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Giselle, 8-30 décembre 2006
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haydn
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MessagePosté le: Jeu Déc 14, 2006 7:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pour ceux qui habitent hors des zones de captation de France-Musique, vous pouvez écouter la station sur le web :

http://www.radiofrance.fr/francemusique/accueil/

Cliquez sur "Direct".


For those who don't live in France, you may listen to France-Musique through the website :

http://www.radiofrance.fr/francemusique/accueil/

Click on "Direct" (live broadcast).


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haydn
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MessagePosté le: Jeu Déc 14, 2006 10:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Brigitte Lefèvre est montée sur scène avant que ne commence la représentation de ce soir pour annoncer que Giselle serait retransmise à la télévision sur France 3 le 1er janvier 2007 à 22h00, avec bien évidemment la distribution prévue également pour le DVD (L. Pujol, N. Le Riche, M.-A. Gillot). Very Happy


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haydn
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MessagePosté le: Ven Déc 15, 2006 12:38 am    Sujet du message: Répondre en citant

Quelque mots sur la représentation d'aujourd'hui, qui servait de cadre à une oeuvre de bienfaisance, au profit de la réinsertion par le sport d'adolescents en situation difficile.

Il s'agissait de la première des trois représentations qui serviront à la fabrication de l'émission de télévision et du DVD annoncés par Brigitte Lefèvre en personne. La directrice de la danse a également précisé que le DVD sortirait en haute définition, ce qui sera une première pour les enregistrements vidéo du ballet de l'Opéra de Paris.


On commencera, une fois n'est pas coutume, par l'orchestre, avec des musiciens, qui, manifestement soucieux de donner une bonne image d'eux-mêmes, ont fait du zèle : les cordes étaient bien homogènes, les cuivres justes et pas criards, même le tuba-basse, d'ordinaire quelque peu rustique, s'est cantonné dans une discrétion de bon aloi. On ne peut que souhaiter que ces bonnes résolution perdurent, et que la musique de ballet soit enfin servie avec le sérieux et le respect qu'elle mérite. Les spectateurs (et aussi auditeurs!) s'en rendent compte, et depuis le début de la série des Giselle, l'orchestre est chaleureusement applaudi.*


Dans le rôle-titre, Mlle Pujol n'a pas failli aux espoirs que l'on pouvait placer en elle, d'autant qu'elle forme avec M. Le Riche un duo bien assorti. Il est vrai que c'était là une distribution prévue de longue date, à la différence de celle qui réunissait Aurélie Dupont avec le même Nicolas Le Riche, qui avait du suppléer en dernière minute à la défaillance de Manuel Legris, et pour laquelle les possibilités de répétition n'avaient sans doute pas été les mêmes.

Mlle Pujol possède, dans le premier acte, les expressions juvéniles et simples qui cacatérisent la fille du peuple qu'est Giselle. Sa pantomime est, comme celle de Mélanie Hurel, limpide et aisément intelligible. Ses pirouettes sont vives et propres, les ballonnés et les ronds de jambe sont d'une précision parfaite. Profitons-en pour faire une fois encore notre mea culpa envers Laetitia Pujol, une artiste qui nous a laissé souvent dubitatifs à l'époque où elle fut nommée étoile, et qui depuis quelques années nous surprend toujours de manière extrêmement positive lorsqu'elle aborde les grands rôles du répertoire.

Son second acte était également d'excellente facture, avec notamment de remarquables piétinés en arrière, d'une fulgurante rapidité. Seules ses arabesques ne sauraient rivaliser avec celles d'Aurélie Dupont, qui là, semble d'une grâce et d'une évanescence intouchables.

Nicolas Le Riche a été un partenaire attentif et sûr, sans pour autant nous priver des élans impétueux que nous lui connaissons, et qui s'accordent bien avec la chorégraphie de Patrice Bart, malgré tout héritée - au moins en ce qui concerne Albrecht - de Petipa, Serguéev et Lifar, qui ont insufflé au personnage un pathos typiquement russe. Pour les compteurs d'entrechats six, nous en avons dénombré 28 ce soir dans la variation de l'acte II, mais des erreurs sont toujours possibles...

