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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26534
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Posté le: Mar Oct 31, 2006 12:03 am Sujet du message: |
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On nous pardonnera cette petite digression qui m'inspire également les remarques suivantes :
- Il me semble difficile d'établir une comparaison "hiérarchique" entre Mlles Maurin et Lopatkina tant leur formation, leur style, leur morphologie sont différentes. Et chacune a brillé ou brille dans un répertoire qui lui est propre. Mlle Maurin a été une grande Giselle, une grande Juliette, tandis qu'Ulyana Lopatkina s'est surtout imposée en Odette-Odile.
- Dire que par ailleurs que "l'école et le Théâtre Mariinsky, sombre, depuis quelques années, en de graves excès" me parait aussi être un excès en soi. Si certains choix de distribution et la mise en avant de certains artistes - Alina Somova notamment a été très contestée - par la direction du théâtre peuvent prêter à discussion, il ne me semble pas que nous ayons affaire là à une compagnie en difficultés, du moins sur le plan de sa valeur artistique...
Et les entrées au répertoire du Mariinsky d'oeuvres de Balanchine ou Forsythe montrent par ailleurs une stupéfiante capacité d'adaptation de cette troupe à une esthétique qui ne lui était a priori pas familière.
J'ai rarement vu The Vertiginous thrill of exactitude, Ballet Imperial ou La Valse interprétés avec une aussi grande perfection que par le Mariinsky lors de sa tournée parisienne de novembre-décembre 2005...
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Azulynn
Inscrit le: 13 Nov 2004 Messages: 659
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22092
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Posté le: Mar Oct 31, 2006 12:46 am Sujet du message: |
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Petit hors-sujet pour répondre à Katharine:
Katharine, comparaison n'est pas raison et tout le monde aura compris, je pense, que mon post n'avait pas pour objet une évaluation comparée et de nature scientifique des mérites de Clairemarie Osta au regard de ceux d'Ulyana Lopatkina (ou l'inverse).
Pour le reste, je ne suis absolument pas d'accord sur ce que vous écrivez au sujet d'Ulyana Lopatkina qui ne serait qu'un Cygne blanc, même s'il est incontestable que ce rôle a marqué et continuera de marquer de manière indélébile sa carrière.
Je suis bien consciente que les différences de style existent (ce qui ne m'empêche pas d'avoir des préférences), mais il y a des appréciations et des jugements qui dépassent largement les questions de style et d'école.
Quant aux "problèmes du théâtre Mariinsky", je pense qu'il ne faut pas confondre la politique artistique de Makhar Vaziev, et notamment ce qui est le plus apparent, à savoir une politique de distribution problématique, avec la compagnie elle-même, son corps de ballet et ses solistes. Pour le reste, je me vois mal juger de tout cela ne vivant pas en Russie et ne connaissant pas les choses de l'intérieur. On ne peut que constater, effectivement et par exemple, la mise en avant d'une Somova, contestable et contestée (mais à 20 ans, lui laisse-t-on la possibilité d'évoluer à force de la critiquer?), alors même qu'elle n'est toujours que coryphée... , mais bon, une erreur de casting ne m'a pas empêchée de goûter au plus haut point la tournée du Mariinsky à Paris.
Je pense de toutes façons, au final, qu'on ferait mieux de s'occuper de notre répertoire en perdition (qui, au passage, ne commence pas avec Serge Lifar..., donc Lifar, mais aussi l'avant-Lifar, l'après Lifar, etc...), de sa survie, de notre corps de ballet, du renouvellement de nos solistes, etc..., plutôt que d'aller juger globalement ce qui se passe ailleurs, même si je ne prétends pas que ce soit forcément plus glorieux "au-delà des Pyrénées", et ce, quelles qu'en soient les raisons...
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dumbo
Inscrit le: 14 Avr 2006 Messages: 122
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Posté le: Mar Oct 31, 2006 5:28 pm Sujet du message: |
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Pour en revenir à Clairemarie Osta :
sophia a écrit: |
Je pense qu'Isabelle Ciaravola offre une interprétation très différente, beaucoup plus lyrique, moins sèche, de cette même chorégraphie. Son charme est certainement plus immédiatement évident aussi. Maintenant, je ne sais pas laquelle est la plus juste au regard du style lifarien.
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Sophia, que voulez vous dire lorsque vous écrivez "Son charme est certainement plus immédiatement évident aussi"?
J'ai vu Clairemarie Osta dans l'Adage les 15, 16 et 28 octobre, dans la Flûte les 11 et 24 octobre. Je n'ai noté aucune évolution. Je ne conteste pas le fait que sa danse ait été très propre (mais je ne trouve pas qu'elle ait fait preuve d'une grande musicalité), je parle aussi d'une appréciation esthétique générale. J'ai trouvé qu'elle dansait avec le style, mais comme si elle pensait à autre chose.
