beaucoup d’énergie, moins d’équilibre, les deux jeunes danseurs ont focalisé plus sur leur achèvement technique que leur prestation artistique. Toujours souriante, Koko était une jeune Kitri animée, avec ses techniques solides, stables et impulsives, parfois excessives, par exemple, je n’aime pas trop ses interprétations dans les adages, tel que ses développés à la seconde qui étaient devenus presque des grands battements jetés... la nouvelle génération de jeunes danseuses, savent-elles encore l’élégance et la grace des mouvements dans l’adage sans les faire trop exagérés? Ses variations, sans doute explosives avec plein d’énergie. Smilevsky, engagé à la compagnie en 2019, rapidement il a été promu étoile il y a quelques mois, peut-être un record de plus rapide promotion chez le Bolshoi. Sans assez d’expériences de grands rôles sur la scène, Basile était son début. Évidemment Smilevsky a fait beaucoup d’efforts pour bien réaliser ce rôle. Jeune et énergétique, il essayait de montrer toutes ses capacités techniquement, parfois il poussait trop fort puis il a perdu ses équilibres pour ses pas et ses mouvements quelques fois. Mais le principal problème était lié à son partenariat dans les pdds qui ont besoin de coopération tacite entre deux danseurs et ça, il a besoin de temps. Dans les deux galas trois jours avant, Koko et Smilevsky ont eu de l’occasion pour préparer leur grand pas de deux d’acte 3, on peut considérer que c’était une avant-première ou une répétition générale pour eux, il y avait eu quelques erreurs pour leur coopération, notamment dans les portés par Smilevsky. Pour la matinée de DQ le 29 juillet, des erreurs existaient encore dans leurs pdds en acte 1 et 3, ils ont besoin de plus de temps et des efforts pour se perfectionner.

Ekaterina Krysanova et Vladislav Lantratov, la soirée du 29 juillet. Katia (Krysanova), lors de la tournée du Bolshoi en mai 2010 à Pékin, elle avait fait son début du rôle de Kitri où elle n’était pas encore étoile mais quelle merveilleuse interprétation ! 13 ans plus tard, elle revenait sur la même scène en même rôle, sans oublier son rôle de Jeanne dans la Flamme de Paris aux côtés de Tsvirko à Pékin en mai 2018. Katia montre que Kitri est toujours un des ses meilleurs rôles, sa maîtrise de ce rôle est encore la meilleure parmi les trois danseuses pour cette tournée, à mes yeux, ou voire la meilleure Kitri chez la génération actuelle du Bolshoi, car elle est naturellement Kitri. Son interprétation est une fusion de chaleur et d’exquise, elle savait distinguer les interprétations des personnages dans la réalité (Kitri, une fille vulgaire et joie d’un patron d’un restaurant à Barcelone) et dans le rêve (Dulcinée, une Dryade élégante), sa technique reste toujours au très haut niveau propre mais jamais exagérée (là, elle montrait comment faire un propre et beau développé à la seconde...). Basile par Lantratov, il avait l’air d’un étudiant (au lieu d’un pauvre barbier) qui passait ses vacances estivales à Barcelone et qui flânait dans la rue et a rencontré Kitri. La coopération entre Katia et Lantratov était une réussite, mais personnellement je préfère une combinaison entre Katia et Andrei Merkuriev (DQ, 2010 à Pékin), ou entre Katia et Semyon Chudin (DQ, retransmission au cinéma saison 2018/19), ou encore entre Katia et Igor Tsvirko (leur Flamme de Paris en 2018 à Pékin était magnifique donc j’aimerais voir leur DQ).


Espada, la danseuse de rue et Mercedes

On avait deux Espada en alternance, Mikhaïl Lobukhin (28, 29s) et Danila Khamzin (29m). Espada, un leader des toréadors, l’interprétation de Lobukhin a bien montré le tempérament d’un grand toréador, cool, puissant et séduisant, malgré ses danses étaient un petit peu maladroits. Au contraire, Khamzin en tant qu’Espada était très jeune avec beaux mouvements, mais ses danses et son expression ont manqué d’élan et de puissance d’un toréador.

