haydn Site Admin
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Posté le: Mer Juil 08, 2015 4:14 pm Sujet du message: |
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Quelques détails sur les ouvrages présentés, illustrés de photos, pour ceux qui se sont ou se rendront aux Etés de la danse (cela ne sera vraisemblablement pas mon cas cette année). Impressions personnelles et comptes-rendus bienvenus
NIGHT CREATURE
(1974) - 17 mn
Chorégraphie : Alvin Ailey
Musique : Duke Ellington*
Costumes : Jane Greenwood
(costumes recréés par Barbara Forbes)
Lumières : Chenault Spence
Night Creature est l’un des ballets les plus ‘’classiques’’ d’Alvin Ailey
sur une musique jazz, typique de l’art de Duke Ellington. La danse
captive par sa sensualité, avec ses rites nocturnes de séduction,
donnant au mouvement valeur de catharsis.
« A la différence des étoiles, les créatures de la nuit ne disparaissent
pas avec l’aube, elles continuent de briller, croyant chacune devenir
une star avant que la nuit ne s’achève. »
(Duke Ellington)
PAS DE DUKE
(1976) - 12 mn
Chorégraphie : Alvin Ailey
(ballet remonté par Masazumi Chaya)
Musique : Duke Ellington
Costumes : Rouben Ter-Arutunian
Lumières : Chenault Spence
Pas de Duke fut créé pour le spectacle “Ailey Celebrates Ellington”,
en août 1976 (participation de la compagnie d’Alvin Ailey au
Bicentenaire des États-Unis), au New York State Theater. Pas de
Duke est la réinterprétation moderne par Alvin Ailey du pas de
deux classique, écrit pour deux des plus grands danseurs de ce
temps : Judith Jamison et Mikhaïl Baryshnikov.
En cinq parties :
• Introduction sur Such Sweet Thunder (1957)
• Adage sur Sonnet for Caesar (1975)
• Variation du danseur sur Sonnet to Hank Cinq (1957)
• Variation de la danseuse sur Clothed Woman (1948)
• Coda sur Old Man’s Blues (1930)
REVELATIONS
(1960) - 38 mn
Chorégraphie : Alvin Ailey
Musique : chants traditionnels*
Costumes : Ves Harper
(costumes pour Rocka My Soul
redessinés par Barbara Forbes)
Lumières : Nicola Cernovitch
Trois parties – dix séquences :
• ‘’Pilgrim Of Sorrow’’ (I Been ‘Buked/Didn’t My Lord Deliver Daniel/
Fix Me, Jesus)
• ‘’Take Me To The Water’’ (Processional, Honor, Honor/Wade in
the Water/I Wanna Be Ready)
• ‘’Move, Members, Move’’ (Sinner Man/The Day is Past and Gone/
You May Run On/Rocka My Soul in the Bosom of Abraham)
Alvin Ailey avait 29 ans quand il créa Revelations, sur des negrospirituals.
C’était seulement sa dixième oeuvre. Il s’est souvenu des
services religieux baptistes : « Le dimanche, nous allions à l’église.
Et là, nous nous imprégnions de la musique la plus splendide qui
puisse être entendue sur cette terre. Emplis d’un sentiment profond,
de foi, de joie et parfois de tristesse, les choeurs chantaient avec
une telle ferveur que même l’enfant que j’étais alors, non seulement
entendait, mais voyait la musique. J’ai essayé de restituer toutes ces
émotions. »
Revelations est la ‘’signature’’ de la compagnie, un ballet-culte qui
résiste au temps et enthousiasme toujours autant les publics.
La première des trois parties du ballet, ‘’Pilgrim of Sorrow’’, est
la plus sombre : elle utilise les spirituals les plus anciens et les
plus nostalgiques qu’Alvin Ailey décrit comme ‘’les chants de la
délivrance, qui parlent des chagrins et des tribulations du monde’’.
On y trouve le duo Fix Me, Jesus, témoignage d’une foi inébranlable,
traduite en équilibres et extensions.
Sous le générique de ‘’Take Me to the Water’’, la deuxième partie
est un cérémonial tout en blanc : selon le rite de l’église baptiste
(une branche d’arbre pour nettoyer la terre, un tissu blanc pour
nettoyer le ciel), un couple reçoit le baptême sous une grande
ombrelle blanche. Le solo I Wanna Be Ready semble la complainte
personnelle de l’abnégation.
