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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26671
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Posté le: Mar Mai 01, 2007 12:47 am Sujet du message: |
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Quelques mots en bref de la représentation du 30 avril, avec une assez surprenante Eleonora Abbagnato dans le rôle titre. Après un premier acte survolté, elle a campé une Cendrillon plutôt sobre et retenue, là ou l'on attendait d'elle clinquant et glamour. Peut-être Mlle Abbagnato avait-elle cherché à déjouer les accusations de mauvais goût qu'on n'aurait pas manqué de lui faire si elle avait donné libre cours à son tempérament bouillonnant. On relevera notamment une variation "de la serpillère" assez réussie au 3ème acte, même si les ports de bras auraient mérité un peu plus d'attention.
Jérémie Bélingard n'a pas eu les mêmes "pudeurs", et nous a gratifiés du prince clinquant, hollywoodien que l'on attendait de lui. En Marâtre, Eric Monin avait la lourde tâche de succéder à Stéphane Phavorin, véritablement insurpassable dans le rôle.
Dans le rôle des "Ugly sisters", Mélanie Hurel et Fanny Fiat formaient un duo assez homogène. Mlle Fiat s'est à nouveau révélée une technicienne hors pair, mais on l'aurait aimé parfois un peu plus "haïssable", vulgaire, alors que sa danse est toute de raffinement et de précision. On se sera néanmoins régalé avec une scène de la Taverne espagnole particulièrement bien réussie, où l'on remarquait également Nathalie Aubin, aux côtés de Julien Meyzindi, ainsi que Mlle Hecquet et Florian Magnenet.
Mais l'un des plus beaux moments de la soirée fut la scène du défilé de mode, survolée par une extraordinaire Mathilde Froustey dans la variation du Printemps. On aura aussi beaucoup apprécié la pétillante Muriel Zusperreguy dans l'Automne, Laurence Laffon dans l'Eté et Sabrina Mallem, particulièrement élégante et hiératique dans l'Hiver.
Pour l'anecdote, la technique a créé quelques misères au "carosse" de Cendrillon, et la citrouille pneumatique qui se mue en cabriolet de luxe a dû être amenée déjà toute gonflée sur scène.
Le public, très familial et bon enfant en ce pont du 1er mai, n'a manifestement pas pris ombrage de ce petit incident, et Eleonora Abbagnato et Jérémie Bélingard ont été ovationnés de manière particulièrement chaleureuse à l'issue du spectacle.
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laurence
Inscrit le: 16 Juin 2006 Messages: 430 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Mai 01, 2007 5:26 am Sujet du message: |
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Et à la sortie les loups rodaient déjà?
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Jonquille
Inscrit le: 22 Avr 2005 Messages: 1888
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Posté le: Mar Mai 01, 2007 10:20 am Sujet du message: |
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A noter justement que dans la Taverne Espagnole Florian Magnenet dansait avec Natacha Quernet (et non Aurélia Bellet, comme indiqué sur le programme) et, dans la variation de l'Eté, Vanessa Legassy (et non Sara Kora Dayanova) évoluait aux côtés de Laurence Laffon.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
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Posté le: Mar Mai 01, 2007 10:34 am Sujet du message: |
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J'ai assisté également à cette représentation de Cendrillon, non pas tant pour revoir ce ballet qui me semble bien peu séduisant - et passablement interminable - quand il ne sombre pas dans un ennui proche de l'épique, que pour découvrir de nouveaux interprètes, en l'occurrence Eleonora Abbagnato et Jérémie Bélingard dans les rôles principaux.
La prestation d'Eleonora Abbagnato dans le rôle de Cendrillon m'a paru, je dois avouer, sans qu'elle soit indigne, plutôt anecdotique, au regard des autres Cendrillon vues auparavant. J'ai surtout trouvé que son personnage manquait de vie, d'expressivité ou de consistance scénique. Bizarrement, son jeu est bien plus convaincant lorsqu'elle est Cendrillon, une Cendrillon très humaine, que la starlette, bien que je n'ai guère apprécié le côté hystérique de la scène du 1er acte où elle se retrouve cernée par la Marâtre et les deux soeurs et le numéro de claquettes, sans brio particulier. Dans le 2ème acte, lorsque le Maître de Ballet lui montre sa variation, elle mime et marque les pas à la manière d'une danseuse en répétition, j'étais un peu étonnée de ce jeu, la Cendrillon de Noureev n'étant pas, comme dans le version de Spoerli pour le Ballet de Zürich par exemple, une ballerine. Sans m'arrêter à l'aspect technique - le rôle n'est pas non plus un rôle de virtuosité à proprement parler - j'ai quand même été gênée par le travail des bras, loin de l'élégance de Letestu ou de la grâce de Moussin, pour ne citer qu'elles.
Jérémie Bélingard dominait à mon sens sa partenaire dans ce rôle qui lui convient parfaitement et qu'il interprète de manière très convaincante. Le jeu, très vivant (un soupçon de cabotinage est le bienvenu ici), rend bien la dimension parodique du ballet et la danse, ma foi, si elle n'est pas au niveau de celle d'un Martinez, se révèle dans l'ensemble enthousiasmante. Le pas de deux final aurait tout de même pu gagner en fluidité, notamment dans les portés, qui m'ont semblé parfois un peu périlleux.
Fanny Fiat et Mélanie Hurel campent deux soeurs maladroites et ridicules comme il se doit, mais très loin du grotesque, qui peut pleinement se justifier, vers lequel Stéphanie Romberg et Laetitia Pujol tiraient leurs personnages. Je ne suis pas sûre qu'il faille être "vulgaires" pour être convaincantes... Il est vrai que le jeu est ici plus sobre, plus fin, mais il n'en est pas moins réussi, surtout chez Fanny Fiat, particulièrement inventive dans son jeu et sa gestuelle, notamment dans la variation du dernier acte (celle de la soeur en bleu), simplement fabuleuse.