Deux Danseuses de rue en alternance aussi, Maria Vinogradova (28, 29s) et Alyona Kovalyova (29 m), toutes les deux étaient magnifiques.

Et trois Mercedes pour danse espagnole 2/Flamenco en robe rouge, Vasilisa Derendyaeva (28 ), Ekaterina Besedina (29 m) et Oxana Sharova (29 s), toutes les trois étaient superbes et leurs styles étaient différentes: Derendyaeva était une très jeune Mercedes sucrée; Besedina, une Mercedes mature et séduisante; Sharova, ma préférée, élégante et mystérieuse, sa danse était surtout belle, notamment sa souplesse et sa flexibilité.


Danses caractéristiques

Danse espagnole 1, un pas de trois par une danseuse aux castagnettes en robe blanche et deux danseuses aux guitares en robe orange, trois groupes en alternance, toutes étaient merveilleuses. Pour les danseuses aux castagnettes, Sharova (28 ) était comme une génie, ses mouvements étaient légère, fluide, tranquille et flexible, le son net et rythmique des castagnettes aux mains fonctionne très bien avec sa danse; Vera Borisenkova (29 m), très belle danse aussi, et elle a joué les castagnettes parfaitement, le mieux ; Besedina (29 s), comme sa Mercedes, était séduisante, mais le rythme de ses castagnettes était un peu désordonné. J’ai noté notamment une danseuse au guitare aussi, Anna Zakaraya (29 m) qui a dansé Fandango en tant que couple principal la veille soir, était très visible.

Danse Gigue, un pas de quatre par une danseuse et trois danseurs en costumes des pirates, deux groupes en alternance. Les pas de cette danse étaient très rapides, acrobatiques et amusants.

Danse d’une gitane, trois danseuses, Ekaterina Besedina (28 ), Oxana Sharova (29 m) et Vasilisa Derendyaeva (29 s), toutes étaient excellentes. C’est un solo passionné, surtout l’ajouté de piano à la musique a fait une l’atmosphère profonde et grandiose. L’expression de Besedina (28 ) avait beaucoup de vicissitudes et de sentiments complexes; alors Sharova (29 m) était plutôt triste et impuissante mais elle essayait de lutter contre son destin; Derendyaeva (29 s), une jeune gitane qui avait encore de lumière et de sourires sur le visage, a subi le premier coup de la vie mais elle gardait encore de l’espérance pour la vie.

Boléro, un pas de deux, deux groupes en alternance. Peut-être en ce moment-là, j’étais un peu fatiguée esthétique pour les danses caractéristiques, malgré cette danse était bien dansée. Idem pour Fandango.


Retour sur les pièces de danses classiques :

La Reine des Dryades et Cupidon

Deux Reines des Dryades, Alyona Kovalyova (28, 29s) et Eva Sergeyenkova (29 m). Si Alyona était la Reine des Dryades (et c’était vrai), Eva était alors la Princesse. Alyona est l’une des quatre danseuses qui ont participé aux toutes les cinq représentations : Cygne noir pdd dans les deux galas; la Reine des Dryades et la Danseuse de rue en alternance dans DQ. Elle profite bien de sa grande taille pour ce rôle (et pour la Danseuse de rue), elle était la vraie Reine sur la scène, noble et extraordinaire. Et Eva, engagée au Bolshoi il y a seulement un an, elle est déjà leading soloist. On sait bien qu’elle avait interprété Odette/Odile dans le Lac des cygnes chez le Bolshoi lors qu’elle était étudiante avant rejoindre la compagnie. C’était la première fois que je l’ai vu sur scène, son style était très tranquille et lyrique, ses pas et ses mouvements étaient propres, jolis, stables et élégants, peut-être un peu retenus et timides donc elle n’était pas encore une Reine mais une jeune princesse, en tout cas j’espère que je peux la revoir sur scène dans l’avenir.

