La Bayadère, ONP Bastille 07/03- 15/04 2012

[haydn]

Merci NEOPHYTE, apparemment, d'après ce que j'ai pu lire sur Internet, Aurélie Dupont se serait fait une petite frayeur hier soir, heureusement sans conséquences.

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[NEOPHYTE]

Effectivement, à la fin du 1er acte, il y avait un porté qui s'est mal terminé, elle est tombée de haut, c'est le cas de le dire...
Je ne sais pas pourquoi c'est arrivé, mais un murmure de peur a parcouru toute la salle....

[Pink Lady]

C'est le dernier porté (en flambeau) du pas avec l'esclave qui n'a pas fonctionné, heureusement dès le départ donc sans mal. Mais il y un tel nombre de portés improbables dans ce ballet qu'on finit par passer plus de temps à se demander s'ils vont réussir qu'à les apprécier.

La prestation de Josua Hoffalt était très honorable mais il manquait un peu de souffle dans les variations de bravoure - son solo de l'acte 2 était propre par exemple mais ne faisait pas vibrer comme celle d'un Heymann ou même d'un Paquette (sans parler de François Alu le jour du concours, mais ce n'est pas comparable). Je m'étais déjà fait la réflexion que cette technique moins parfaite le rendait parfois plus humain, et il sera sans doute meilleur dans les rôles de Colas et de Des Grieux que celui de Solor.

Quant à Aurélie Dupont et Dorothée Gilbert, c'était à qui tiendra le plus longtemps ses équilibres ou offrira les plus belles pirouettes - c'est un plaisir de les voir s'affronter, on a enfin un plateau à la hauteur des prétentions de l'ONP.

[Chlch]

Quelques impressions sur mes premières représentations de La Bayadère du 7 et 17 mars. Je n'ai volontairement pas fait de commentaires sur la première car j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le ballet hormis au 3ème acte; je voulais donc attendre de revoir la distribution.

Il y avait une ambiance totalement différente ces deux soirées:
-la première, public composé principalement d'habitués, avec la nomination de Josua qui trottait dans les têtes de tout le monde (c'est peu être ça qui m'a gênée)
-hier soir, public beaucoup plus néophyte, du coup ambiance beaucoup plus bon enfant, mes voisins ont beaucoup ri pendant deux premiers actes (ça me changeait de mon voisin de la première, qui n'a pas applaudi une seule fois, même pas pour la nomination de Josua , il est parti avant la fin des applaudissements...) Pour ma part, j'ai ri en écoutant les différentes personnes autour de moi expliquer l'argument du ballet, ou ce qu'elles en avaient compris... Nous avons le Grand Brahmane transformé en reine, le Rajah en roi, les ombres en arbres, et un joyeux mélange entre Nikiya et Gamzatti.
C'est vrai qu'elles devraient garder le même costume tout le long du ballet, ça serait plus simple Ma voisine se demandait pourquoi il n'y avait pas de surtitrage comme dans les opéras!


Venons-en aux danseurs.
Pour ma part j'apprécie beaucoup Aurélie Dupont, donc je ne suis pas très objective. Ce qui m'a manqué, ce sont les grands cambrés, particulièrement pour la variation du serpent (Delphine Moussin me manque!) j'en suis même venue à me demander, lors de la première, si elle avait un problème de dos...
Effectivement, nous avons eu une petite frayeur au premier acte lors du porté en flambeau raté. Heureusement Aurélie revient en pleine forme pour la scène de la bagarre, particulièrement réussie les deux soirs. Dorothée se comporte vraiment en princesse capricieuse, pas prêteuse, qui traite Nikiya comme une moins que rien ("porteuse de cruche"), et compte bien avoir le dernier mot! J'aime son regard dédaigneux, ses tentatives pour persuader Nikiya à renoncer à Solor.

Tout à fait d'accord avec Pink Lady pour Aurélie et Dorothée, et leurs pirouettes et équilibres! Plutôt Aurélie pour les équilibres et Dorothée pour les pirouettes

Je suis d'accord aussi pour le Solor de Josua Hoffalt. Il manquait encore un petit quelque chose dans sa variation au 2ème acte, et puis le manège de doubles assemblés pas encore au top. Mais après tout je m'en fiche, hier il l'a fait en entier, il progresse, peut être que mardi ou jeudi il sera parfait! Il a de grandes qualités, de très belles lignes et c'est un excellent partenaire! Pour ma part j'ai trouvé qu'il y avait une belle complicité dans les pas de deux, que ce soit avec Aurélie ou Dorothée.

Je ne reviendrai pas sur l'interprétation de Dorothée explosive, carnassière et technicienne hors paire.

Lorsqu'on est un spectateur un peu éloigné de la scène, j'ai trouvé que toute la pantomime et les mimiques étaient parfaites. Après peut être que quand on est plus près, il y a un peu de sur-jeu. Au moins, pas besoin de jumelles!
Yann Saïz était très touchant, il semble vraiment aimer Nikiya, et est poignant dans son désespoir. (derrière moi les gens se demandaient pourquoi Nikiya ne partait pas avec lui )

Allister Madin nous montre de très belles qualités en Fakir, déjà lors de la dernière reprise. L'avantage quand on est dans le parterre même très au fond, on ne voit pas les vieilles traces dégueulasses laissées par les fakirs

J'ai trouvé Emmanuel Thibaut un peu fatigué lors de la première, en idole dorée, beaucoup mieux hier! Ah sa peinture spéciale... N'empêche que moi j'aime bien quand les idoles dorées ont des paillettes sur leurs têtes, lors des premiers sauts ça rajoute un peu de magie!

