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alila
Inscrit le: 31 Déc 2009 Messages: 287 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Mai 18, 2010 7:51 am Sujet du message: |
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Je ne suis pas sûre, mais je crois bien que dans l'original de Petipa il n'y a pas de d'épilogue. Comme dirai Serge1 c'est un peu comme Giselle, que se passe avec Albrecht après, on n'en sait rien.
D'ailleurs je crois que dans les versions du Bolchoi et du Mariinsky il n'y a pas d'épilogue, qui a peut être été inventé par Makarova au Royal Ballet. Quelqu'un en sait plus?
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
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Posté le: Mar Mai 18, 2010 8:21 am Sujet du message: |
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L'original de Petipa comportait bien quatre actes et se terminait sur la destruction du temple durant le mariage de Solor et Gamzatti.
Au Mariinsky aujourd'hui, il y a deux versions au répertoire, celle, reconstruite en 2002 par Sergueï Vikharev, en quatre actes (dite "version 1900"), plus vraiment à l'affiche au passage, et la bonne vieille version Kirov, en trois actes, qui est celle que connaissait Noureev, et dont il a repris la structure mot pour mot à Paris. Cette version s'achève donc sur le Royaume des Ombres. La légende dit que Rudi voulait remonter le quatrième acte, mais qu'il n'a pas eu le temps... ni surtout l'argent...
La version du Bolchoï (Grigorovitch) est assez différente, y compris sur le plan chorégraphique : le rôle de Gamzatti est dansé dès le premier acte, la variation de Solor au deuxième acte est celle du troisième dans la version Kirov, etc... L'histoire y est en tout cas d'une grande lisibilité : la scène est certes brève, un peu démonstrative aussi, mais l'on assiste bien à la destruction du temple à la fin. Quant au tableau du Royaume des Ombres, il est très explicitement présenté comme une rêverie (mystico-enfumée) de Solor...
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masha
Inscrit le: 08 Juil 2009 Messages: 162
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Posté le: Mar Mai 18, 2010 8:44 am Sujet du message: |
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La Bayadère, c’est un monument de kitch. La musique est infâme, les décors risibles (dont le summum est l’éléphant à roulettes) les costumes de mauvais goût, l'histoire est débile, les personnages hallucinants (les négrillons ) la chorégraphie est lourdingue, etc. et au XXIe siècle, il faut l’aimer pour ça !
C'est surtout un ballet de la technique. Pourquoi chercher de l’émotion ? Nikiya n’est pas plus sympathique que Gamzatti. C'est une servante des Dieux et elle convoite Solor. Par amour propre, elle veut se farcir Gamzatti avec un poignard. La variation de Nikiya du deuxième acte se donne un instant dans le lyrisme puis on lui file un panier et elle sautille comme une tortue ninja… au troisième acte, idem avec des ombres maniaco-dépressives… Un peu plus d’humour chez les danseurs serait parfois le bienvenu, j’ai cru hier voir un peu de ce second degré chez Emilie Cozette 
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
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Posté le: Mar Mai 18, 2010 9:35 am Sujet du message: |
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Ballet de la technique, oui bien sûr, mais certainement pas plus qu'un autre ballet de Petipa... Le rôle de Nikiya n'est véritablement technique que dans le troisième acte, où l'héroïne incarne alors une abstraction, une pure essence - une Ombre -, et il faut quand même assurer avec autre chose dans les deux premiers... Le rôle de Solor est beaucoup plus ambigu, je trouve, car il exige autant de virtuosité que de caractère et de drame, et c'est assez rare de rencontrer les deux qualités dans un même danseur. Aujourd'hui, on le fait danser aux étoiles, juste parce que ce sont des étoiles, en oubliant le fait qu'il s'agit d'un rôle typé, celui d'un guerrier indien, certainement pas un pur rôle noble, bien propret, élégant, et tout et tout... Il faut dire aussi que le ballet a été marqué par de grands interprètes de bravoure au cours du XXème siècle - dont Noureev - qui ont contribué à en accentuer le côté virtuose et démonstratif, en ajoutant leur propre petite mixture chorégraphique... C'est la raison pour laquelle la variation de Solor dans le troisième acte, avec toutes ses difficultés techniques, et ses doubles assemblés qui ne passent pas, a quelque chose d'un peu incongru dans le contexte de l'histoire... On est dans le monde des idées, de la pure abstraction, et là, tout à coup, on se retrouve dans un concours... Bon, maintenant, quand c'est dansé à la perfection, ce qui n'était vraiment pas le cas hier, on se pose peut-être moins de questions... Quant à l'émotion, je crois qu'il existe une émotion dramatique, que créent ou non les danseurs, de par leur adéquation au rôle et leur conviction dans le jeu, et qui pour moi n'a pas fonctionné hier soir : une Nikiya trop peu lyrique, très - trop - distinguée et sûre d'elle-même, un Solor plutôt distant, une alchimie minimale entre les partenaires, et au fond, une histoire complètement privée de sa chair - et de son esprit. Alors oui, d'une certaine manière, c'était Gamzatti qui était de loin le plus dans son rôle, au moins sur le plan dramatique...