Un seul Cupidon, Sofia Maymula, elle est aussi l’une des quatre danseuses qui ont dansé dans toutes les 5 représentations : Diana et Acteon pdd pour les deux galas et Cupidon pour tous les 3 spectacles de DQ. J’aime beaucoup cette jeune mignonne danseuse, ses pas étaient toujours propres, fluides et stables, rarement exquis et délicats chez la nouvelle jeune génération. Ses prestations étaient très vives aussi. Encore, j’espère qu’un jour elle aura l’occasion d’interpréter Kitri dans DQ intégral.

Les deux amies de Kitri en acte 1 et 2, deux groupes de danseuses en alternance. Je trouve que dans cette production les deux amies devient un petit peu insignifiantes en ce qui concerne leur danse, pourtant, elles ont plus d’interactions avec deux toréadors et plus d’éléments théâtraux.

Les deux variations dans le Grand pas en acte 3. Toujours ces deux mêmes danseuses, Maria Koshkareva (Var.1) et Antonina Chapkina (Var.2), pour les deux mêmes variations dans tous les deux galas et tous les trois DQ. Les deux danseuses n’ont pas été très stables pendant les quatre représentations précédentes, mais pour la dernière soirée enfin, leurs variations ont été attendues un heureux résultat.


Autres choses
Corps de ballet du Bolshoi, comme celui de l’ONP, est un régal merveilleux.

Il y avait un accident à la fin de l’acte 2 - scène 2 au camp des gitans pour la soirée le 29 juillet, le rideau se descendait trop tôt, dont le fameux combat de Don Quichotte contre le moulin à vent n’était pas du tout visible, on écoutait seulement la musique.

La coopération entre Pavel Klinichev et l’Orchestre du Ballet national de Chine pour DQ était une réussite, la musique se passait beaucoup mieux que celle pour le gala.

Bravo et merci, Bolshoi !

[haydn]

Merci beaucoup Enya pour ce long compte-rendu venu de l'autre bout du Monde

_________________
Un petit "j'aime" sur la page Facebook de Dansomanie : http://www.facebook.com/Dansomanie/

[sophia]

Merci beaucoup Enya!

[Enya]

C’est confirmée, la tournée du Mariinsky en octobre et novembre prochain en Chine :

* Pékin :
- Du 10 au 12 octobre, Le Lac des cygnes , Grand théâtre national de Chine
- les 14 et 15 octobre, DQ, Taihu théâtre (au banlieue à l’est de Pékin )
- les 23 et 24 octobre, concerts de Gergiev et l’Orchestre du Mariinsky, Grand théâtre national de Chine


* Nanjing, Jiangsu province :
- les 19 et 20 octobre, Le Lac des cygnes , Jiangsu grand théâtre
- les 21 et 22 octobre, DQ, Jiangsu grand théâtre
- les 26 et 27 octobre, concerts de Gergiev et l’Orchestre du Mariinsky, Jiangsu grand théâtre


* Wuxi, Jiangsu province :
- le 19 octobre, concert de Gergiev et l’Orchestre du Mariinsky, Wuxi grand théâtre


* Taiyuan, Shanxi province:
- du 26 au 29 octobre, Le Lac des cygnes , Shanxi Poly théâtre


* Zhuhai, Guangdong province:
- le 2 novembre, DQ, Zhuhai grand théâtre
- du 3 au 5 novembre, Le Lac des cygnes , Zhuhai grand théâtre

[Enya]

Et la tournée de l’ABT aura lieu du 9 au 12 novembre avec Giselle au Grand théâtre national de Chine à Pékin.

[Enya]

Mise en ligne ce soir finalement la tournée du Ballet du Mariinsky à Pékin :

- Le Lac des cygnes, du 10 au 12 octobre :
https://en.chncpa.org/whatson/zdyc/202309/t20230920_256026.shtml

- Don Quichotte, les 14 et 15 octobre :
https://en.chncpa.org/whatson/zdyc/202309/t20230920_256039.shtml

Comme habitude, il n’y a pas encore de distributions disponibles. L’ouverture de la vente des places sera prévue bientôt (cette semaine ou la semaine prochaine, je crois).