haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26671
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Posté le: Jeu Juin 08, 2006 8:22 am Sujet du message: La danse en Chine vue par l'Humanité |
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Muriel Steinmetz, de l'Humanité, s'est fendue d'un voyage en Chine pour y observer le fonctionnement des institutions chorégraphiques de ce pays, et relate ses impressions dans un article publié dans le numéro daté du 6 juin :
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Autre rencontre, avec les danseurs du Ballet central de Chine que dirige l’ancienne danseuse étoile Ruheng Zhao. Carmen (mais aussi Raymonda et l’Arlésienne) de Roland Petit viennent d’être créées avec le Ballet de l’Opéra de Paris. Le rôle-titre de Carmen est tenu par une Chinoise, Zhu Yan, aux côtés d’Hervé Moreau. Dans un pays où la pudeur est de rigueur, le choix d’une telle oeuvre, qui exige de l’interprète féminine des trésors de sensualité, ne manque pas de sel. Cela prouverait que la Chine s’ouvre Le résultat ? Une Carmen à la sauce chinoise, où le moindre geste signifie plus un tempérament qu’il ne l’incarne. |
Le reportage de Muriel Steinmetz est ICI
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26671
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Posté le: Jeu Juin 08, 2006 8:25 am Sujet du message: |
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L'article est complété par une mini-interview du directeur de la Beijing Modern Dance Company :
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Je suis arrivé en 1998 à la tête de la compagnie, nous dit-il. Je l’ai fait passer du statut de compagnie d’État à celui de compagnie indépendante. Aujourd’hui, nous sommes libres. Le revers de la médaille, c’est que nous ne recevons plus aucune aide financière du gouvernement. |
L'interview est ICI
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F. de l'O.
Inscrit le: 31 Mai 2006 Messages: 38
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Posté le: Ven Juin 09, 2006 1:13 pm Sujet du message: |
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Muriel Steinmetz, de l'Humanité, s'est fendue d'un voyage en Chine |
Muriel S. « s'est fendue d' [un voyage en Chine] »
« Se fendre de ». Ce verbe, dont le sens (dictionnaire) montre comment la victoire finale de l'exaltation presque un peu folle sur la sagesse frigide prend l'apparence triomphale d'une pièce de vingt sous tirée d'ahan du gousset, porte toujours un tant de raillerie.
Elle est ici bénigne. Mais on comprend, à la lecture de l'article, qu'elle vise la destination du voyage : le pays du capitalisme bondissant. Et non, comme on aurait pu le croire d'après la signification du verbe, le voyage lui-même, c'est-à-dire la dépense engagée*, inaccoutumée en effet chez les journalistes de L'Humanité, pingres habituellement portés à thésauriser stérilement l'argent sous lequel croule cet organe, connu pour l'abondance de ses ressources...
Du point de vue de l'existence de Dieu, on peut considérer cet inoffensif persiflage comme le pendant du « vin de messe » excitant -pour Haydn- le Père Ollivier (qui lui aussi « se fend » de commentaires) à faire toujours l'Ange au sourire, bienveillant et béat, lyriquement radieux comme le fameux matin qui se leva, il y a mille ans de cela, sur le monde « couvert d'un manteau blanc d'églises ».
Haydn ne devient -me semble-t-il- vraiment caustique qu'avec les critiques faisant de vessies lanternes au plafond des usines à gaz transformées en studios.
[Et je profite de ces mots totalement inutiles, montrant sous le masque le vide, et même le creux, pour préciser que le costume d'Hilarion, à lui (Haydn) par moi attribué dans un autre message également inutile, ne contenait pas un atome de connotation négative : à mes yeux, le garde-chasse n'est pas un « rustre », mais un amoureux tourmenté par le soupçon, la douleur, le dépit -en somme un Swann qui n'a pas eu la chance de naître agent de change, et qui aurait pu faire le bonheur de Giselle ; tandis qu'Albrecht épargné par la jeune fille qu'il a tuée deviendra (tout comme Chérubin -selon Martinoty- Falstaff*) duc de Guermantes, voire Forcheville. J'ai une idée d'argument, pour une usine d'épuration désaffectée transformée en studio de danse contemporaine.]
Amitiés.
*Car apparemment le voyage était offert par l'Ambassade de France (à plusieurs journalistes, je suppose) dans le cadre d'un festival.
*Selon moi, Chérubin deviendra le cornette Christoph Rilke, tué au combat -sur son coeur, noués avec le ruban de la Comtesse, les cheveux mêlés de Barberine et de Suzanne.
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