La troisième partie, ‘’Move, Members, Move’’, sur des gospels, exalte
le sentiment de la liberté et la volonté de l’atteindre (exprimée par
le trio des hommes, Sinner Man). Enfin, la très célèbre ‘’séquence
jaune’’ - regroupant The Day is Past and Gone, You May Run On, et
Rocka My Soul - encourage la participation des spectateurs.
THE RIVER
(1970) - 33 mn
(Première avec la compagnie Ailey- 1980)
Chorégraphie : Alvin Ailey
(ballet remonté par Masazumi Chaya)
Musique originale : Duke Ellington
Arrangements : Martha Johnson
Costumes : A. Christina Giannini
Lumières : Chenault Spence
Commandé par l’American Ballet Theatre, ce ballet est le fruit
d’une collaboration étroite entre Duke Ellington et Alvin Ailey. La
musique évoque le parcours d’un fleuve, de sa source jusqu’à la
mer, en prêtant particulièrement attention aux événements qui se
produisent sur chacune de ses rives. Une allégorie sur la naissance,
la vie, la mort et la renaissance.
Alvin Ailey - en traduisant chorégraphiquement le thème de l’eau - a
su combiner danse classique, jazz et modern dance, sur la première
partition symphonique de Duke Ellington, composée spécialement
pour la danse. L’oeuvre musicale, se composait à l’origine d’un
Prologue, d’un Epilogue, et de onze parties. Pour sa propre
compagnie, en 1981, Alvin Ailey réduisit le ballet à huit séquences
et supprima les “pointes” des danseuses. L’oeuvre gagna alors une
nouvelle énergie : dans son expression vibrante, The River retournait
ainsi à sa source.
Dans la première partie, Spring, le danseur soliste s’étend avec
langueur devant le groupe, qui se réveille lentement. Le mouvement
s’accélère en ondulations et élans, et Meander devient alors un
sprint désinvolte. Créé pour Erik Bruhn et Natalia Makarova, Giggling
Rapids est un duo vif et enjoué qui allie une vélocité rythmique à
une douceur fascinante. Lake est un pas de deux voluptueux. Dans
Falls les sauts virtuoses des solistes font jaillir la puissance vitale
apparemment sans effort, tandis que la danseuse de Vortex semble
emportée dans un tourbillon. Riba Mainstream est une satire légère
des “quatre petits cygnes” (citation de l’Acte II du Lac des cygnes,
de Marius Petipa et Lev Ivanov) en contraste avec un ensemble
masculin de chats “cool”. Twin Cities est un moment étrangement
mystérieux : sur fond de gospels, un homme et une femme, chacun
dans son propre cercle de lumière, cherchent à franchir la barrière
invisible du fleuve, jusqu’à y parvenir et se réunir.
STRANGE HUMORS
(1998) - 6 mn
Chorégraphie : Robert Battle
Musique : John Mackey
Costumes originaux : Missoni
(costumes recréés par Jon Taylor)
Lumières : Burk Wilmore
Strange Humors, créé en 1998 pour la Parsons Dance Company,
est un ballet captivant de Robert Battle. John Mackey, camarade et
ami de Robert Battle à la Juilliard School, écrit pour cette oeuvre une
partition où fusionnent musique africaine et orientale ; décrite par
Robert Battle comme un “contraste chorégraphique.” La puissance
physique du duo masculin s’inspire du tango et du style Martha
Graham, auxquels s’intègrent des touches de hip-hop.
La pièce s’ouvre sur une ligne mélodique profonde et douce
interprétée par des cordes, quand enfin, la partition commence à
proprement parler, attirant deux danseurs enflammés sur le devant
de la scène. Le duo se lance alors dans une frénésie de mouvements
où les gestes des pieds sont omniprésents, rappelant les coups du
karaté où s’enchaînent les chutes soudaines. Robert Battle dit à
propos de son ballet qu’il a délibérément placé des chutes “au milieu
de l’oeuvre au moment où les spectateurs sont les plus attentifs”
afin de créer un moment de stupeur, installant un faux sentiment
de sécurité sur scène. La sensation d’insécurité renforce d’ailleurs
le caractère envoûtant de la partition au fur et à mesure qu’une
complicité s’établit entre les deux danseurs.
