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Paquita [Opéra Garnier, 18/10 - 07/11/2010]
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mathis



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MessagePosté le: Mer Oct 13, 2010 8:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Que tous ceux qui veulent voir Mlle Gillot avec M. Paquette et Mlle Cozette avec M. Bullion cassent leur tirelire, l'opéra de Paris remet en vente des places en 1e catégorie pour la première semaine de Paquita sur l'internet. ( Wink )


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Norah



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MessagePosté le: Ven Oct 15, 2010 4:43 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Même pô juste !

Au fait, j'ai bien reçu mes places cette semaine (je commencais à ne plus y croire). A présent plus qu'à espérer qu'il y ait des trains le 7 novembre !



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"Ô terre ne pèse pas trop sur elle, elle a si peu pesé sur toi" (épitaphe de Marie Taglioni)
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haydn
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MessagePosté le: Sam Oct 16, 2010 10:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Vincent Chaillet a été remplacé ce soir par Stéphane Phavorin dans le rôle d'Inigo, pour la répétition générale. M. Chaillet est blessé - heureusement pas trop sérieusement apparemment - et devrait revenir à la scène d'ici une semaine environ.


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haydn
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MessagePosté le: Lun Oct 18, 2010 6:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pardon d'avoir été à la traîne, le site de l'Opéra de Paris annonce une inversion des distributions ente le 20/10 et le 22/10, sans doute suite à la blessure de Vincent Chaillet :


20 octobre 2010 à 19h30
PAQUITA Emilie Cozette
LUCIEN D'HERVILLY Stéphane Bullion
INIGO (Chef des Gitans) Yann Saiz
PAS DE 3 Nolwenn Daniel
Muriel Zusperreguy
PAS DE 3 Emmanuel Thibault
DONA SERAPHINA Stéphanie Romberg
DON LOPEZ DE MENDOZA (Gouverneur Espagnol) Guillaume Charlot
LE COMTE D'HERVILLY (Le père de Lucien) Emmanuel Hoff
LA COMTESSE Béatrice Martel

22 octobre 2010 à 19h30
PAQUITA Marie-Agnes Gillot
LUCIEN D'HERVILLY Karl Paquette
INIGO (Chef des Gitans) Vincent Chaillet
PAS DE 3 Myriam Ould Braham
Mélanie Hurel
PAS DE 3 Marc Moreau
DONA SERAPHINA Eve Grinsztajn
DON LOPEZ DE MENDOZA (Gouverneur Espagnol) Guillaume Charlot
LE COMTE D'HERVILLY (Le père de Lucien) Emmanuel Hoff
LA COMTESSE Béatrice Martel


http://www.operadeparis.fr/cns11/live/onp/Saison_2010_2011/Ballets/decouvrir.php?lang=fr&CNSACTION=SELECT_CONTENT&content_id=1759&content_type=text&event_id=1324


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haydn
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MessagePosté le: Lun Oct 18, 2010 10:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Mauvaise nouvelle, Mathilde Froustey s'est blessée (cheville?) avant la représentation et a dû être remplacée ce soir par Eléonore Guérineau au 1er acte et par Christelle Granier dans le Grand pas, au II.

Espérons qu'elle se rétablira vite.


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haydn
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Messages: 26671

MessagePosté le: Lun Oct 18, 2010 11:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques premières impressions de la représentation de ce soir, qui ouvrait cette nouvelle série de Paquita.

L'ouvrage fameux de Joseph Mazillier reconstitué, ou plutôt réadapté, par Pierre Lacotte souffre d'une structure dramatique à la cohérence discutable (le Grand pas, dû à Marius Petipa, et maintenu par Pierre Lacotte, n'a pas vraiment de raison d'être du point de vue de la narration) et d'une musique à l'inspiration plus que faiblarde concoctée par un Deldevez à côté duquel Ludwig Minkus, auteur de la partition du Grand pas, fait figure de génie de la mélodie. Néanmoins, ce ballet, par le luxe de la scénographie et par la qualité de la chorégraphie, qui offre la possibilité aussi bien aux solistes qu'aux danseurs du corps de ballet de faire valoir leur technique et leur virtuosité, doit être considéré comme l'un des fleurons du répertoire de l'Opéra National de Paris.

