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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Dim Déc 18, 2022 3:43 pm Sujet du message: |
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Évidemment, mais dans le cadre d'un répertoire un minimum cohérent et pas sectorisé comme il l'est devenu. Un simple ballet classique autorise d'ailleurs cette diversité de corps et de tempéraments. Quant au GRCOP, il n'avait pas coupé la compagnie en deux.
J. M. sera sans doute impuissant face à des discours aussi grossièrement radicaux, mais il peut quand même agir sur le répertoire et la politique des distributions... quitte à pousser des gens dehors.
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JulietteA
Inscrit le: 07 Fév 2016 Messages: 271
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Posté le: Dim Déc 18, 2022 4:00 pm Sujet du message: |
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Les danseurs ont le droit de préférer le contemporain aux ballets classiques mais à ce moment là on prend ses responsabilités, on part ! Certains, peu, ont le courage de la faire (Laura Bachman par exemple ou plus récemment F. Alu) mais bien que "mal payés" ils préfèrent la sécurité de l'Opéra. Dés lors, qu'ils s'abstiennent de critiquer le répertoire classique, c'est un comble ! Comment cela se passe t-il ailleurs ?
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Gimi
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 1931
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fandorine
Inscrit le: 29 Avr 2012 Messages: 376
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Posté le: Dim Déc 18, 2022 5:11 pm Sujet du message: |
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Pendant ce temps, certains recalés de l'Opéra sont contraints d'aller danser dans des compagnies étrangères pour danser du classique ...
Pour ceux qui ont regardé la dernière partie de Graines d'étoiles actuellement sur Arte, on retrouve un des protagonistes, Aubin Le Marchand qui vit dans des conditions qui semblent assez précaires et a rejoint le ballet de Split. Il avoue qu'il gagnerait bien plus en ne faisant rien en France.
« Au final, je me rends compte que l’objectif n’était pas l’Opéra de Paris, reconnaît-il, apaisé. C’était de danser, de m’éclater sur scène comme soliste. »
https://www.lavie.fr/ma-vie/culture/graines-detoiles-sur-arte-les-danseurs-de-lopera-a-lheure-des-choix-85544.php
Peut-être que finalement les critères d'admission dans le ballet ne sont pas les bons ... quand on pense qu'Alexandre Cagnat, qui a désormais des rôles de solistes au Staatsballet de Berlin, n'a pas pu intégrer la compagnie.
Il faudrait sans doute trouver un modèle intermédiaire entre le fonctionnariat made in France et le modèle anglo-saxon avec des danseurs sous contrat.
On voit bien dans Graines d'Etoiles que la troupe fonctionne à 2 vitesses: il y a ceux qui veulent progresser le plus vite possible dans la compagnie ou du moins qui en ont l'espoir et tous les autres qui se rendent compte qu'ils progresseront très peu et qui finalement vont perdre leur motivation. Le contemporain peut apparaître pour eux comme une voie d'épanouissement et de progression, sans en passer par la sacro-sainte hiérarchie.
Dernière édition par fandorine le Dim Déc 18, 2022 10:18 pm; édité 1 fois |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Dim Déc 18, 2022 8:48 pm Sujet du message: |
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J'avais trouvé ce danseur très touchant dans le reportage.
Sinon, il y a toujours eu dans la compagnie, à différents niveaux de la hiérarchie, des danseurs étiquetés "contemporains", appréciés des chorégraphes invités, et/ou ayant construit une partie de leur notoriété dans ce répertoire (Céline Talon, Wilfried Romoli, Charlotte Ranson, etc.). Pour autant, on ne les a pas vus rompre avec le répertoire classique, boycotter le concours ou cracher dans la soupe au nom de prétextes... Bref. Il est clair qu'il y a de l'ordre à remettre.