TAKADEME
1999) - 3 mn
Chorégraphie : Robert Battle
Musique : Sheila Chandra
Costume original : Missoni
(redessiné par Jon Taylor)
Lumières : Burke Wilmore
A l’occasion de cette nouvelle édition, Robert Battle a choisi de
remonter l’une de ses premières créations Takademe, créée à
l’origine pour la compagnie junior Ailey II. Les rythmes complexes de
la danse indienne Kathak* sont ici déstructurés et rendus abstraits
dans un solo percutant et haletant, sur les vocalises saccadées de
Sheila Chandra**.
*Le nom Kathak est dérivé du mot sanscrit qui signifie ‘’histoire’’ (katthaka en sanscrit
signifie qu’ ‘’il/elle raconte une histoire’’). Dans le nord de l’Inde, le kathak (danse
narrative) a d’abord été interprété par les hommes, tenant parfois encore des rôles
féminins.
** La voix de Sheila Chandra utilise – comme les joueurs de tambours indiens – les
sons frappés, répétés comme des syllabes, des onomatopées.
THE HUNT
(2001) - 13 mn
Chorégraphie : Robert Battle
Assistant à la création : Erika Pujikic
Musique : Les Tambours du Bronx
Costumes : Mia McSwain
Lumières : Burke Wilmore
Sur les sons puissants et obsessionnels des ‘’Tambours du Bronx’’,
The Hunt fait songer à quelque chasse rituelle. Vêtus de longues
jupes noires et rouges, les danseurs se mettent en route, affirmant
leur fougue et leur volonté de combat.
Avec intensité, ce ballet évoque la brutalité des hommes, la peur de la
proie et la fatigue extrême de la poursuite.
LIFT
(2013) - 26 mn
Chorégraphie : Aszure Barton
Assistants chorégraphe : Jonathan Emanuell Alsberry
et William Briscoe
Musique : Curtis Macdonald
Costumes : Fritz Masten
Lumières : Burke Brown
A l’occasion de la saison 2013-2014, Robert Battle commande à
la chorégraphe Aszure Barton une nouvelle pièce pour l’Alvin Ailey
American Dance Theater. Sur une partition originale rythmée par les
percussions et composée par Curtis Macdonald, le ballet créé par
Aszure Barton est inspiré par l’énergie des danseurs. Utilisant un
processus de recherche unique, nourri par le dialogue incessant que
Aszure Barton entretient avec les danseurs pour lesquels elle écrit
un projet, l’artiste parvient à développer et structurer une oeuvre
stylistique forte où mouvement, composition et atmosphère de la
création sont le résultat de la participation active d’artistes brillants.
Dance Magazine décrit le travail de Aszure Barton comme « à la
fois vulnérable et dynamique, brillant mais également étrange,
intelligent et animal. » « Pour préparer l’écriture de la pièce LIFT,
j’ai eu le plaisir d’observer les danseurs de la compagnie Ailey
pendant les répétitions ou les représentations de leurs tournées.
J’ai été particulièrement sensible à leur talent, leur passion, à la
beauté, à la force et à la puissance de leur corps, tant au niveau
physique qu’émotionnel. Puis, j’ai commencé à construire avec mon
compositeur, Curtis Macdonald, la trame et le corps de la partition
inspirés par l’énergie que les danseurs avaient si généreusement
partagée... La pièce ne va pas se développer autour d’une “idée”,
mais va s’incarner dans une atmosphère, souvenir du temps que
nous avons passé ensemble. » - Aszure Barton [note de travail avec
l’Alvin Ailey American Dance Theater]
FOUR CORNERS
(2013) - 24 mn
Chorégraphie : Ronald K. Brown
Assistant chorégraphe : Arcell Cabuag
Musiques : Carl Hancock Rux, Rahsaan Roland Kirk, et Yacoub
Costumes : Omotayo Wunmi Olaiya
Lumières : Al Crawford
La compagnie Alvin Ailey American Dance Theater fait son grand
retour au Lincoln Center, en juin 2013 (après près de dix ans
d’absence), avec la création de Four Corners, chorégraphiée par le
célèbre Ronald K. Brown et donnée en première mondiale.