Marie-Agnès Gillot, qui se consacre depuis quelques années prioritairement aux ouvrages contemporains, était très attendue pour ce "retour aux sources" du romantisme français.

Si Mlle Gillot n'est assurément pas la plus "hispanique" des Paquita, elle s'est néanmoins tirée avec les honneurs de la très longue scène de pantomime du second tableau. Dans le dernier acte, après une diagonale de grand jetés impeccable, mais un peu trop en force, elle a réussi une magnifique série de fouettés (pas le plus petit désaxement!) qui lui a valu de longs applaudissement de la part d'un public plus chaleureux qu'à l'habitude pour une Première.

A ses côtés, Karl Paquette rempilait en Lucien d'Hervilly, un rôle qu'il avait déjà eu l'occasion de danser avant qu'il ne soit nommé Etoile. Il possède l'allure et la prestance qui siéent à un officier et sa danse est comme toujours puissante et généreuse, au prix il est vrai de quelques réceptions un peu incertaines dans la variation du premier tableau. Sa solidité physique lui permet de s'accommoder de Marie-Agnès Gillot sans trop d'efforts apparents, et, en partenaire attentif, il l'a reposée avec une délicatesse remarquable après le célèbre porté qui conclut le Grand pas.

L'autre triomphateur de la soirée aura été Stéphane Phavorin, qui remplaçait Vincent Chaillet initialement prévu dans le rôle d'Inigo. M. Phavorin, dont le style très théâtral avait apparemment déjà fortement impressionné le public russe lors de la tournée de l'Opéra de Paris à Novossibirsk, a réussi une performance de haut vol en incarnant un Gitan survolté, exhalant la jalousie et la fourberie. De la belle danse, et surtout, un extraordinaire talent de comédien.

Le Pas de trois, très bien exécuté par Mlles Zusperreguy, Daniel et M. Thibault (des tours en l'air fameux!), laisse néanmoins un goût un peu amer, car on aurait tant aimé admirer Emmanuel Thibault, ne serait-ce qu'une fois, en Lucien d'Hervilly. On se consolera avec le charme piquant de Nolwenn Daniel, qui a semblé particulièrement en forme ce soir, avec un travail de jambes et de pointes d'une précision irréprochable.

Dans les seconds rôles, on soulignera la belle prestation de Guillaume Charlot en Don Lopez de Mendoza. La Polonaise du second acte, exécutée par les élèves de l'Ecole de danse, a elle aussi remporté un vif succès, et les rappels ont été nombreux à l'issue de la représentation.


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Malixia



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MessagePosté le: Mar Oct 19, 2010 12:47 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'espère que Mathilde Froustey pourra tout de même se présenter au concours... Confused


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Ailey



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MessagePosté le: Mar Oct 19, 2010 1:04 am    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, sinon quelle malchance! Elle mériterait vraiment une promotion.



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Ailey
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serge1 paris



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MessagePosté le: Mar Oct 19, 2010 10:47 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Haydn de l'info !!!

J'ai vainement essayé de localiser Mathilde Froustey et je m'en voulais de ne pas parvenir à la reconnaitre !

J'ai trouvé Marie Agnés Gillot en forme réellement olympique !!! Sa danse avait une solidité, une énergie et une précision que j'ai trouvé finalement assez hispanisante.

La diagonale de jetés était effectivement un peu en force mais époustouflante. Quand à la série de fouettés, c'était la série la plus impressionnante que j'ai pu voir par une danseuse de l'Opéra de Paris.
Une vraie tornade en train d'avancer sur une trajectoire irrésistible !

Dommage que des applaudissements intempestifs soient venus un peu en gâter le finale...


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haydn
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MessagePosté le: Mar Oct 19, 2010 10:55 am    Sujet du message: Répondre en citant

Les applaudissements font un peu partie du jeu non? Et les danseurs doivent préférer des bravos "intempestifs" à des sifflets, je présume!

Ce qui était étonnant hier soir - dans le sens positif - c'était la chaleur du public, qui, lors des premières, est souvent distant et compassé, VIPs oblige...