En ce qui concerne la Myrtha de Marie-Agnès Gillot, nous avons déjà tout dit ou presque dans notre compte-rendu de la représentation du 10 décembre, où l'étoile si populaire semblait même touchée par une grâce particulière. Dommage que les caméras n'aient pas été là ce jour... On en profitera néanmois pour souligner la qualité des sauts de Mlle Gillot, d'une hauteur si vertigineuse qu'ils rivalisent avec ceux pourtant célèbres de Maria Alexandrova, la star du Bolchoï. Et malgré la force physique impressionnante déployée par Mlle Gillot, il n'y a ni agressivité dans l'élan, ni brutalité dans la réception.


Le rôle de Hilarion a été bien servi par Wilfried Romoli, qui l'a souvent dansé par le passé, et dont le sens théâtral n'est plus à démontrer. Son jeu est efficace, avec ce qu'il faut de rusticité et de (légère) veulerie au premier acte, et d'emportement au second.

Dans le pas de deux des paysans officiaient Myriam Ould-Braham et Emmanuel Thibault. Là aussi, tout a été dit, et nous ne pouvons qu'espérer les voir dans un avenir pas trop lointain dans les rôles principaux de ce ballet qui semble taillé à leur mesure. En attendant le miracle, on se consolera en se disant que l'enregistrement vidéo pourra contribuer a monter aux balletomanes qui n'ont pas la chance d'assister aux représentations de l'Opéra de Paris à quels artistes d'exception nous avons ici affaire.

Quelques mots encore pour le corps de ballet, avec notamment le jeu piquant de Christelle Granier, que nous avions omis de mettre en exergue jusqu'à présent. N'oublions pas enfin le Wilfried solide de Stéphane Elizabé - par ailleurs "coach" et pédagogue apprécié au sein de la compagnie - et la Berthe très crédible de Danielle Doussard.


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Pierre



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MessagePosté le: Ven Déc 15, 2006 1:14 am    Sujet du message: Répondre en citant

Cette soirée rassemblait, outre l'oeuvre de bienfaisance citée par notre ami Haydn, deux autres soirées privées : celle soutenue par l'AROP et une autre payée par ERNST & YOUNG. Etaient donc neutralisés pour le bon peuple, tout le Grand Foyer, la Rotonde des Glaciers, etc.

Autant dire que l'ambiance dans la salle s'en est ressentie et cette représentation bien que très chaleureusement applaudie, aurait sous d'autres auspices viré au triomphe.

En fait ce soir, Haydn, nous étions à la porte du Sublime sur scène.

Insistons encore une fois sur le jeu de Wilfried Romoli qui a été prodigieux. Par exemple au premier acte, Hilarion compare le blason de l'épée et celui de la corne pour nous faire bien comprendre la filiation d'Albrecht... Suis-je aveugle, mais je ne pense pas avoir vu cette scène auparavant ?

Gillot, Pujol, Le Riche étaient d'un tel niveau artistique que le pas de deux des vendangeurs en est devenu presque "normal", c'est dire.

On serait sorti de cette représentation en larmes si des toux intempestives n'avaient émaillé la représentation d'une temporalité obsedante...

Bref, il a manqué la communion des fidèles à cette liturgie sacrée... C'est le seul bémol à cette soirée d'exception.




Dernière édition par Pierre le Ven Déc 15, 2006 1:30 am; édité 1 fois
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Jonquille



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MessagePosté le: Ven Déc 15, 2006 1:18 am    Sujet du message: Répondre en citant

Vous faites bien de mentionner Stéphane Elizabé et Danielle Doussard. Ils jouent parfaitement leur rôle.
Pour résumer très brièvement mon impression j'ai préféré le 1er acte de Laëtitia Pujol et le 2e acte d'Aurélie Dupont. L. Pujol est plus enjouée, on la sent plus amoureuse, plus naïve aussi, elle s'abandonne complètement à son bonheur de danser avec Loys. En revanche les arabesques et les équilibres d'A. Dupont sont incomparables.
Wilfried Romoli est un Hilarion très crédible, un peu brutal. Quant à Marie-Agnès Gillot elle remporte tous les suffrages !