Cette oeuvre créée sur une musique de Carl Hancock Rux et plusieurs
autres artistes, présente quatre anges positionnés respectivement
aux quatre points cardinaux, portant chacun les vents du monde.
Inspiré par les paroles de la chanson Lamentations de Rux, Four
Corners met en scène onze danseurs en quête de spiritualité et
à la recherche de la paix éternelle : un voyage intense et plein
d’espérance, mais également fait de souffrance, de dévotion et de
consécration qui s’accomplira après avoir “gravi le sommet de la
montagne”.
Ronald K. Brown signe son oeuvre chorégraphique en mélangeant
la danse moderne aux cultures d’Afrique de l’ouest. Ses oeuvres
offrent un puissant regard sur la spiritualité, l’esprit de communauté
et la liberté.
Le ballet Four Corners offre à Carl Hancock Rux une première
collaboration avec Ronald K. Brown, mais est, en réalité, la cinquième
oeuvre au répertoire de la compagnie Alvin Ailey du chorégraphe - les
danseurs de l’AAADT étant particulièrement réputés, grâce à leur
savoir-faire unique de raconteur d’histoire, à inspirer les chorégraphes.
GRACE
(1999, nouvelle production 2012) - 31 mn
Chorégraphie : Ronald K. Brown
Assistant chorégraphe : Arcell Cabuag
Musique : Divers compositeurs
Costumes : Omatayo Wunmi Olaiya
Lumières : William H. Grant III
(Créé pour l’Alvin Ailey American Dance Theater en 1999)
Le ballet Grace, oeuvre capitale de Ronald K. Brown, créé pour la
compagnie Alvin Ailey en 1999, est une oeuvre enthousiasmante et
spirituelle, écrite sur les standards Come Sunday de Duke Ellington,
Gabriel de Roy Davis et sur les rythmes “afro-pop” de Fela Kuti.
Imprégnée des fondamentaux du langage chorégraphique de Ronald
K. Brown, mêlant danse moderne et cultures d’Afrique occidentale,
cette pièce met en scène 12 danseurs en partance pour un voyage
émouvant, reposant sur la pensée de Ronald K. Brown, arguant que
la plupart des gens traversent la vie sans mesurer la ‘’grâce’’ qui les
entoure.
En 2003, Grace entre au répertoire de la compagnie de Ronald K.
Brown : EVIDENCE, A DANCE COMPANY. Avec cette pièce, Brown
creuse son sillon en cherchant à ‘’élever notre esprit et à toucher
notre âme”.
Robert Battle dit, à propos de Grace, que “le langage chorégraphique
employé par Brown dans cette pièce montre la danse africaine
comme on ne l’a jamais vue ; dans toute sa puissance. Grace est
une oeuvre brillante et une pièce importante du répertoire de la
compagnie Ailey. Le magnifique solo illustré par la chanson Come
Sunday de Duke Ellington ouvre la pièce, mêlant à la fois les
éléments religieux et laïques. La forte tension existant entre ces
deux notions opposées, cherchant parfois à se refléter l’une l’autre,
reste passionnante jusqu’à ce que les danseurs sortent de la scène
dans leurs costumes blancs.”
Une force masculine habite la première partie de l’oeuvre : la hauteur
des sauts y rivalise avec les rythmes frénétiques. Les notions
opposées dont Battle parlait précédemment ne se manifestent
pas seulement dans la juxtaposition des mouvements rapides et
lents, mais également dans le choix des costumes rouges et blancs
portés par les danseurs. A la fin, tous les danseurs vêtus de blanc
se dirigent symboliquement en haut de la scène (vers le ciel), enfin,
touchés par la “grâce”.