Apparemment des préavis de grève auraient été déposés pour ce mardi, mais pour le moment, pas d'annulation de spectacle signalée.


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serge1 paris



Inscrit le: 06 Jan 2008
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MessagePosté le: Mar Oct 19, 2010 12:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Vous avez raison Haydn, mais il me semble que des applaudissements au milieu des fouettés peuvent déconcentrer le danseur.

D'ailleurs, hier soir, j'ai eu eu le sentiment qu'ils ont gêné Marie Agnés Gillot et que c'est pour cette raison que la réception n'a pas été aussi parfaite que ce qui avait précédé.

Un profond silence admiratif et stupéfait aurait été mieux venu...

Je ne sais pas ce qu'en pensent les danseurs mais, en règle générale, les musiciens détestent les applaudissements avant qu'ils aient vraiment terminer de jouer ou de chanter .

(sauf peut être Alagna mais il chante maintenant dans les stades , les arénes et autres casinos de Paris ....et il aime probablement le foot et la corrida autant que l'opéra.)


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sophia



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Messages: 22166

MessagePosté le: Mar Oct 19, 2010 1:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Paquita
Gillot / Paquette / Phavorin
18 octobre 2010


Je commence par un petit retour en arrière, car une saison, après tout, ce ne sont pas seulement des spectacles qui s'additionnent pour les comptes de la maison, mais un art (plus ou moins réussi) de la composition et de la juxtaposition des oeuvres, de répertoire ou de création. Et de Petit à Lacotte, nous avons là deux belles facettes, cohérentes et néanmoins bien distinctes, de l'Opéra et de son histoire. A vrai dire, j'attendais beaucoup de la soirée Petit, et de ces ballets des années 40-50 ressuscitant un répertoire presque oublié aujourd'hui, et finalement j'avoue que j'ai été globalement (bien que relativement) déçue, non pas tant par les interprètes, à qui ces oeuvres vont souvent fort bien (quand elles ne les subliment pas), que par les ballets eux-mêmes, appréhendés dans leur dimension chorégraphique. Au fond, seul Le Jeune Homme et la Mort a réussi à me captiver une nouvelle fois, le côté "arty" ou impressionniste du reste du programme (qui demeure toutefois le meilleur de Petit - c'est un peu triste à dire...) me laissant somme toute - et à titre personnel - assez froide et insensible.

Point de ce genre de frustration avec Paquita, qui est devenu aujourd'hui pour l'Opéra ce qu'est le Corsaire de Ratmansky pour le Bolchoï, une formidable machine visuelle et chorégraphique destinée à faire briller les étoiles et le corps de ballet dans ce qu'ils savent probablement faire de mieux. La Paquita de Lacotte, c'est le ballet qui, malgré ses nombreuses reprises récentes, vient aussi me rappeler à point nommé que j'aime encore le ballet et me faire sentir pourquoi je l'aime d'amour, même si ça ne se voit pas toujours. L'argument est, comme il se doit, rocambolesque, pittoresque et fantaisiste, prétexte exclusif à l'exposition de l'artifice théâtral et de la danse, une danse d'un classicisme radical avec laquelle, surtout, on ne peut pas tricher.

Sans doute la reconstruction de Lacotte pèche-t-elle par le caractère hétéroclite de ses tableaux et par ses jointures narratives un brin maladroites qui laissent surtout voir le désir de créer un écrin pour ce qui ressemble à un exercice de style(s) sans limites : un acte presque entièrement dédié à la pantomime succède ainsi à un festival de virtuosité française pour solistes et corps de ballet, avant d'ouvrir sur un bal aristocratique, où la mazurka et la valse ont remplacé les espagnolades, et un Grand pas à la russe, malheureusement privé de ses variations. Prenons toutefois cette reconstruction pour ce qu'elle nous offre - à la puissance mille : un chef d'oeuvre de scénographie, une apothéose de style et de brio (quand y'en a plus, y'en a encore - et de la crème fouettée jusqu'à l'écoeurement..), en même temps qu'une synthèse imaginaire d'un ballet qui n'a jamais vraiment existé tel quel, mais qui laisse à voir pour le spectateur d'aujourd'hui la richesse inouïe de la danse romantique, de Paris à Saint-Pétersbourg.