Une question à Sophia : vous dites qu'Aurélie Dupont n'est pas très crédible en paysanne, je vous accorde que Mélanie Hurel et Laëtitia Pujol le sont plus. Mais qu'en est-il de Myriam Ould-Braham ? Elle danse magnifiquement mais on ne croit pas une seconde qu'elle ne soit qu'une modeste villageoise...


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Pierre



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MessagePosté le: Ven Déc 15, 2006 1:26 am    Sujet du message: Répondre en citant

Parmi les divines prouesses de ce soir, Melle Pujol ne s'est pas retournée pour réintégrer la verticale de sa trappe au droit de sa sépulture lors de la toute dernière scène... Bien visé Very Happy


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haydn
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MessagePosté le: Ven Déc 15, 2006 1:34 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne sais pas quelle sera l'opinion de Sophia à ce sujet. En ce qui me concerne, pour le pas de deux des paysans, je dirais simplement que la question de l'interprétation ne se pose pas, dans la mesure où il n'y a pour ainsi dire aucune pantomime dans ce rôle, qui est une "pièce rapportée", isolée de l'action (le pas de deux a été ajouté quelques mois après la première de Giselle en 1841 pour faire plaisir à une danseuse avide de briller). Tout ce qu'on leur demande, c'est d'avoir l'air juvénile et amoureux. La chorégraphie du pas lui-même n'a d'ailleurs rien de bien rustique...

En revanche, les rôles de Giselle, de Hilarion et dans une moindre mesure d'Albrecht sont, par certains aspects, quasiment des rôles de caractère, où la composition du personnage au travers de la pantomime, du jeu de scène compte au moins autant que la danse proprement dite. Et encore, comme je l'ai déjà signalé, la version Bart-Polyakov (tout comme des productions comme celles de Lifar et de Serguéev, qui l'ont précédée) est certainement en retrait sensible sur ce plan en regard de ce qui devait se faire au milieu du XIXème siècle - et qu'un public actuel aurait certainement du mal à accepter si la danse "pure" était trop marginalisée.




Dernière édition par haydn le Ven Déc 15, 2006 9:32 am; édité 1 fois
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Jonquille



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MessagePosté le: Ven Déc 15, 2006 1:43 am    Sujet du message: Répondre en citant

C'est vrai qu'il n'y a pas à proprement parler d'interprétation. D'ailleurs ce pas de deux vient un peu comme un cheveu sur la soupe car les personnages n'ont pas été présentés et repartent aussitôt leur danse exécutée. Ils sont tout de même censés représenter un couple de jeunes paysans sur le point de se marier, en contrepoint à la situation de Bathilde et de Giselle (du moins le croit-elle...) Il devrait donc y avoir une certaine parenté entre Giselle et son amie...


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Mélisande



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MessagePosté le: Ven Déc 15, 2006 10:23 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour tous ces commentaires qui me font piaffer d'impatience : j'ai la chance d'avoir une place pour le 21 avec cette même distribution...
Pour le 19 avec le couple Dupont/Legris, tout est complet, c'était couru d'avance, mais j'ai tenté ma chance aux guichets et réussi à trouver un fond de 1ère loge de côté à gauche. Youpi !!!! Je ne verrai pas la tombe de Giselle, quel dommage... mais il ne restait rien d'autre... Pourvu que rien ne change d'ici là, car je ne voudrais en aucun cas manquer cette fois-ci la danse et l'interprétation de ce couple fusionnel. Ils dansent comme s'ils jouaient du piano à 4 mains, avec cette même respiration, ce même ressenti de la pulsation, de la musique, à l'écoute de l'autre, et de l'ensemble, épousant et dessinant la ligne musicale jusqu'au bout de la ligne, partageant la même passion pour la musique et la danse, vibrant à l'unisson en parfaite osmose et avec une telle musicalité tous les deux. C'est rare de rencontrer un tel couple (je pense que c'était la même chose quand Manuel Legris dansait avec Monique Loudières).