AWASSA ASTRIGE/OSTRICH
(Première par la compagnie Ailey – 2014) - 4 mn
Chorégraphie : Asadata Dafora
(recréé par Charles Moore)
(remonté par Ella Thompson-Moore)
Musique : Carl Riley
Costumes : Catti
Lumières : Craig Miller
Le chorégraphe Asadata Dafora, originaire de la Sierra Leone,
développe dans le solo Awassa Astrige/Ostrich une vision singulière
de la danse traditionnelle africaine intégrant les codes de la scène
moderne occidentale. Cette pièce révolutionnaire, créée en 1932
sur une musique de Carl Riley avec percussion africaine et flûte,
est une de premières chorégraphies modernes à faire fusionner les
mouvements africains avec la scène occidentale. Agitant ses bras
comme des ailes, tête haute et ondulant du corps, un guerrier se
transforme en autruche fière et puissante - le roi des oiseaux.
BAD BLOOD
(Première par la compagnie Ailey - 1986) - 17 mn
Chorégraphie : Ulysses Dove*
(ballet remonté par Masazumi Chaya)
Musique : Laurie Anderson et Peter Gabriel
Costumes et scénographie : Carol Vollet-Kingston
Lumières : Beverly Emmons
Dans Bad Blood, Ulysses Dove, par des mouvements forts en émotions
et l’énergie athlétique des corps, tente de recréer la guerre
entre les sexes, et pose la question ‘’Peut-on à la fois former un
couple et conserver son individualité?” Dans une recherche futile et
désespérée, provoquant les contacts, les sept danseurs se jettent
les uns contre les autres et finissent par s’étreindre violemment.
Sur une musique de Laurie Anderson et Peter Gabriel, Bad Blood est
la première des pièces écrites par Ulysses Dove à aborder ce thème
à l’origine de deux oeuvres emblématiques de l’artiste : Episodes et
Urban Folk Dance. Il sera également le quatrième ballet d’Ulysses
Dove (parmi les sept) à intégrer le répertoire de la compagnie Ailey.
Ulysses Dove est considéré comme l’un des chorégraphes les plus
importants de la deuxième moitié du XXe siècle, connu pour avoir développé
un style combinant les influences de ses mentors : Alvin Ailey et
Merce Cunningham. Ulysses Dove, à propos de sa pièce, dit au magazine
Connoisseur : « La passion est un de mes thèmes favoris. Dans
chaque étreinte, chaque seconde de la vie [doit être] vécue pleinement
de sorte qu’aucun regret, recul, ou regard en arrière ne soit possible. »
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(2011) - 25 mn
Chorégraphie : Rennie Harris
Assistant chorégraphe : Nina Flagg
Musique : Dennis Ferrer, Raphael Xavier
Costumes : Jon Taylor
Lumières : Stephen Arnold
Rennie Harris a su amener sur un plateau de théâtre les techniques
du hip-hop, du stepping et d’autres, empruntées à la street dance. Il
les utilise ici pour mettre en scène dix propositions gagnantes au
concours ‘’Fight AIDS your way’’/‘’Combattez le SIDA à votre façon’’
(à l’initiative du laboratoire Bristol-Myers Squibb).
La chorégraphie se construit petit à petit, accompagnée par une musique
soul : des mouvements individuels lents à une explosion collective
euphorique. Un puissant moment d’émotion qui stupéfie.
D-MAN IN THE WATERS (Part I)
(1989, chorégraphie révisée en 1998) - 16 mn
(Première par la compagnie Ailey - saison 2013-14)
Chorégraphie : Bill T. Jones
(remonté par Janet Wong)
Musique : Felix Mendelssohn, octuor à cordes en mi bémol
majeur, op. 20 (1825)
Costumes : Liz Prince
Lumières : Robert Wierzel
D-Man in the Waters, morceau de bravoure chorégraphié par Bill T. Jones,
est un classique de la danse moderne et une oeuvre récompensée par
le New York Dance and Performance Award (“Bessie”).
Cette pièce célèbre la vie et la résistance de l’esprit humain
s’incarnant dans la perte, l’espoir et le triomphe. Sur l’octuor à cordes
en mi bémol majeur, op. 20 (1825) de Felix Mendelssohn, l’oeuvre est
un des plus beaux exemples d’esthétique postmoderne. Il apparaît
dans une séquence du célèbre film Dancing in the Light: Six Dances
by African-American Choreographers de la chaîne PBS.
La compagnie Alvin Ailey American Dance Theater présente en
1983, pour la première fois, une pièce de Bill T. Jones, invité par Alvin
Ailey pour la création de Fever Swamp.