Disons-le tout net : le couple principal de cette première n'est sans doute pas le couple rêvé pour un tel ballet (mêlant des styles dissemblables, il est vrai, donc difficile de ne pas trouver du tout à redire chez quiconque), au-delà même de la question des goûts personnels. Après avoir adoré Marie-Agnès Gillot par le passé, j'avoue cependant que je peine à l'apprécier pleinement aujourd'hui, du moins à l'aune de son talent artistique inégalable à l'Opéra, et malheureusement tout autant dans le classique (Raymonda) que dans le contemporain (Kaguyahime) dont elle s'est pourtant fait une spécialité. Ayant toujours raté sa Paquita malgré les reprises et encouragée par les images et les échos positifs de ses représentations données à Novossibirsk, j'étais pourtant prête à la suivre et à vrai dire, je n'ai pas été complètement déçue, même si tout n'était pas formellement parfait. On pourra toujours dire qu'elle est trop ceci ou trop cela (ça tourne un peu en rond aussi...), sa pantomime est très agréable et elle livre dans l'ensemble un beau travail technique, justement peut-être à cause de ce qui la limite a priori dans cette chorégraphie. Bizarrement, si elle est sans doute beaucoup plus à l'aise, techniquement parlant, dans la chorégraphie spectaculaire et explosive du Grand pas (avec en effet une série de fouettés merveilleusement structurés, avec ce qu'il faut de brio et de sens du show), je l'ai nettement préférée dans le rôle de la Gitane des deux premiers tableaux. Avec elle, je trouve que le Grand pas perd de son caractère noble et aristocratique et ressemble plus à une démonstration de force sans grâce ni nuance aucune. Cette allure très terrestre (chtonienne, pour parler savant), qui m'a gênée dans le Grand pas, se prête en revanche beaucoup mieux au rôle de la Gitane des deux premiers tableaux, jolie, piquante, charmante certes, mais néanmoins sans manières, pleine d'énergie et d'une force vitale puisée dans les montagnes arides de la Sierra Nevada plutôt que dans les palais de marbre. Ce qu'elle gagne là en conviction dramatique et en théâtralité, elle le perd en revanche parfois au niveau de la précision technique, car il est évident que la dentelle complexe de petits pas de Lacotte nécessite beaucoup plus de vélocité et de nuances musicales qu'elle n'a pu en montrer, notamment dans la Danse espagnole du deuxième tableau, dépourvue d'accents et de ce qui fait l'essence même du caractère (un manque déjà largement remarqué dans Le Tricorne).

A ses côtés, Karl Paquette me semble parfois un brin éclaboussé par la personnalité "monumentale" de sa partenaire, même si ses qualités habituelles se manifestent là - imperturbablement : partenariat impeccable, générosité scénique, tenue princière, charme militaire, adéquation au rôle. Maintenant, il faut bien avouer qu'au niveau danse, ça ne décolle pas vraiment - si je puis dire -, et que, si tout est digne, l'ensemble reste sans grande ampleur. La chorégraphie de Lacotte, exécutée de la sorte, privée de ce brillant capital que l'on attend et que l'on espère, ressemble alors plus à un exercice d'école, avec ses réussites ponctuelles, émaillées de petites approximations, et donnant seulement envie de distribuer bons et mauvais points. Grande et pleine satisfaction en revanche du côté de Stéphane Phavorin dans le rôle d'Inigo, réplique théâtrale parfaite à la Gillot. Une danse qui a encore de "beaux restes" à montrer dans la très difficile variation de l'acte I et un interprète qui a tout compris du caractère fougueux et autoritaire du Gitan, se l'approprie de bout en bout et sait le manifester par une pantomime qui se lit comme un livre.

