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LysNoir
Inscrit le: 18 Déc 2009 Messages: 358
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Posté le: Dim Mai 01, 2011 10:45 am Sujet du message: |
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Je n'ai vu danser Josuah qu'une seule fois, c'était dans la dernière série de Casse-Noisette et ce n'était pas emballant...mais il venait d'être nommé Premier Danseur et avait très probablement un sacré trac...Je suis donc contente que vous l'ayez trouvé bien, ça veut dire qu'il a pris ses marques...
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PasdeDeux
Inscrit le: 17 Mar 2011 Messages: 47
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Posté le: Dim Mai 01, 2011 10:52 am Sujet du message: |
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frederic a écrit: |
Romeo par exemple semble acculé par ses pairs à la vengeance ce qui est faux; certes, il joue les conciliateurs mais une fois son ami tué, pas une seule seconde il ne se pose la question de savoir ce qu'il va faire: sa réponse est instinctive, dés que MErcutio est touché à mort, il tue Tybalt. |
Hum, c'est vrai que ca donne cette impression, notamment dans l'ancienne interprétation Pech-Maurin: Le Roméo de Pech donne vraiment l'impression que ses amis le poussent à la vengeance à laquelle il semble hésiter au début!
Dans la version de Paquette que j'ai vue, on a plus eu l'impression que cette vengeance a été pensée d'un commun accord, même s'il semblait que Roméo-Paquette était plutôt un calme-rêveur, non violent... il a moins hésité à tuer Tybalt. Un tel contraste peut peut-être s'expliquer par la personnalité du danseur, à laquelle les maîtres de ballets et répétiteurs adaptent les jeux de scène...?
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rose12
Inscrit le: 30 Avr 2011 Messages: 2
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Posté le: Dim Mai 01, 2011 4:04 pm Sujet du message: |
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Bonjour, je suis nouvelle sur ce forum, je n'ai jamais, auparavant écrit de compte rendu de spectacle...
J'ai assisté à la prise de rôle, hier, de Myriam Ould Braham.
Je l'ai trouvé ravissante, une véritable incarnation de Juliette, telle que je me l'imaginais.
De son côté j'ai trouvé que Christophe Duquenne était effacé, que sa danse était moins propre et moins élancée que celle des autres solistes: mon regard était plus porté vers Mercutio et Benvolio. Cependant, ses pas de deux avec Juliette étaient très réussis.
Yann Saïs a incarné un Tybalt d'une grande tenue, froid et majestueux. J'ai beaucoup aimé aussi Dame Capulet, qui était incarnée par Vanessa Legassy.
Pour ce qui est du spectacle en lui même, la scénographie est exceptionnelle, on pourrait cependant trouver que les actes sont inégaux en temps, le second étant vraiment court par rapport aux aux autres.
La scène de la mort des deux amants était magnifique, j'aurais aimé qu'elle dure plus longtemps.
En conclusion, un moment très agréable, d'une grande intensité, où l'on retiendra une merveilleuse prise de rôle par MYriam Ould Braham.
Ps: au dernier acte, lorsque Juliette est chez Frère Laurent et que nous assistons à la vision du double de Juliette: Roméo a sorti Juliette de son lit...avec l'oreiller qui n'est tombé que quelques secondes plus tard...ce qui aurait pu déranger le drame, à un moment où il est si intense...d'autant plus que c'est Roméo qui est allé le rechercher une fois la scène finie, c'était assez caucasse.
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danse-0pera
Inscrit le: 29 Nov 2006 Messages: 406
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26521
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rose12
Inscrit le: 30 Avr 2011 Messages: 2
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Posté le: Dim Mai 01, 2011 7:25 pm Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
je pense que rose12 voyait là plutôt un compliment à l'endroit de Yann Saïz. Peut être que par "froid", elle entendait "noir", ombrageux. |
En effet, c'est dans ce sens que je l'envisageais. Merci pour la précision
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Dim Mai 01, 2011 7:35 pm Sujet du message: |
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Tybalt est le bilieux, le colérique (> plutôt du côté du chaud vs. Roméo, le mélancolique), selon la théorie des humeurs, très en vogue à l'époque élisabéthaine.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26521
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Posté le: Dim Mai 01, 2011 8:36 pm Sujet du message: |
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Je reviens comme promis sur la dernière représentation de Roméo et Juliette, qui, au niveau des solistes principaux, fut pour moi la plus enthousiasmante de la série.
Sur le papier, Dorothée Gilbert possédait de nombreux atouts pour réaliser une belle performance dans un rôle pour lequel elle a aussi l'avantage d'avoir un physique crédible. La seule inconnue se situait, pour moi, au niveau de son jeu d'actrice.