MINUS 16
(1999) - 36 mn
Chorégraphie : Ohad Naharin
Musique : montage musical
Lumières : Bambi (adaptation : Ohad Naharin)
C’est un assemblage d’extraits ‘’recyclés’’ (appartenant à des ballets
précédents du chorégraphe) que nous propose le trublion de la
danse israélienne : Ohad Naharin. La première séquence (dérivée
d’Anaphaza - 1993) dispose des hommes et des femmes assis
en demi-cercle, propulsés violemment de leurs chaises l’un après
l’autre, et se débarrassant au fur et à mesure de leurs vêtements et
de leurs chaussures. Le beau duo (sur le Nisi Dominus de Vivaldi) est
dédié à Mari Kajiwara, récemment décédée. Elle en fut l’interprète et
a été l’épouse du chorégraphe.
À la fin des diverses séquences (qui nous transportent dans des
univers variés, du mambo à la techno en passant par la musique
traditionnelle israélienne), les danseurs vont à la rencontre du public,
invitant les volontaires à monter sur scène et à improviser avec eux.
POLISH PIECES
(Nouvelle production - 2014, Première par la compagnie Ailey
- 1996) - 18 mn
Chorégraphie : Hans van Manen
(ballet monté par Mea Venana)
Musique : Henryk-Mikolaj Górecki
Scénographie et costumes : Keso Dekker
Traitement spécial des tissus : Elissa Tatigikis Iberti
Lumières : Joop Caboort
Dans Polish Pieces, le chorégraphe néerlandais Hans van Manen
déploie son talent à l’écriture de mouvements brillants, simples et
géométriques. Animés par les rythmiques de la partition de Henryk-
Mikolaj Górecki, les 12 danseurs forment un groupe multicolore,
créant un tableau chatoyant où l’énergie palpite et parcourt
l’ensemble des danseurs. L’écriture de la pièce développe des
variations infinies pour les mouvements d’ensemble, contrastant
avec les pas de deux sensuels et lyriques.
AFTER THE RAIN PAS DE DEUX
(Première par la compagnie Ailey - 5 décembre 2014) - 9 mn
Chorégraphie : Christopher Wheeldon
(ballet remonté par Jason Fowle)
Musique : Arvo Pärt
Costumes : Holly Hynes
Lumières : Mark Stanley
Le ballet After the Rain de Christopher Wheeldon créé en 2005, à
l’occasion de la New Combinations Evening, soirée donnée au New
York City Ballet en l’honneur de l’anniversaire de la naissance de
George Balanchine, est immédiatement un succès.
Cette pièce, initialement composée de deux volets, propose dans
sa deuxième partie un pas de deux homme-femme devenue
un ballet à part entière. Applaudie pour sa simplicité touchant au
sublime et pour la beauté du langage chorégraphique mettant en
valeur la capacité de dialogue fusionnel des artistes qui l’interprètent,
l’oeuvre prend une nouvelle tonalité lorsque les danseurs de la
compagnie Ailey s’en emparent. Sur une musique du compositeur
estonien Arvo Pärt, ce duo sensuel, enthousiasmant le public, est la
première œuvre de Christopher Wheeldon à entrer au répertoire
de la compagnie Ailey.

En marge des spectacles, les Etés de la danse organisent également un stage :
Fort de son succès, le festival Les Étés de la Danse organise son 3ème stage international thématique, en lien avec la compagnie invitée. Ce stage atypique permet aux participants une véritable immersion dans l’univers professionnel de la compagnie, en côtoyant ses danseurs, ses professeurs et chorégraphes.
Cette année, l’Alvin Ailey American Dance Theater répond pour la 4ème fois à l’invitation du festival. Son directeur Robert Battle propose une programmation fidèle à l’esprit de son fondateur, mais aussi tournée vers la création et la pluralité des styles. Un projet spécifique est donc élaboré, comprenant des cours de danse classique, moderne, Horton, jazz, hip-hop, des ateliers de Répertoire Alvin Ailey* ainsi que des cours de Pilates, de Gyrokinesis et de Yoga. Une équipe pédagogique composée de professeurs de renommée internationale, pour la plupart enseignants ou anciens élèves de la Ailey School, offrent aux stagiaires une évidente cohérence des enseignements. Chaque fin de semaine est ponctuée par des démonstrations en public (restitution des ateliers de répertoire), suivies de rencontres au sein des studios.