Dernière édition par sophia le Mar Mai 18, 2010 10:51 am; édité 1 fois |
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masha
Inscrit le: 08 Juil 2009 Messages: 162
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Posté le: Mar Mai 18, 2010 9:52 am Sujet du message: |
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C'est vrai que si vraiment on veut lire une histoire dans ce ballet, Solor hier faisait pas vraiment guerrier charismatique, on comprenait pas très bien pourquoi elles se battaient pour lui. José Martinez qui est un danseur plein d'humour a raté quelque chose là... car son physique de liane géante le dessert dans ce ballet et il fallait passer au delà...
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voyageur
Inscrit le: 29 Juin 2009 Messages: 209
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Posté le: Mar Mai 18, 2010 3:23 pm Sujet du message: |
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alila a écrit: |
D'ailleurs je crois que dans les versions du Bolchoi et du Mariinsky il n'y a pas d'épilogue, qui a peut être été inventé par Makarova au Royal Ballet. Quelqu'un en sait plus? |
Makarova invented the CHOREOGRAPHY for the destruction of the temple "act", but it was invented at ABT, for whom she first staged the entire ballet in 1980. The same production was subsequently acquired by the Royal Ballet (and debuted there in 1989, I believe). Though I'm not a fan of her production, it has proved quite popular and she's staged it for something like a dozen other companies.
As for the Mariinsky reconstruction discussed above, it ran about 4 1/2 hours when they performed it in New York, and as such it creates a problem for touring, so even without the distaste of the current management for the reconstructions, it's not likely to be seen again soon in the West, if at all.
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Mar Mai 18, 2010 5:49 pm Sujet du message: |
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Je rejoins les commentaires précédents concernant cette première en demi-teinte, en regrettant à nouveau le transfert à Garnier qui rend tout cela un peu étriqué, à se demander si les limites constatées chez le couple principal ne sont pas en partie dues à cette situation.
Cela dit, je ne voudrais surtout pas accabler le couple principal, certes un peu absent, mais qui assure tout de même une représentation dont peu d'étoiles à l'heure actuelle sont capables dans cette troupe, incident de porté nonobstant. J'aime beaucoup l'interprétation très froide d'Agnès Letestu, très pertinente pour ce rôle de vestale, et de ce point de vue son acte des ombres m'a particulièrement convaincu.
Quant à Emilie Cozette, mon avis est partagé, ce qui est au fond plutôt positif par rapport à l'habitude. J'apprécie le personnage qu'elle joue, qui atteint des sommets de perversité dans la scène avec Nikiya (avec du coup une réaction très vive de la part de cette dernière, beaucoup moins victime, beaucoup plus quelqu'un qui se maîtrise d'abord parce qu'elle n'a pas le choix, avant de n'y plus résister). Du point de vue de la danse, et même s'il n'y a pas eu de ratés explicites (contrairement à sa Raymonda), il ne serait pas nuisible qu'on y distingue l'ébauche au moins d'un style.
Parmi les autres rôles, c'est évidemment l'idole dorée qui remporte toujours le plus grand succès : j'ai pourtant été surpris de voir que le public n'avait fait qu'un triomphe "normal" à M. Heymann, et de fait je n'y ai guère vu les prodiges de virtuosité dont il fait volontiers l'étalage - ce qui, à vrai dire, n'est pas forcément un mal. Concernant les 3 ombres, j'aurais du mal à dire qu'elles étaient à la hauteur de ce qu'on attend pour une première : Ludmila Pagliero et Marie-Solène Boulet ont rempli leur contrat sans briller, et sans faire non plus assaut de style; Mlle Hurel y a mis sa bonne volonté habituelle, qui se traduit par une dépense d'énergie certes louable, mais qui va trop souvent au détriment de la chorégraphie (angles improbables lors des tours...), à tel point qu'on est parfois surpris de constater à la fin que sa tête est bien restée à sa place initiale...