Dans le premier acte, elle s'est, sur ce plan, limitée à une ingénuité un peu superficielle (roulements d'yeux malicieux...), alors que chez Lætitia Pujol, le drame qui allait suivre était déjà perceptible au-delà de l'insouciance affichée. En revanche, dans le second acte, et surtout dans les grandes scènes dramatiques du III, Dorothée Gilbert a été parfaite, avec des emportements savamment dosés, ne se laissant pas aller à une hystérie surjouée. Mlle Gilbert a manifestement su tirer le meilleur profit des conseils prodigués par Elisabeth Maurin, qui reste toujours, à l'Opéra de Paris, la référence en ce qui concerne l'interprétation du rôle de Juliette.
Sur le plan technique, il n'y a pas grand chose à reprocher à Mlle Gilbert, hormis un déséquilibre - qui aurait pu finir en mauvaise chute - dans sa variation de l'acte I. Pour le reste, elle a montré, par un travail de jambes d'une grande qualité, sa parfaite maîtrise de la complexité des pas tracés par Rudolf Nouréev.
Ce qui faisait le prix de cette soirée, c'était aussi le beau partenariat qui unissait Dorothée Gilbert à Josua Hoffalt. Un peu intimidé au début, M. Hoffalt s'est libéré dans les deux derniers actes. Sa danse n'a pas tout a fait la même ampleur que celle de Mathieu Ganio, mais elle est généreuse, franche, tournée vers le public. Comme ce fut le cas face à Myriam Ould-Braham dans Coppélia, Josua Hoffalt a su s'adapter à sa cavalière, la mettre en valeur sans pour autant affadir son propre jeu ; une vraie complicité a de fait semblé naître entre les deux artistes, ce qui est, on en conviendra, essentiel dans un ouvrage tel que Roméo et Juliette. De plus, comme c'est le cas pour Dorothée Gilbert en Juliette, M. Hoffalt possède un physique idéalement adapté au rôle, de jeune homme fougueux, mais sans clinquant inutile, qui ruinerait l'autre facette, mélancolique, du personnage.
Parmi les comparses, on attendait avec intérêt les débuts d'Allister Madin en Mercutio. S'il ne possède pas un ballon aussi spectaculaire que celui de Mathias Heymann ou d'Emmanuel Thibault, M. Madin a néanmoins incarné un Mercutio impétueux et bondissant, solide techniquement et convaincant dramatiquement. On se dit qu'il aurait aussi pu faire un excellent Tybalt. En début de saison, Allister Madin s'était déjà favorablement distingué dans Paquita. M. Madin, comme Fabien Révillion, Mathieu Botto ou Grégory Dominiak que nous avons déjà mentionnés précédemment, possède des capacités importantes, qui doivent être exploitées au mieux dans des rôles classiques de premier plan, afin de le préparer à assurer la relève de la génération des Nicolas Le Riche et autre José Martinez, qui vont, les un après les autres, quitter la compagnie. C'est d'autant plus important pour quelqu'un comme Allister Madin, qui n'est plus à proprement parler un "débutant". La carrière d'un danseur est malheureusement brève.
On soulignera une fois de plus le magnifique travail accompli par Yann Saïz en Benvolio - il fut d'ailleurs l'un des plus applaudis lors des saluts. Stéphane Phanvorin a pour sa part campé un Tybalt très théâtral.
Dans le rôle de Pâris, Bruno Bouché a pris l'exact contre-pied de Yannick Bittencourt. Si ce dernier apparaissait comme une sorte de "double" de Roméo (Florian Magnenet) - y compris physiquement -, la pondération, le flegme de M. Bouché formaient contrepoint au bouillant Josua Hoffalt, dont ils étaient l'antithèse.
Enfin, on renouvellera nos témoignages de reconnaissance à Delphine Moussin, majestueuse Lady Capulet, qui n'aura même pas été mise en avant lors des saluts. Rideau.
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danse-0pera
Inscrit le: 29 Nov 2006 Messages: 406
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Posté le: Dim Mai 01, 2011 8:47 pm Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
Enfin, on renouvellera nos témoignages de reconnaissance à Delphine Moussin, majestueuse Lady Capulet, qui n'aura même pas été mise en avant lors des saluts. Rideau. |
C'est regrettable. Melle Moussin était une grande artiste qui aurait mérité plus d'égards...
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LysNoir
Inscrit le: 18 Déc 2009 Messages: 358
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PasdeDeux
Inscrit le: 17 Mar 2011 Messages: 47
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Posté le: Dim Mai 01, 2011 10:24 pm Sujet du message: |
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Non j'adore ce danseur, et quand beaucoup le trouvent insipide et sans charisme moi je le trouve très profond et juste magnifique!!
mais dans son interprétation j'ai plus eu l'impression qu'à partir de ce moment là de l'histoire, Roméo n'est plus lui-même et est subjigué par sa passion, et c'est justement ce que j'ai trouvé de beau dans ce spectacle: on a vu senti l'évolution du personnage de roméo. Pour moi Paquette est un Roméo idéal!!!
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Bernard
Inscrit le: 13 Avr 2011 Messages: 1
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Posté le: Dim Mai 01, 2011 11:18 pm Sujet du message: |
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Petit mot concernant Roméo et Juliette en matinée du 30 04 11
En lisant les différents postes , je reviens sur celui de rose12 concernant la fin dramatique du ballet , c'est vrai que pour moi aussi , j'ai trouvé ça rapide , ça m'a limite surpris , ne connaissant pas ce ballet auparavant ...