Ceux qui continuent à se délecter du Pas de trois du DVD enregistré en 2002 n'auront pas été déçus par la prestation d'Emmanuel Thibault. Huit ans après, c'était, hier, presque aussi bon (des lignes un peu moins précisément dessinées, mais la fluidité et la tenue du corps toujours incroyables, quant aux tours en l'air avec retiré collé au jarret dans la coda de la variation, on se pince...). Nolwenn Daniel s'est également montrée excellente, avec un haut du corps et des bras travaillées dans un style beaucoup plus hispanisant, pour un résultat très agréable à voir. Au final, une très belle exécution "à la française" (charme, précision, légèreté, piquant) et une véritable alternative à la traduction Kirov que j'adore également (Chicherin/Pankova/Sitnikova sur le DVD Kirov Classics à admirer aussi).

Le corps de ballet m'a paru intéressant dans son travail stylistique, particulièrement du côté des ensembles masculins, que ce soit dans le Pas des Manteaux du 1er acte ou dans les mazurkas du dernier. Allister Madin, Fabien Révillion (malgré la carambolage malencontreux avec Florimond Lorieux dans le duo des Hussards) s'y font particulièrement remarquer par leur personnalité, leur maîtrise du style et leur parfaite musicalité. De manière plus générale, on sent dans le corps de ballet un véritable plaisir de danser ce type de chorégraphie, aussi exigeante que valorisante. Tout respire ici l'amour du beau style français, imprégné de l'influence de la danse de caractère, et traduit idéalement dans le premier tableau. Enfin, bien que j'aie toujours un peu de mal avec le Grand pas version Lacotte / ONP, j'ai remarqué et apprécié le fait que ces dames avaient l'air bien moins militaire que par le passé. Les lignes sont sans doute moins parfaites (ça va quand même trop loin dans la Polonaise des enfants!), les duos parfois moins impeccablement synchronisés, mais le haut du corps, les ports de bras m'ont paru beaucoup plus soignés, déliés et expressifs - presque espagnols parfois dans leurs accents - qu'ils n'ont pu l'être lors de récentes représentations passées, pas forcément du genre "réjouissantes sans réserve" (on peut aussi se référer au DVD officiel - à la limite du supportable selon mes critères). On perd là un petit quelque chose sans doute - la discipline et l'harmonie rêvées - mais l'on gagne aussi peut-être autre chose, de plus dansant et de plus essentiel.


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haydn
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MessagePosté le: Mar Oct 19, 2010 2:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les spectacles prévus ce mardi 19/10 seront assurés. Des préavis de grève ont néanmoins été déposés pour la période qui s'étend du 20 octobre au 30 novembre 2010. Attention, cela ne signifie absolument pas que des spectacles seront effectivement annulés, mais simplement que des mouvements sociaux sont possibles si la situation venait à dégénérer.


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haydn
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MessagePosté le: Mer Oct 20, 2010 12:21 am    Sujet du message: Répondre en citant

La seconde représentation de Paquita était confiée aux soins d’Emilie Cozette et de Stéphane Bullion, qui se substituaient à Marie-Agnès Gillot et Karl Paquette initialement prévus.

A un soir de distance, nous assistons, de par le hasard des distributions, a un «duel» - pacifique! – entre la Haute Normandie, représentée par Mlle Cozette (Alizay, Eure) et la Basse Normandie, ralliée à l’étendard de Mlle Gillot (Caen, Calvados), le tout sur fond d’Espagne de pacotille. Non, non, nous sommes bien à l’Opéra de Paris, pas à Intervilles…

Trêve de plaisanterie : Emilie Cozette, qui suscite le scepticisme de certains balletomanes, a réussi avec panache sa prise de rôle dans la redoutable chorégraphie reconstruite par Pierre Lacotte. Ibère au caractère affirmé dans le premier tableau, elle se montre bonne actrice dans le second, où elle gratifie également le public d’une variation «à l’éventail» nerveuse et de bonne facture. Après l’entracte, dans le célèbre Grand pas, elle fait preuve de qualités techniques solides, même si ses sauts sont plus timides que ceux de Marie-Agnès Gillot. Sa diagonale de grands jetés, moins spectaculaire, était en revanche plus élégante et sans agressivité excessive. Les fouettés ont été parfaitement exécutés, et ont suscité de la part du public un enthousiasme justifié. Seule la ligne de tours piqués / jetés était d’une réalisation plus contestable.