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CatherineS
Inscrit le: 09 Mai 2015 Messages: 1489
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3561
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Posté le: Lun Déc 19, 2022 11:38 am Sujet du message: |
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Vu de ma lorgnette de spectateur assidu et passionné du Royal Ballet, quand je lis tout ce qui concerne les atermoiements et états d'âme des artistes du Ballet de l'ONP, j'avoue halluciner complètement. J'ai l'impression que l'ONP est sur une autre planète, un monde surréaliste... Impression renforcée quand je pense à l'engagement et la passion des danseurs des autres grandes compagnies européennes (Scala, Amsterdam, Stuttgart, etc. je ne parle même pas des deux grandes institutions russes). Paris semble être hors-sol, hors-temps, ...
Je me pose cependant deux questions :
- n'y a-t-il pas effet de loupe par les media français, qui adoooorent toute interview pouvant être complètement décalée par rapport à ce que vit et pense la majorité des danseurs de la compagnie ? Et de fait tous ces articles et interviews ne nous donnent-ils pas une vision faussée de la réalité de cette troupe ?
- est-ce spécifiquement "parisien", ou est-ce que l'autre compagnie française qui programme encore du classique - Toulouse- est confrontée aux mêmes états d'âme ?
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3561
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Posté le: Lun Déc 19, 2022 11:55 am Sujet du message: |
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La difficulté, c'est qu'avec le mot "poussiéreux" ces interviews mélangent tout et n'importe quoi, et il est souvent difficile de comprendre ce que ressent ou veut dire celui qui est interviewé :
- est-ce le ballet lui-même, et son scénario, qu'il juge poussiéreux ?
- est-ce que ce sont les chorégraphies des ballets classiques (Petipa etc.), donc le langage même du ballet classique, qu'il juge poussiéreuses ?
- est-ce que ce sont les décors et costumes qu'il juge poussiéreux ? (auquel cas il faut bien avouer que le Lac de Frigerio, plus ou moins rénové ou conservé par les équipes techniques de l'ONP, a pris un sacré coup de vieux en comparaison des Lacs qui ont été créés ces dernières saisons ailleurs en Europe - Rome, Londres etc.-
- est-ce que c'est l'approche très "académique", caractéristique de la culture du Ballet de l'ONP - qu'il juge poussiéreuse, en comparaison d'approches plus flamboyantes ou théâtrales ailleurs- (rappelons-nous la vision qu'avait exprimée Aurélie Dupont s'agissant de la danse classique : "c'est un exercice parfait" ?)
Bref, les expressions raccourcies ne veulent rien dire, et le problème est que bien souvent les journalistes ne demandent pas à leurs interlocuteurs d'élaborer un peu plus ...
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Katsu
Inscrit le: 21 Déc 2019 Messages: 1331
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Posté le: Lun Déc 19, 2022 11:59 am Sujet du message: |
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paco a écrit: |
- n'y a-t-il pas effet de loupe par les media français, qui adoooorent toute interview pouvant être complètement décalée par rapport à ce que vit et pense la majorité des danseurs de la compagnie ? Et de fait tous ces articles et interviews ne nous donnent-ils pas une vision faussée de la réalité de cette troupe ? |
Je ne pense pas, malheureusement
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Lun Déc 19, 2022 12:00 pm Sujet du message: |
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J'ai quand même l'impression qu'il y a un phénomène de groupe (je ne dirais pas générationnel même si tout cela a à voir avec l'air du temps), car cela fait quelques années que l'on lit ou entend des propos flirtant avec le *wokisme* le plus bête et méchant dans la bouche de danseurs de cette institution. Cette dernière interview va tout de même très loin, je dois dire. Il y a toujours une part de posture (choquer le bourgeois, quelle jouissance... comme si cela avait quoi que ce soit de subversif aujourd'hui), un désir démagogique de "casser les codes" pour plaire, mais certainement pas que.
Dans le reportage signalé par Fandorine, une autre danseuse, que je n'ai pas reconnue, déblatère aussi sur son mépris de la hiérarchie, des concours, "moi je", etc., mais quand même on reste, on est si bien à la maison.