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alexbk



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MessagePosté le: Ven Déc 15, 2006 12:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

où puis-je toruver des photos des ballets dansés à garnier? je suis allé voir sur le site d'enguerrand, mais il n'y a qu'une représentation il me semble, et j'aimerai voir plus de photos de myriam ould braham et de laura hecquet.


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sophia



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MessagePosté le: Ven Déc 15, 2006 12:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Jonquille a écrit:
Une question à Sophia : vous dites qu'Aurélie Dupont n'est pas très crédible en paysanne, je vous accorde que Mélanie Hurel et Laëtitia Pujol le sont plus. Mais qu'en est-il de Myriam Ould-Braham ? Elle danse magnifiquement mais on ne croit pas une seconde qu'elle ne soit qu'une modeste villageoise...


Giselle est un rôle dramatique complexe, un personnage de théâtre au sens plein du terme. Elle apparaît sur la scène du théâtre avec une histoire, une psychologie, elle tisse des relations qui font qu'elle évolue, qu'elle se transforme. Elle vit, meurt, ressuscite, pourrait-on dire en peu de mots.

Les paysans du pas de deux sont des "personnages" de convention: dépourvus de toute dimension psychologique, ils ne jouent aucun rôle véritable dans le déroulement de l'intrigue. Ils apparaissent sur la scène de manière discrète en se mêlant à la foule, ils repartent comme ils sont entrés après un baiser de remerciement de l'héroïne. Ils ne sont là que pour briller et jouer l'amour et le bonheur devant Giselle et ses amis. On pourrait presque dire du pas de deux dit "des paysans" ou "des vendangeurs" qu'il constitue une sorte de petite pièce de théâtre dansée à l'intérieur de la pastorale de Giselle. Ces paysans, qui ne le sont que par le nom, n'existent que comme projection des fantasmes d'amour de l'héroïne, comme miroir au second degré de sa propre histoire: ils sont en quelque sorte son théâtre intérieur. Ils ont pour unique fonction et attribution de célébrer en la mimant l'hyménée de Giselle.

Ce pas de deux est intéressant car il n'est pas qu'un pur numéro de virtuosité permettant à des danseurs de briller. Il l'est évidemment, mais je crois qu'il doit aussi nous charmer, nous attendrir, nous émouvoir par une grâce spéciale. Chaque mouvement qui le compose doit respirer l'amour et le bonheur, le parfum de l'amour et du bonheur. A vrai dire, je ne me suis jamais posé la question de savoir si Myriam Ould-Braham et Emmanuel Thibault avaient l'air de paysans ou non (dans une perspective réaliste, évidemment que non!), ce que j'ai vu, c'est l'adéquation parfaite entre le style de la pastorale amoureuse, dans son raffinement et sa simplicité, et leur danse à tous les deux.

Le théâtre, du moins dans sa forme classique, est un art de la stylisation, voire de l'éloignement (dans un processus d'idéalisation où l'on cherche délibérément à éloigner les caractères du spectateur). Il est certes mimétique, mais il n'est pas réaliste, au sens où, par exemple, on chercherait à créer une véritable illusion de réalité dans la représentation des caractères. Comment pourrait-on croire sérieusement que les jolies danseuses de l'Opéra ou d'ailleurs, avec leurs gestes gracieux et raffinés, aient quoi que ce soit à voir avec de rustres paysannes du Moyen-Age? Tel n'est pas l'effet recherché... On est donc obligé de passer par des conventions, qui sont celles de la pantomime au sens le plus large du terme (par pantomime, je n'entends pas seulement ici le petit attirail de gestes, plus ou moins connus du public, qui symbolisent tel ou tel concept: le mariage, le serment, la mort, la danse..., mais toutes les expressions auxquelles peuvent avoir recours les interprètes jusque dans la danse elle-même). L'usage de la pantomime est plus ou moins adéquat et par là même plus ou moins efficace selon les danseurs, et il y a probablement, comme le soulignait Katharine, un problème de formation et de transmission de ce côté-là... Dans la mesure où l'on est, dans Giselle et plus généralement dans le ballet romantique et classique, dans un art de pure convention, ce mime ne s'improvise pas, il ne peut tout simplement pas s'improviser. La tâche est d'autant plus complexe qu'il s'agit de trouver le naturel par des procédés anti-naturels, relevant de l'artifice pur.