La réussite d’Emilie Cozette dans Paquita s’explique en partie par le fait qu’elle y apparaît comme une interprète «de compromis». Ce ballet hétéroclite requiert une danseuse de caractère au premier tableau, une comédienne acceptable au second et une technicienne rompue au style de Petipa au dernier. Peu de ballerines peuvent, à l’Opéra de Paris, prétendre synthétiser ces trois exigences, et hormis Mlle Cozette, il n’y a guère que Dorothée Gilbert qui semble a priori s’inscrire dans la même logique. Nous verrons ce qu’il en sera de Ludmila Pagliero, tout en regrettant qu’une Sarah Kora Dayanova ou une Eléonore Guérineau, qui semblaient faites pour le rôle, n’y aient pas eu leur chance.

Stéphane Bullion est un Lucien d’Hervilly solide, mais plus sombre, plus taciturne que Karl Paquette. Comme ce dernier, il a éprouvé quelques difficultés avec les réceptions dans la fameuse variation du premier tableau, mais a ensuite emporté l’adhésion avec un superbe manège de coupés-jetés dans le Grand pas.

En Inigo, Yann Saïz, qui affichait prestance et bonne volonté, ne pouvait toutefois pas rivaliser avec Stéphane Phavorin, qui, la veille, il est vrai, avait placé la barre très haut, tant au niveau de la technique que de la performance d’acteur. La grande variation d’entrée, notamment, manquait aujourd’hui un peu d’assurance.

Le Pas de trois était confié à Mélanie Hurel, Myriam Ould-Braham et Mallory Gaudion. Mlle Ould-Braham est, il faut le dire honnêtement, apparue, en dépit d’un charme indéniable, un peu en-deçà de son niveau habituel, faisant craindre une blessure ou une souffrance physique. On espère ardemment que, pour cette belle artiste, tout rentrera dans l’ordre lorsqu’elle abordera, dans quelques jours, le rôle-titre. Mélanie Hurel s’est pour sa part comportée de manière très satisfaisante, et nous a gratifiés de ses fameux tours planés, agrémentés d’un ralenti subtil, qui sont, au fil des ans, un peu devenu son «empreinte» chorégraphique. Mallory Gaudion, dont les tours en l’air ne sont pas aussi spectaculaires que ceux d’Emmanuel Thibault, n’en a pas moins réalisé une performance de premier ordre, avec une batterie très vive et d’une propreté impeccable, ainsi que des réceptions non seulement douces, mais aussi nettes et franches.

Dans les seconds rôles, Guillaume Charlot (Don Lopez de Mendoza) a confirmé la bonne impression de la Première, tandis qu’Eve Grinsztajn – encore une jolie Paquita potentielle – a incarné une Dona Serafina de haute tenue. Enfin, dans le second acte, Florimond Lorieux et Fabien Révillion, les deux Officiers, ont eu à cœur de faire oublier leur télescopage malheureux de la veille et ont produit une danse d’une élégance et d’une fluidité exemplaires, qui faisait honneur à l’Ecole française.


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LysNoir



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MessagePosté le: Mer Oct 20, 2010 12:36 am    Sujet du message: Répondre en citant

Haydn, je faisais partie des balletomanes sceptiques sur Emilie Cozette. Ce soir, j'ai trouvé qu'elle avait fait du bon boulot, mieux, elle a été une très bonne Paquita.

En revanche, je serai plus sévère que vous sur la prestation de Stéphane Bullion. Il m'a semblé d'une grande nervosité, il a dansé petit et pas propre - sauf dans la manège final, mais c'est peu sur tout un spectacle - et surtout, il a mis Emilie Cozette en difficulté en lui lâchant la main, ce qui l'a fortement déséquilibrée. Ca fait beaucoup pour une Etoile de l'Opéra de Paris.

Sinon, je n'ai pas eu l'impression que Myriam Ould-Braham était en petite forme, elle est toujours aussi charmante et sa danse est si agréable...En revanche, je suis moins séduite par Mélanie Hurel.


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