Parallèlement, des activités complémentaires sont proposées aux stagiaires : temps de parole et d’échange, rencontres avec les danseurs, invitations aux répétitions, spectacles et projections des pièces de répertoire de l’Alvin Ailey American Dance Theater.
Deux semaines de stage sont proposées :
du 13 au 18 et du 20 au 25 juillet 2015, au CENTRE INTERNATIONAL DE DANSE JAZZ – 54, rue de Clichy - 75009 PARIS.
Les cours sont ouverts aux jeunes danseurs préprofessionnels, aux professionnels, aux enseignants, mais aussi aux auditeurs désireux d’assister aux différents évènements. Pour la plupart des cours, selon les effectifs, les stagiaires sont répartis sur 3 niveaux : ADO (13/14), PRE-PRO (15/17) et PRO (+18 ans).
Une pré-sélection sur dossier, tenant compte du parcours artistique de chacun, est effectuée par la direction. Cette année, deux auditions** d’entrée à la Ailey Schoolsont organisées les dimanches 19 et 26 juillet 2015.
Monique LO UDIèRES
Directrice artistique du stage
*ateliers Ailey ouverts à partir de 15 ans
**auditions ouvertes à partir de 15 ans
LES PROFESSEURS
Tracy INMAN
Co-directeur de la Ailey School
Professeur de la technique Horton
Hollie WRIGHT
Responsable du département Jazz
à la Ailey School
Javier TORRES
Chorégraphe et professeur de danse
classique invité
Julie MAGNEVILLE
Directrice et chorégraphe
de la Zakat Dance Company
Professeur de moderne-jazz
Dominique LISETTE
Professeur de hip-hop et chorégraphe
Manola ALBA
Danseuse et instructeur de Gyrotonic
et Gyrokinesis
Renee ROBINSON
Danseuse principale de l’AAADT
de 1981 à 2012
Alexandre PROIA
Directeur Artistique
de Proia Dance Project
Professeur freelance
Magali VERIN
Artiste, interprète, chorégraphe
et professeur de danse
Elodie AUGER
Co-directrice
de la Zakat Dance Company
Professeur de classique « Méthode
des Barres Flexibles »
Catherine POIGT
Professeur de Pilates
Diplômée du « Live Art Pilates
Institute » de Los Angeles
MUSICIENS :
Martine DORÉ
Jean-Luc PACAUD
Frank PREVOST
Victor SEE YUEN
RÉSERVATIONS
Fnac, Carrefour et points de vente habituels
Par téléphone : 0 892 683 622 (0,34€/mn)
Par internet : www.fnac.com
Théâtre du Châtelet
1, place du Châtelet - Paris 1er
Aux caisses, du lundi au samedi, de 11h à 19h sauf dimanche et jours fériés
17, avenue Victoria, Paris 1er
Par téléphone : 01 40 28 28 40
Par internet : www.chatelet-theatre.com
TARIFS : de 13€ à 90€
Rencontre : de 8€ à 10€
Soirée de Gala : de 30€ à 110€
www.lesetesdeladanse.com
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
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Posté le: Dim Juil 12, 2015 1:23 pm Sujet du message: |
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J'ai assisté à la matinée du 11 juillet.
C'est la quatrième fois en onze ans que la troupe d'Alvin Ailey est invitée à Paris dans le cadre des Etés de la danse. Tropisme ouvertement américain du festival (il suffit de voir la liste des compagnies invitées depuis l'origine), mais aussi et surtout garantie absolue de remplissage de la salle. L'Alvin Ailey American Dance Theater vient clairement remplir les caisses du festival par des temps difficiles (après l'échec de la saison viennoise, ils ont frôlé la faillite). Pari (peu risqué) réussi, le Châtelet, dans sa jauge de places mises en vente (ce qui signifie qu'il reste en réalité toujours des places), a largement fait le plein, quand on se souvient l'avoir vu plus qu'à moitié vide pour d'autres (le ballet de Vienne pour ne pas le reciter).