Pourquoi Melles Hurel et Pujol sont-elles globalement plus "crédibles" dans le premier acte que Melle Dupont, alors que sur un plan objectif, elles sont aussi éloignées qu'elle de la réalité paysanne? Outre la question du partenaire qu'on ne saurait négliger, il y a un maniérisme, voire une sophistication chez cette dernière qui font que pour moi cela ne fonctionne pas, du moins pas en continu, la première fois peut-être, mais pas la seconde... C'est un peu comme les paysans français interprétés par des acteurs hollywoodiens dans les films américains des années 50 ou 60... Une vision, une simple vision, voire un cliché... Voilà quel est mon point de vue, mais je ne prétends pas non plus détenir la vérité universelle sur le sujet... Je dis simplement, honni soit qui mal y pense!!


__________________


Quelques mots rapides sur le spectacle d'hier soir:

J'ai plutôt vu cette représentation comme une représentation de "rôdage" pour une première soirée filmée. D'ailleurs, il me semble que pour les enregistrements, la première prise est rarement conservée. Je ne crois quand même pas qu'il y ait lieu de parler de "sublime", - sachons raison garder!!! Le corps de ballet notamment n'était pas toujours d'une rigueur irréprochable, en particulier dans le premier acte. Quant à Marie-Agnès Gillot, si sa couronne de reine des Willis ne risque pas de lui être ôtée de sitôt, j'ai préféré également sa prestation de dimanche soir. J'avoue avoir été un peu déçue par le manque de lyrisme et de liberté dans le travail du haut du corps des deux Willis choisies pour le film, Emilie Cozette et Laura Hecquet. Désolée, mais à force d'apprécier les danseuses russes, il y a des choses qui n'arrivent plus pour moi à passer... Enfin, je préfère à Wilfried Romoli Stéphane Phavorin ou encore Samuel Murez dans le rôle d'Hilarion: sans être mauvaise, sa pantomime m'a paru moins vivante et je n'ai pas ressenti un intérêt immense pour le personnage qu'il incarnait.

En ce qui concerne Laetitia Pujol et Nicolas Le Riche, le partenariat se révèle une très belle réussite et une gamme variée de sentiments et d'émotions est clairement visible et lisible dans leur relation.
Dans le premier acte, Laetitia Pujol montre une gaieté et une joie de vivre qui lui donnent parfois de faux airs de Marianela Nunez, ce qui n'est pas un mince compliment. La scène de la folie fut tout à fait remarquable, inspirée, émouvante comme Melle Pujol avait su l'être en Juliette. J'ai notamment apprécié la manière dont elle parvenait à occuper et à dominer l'espace et la foule, sans pour autant faire oublier les autres protagonistes (Bathilde, Loys, Hilarion).
Certes, les arabesques et les équilibres de Laetitia Pujol ne valent pas ceux de Melle Dupont, mais je crois qu'on ne peut pas s'arrêter uniquement à des effets esthétiques et/ou techniques... Toute la richesse de ce ballet est de proposer deux registres totalement à l'opposé dans ses deux actes, avec comme fil directeur un personnage qui continue de se métamorphoser et d'agir sous nos yeux. Dans le second acte, Aurélie Dupont est, me semble-t-il, davantage un esprit, une créature évanescente, presque une abstraction, tandis que Laetitia Pujol garde une dimension peut-être plus humaine, avec une tendresse, une compassion et une volonté de rachat pour Albrecht encore très palpables.
A chacun de choisir...
Dommage que le public, digne d'une première ( Mr. Green Confused ), soit resté aussi réservé, cauteleux (?) hier soir...