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holiday
Inscrit le: 30 Aoû 2006 Messages: 39 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Oct 31, 2006 6:33 pm Sujet du message: |
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Je n'ai pas vu la Flute interprétée par Isabelle Ciaravola, mais j'ai vu deux fois celle de Clairemarie Osta (et deux fois également son Pas de Deux avec Mathieu Ganio). Je n'irai donc pas comparer ces deux interprêtes, mais je suis plutôt d'accord avec Sophia et Azulynn pour souligner les grandes qualités de Melle Osta, sa précision technique, sa délicatesse d'interprétation et son sens musical.
Elle a, je trouve, beaucoup gagné en intensité depuis qu'elle a interprété La dame aux Camélias, et j'ai l'impression que ce rôle l'a profondément changée (mais peut-être n'est-ce qu'un impression). La voir sur scène est un réel plaisir et j'ai, en contrepartie, beaucoup moins apprécié la Flûte de Mélanie Hurel, plus raide, moins vive.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26534
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Posté le: Mar Oct 31, 2006 6:36 pm Sujet du message: |
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En ce qui concerne Mélanie Hurel, dans Suite en blanc, il y a eu une évolution notable entre les premières et les dernières représentations, où elle semblait nettement plus à l'aise.
Mais c'est vraiment dans la Chimère des Mirages que je l'ai le plus appréciée.
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holiday
Inscrit le: 30 Aoû 2006 Messages: 39 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Oct 31, 2006 6:47 pm Sujet du message: |
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C'est tout à fait vrai.
Le seul problème pour la Chimère, c'est d'éviter de penser à Myriam Ould-Braham qui en a fait des étincelles !
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22092
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Posté le: Mar Oct 31, 2006 6:50 pm Sujet du message: |
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Pour répondre à Dumbo: je ne veux rien dire de plus que ce que j'ai écrit.
Isabelle Ciaravola fait partie pour moi de ces danseuses, de ces artistes même, qui possèdent un charme naturel apte à s'imposer d'emblée, du moins me semble-t-il, sans recours à la démonstration...
Cela relève du "je ne sais quoi", du "presque rien". C'est quelque chose qui n'a rien à voir avec la technique, le style ou l'interprétation (mais je ne dis pas cela pour diminuer en quoi que ce soit ces qualités chez elle, il s'agit là d'un jugement d'un autre ordre, dont on peut certes critiquer le sérieux, mais qui entre toujours, qu'on le veuille ou non, dans nos parti-pris, nos goûts et nos dégoûts...). C'est enfin quelque chose que l'on rencontre aussi tous les jours dans la vraie vie que certains possèdent, d'autres pas, et qui fait que etc... Une sorte de chimie ou plutôt d'alchimie mystérieuse en quelque sorte! Ou une affinité élective...
Pour en revenir à Isabelle Ciaravola en particulier, je pense que je l'ai préférée globalement dans un rôle comme celui de la Femme dans Les Mirages où elle était idéalement distribuée, que dans Suite en blanc, enfin plutôt dans le Thème varié, car j'ai bien aimé sa Flûte.
Après cette petite clarification de texte, à mon tour de vous poser une question: Clairemarie Osta, laquelle n'a pas eu l'heur de vous charmer, -ce que l'on peut tout à fait comprendre-, est certes une danseuse qu'on a beaucoup vue dans Suite en blanc, mais elle n'était pas seule à danser lors de cette soirée, alors comme vous semblez avoir vu de nombreuses représentations, pouvez-vous nous dire ce que vous avez pensé de ces chorégraphies de Lifar et des artistes qui vous ont paru ressortir par leur éclat et/ou leurs qualités de cette série de spectacles?
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Fanchon
Inscrit le: 03 Mar 2006 Messages: 378 Localisation: liege
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Posté le: Mar Oct 31, 2006 8:51 pm Sujet du message: |
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bonjour,suite à la derniere representation,j'ai beaucoup aimé suite en blanc,dans la sieste les trois danseuses sont magnifiques,mais mon coup de coeur va à Laura Hecquet,une presence,un je ne sais quoi qui fait
que je me rejouis de son parcours dans les années à venir...
Myriam Oul Braham s'est joué des difficultés avec bcp de légéreté,et une mention aussi pour Fanny Fiat,quant à Claire Marie Osta,j'ai apprecié son adage avec Mathieu Ganio.Tout a été dit sur mirages ou presque,tres bons interpretes,j'ai decouvert Isabelle Ciaravola,elle a des jambes magnifiques,mais une chose m'a déplus ce sont les costumes....
trop lourd à mon goût...
maintenant a t on le droit de changer cela sans changer l'âme du ballet???