En d'autres termes, je partage le bilan général en demi-teinte, mais en mettant les accents différemment : satisfecit décidé mais sans enthousiasme pour le couple central, suspension de jugement pour Gamzatti, et un peu d'ennui pour les autres rôles.
Ah, il faut quand même parler de l'orchestre : Kevin Rhodes a montré sa satisfaction par un gros baiser bruyant (Mouwwwa) envoyé à l'orchestre Colonne ; de fait, on ne s'est pas très souvent bouché les oreilles, Rhodes bourrinant volontiers pour éviter de laisser ressortir les faiblesses globales de l'orchestre (c'est toujours plus facile à faire passer en gros qu'en détail); félicitations à la flûtiste solo qui a mis du coeur à l'ouvrage et a presque toujours réalisé avec grand soin ses nombreuses interventions.
Sur ce, il est temps de se sustenter avant d'affronter la deuxième distribution...
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mathis
Inscrit le: 11 Déc 2009 Messages: 76
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Posté le: Mar Mai 18, 2010 6:03 pm Sujet du message: |
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Je suis globalement d'accord avec la tonalité globale des commentaires. Cela étant, les prodiges de virtuosité sont précisément ce que l'on attend dans l'intervention de l'Idole dorée (donc a priori une prestation plus démonstrative encore de Mathias Heymann ne m'aurait pas choqué...).
J'aurais envie d'attirer l'attention sur la prestation d'Audric Bezard, un rien tremblante pour le porté d'une main final du pdd avec Nikiya, mais tout de même bien belle et sensuelle.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
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Posté le: Mer Mai 19, 2010 11:15 am Sujet du message: |
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Des photos de la première, prises sans doute à la générale, et signées Agathe Poupeney...
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serge1 paris
Inscrit le: 06 Jan 2008 Messages: 877
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Posté le: Mer Mai 19, 2010 11:54 am Sujet du message: |
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Comme je vois que personne ne veut tirer le premier pour la seconde distribution, je me jette à l'eau....
En ce qui me concerne, j'ai trouvée cette seconde soirée beaucoup plus juste et équilibrée que la premiere avec Aurélie Dupont plus lyrique ( absolument parfaite "as usual"), Dorothée Gilbert qui brille de mille feux (peut être une bonne surprise en perspective avec sa Nikiya) et Leriche qui à l'air d'aimer Gamzatti autant que Nikiya mais n'a pas lésiné sur les sauts...
Alexis Carbone maintient le niveau et Mathilde Froustey enchaine avec bonne humeur les petits rôles.
A son sujet je ne peux que surenchérir sur les propos de Haydn. Cele crève les yeux qu'elle ferait une bonne Nikiya. Mais ce n'est probablement pas aussi simple ou bien tout le monde n'a pas les mêmes yeux ....
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Jonquille
Inscrit le: 22 Avr 2005 Messages: 1890
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Posté le: Mer Mai 19, 2010 5:12 pm Sujet du message: |
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J'ai entendu dire que des préavis de grève avaient été lancés pour la fin mai, en particulier pour la représentation du 27 mai de la Bayadère. Est-ce confirmé ?
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Mer Mai 19, 2010 5:48 pm Sujet du message: |
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Comme Serge, j'ai trouvé cette deuxième représentation incomparablement plus intéressante que la première, et ce à tous les points de vue. Si j'avais dû choisir a priori entre les deux distributions, j'aurais choisi sans hésiter Letestu-Martinez plutôt que Dupont-Le Riche (avec qui je suis en froid depuis pas mal de temps, et qui m'ont livré une représentation de Giselle très médiocre la dernière fois que je les ai vus) : et j'aurais bien eu tort ! Ce qui me manquait chez eux depuis quelque temps, l'envie de danser, l'engagement interprétatif, les efforts stylistiques, tout était là, alors qu'ils manquaient la veille. Je n'explique pas cette bonne surprise, je ne peux que la constater...