Ici l'on ne croisera ni les habitués de l'Opéra ni ceux du Théâtre de la Ville d'en face. Alvin Ailey amène aux Etés de la danse un autre public, divers, familial, sympathique, et surtout extrêmement enthousiaste. La troupe est ovationnée du début à la fin, son tube Revelations bissé, la standing ovation est de rigueur, bref, l'ambiance évoque davantage les concerts de vedettes à l'Olympia ou au Zénith que les soirées de ballet gentiment compassées type Opéra de Paris. S'il faut absolument faire une comparaison, c'est peut-être avec les grand-messes béjartiennes, dans cette capacité qu'elles ont elles aussi de réunir un public large, qui échappe pour une fois aux classements sociologiques.
Le programme de cette matinée était composée de deux pièces anciennes et de deux pièces nouvelles. Le renouvellement du répertoire est une difficulté à laquelle toutes les compagnies associées à un chorégraphe fondateur se retrouvent confrontées dès lors que ce dernier n'est plus là. Cette tournée permet de l'éprouver à nouveau. La venue de la troupe en 2012 avait du reste déjà bien souligné à quel point il était compliqué, malgré les efforts, de sortir de la petite poignée de classiques qui font encore et toujours le succès de la troupe. Ni le répertoire importé (Paul Taylor) ni le répertoire créé pour la troupe (Robert Battle, Ulysses Dove) ne m'avaient alors paru spécialement mémorables, sur le plan de l'interprétation ou sur celui de la créativité chorégraphique.
Qu'en est-il des deux premières proposées dans ce nouveau programme? Le point commun de LIFT d'Aszure Barton et de Four Corners de Ronald K. Brown est que ces deux pièces renouent ouvertement avec les racines africaines de la troupe. Des sauts à la verticale, des mouvements de bassin, des bras pendants, des pieds nus... Aucune ne m'a vraiment emballée, même si l'on sent bien que c'est du cousu main pour la troupe et qu'il y a là une certaine efficacité. Les deux pièces - la première dans une ambiance "tambours du Bronx", la seconde plus R'n'B mainstream - sont clairement destinées à magnifier les corps puissants et athlétiques des danseurs, à mettre en valeur leur énergie, leur expressionnisme, leur sensualité, dans un mélange de styles - africain, hip-hop, modern-jazz - qui leur va bien. Le "génie" de LIFT n'est certes pas dans sa construction, la pièce m'a au contraire paru bien décousue, avec des tableaux qui se succèdent arbitrairement et sans cohérence évidente, mais elle s'avère néanmoins plus intéressante que Four Corners - très "show télé" -, avec notamment des ensembles d'hommes aux bras d'aigles saisissants et surtout un duo électrisant au milieu.
Pas de Duke était, je l'avoue, la raison pour laquelle je m'étais déplacée. Il s'agit d'un pas de deux, sur des standards de Duke Ellington, créé en 1976 pour Judith Jamison, l'une des figures tutélaires de la troupe, et Mikhaïl Barychnikov, qui se présente comme un pastiche jazz d'un pas de deux classique. On y retrouve donc tous les ingrédients bien connus : entrée, adage, variations et coda, le tout emballé dans une bonne dose de virtuosité (manèges, grands jetés, grands sauts, pirouettes..). Le style sent bien ses années soixante-dix, mais la déception vient surtout de l'interprétation un peu trop premier degré de Sean Aaron Carmon et Jacquelin Harris - meilleure que son partenaire toutefois.
Revelations est une sorte d'odyssée en miniature du peuple noir, inspirée par des negro-spirituals. Les différents tableaux qui le composent déploient un langage fort, immédiatement identifiable, même si aujourd'hui il s'est complètement banalisé (les grands pliés à la seconde, les bras d'aigle). Sa force est qu'il n'est pas qu'une exaltation de la physicalité des danseurs - il fait sens, émeut, crée l'empathie, et ce, malgré une troupe qui ne semble pas forcément au meilleur de sa forme (développés seconde et promenades tremblotants, ensembles un peu mécaniques). C'est triste à dire, mais seul ce Revelations, malgré son côté vu et revu (et sans doute bien daté à sa manière), parvient vraiment à retenir l'attention et à séduire au sein de ce programme.
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