_________________ Fanchon
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26534
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Posté le: Mar Oct 31, 2006 9:05 pm Sujet du message: |
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Je ne pense pas qu'on puisse changer quoi que ce soit aux costumes ou aux décors des Mirages, qui forment un tout avec la chorégraphie. C'est d'ailleurs ce qui fait la force de l'oeuvre, ce n'est pas un ballet "bricolé" après coup, à partir d'éléments préexistants, mais un ouvrage entièrement original, avec une musique et une scénographie commandées spécifiquement, ainsi que ce fut le cas, toutes proportions gardées évidemment, pour les grands ballets de Strawinsky (Le Sacre du printemps, Pétrouchka, L'Oiseau de feu...).
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Audrey
Inscrit le: 02 Nov 2004 Messages: 97 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Oct 31, 2006 10:50 pm Sujet du message: |
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Dumbo, je me demande si nous avons vu la même représentation... C'est avec cette discussion que je me rends compte que notre subjectivité personnelle filtre vraiment ce que chacun de nous voit sur scène.
J'ai été -pour ma part- littéralement captivée par ce que Clairemarie Osta avait à nous dire lors de l'Adage de la dernière (mais ce n'est que le reflet de ce que j'ai perçu). J'étais "pendue" à chacun de ses mouvements tel qu'on peut être "pendu" aux lèvres d'un conteur qui distille une histoire et attendre le mot suivant avec curiosité et impatience. Il m'est apparu que chaque geste était mesuré et réfléchi dans toute sa délicatesse, et que de par le partenariat attentionné de Mathieu Ganio, Clairemarie Osta pouvait se concentrer pleinement sur son interprétation. Je le signale d'autant plus volontiers que je n'avais pas d'a priori sur cette distribution et que j'ai été agréablement surprise par ce mélange subtil de délicatesse et de plénitude, sobre et de bon goût.
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Pierre
Inscrit le: 31 Déc 2003 Messages: 982 Localisation: Paris
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alexbk
Inscrit le: 01 Mar 2006 Messages: 33
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Posté le: Mer Nov 01, 2006 9:52 pm Sujet du message: |
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des photos d'une autre représentation de la soirée Lifar/Malandain?
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26534
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Posté le: Mer Nov 01, 2006 11:00 pm Sujet du message: |
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Non, malheureusement.
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Déméter
Inscrit le: 17 Mar 2006 Messages: 64
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Posté le: Jeu Nov 02, 2006 12:42 pm Sujet du message: |
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La critique de P. Boccadoro est déjà en ligne sur culturekiosque :
http://www.culturekiosque.com/dance/Features/serge_lifar.html.
Si elle apprécie le ballet Suite en Blanc, les distributions de cette année lui ont paru manquer d'éclat. Seule E. Cozette a droit à des éloges ... ?
Citation: |
However, over the years, some casts have been brighter and more sparkling than others and for this performance the work, although as visually attractive as ever, lacked lustre. Performances of individual dancers were uneven. Fortunately there was the radiant presence of Emilie Cozette , a ballerina who possesses that most elusive quality of all, that of class. She is a dancer with a soul as well as a beautiful technique. |
Pas de réserve, par contre, pour la création de T. Malandain :
Citation: |
. . . and this new work was a harmonious ballet, ideally suited to the interpreters and the occasion. |
Par contre, si elle a apprécié H. Moreau et A. Letestu dans Les Mirages, elle n'échappe pas au "politiquement correct" qui veut que ce ballet soit terriblement daté :
Citation: |
With memories of candy floss coloured tights, pale pink and green tunics and silly hats with feathers sticking out all over the place, not to mention the multi-coloured jackets and black-ink tutus edged in sparkles worn by the corps de ballet, they were execrably hideous whilst the ballet as a whole has suffered from the ravages of time. Only the two central figures escaped, both choreographically speaking, and in their costumes. |
Enfin, l'article s'achève par un rappel historique des mesures prises par Lifar pour développer le ballet à son arrivée à l'Opéra, suivi d' une argumentation visant à expliquer pourquoi beaucoup des ballets de Lifar ne sont plus dansés aujourd'hui :
Citation: |
But as a choreographer, however, he could not resist creating works for himself underlining his "beautiful body". Moreover, Lifar's ballets were very much a product of the time. The reason perhaps why so few of his works are performed today, particularly by other companies, is probably because they were so personal and have aged so badly. With just a few exceptions, they are curiosities, a sentimental stroll backwards in the history of ballet. |
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