Trisha Brown Dance Company

[Bernard45]

Il s’agit donc, nous dit-on, de la dernière tournée de la compagnie de Trisha Brown, avant d’inaugurer à partir de 2015, « un nouveau mode de diffusion des œuvres chorégraphiques ».
J’avais découvert Trisha, au début des années 80, en Avignon, quand ses danseurs exploraient tout l’espace en dansant sur les murs.
Quatre chorégraphies nous étaient présentées, à Orléans.

« For MG : the Movie », créée en 1991, est une pièce difficile à appréhender. Pendant de longues minutes, une danseuse, en combinaison couleur rouille, arpente la scène de long en large. Les 6 autres danseurs la rejoignent finalement, habillés pareillement. Le mouvement est répété, l’ensemble est austère. La musique électronique d’Alvin Curran nous fait entendre les bruits de la ville, des usines…

« Watermotor » (1978), est un solo pour un danseur, trop court pour en dire quoi que ce soit.

« Les Yeux et l’âme » est une merveille, créée en 2011, sur une musique de Rameau, extraite de Pygmalion. Les 8 danseurs présentent des lignes d’une très grande pureté, d’une fluidité rare. Quatre couples évoluent sur scène, en pleine harmonie, les bras et les jambes se croisent, se décroisent, s'enlacent… Les spectateurs sont sous le charme !

Enfin, « Newark » (1987) est le pendant de « The Movie » : mais cette chorégraphie est d’une approche nettement plus facile. Là encore, les lignes des danseurs sont limpides et forment une vraie harmonie. Des panneaux de couleur montent et descendent, partageant la scène. Une sirène retentit par moments. Les couples se font, se défont, évoquant la puissance du mouvement masculin et la flexibilité féminine.

La TBDC sera au Théâtre de la Ville, dans le cadre du Festival d’Automne, du 22 octobre au 1er novembre prochains.

[sophia]

Merci, Bernard45, de ce retour.

[serge1 paris]

Trisha Brown. Premier programme. Théâtre de la Ville. 24 octobre.

En ce qui me concerne, il m'est arrivé d'avoir de bonnes surprises avec Trisha Brown, mais je suis toujours modérément optimiste quand je me rends à un de ses spectacles.

Ce qui me rend méfiant relève de son rapport à la musique ou plutôt de son... manque de rapport.

Car elle a parfois la manie assez détestable de chorégraphier sans musique, ce qui conduit généralement à une impasse créative comme le démontre assez bien le solo "Homemade".

Newark est mieux réussi car les longs passages sans musique sont ponctués par des bruitages qui arrivent de manière quasiment aléatoire et sans rapport véritable à la danse.

C'est finalement For MG qui débute la soirée que j'ai préféré. Ce ballet est effectivement dans le même esprit que Newark, mais il se déroule avec une belle fluidité sur une musique de Alvin Curran.

Les trois ballets du second programme de la semaine prochaine ont été créés en collaboration avec Rauschenberg, ce qui ne manque certainement pas d'intérêt.

[serge1 paris]

Second Programme 29 octobre.

Une fois digérés les moments de profond ennui de certaines pièces, on finit par apprécier les explorations de Trisha Brown et son incomparable fluidité.

Il faut dire que ce second programme réunit trois de ses meilleurs ballets.

En particulier Astral Convertible est une oeuvre majeure.

Mais il semble qu'ici on ne s'intéresse à Trisha Brown que lorsqu'elle passe à l'ONP. Les danseurs de sa troupe sont pourtant excellents et possèdent à la perfection son langage chorégraphique si particulier.

Salle archi-comble et les nombreux aspirants de dernière minute sont pour la plupart restés sur le carreau avec leur écriteau...

[Florestiano]

Je vous rassure, serge1, même quand elle passe à l'ONP, elle ne m'intéresse pas, et j'hésite à zapper, pour le programme mixte TBK à venir, les deux premières parties, dans lesquelles je crains de retrouver ce qui est décrit là : "ensemble austère", "manie détestable de chorégraphier sans musique", "impasse créative", "profond ennui de certaines pièces"...

À vrai dire, les échos que je reçois par ailleurs sont parfaitement sur cette ligne là, et à titre personnel, je ne me rends pas au spectacle pour ça, mais je vous suis reconnaissant de nous faire part de vous impressions sur les spectacles que spontanément je n'irais pas voir

[sophia]

Merci serge1 pour les retours.

Là-dessus, je suis tout comme Florestiano, voire un peu plus radicale, car je ne suis pas sûre d'aller voir TBK tout court et si je devais y aller, ce ne serait certainement pour ce monument d'ennui qu'est Glacial Decoy.

C'est vrai, cette tournée a un parfum particulier, mais j'avoue que les oeuvres, "austères" pour parler pudiquement, vues par le passé avec cette compagnie ne m'ont guère incitée à "en être".

[haydn]

J'irai voir le spectacle, pour Jiří Kylián, et par curiosité pour la création de Saburo Teshigawara, mais Glacial Decoy, je m'en serais volontiers passé aussi...

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[serge1 paris]

A vrai dire, j'étais assez éberlué hier soir devant l'incroyable cohue du public (au niveau des grandes soirées Pina) pour une chorégraphe pas spécialement distrayante.

Au final, je me demande si cette façon de bizuter son public en le faisant passer pas des phases d'incompréhension voire d'ennui profond n'est pas parfaitement volontaire.

"Homemade" qui est sa pièce la plus ancienne m'a vraiment mis de mauvaise humeur et mes commentaires étaient plutôt du genre "phony, pointless, overrated"...

Mais en définitive, les programmes sont conçus pour nous faire entrer insidieusement dans un univers où les trouvailles sont multiples et la souplesse et la fluidité constante.

A cet égard, le second programme n'a aucun point faible.

"Foray Forêt" joue avec des fanfares lointaines, "If you couldn't see me" est un solo dansé magnifiquement dos au public par Jamie Scott et, à l'aune de Trisha Brown, "Astral Convertible" est quasiment un "crowd pleaser" !

[sophia]

Ce n'est pas neuf, mais je viens seulement de le découvrir :

Trisha Brown à l'Opéra de Lyon (Newark + For M.G : The Movie), spectacle filmé en février 2012, à (re)voir sur Culture Box.