Sinon j'ai trouvé Myriam Ould Braham sublime ...
_________________ La rochelle
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26521
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LysNoir
Inscrit le: 18 Déc 2009 Messages: 358
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Posté le: Lun Mai 02, 2011 9:38 am Sujet du message: |
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PasdeDeux a écrit: |
Non j'adore ce danseur, et quand beaucoup le trouvent insipide et sans charisme moi je le trouve très profond et juste magnifique!!
mais dans son interprétation j'ai plus eu l'impression qu'à partir de ce moment là de l'histoire, Roméo n'est plus lui-même et est subjigué par sa passion, et c'est justement ce que j'ai trouvé de beau dans ce spectacle: on a vu senti l'évolution du personnage de roméo. Pour moi Paquette est un Roméo idéal!!! |
Moi aussi, je l'aime beaucoup et c'est un très bon acteur, très fin, j'avais adoré son Siegfried...
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Imtheboy
Inscrit le: 07 Déc 2008 Messages: 89
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Posté le: Lun Mai 02, 2011 12:48 pm Sujet du message: |
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Je n'avais jamais vu Delphine Moussin sur scène (sauf dans Le Parc, je crois), mais j'avais souvent lu ici-même des avis de personnes vantant ses qualités de tragédienne. Cela m'a sauté aux yeux les deux fois où je suis allé voir RJ. Une manière de se tenir, une stature, une présence incroyable, très rare. Chacun de ses gestes lance comme une vague d'air et de signification dans l'espace. Je regrette de ne l'avoir jamais vue sur un grand rôle "classique". Étonnant, en effet, qu'elle soit si "mal" traitée (si j'ai bien compris) par la direction.
J'ai vu la première et la dernière de RJ, quelques réflexions qui intéresserons peut-être quelques passants :
Lætitia Pujol était davantage dans l'interprétation, le travail de comédienne, me semble-t-il, que Dorothée Gilbert, qui, comme d'habitude était charmante de naturel ; quoiqu'il en soit, les deux me laisseront des souvenirs ineffaçables. Cependant, même si j'apprécie infiniment toutes les fois où j'ai la chance de voir Dorothée Gilbert danser, il me semble qu'il se passe quelque chose de particulier entre Lætitia Pujol et le rôle de Juliette. Elle y a mis une fougue qui ne trompe pas, sur ce même forum cela a déjà été dit.
J'ai été impressionné, pour ne pas dire tout simplement bouleversé, par la virtuosité de la chorégraphie, la rapidité des mouvements, les portés si fougueux. La scène du coup de foudre est sublime. L'acte III est un moment de grâce du début à la fin, et je préfère Prokofiev à Tchaïkovsky sur ce coup-là ; sa musique me semble moins "mièvre" (je suis un peu dur, j'aime beaucoup Tchaïkovsky également). Il y a quelque chose de Beethovenien dans la partition de RJ, une puissance plus grave et profonde qui donne toute sa puissance à l'histoire, qui gonfle véritablement le spectacle, magnifie et renforce ses enjeux.
Le bon point de la dernière fût, comme l'a dit Haydn plus haut, l'osmose entre les deux protagonistes principaux, et la "révélation" (en tout cas, pour moi) de Josua Hoffalt. Pas un gramme de mièvrerie, pas d'excès ou de manières, une interprétation classique dans le bon sens du terme, et un Roméo un peu plus viril, plus garçon, anguleux, d'une tendresse batailleuse, sûre d'elle-même. L'idée d'une nomination m'est effectivement passé par la tête au moment des saluts, au vu de sa prestation, car il la méritait au moins ce soir-là. Dorothée Gilbert avait l'air, en tout cas, un peu absente pendant les saluts. J'imagine que cela doit être particulièrement difficile pour des artistes de rentrer chez eux après une soirée comme celle-ci, où ils font tant appel à leurs forces physique et psychique.
Ceci dit, je suis assez l'avis lu quelque part ici, que la recette Noureev + Shakespeare + Prokofiev est si convaincante qu'une Juliette ne peut pas être décevante sur l'acte III. Toutes les danseuses font de la danse pour interpréter de telles scènes. Et du côté des spectateurs, s'ils ne sont pas intimement émus, c'est qu'il n'ont jamais été amoureux (est-ce possible ?...).
Concernant les seconds rôles, Mathias Heymann et Stéphane Bullion semblent difficilement dépassables. Heymann, en particulier, me fait parfois l'impression d'être ni plus ni moins qu'un génie. Il explose, il étonne, il provoque en permanence, il est fier comme un beau diable. En tout cas, j'ai eu en regardant Hoffalt un peu la même impression de talent d'exception que j'avais eue en voyant Mathias Heymann dans Oneguine, ou en voyant Alice Renavand qui a également un fort tempérament sur scène. Espérons que cela leur porte chance.
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