Dernière édition par sophia le Ven Déc 15, 2006 3:37 pm; édité 4 fois
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Monica



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MessagePosté le: Ven Déc 15, 2006 12:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Quelle chance à vous tous de pouvoir apprécier en direct ce ballet que j'adore! D'après ce que j'ai pu apprécier dans les images du journal tv, Aurélie Dupont était vraiment légère et éthérée dans le second acte!

Haydn, aurons-nous las chance de voir vos magnifiques photos? Sad


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Katharine Kanter



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MessagePosté le: Ven Déc 15, 2006 12:45 pm    Sujet du message: Consulter la source? Répondre en citant

En tout cas, voici le protagoniste du Pas de deux des Paysans lui-même sur le sens qu'il y attribue - dans "Danse Light" 2004 (interview de B. Alfort - original en français introuvable),

C'est E. Thibault qui parle:


Question - 'And so it is that he has been dancing this pas de deux for thirteen years now. How does one move it forward ?

Answer - “It tests one’s wits, because it’s not a character, and there is no psychology to delve into. One looks to advance in terms of stamina, brio, technique, and let the public to appreciate its brilliancy. Since those early days, my body is no longer the same, there lies the challenge ! It is capital that the public not perceive those ten minutes as some sort of show of style, but rather, through the joy one experiences at being there, that one give all one’s energy to the harmony of the entire work !

"There must be a coherency, a visible pertinency to this pas de deux in ‘Giselle’. Its meaning, as I see it, is to be found in that impossible love to which the heroine aspires...

"Similarly, in the pas de deux in La Sylphide, as in all romantic ballets, the divertissements must take on meaning. I dance this pas de deux just before the pas de trois between James, Effie and the Sylph, who tries to draw her beloved to a world beyond. Whereas, we stand for the world below, and to that world we seek to recall James. "


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22166

MessagePosté le: Ven Déc 15, 2006 3:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'essayerai de retrouver cette interview d'Emmanuel Thibault, dans sa version originale... Laughing

haydn a écrit:
En ce qui me concerne, pour le pas de deux des paysans, je dirais simplement que la question de l'interprétation ne se pose pas, dans la mesure où il n'y a pour ainsi dire aucune pantomime dans ce rôle, qui est une "pièce rapportée", isolée de l'action (le pas de deux a été ajouté quelques mois après la première de Giselle en 1841 pour faire plaisir à une danseuse avide de briller).


D'après Balletmet.org, le pas de deux des paysans, sur la musique de Friedrich Burgmüller, a été inséré dans le ballet à la dernière minute avant la première, pour Nathalie Fitz-james, qui était la favorite d'un riche mécène. Elle dansait ce divertissement devenu si populaire avec Auguste Mabille.


source: http://libweb5.princeton.edu/visual_materials/delarue/htmls/gallery.html


source: http://www.nypl.org/


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Pier



Inscrit le: 02 Mar 2006
Messages: 7

MessagePosté le: Ven Déc 15, 2006 4:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour à tous,

Pour revenir aux mots de Sophia je voudrais juste dire que moi aussi j’ai eu le sentiment que A. Dupont danse un ballet plus ou moins abstrait au deuxième acte, alors que L. Pujol joue jusqu’au bout. Elle est un esprit au début, très distant puisque transfiguré par la mort, et au fur et à mesure que l’aube approche elle devient plus humaine et on sent qu’elle pardonne le Prince vers lequel il y a vraiment une volonté de rachat. A mon avis Dupont est très (trop) souvent dans l’abstraction, dans l’idéal, et du coup on a l’impression qu’elle ne soit pas assez engagée dans les rôles qu’elle danse…
En ce qui concerne le rôle d’Hilarion, moi aussi je trouve Phavorin bien plus intéressant que Romoli, et surtout je n’apprécie guère la façon de ce dernier de se déplacer sur scène, il courait d’un bout à l’autre de la scène comme s’il faisait du jogging avec les bras pliés, et justement au deuxième acte quant il fuit les willis je l’ai trouvé assez comique… peut-être que ça marche bien dans le contemporain, mais pas dans Giselle. Est-ce que je suis le seul à l’avoir remarqué ?


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