A côté de cela, une Roxane Stojanov, de la même génération, tient des propos extrêmement profonds sur ses prises de rôle dans des pièces de Roland Petit (qui n'auront pas lieu en l'occurrence), en discute avec son partenaire (aussi très intéressant) Antonio Conforti : une parole à la fois humble et ambitieuse, sans arrogance ni idéologie, celle d'une future étoile incontestablement, du moins dans mon imaginaire.
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Claudia
Inscrit le: 09 Fév 2021 Messages: 285
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Posté le: Lun Déc 19, 2022 2:31 pm Sujet du message: |
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Citation: |
Dans le reportage signalé par Fandorine, une autre danseuse, que je n'ai pas reconnue, déblatère aussi sur son mépris de la hiérarchie, des concours, "moi je", etc., mais quand même on reste, on est si bien à la maison. |
Eh oui, on n'aime pas l'Opéra, on est "différent", mais ça reste tellement valorisant de se dire "danseuse de l'Opéra". A part ça, il s'agit de M. Gautier de Charnacé, que Dupont avait expliqué devoir "nourir en contemporain".
Citation: |
cela fait quelques années que l'on lit ou entend des propos flirtant avec le *wokisme* le plus bête et méchant dans la bouche de danseurs de cette institution. |
Déjà dans le second volet de Graines d'étoiles, on entendait ces discours dans la bouche de Takeru Coste et cie. Sans parler des propos (prudents) d'A. Joannais sur sa découverte d'identité dans ce dernier volet.
Concernant P. Legasa, le reste de l'interview montrant au contaire son amour de la danse classique, on est plutôt surpris en entendant ces paroles. Comme Stojanov, on le voit très investi et apte à incarner des personnages en scène.
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CatherineS
Inscrit le: 09 Mai 2015 Messages: 1489
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Posté le: Lun Déc 19, 2022 2:39 pm Sujet du message: |
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Apparemment ceux qui sont dans le wokisme et le "bof classique" ne sont pas majoritaires, mais c'est ceux à qui on donne malheureusement la parole. Personnellement ce que je vois c'est qu'au concours où de toute façon les "contemporaines" ne veulent pas participer car elle n'aime pas la hiérarchie (mais pourquoi sont-elles entrées dans la cie hormis pour la sécurité de l'emploi), c'est que les variations classiques sont majoritaires dans les variations libres, donc est-ce que ces danseurs acceptent ce qu'est l'Opéra et sa hiérarchie, car même s'il n'y avait pas le concours, il y aurait toujours une hiérarchie, mais n'osent pas l'exprimer.
Sinon pour Legasa, il parle des chorégraphies et des personnages où il n'y a rien à raconter pour les vieux classiques poussiéreux en fin de vie. Il garde Roméo et Juliette et les ballets à histoire donc je supposé Onéguine, Manon, la dame... |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Lun Déc 19, 2022 4:56 pm Sujet du message: |
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Le passage de Graines d'étoile que mentionne Claudia m'avait énormément choquée à l'époque et je ne me souviens pas que les balletomanes, sans doute pris dans une admiration éperdue pour leurs jeunes danseurs, aient alors spécialement relevé ce qui était dit dans cet échange. Pourtant, tout y était déjà. On n'était plus dans l'opinion, mais dans une accumulation d'énormités, laissant à penser que la transmission (intellectuelle) de l'art chorégraphique au sein de la maison n'était pas sans défaillances objectives (pour parler pudiquement). On ne demande nullement aux danseurs d'être des spécialistes de l'histoire du ballet, mais enfin... le terreau est fragile, et même si ce constat n'explique pas tout, on s'étonne moins de certaines déviances actuelles dans la manière d'appréhender l'institution et le répertoire.
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Gimi
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 1931
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Lun Déc 19, 2022 9:47 pm Sujet du message: |
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Elle doit bien le savoir, mais elle entretient l'illusion.
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