Pour Gamzatti, le progrès est également considérable, même s'il était beaucoup plus attendu : Mlle Gilbert joue de façon parfois un peu simpliste, avec une véhémence parfois un peu trop appuyée, mais à l'exception de fouettés un peu étranges la supériorité technique de la cadette des étoiles sur la prestation d'une Emilie Cozette même (comme c'était le cas hier) en bonne forme est écrasante. On se demande ce qu'on a vu la veille...
Du point de vue de l'Idole dorée, je conclurais volontiers par un match nul: Alessio Carbone s'en est bien tiré, mais sans brio, exactement comme Mathias Heymann (le rôle, il est vrai, est épouvantable : trois minutes de grosse virtuosité en tout et pour tout...).
Côté Ombres, en revanche, gros progrès : le fossé pour la deuxième variation, entre Mélanie Hurel lundi et Mathilde Froustey hier est aussi considérable qu'entre Emilie Cozette et Dorothée Gilbert; contrairement à certains ici je ne pense pas du tout que Mlle Froustey a l'étoffe d'une étoile et peut aller au-delà de ce genre de rôles, mais la leçon n'en était pas moins convaincante ici... Entre Ludmila Pagliero et Sabrina Mallem, le fossé n'était évidemment pas aussi radical, mais Mlle Mallem redonne du sens et du rythme à la 1e variation et parvient avec brio à soutenir une attention qui décrochait vite la veille...
Mentionnons enfin deux très belles performances dans leurs rôles respectifs de deux grands espoirs sous-employés de la troupe, Sara Kora Dayanova et Charline Giezendanner, qu'on aimerait tellement voir dans des rôles plus consistants...
Dans l'ensemble, au terme de ces deux représentations, je voudrais dire que le corps de ballet, sans être irréprochable, se tient globalement mieux que lors d'autres séries de ballet classique ces dernières années. Ouf...
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nabucco
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1462
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Posté le: Mer Mai 19, 2010 6:24 pm Sujet du message: |
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Jonquille a écrit: |
J'ai entendu dire que des préavis de grève avaient été lancés pour la fin mai, en particulier pour la représentation du 27 mai de la Bayadère. Est-ce confirmé ? |
Il y a un préavis national lié à la réforme des retraites. Il serait étonnant que l'Opéra soit totalement épargné, mais on ne saura évidemment que beaucoup plus tard s'il faut envisager l'annulation de la représentation...
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arabella4ever
Inscrit le: 19 Juin 2007 Messages: 82
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Posté le: Mer Mai 19, 2010 10:47 pm Sujet du message: |
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premiere bayadere de la serie pour moi ce soir et helas un sentiment d'inacheve.
Le solor de karl paquette et la nikiya de clairemarie osta etaient propres mais j'ai trouve que leur couple manquait de passion et techniquement ils ne m'ont pas galvanise. Je trouve egalement que leur grande difference de taille leur porte prejudice. J'attend de voir mll osta avec jeremie belingard.
Sinon j'ai beaucoup aime emilie cozette, j'ai trouve son jeu tres juste et sa technique tres sure. Elle semblait tres heureuse d'etre sur scene et les applaudissement apres sa variation m'ont semble lui donne beaucoup de peps pour les 2 series de fouettes.
J'etais venue pour mathias heymann en idole doree, et s'il y a ete epatant, je n'ai pas retrouve le miracle de thibault il y a quelques annees.
Sinon le corps de ballet a bien assure, sarah dayanova et mathilde froustey sortent vraiment du lot, et sabrina mallem qui assure la premiere entree des ombres est tres elegante.
En somme une belle soiree helas gachee par l'incapacite totale du premier violon solo de l'orchestre colonne a jouer juste.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26671
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Posté le: Mer Mai 19, 2010 11:11 pm Sujet du message: |
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Merci pour ces premières impressions express!
Je reviens juste du spectacle et je vous en parlerai évidemment aussi. Première impression : très bonne prestation d'Emilie Cozette en Gamzatti, devant un public très chaud ce soir. A relever aussi, l'excellente 2ème Ombre de Mélanie Hurel, qui avait déjà fait bonne impression le soir de la première, ainsi que la Manou vive et pétillante de Pauline Verdusen.
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