laurence
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Posté le: Mar Juin 07, 2011 1:27 pm Sujet du message: Hommage à Leslie Caron |
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Hommage à Leslie Caron
La Cinémathèque et la Cinémathèque de la Danse ont organisé pour la sortie en France du livre de Leslie Caron, « Une Française à Hollywood », un joli hommage.
Le choix de quelques photos de Serge Lido, à l'âge de 15 ans, retrouvées au débotté par Patrick Bensard (qui se transforme parfois pour les personnes qu'il aime en véritable Rouletabille) : une ingénue, dont la formation classique, faite de main de maitre par Madame Rousanne au Studio Wacker, souligne l'impétuosité, la finesse de perception et surtout une allure qui se joue du temps qui passe, parce qu'elle ne le prend jamais au sérieux...
Cette ingénue danse dans la troupe du « Ballet des Champs Elysées », sous la direction de Roland Petit, un ballet, « La Rencontre », de David Lichine. Elle incarne le Sphinx, Jean Babilée Oedipe et l'évocation de ce duo d'adolescents au sortir de la guerre, qui chaque jour réinvente pour leur plus grand plaisir une chorégraphie mythique, devant un décor de Christian Bérard, a quelque chose de l'éternité... D'autant que Jean Babilée est là, en face d'elle, ce lundi à la Cinémathèque, et qu'elle peut lui adresser en public, sa profonde admiration et toute son amitié.
Quelle carrière a fait cette jeune femme décidée!
Bercée par la Pavlova et Nijinski, que sa mère danseuse n'arrête pas d'évoquer, elle traverse la guerre avec ses yeux d'enfant. Elle est choisie par Gène Kelly pour être sa partenaire dans « Un Américain à Paris », de Vincente Minelli (avec qui elle fera aussi « Gigi »en 1958 et « L'Histoire des trois amours »). Entre-temps, elle n'a pas hésité à prendre des cours d'art dramatique, selon la méthode Stanislavski, où le travail du corps précède celui de l'esprit et surtout cherche à développer la sensibilité scénique de chaque personnage incarné, une technique exigeante.
Elle danse avec Fred Astaire « Daddy long legs », fait de la comédie musicale à Broadway, joue « Orvet » sous la direction de Jean Renoir, « qui lui enseigne la vie », travaille avec Louis Malle et James Ivory, avec François Truffaut dans ce superbe film, « L'Homme qui aimait les femmes », pour lequel il lui écrit 8 pages de scénario, lui qui n'en produisait que 35 habituellement... Elle tourne aussi avec Ken Russell et Zanussi .
Elle a choisi ce soir « La Chambre indiscrète », un film réaliste de Bryan Forbes (le free-cinéma anglais de 1960), qui la présente dans un rôle dramatique avec toute la sensibilité d'une actrice aux multiples facettes et qui a la rigueur de travail et l'exigence de la perfection.
On a envie de lire son livre parce que la personnalité de Leslie Caron est exceptionnelle, à la fois timide mais affirmée dans sa volonté d'être. Elle est un lien solide dans le monde de la scène dont elle renverse les frontières géographiques et structurelles par une danse vraie, un jeu vrai, une parole vraie.
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