Le ballet se révèle pesant, dépourvu de ce charme visuel un peu décadent que possèdent tout de même les autres productions de Noureev, d'une trivialité parfois agaçante (ah! les scènes de tournage du deuxième acte!... ) et peine à séduire sur un plan simplement esthétique (que ces costumes et ces décors sont donc laids - et faits à l'économie!) ; un numéro de danse pure qui s'avère néanmoins agréable et plaisant (tout est relatif, il est vrai) au sein de ce ballet est celui des saisons situé à la fin du premier acte: dans cette série de variations, j'ai trouvé les sujets (voire coryphées, avec Melle Mallem) somme toute plus flamboyantes que les premières danseuses, avec encore une fois une Mathilde Froustey extraordinaire - quelle aisance, quels sauts fabuleux! - dans le rôle du Printemps.
edit: Mathilde Froustey était le Printemps, et non l'Eté, contrairement à ce que j'avais écrit initialement! 
Dernière édition par sophia le Mar Mai 01, 2007 12:40 pm; édité 2 fois |
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Pierre
Inscrit le: 31 Déc 2003 Messages: 982 Localisation: Paris
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26671
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Posté le: Mar Mai 01, 2007 11:25 am Sujet du message: |
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Les applaudissements hier soir m'ont paru plus que polis, et cela m'a même paru l'une des représentation les mieux acclamées depuis le début de la série. Comme dit, le public était essentiellement familial et bon enfant, ni "strass et paillettes" ni bobo...
Quelques anciennes célébrités de la maison étaient effectivement présentes, telles Claude Bessy, qui, même si elle avait naguère "chambré" Eleonora Abbagnato sur ses origines transalpine, appréciait je crois beaucoup la blonde sicilienne.
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Pierre
Inscrit le: 31 Déc 2003 Messages: 982 Localisation: Paris
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
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wagneriano
Inscrit le: 08 Juil 2005 Messages: 213 Localisation: Rome
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Pierre
Inscrit le: 31 Déc 2003 Messages: 982 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Mai 01, 2007 2:12 pm Sujet du message: |
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1983 sur la scène de Garnier, cela veut dire que cela a été lancé vers 81 et 82, non ?...
On s'y perd...
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alexbk
Inscrit le: 01 Mar 2006 Messages: 33
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Posté le: Mar Mai 01, 2007 2:26 pm Sujet du message: |
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ya t'il une rediffusion du ballet sur mezzo?
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26671
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Posté le: Mar Mai 01, 2007 2:39 pm Sujet du message: |
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L'émission d'Eve Ruggieri, Musiques au coeur, dans le cadre de laquelle Cendrillon a été programmée, est rediffusée le vendredi suivant à 13h45 et le dimanche suivant à 16h45 sur Mezzo. Mais faut avoir le câble...
Et il y a effectivement aussi un King-Kong dans la scénographie de l'Affaire Makropoulos, de Janacek, actuellement à l'affiche de l'Opéra Bastille. Hasard?
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Jonquille
Inscrit le: 22 Avr 2005 Messages: 1888
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Posté le: Mar Mai 01, 2007 2:57 pm Sujet du message: |
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Je rappelle que cette chorégraphie date de 1986...
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fan_de_letestu
Inscrit le: 26 Mar 2007 Messages: 9
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Posté le: Mar Mai 01, 2007 3:31 pm Sujet du message: |
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J'étais également à la représentation d'hier soir.
C'était la première fois que je voyais ce ballet et bien que ce ne soit pas le meilleur ballet que j'ai vue, j'ai plutôt aimé.
Il faut féliciter particulièrement les 2 soeurs que j'ai trouvé très drôles car elles étaient bêtes mais n'en faisaient pas trop.
Je préfère la Cendrillon de Abbagnato du 1er acte, car je ne l'ai pas trouvé très à l'aise dans les suivants.
Le pas de deux final peut-être un peu scabreux dans les portés, mais j'y ai trouvé une émotion particulière. Dites moi si je me trompe mais le couple était bien assortie de mon point de vue
Le bémol: les costumes des saisons et des "douzes coups de minuits" horribles.
Je peux conclure en disant que j'ai passé une excellente soirée et que l'ambiance dans le public était vraiment excellente.
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Lanou
Inscrit le: 12 Déc 2004 Messages: 352 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Mai 01, 2007 5:17 pm Sujet du message: |
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sophia a écrit: |
Au fait, qui a vu le film diffusé cette nuit sur la 2? |
Bon, j'en viens d'en terminer avec cette interminable captation. Autant je peux m'ingurgiter un Lac ou un Don Quichotte en entier, autant là, je frise le coma . Ceci dit, la captation est absolument excellente, depuis longtemps cela n'était pas arrivé; juste un mauvais raccord à la fin de l'acte III, avant que A. Letestu ne "prenne le voile", elle rejoint le centre du plateau deux fois de suite, alors qu'elle est censé y être le plan d'avant. A part cela, c'est parfait: pas de jambes coupées, les pirouettes mal finies ne sont pas prises, pas de changement de plan toutes les cinq secondes, belles prises du corps de ballet. Corps de ballet au demeurant très bon, bien différent de la Giselle. On connaît tous les interprètes, ils ne déméritent en rien, et je trouve très plaisant d'avoir cette retransmission en même temps que les représentations, je n'ai pas la sensation d'assister à quelque chose du passé, mais bien du présent. Après se pose la question de l'intérêt d'une telle captation qui n'enlève mais n'ajoute rien à la vidéographie de l'opéra. Il est vrai que de voir H. Moreau initialement prévu aurait peut être été plus intéressant.
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