Merci à Mathilde Froustey pour sa danse Manou. C'était une variation qui m'ennuyait profondément avant, je la passais toujours sur le dvd (même si évidemment on ne compare pas un dvd à une représentation en live!) elle a réussi à me la rendre plus intéressante.

Félicitation à Charline Giezendanner, pour la danse "Djampo" et sa variation de la deuxième ombre! (il y avait d'ailleurs moins de cafouillage cette année avec les voiles; même si on a quand même des petites frayeurs de temps en temps avec les voiles de certaines qui semblent un peu trop long)

Félicitation au corps de ballet, magnifique au 3ème acte, mais aussi dans les deux premiers.


Deux très belles soirées! De toute façon c'est un ballet que j'apprécie particulièrement, j'aime le côté kitch, les costumes et l'orientalisme des deux premiers actes; et l'académisme la beauté du 3ème acte.
Au risque d'en faire hurler certains, la musique ne me déplaît pas (même si ce n'est pas du prokofiev...)
Normalement les prochaines Nikiya devraient me contenter pour les cambrés, je risque même de réussir à râler en trouvant que c'est trop cambré!

[haydn]

Merci pour votre compte-rendu, Chlch.

Et pour Minkus, il en faut davantage pour m'offusquer. Il faut aussi reconnaître que pour cette reprise de La Bayadère, l'Opéra de Paris a fait des efforts pour améliorer la qualité - souvent décriée - d'exécution de la musique de ballet. D'abord, en confiant les représentation à l'orchestre de la maison, qui est quand même d'un autre niveau, et ensuite, en engageant un chef digne de ce nom, qui s'est donné la peine de réaliser un véritable travail d'interprétation, avec des phrasés, des nuances, et pas seulement du battage de mesure. Ça, un métronome peut le faire à moindre coût.

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[chloe.c]

A prendre avec des pincettes :
Sarah Kora Dayanova, non présente ce soir, peut-être absente le 24 pour sa Gamzatti ????

[haydn]

Ne parlez pas de malheur...

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[Florestiano]

C'était en tout cas bien la Kora qui était annoncée dans la fiche de distribution en première Ombre. Je ne sais pas trop si c'était in fine elle ou pas, mais cette variation était superbe, de même que la deuxième (Froustey) ; la troisième en revanche semblait être un peu à la peine et peu raccord avec l'orchestre.

Florian Magnenet aura été pour moi la "révélation" de cette soirée du 19 mars, lui que j'ai si souvent pu voir danser et dont la danse m'a si souvent laissé de marbre. Remarquez, Solor n'est pas le rôle qui requiert les qualités de caractérisation les plus probantes. Mais bon, son dépit, sa désolation à l'issue de l'acte II pendant que Nikiya périssait étaient très touchants. Dans les variations, assez redoutables, il s'est lancé, il a essayé, avec un panache impressionnant pour une prise de rôle, au risque de ne pas tout parfaitement réussir, au risque de réceptions un peu hasardeuses, mais qu'importe.

Il a dû par ailleurs beaucoup bosser sa pantomime ; j'ai trouvé très crédible son jeu et la relation qu'il construisait avec Émilie Cozette se suivait facilement. Pas un couple d'anthologie qui marquera à jamais mon expérience de spectateur, pas un couple pyrotechnique, pas un couple ultra-aérien, mais un couple très équilibré dans sa solidité technique (en dépit de portés légèrement laborieux en début de soirée) et très en phase l'un avec l'autre - on pourrait dire un couple qui assure totalement, sans non plus ravir ni éblouir. En tout cas, on y croyait. Bravo à lui pour cette belle représentation, qu'il a donnée dans des conditions pas si évidentes.

Gilbert est encore et toujours magistrale en Gamzatti. Et je voudrais saluer l'Idole dorée d'Allister Madin, mon Fakir adoré, qu'on sentait un peu tendu et un peu trop concentré sur ses enchaînements mais qui m'a semblé très prometteur.

Même si tout est loin d'être parfait (avec une danse des perroquets particulièrement catastrophique en termes d'alignement), le corps de ballet féminin semble prendre ses marques par rapport à la première, notamment dans l'acte II, la prestation des 32 Ombres (menées par Lucie Fenwick - merci Jonquille !) étant, elle, remarquable et remarquablement soutenue par l'orchestre - et ce pupitre de cors merveilleux dans ce passage.

Ce soir, un merci particulier au violon supersoliste de l'Orchestre de l'Opéra qui a idéalement accompagné les adages du III. Dieu que cela ajoute à la magie des ces moments, quels que soient les danseurs...

[Jonquille]

Merci de votre compte-rendu, Florestiano. C'est Sabrina Mallem qui a remplacé Sarah Kora Dayanova en première ombre. Et si c'est Mlle Mallem qui d'habitude ouvre la descente des Ombres, hier soir c'était au tour de Lucie Fenwick de mener la danse.

[Florestiano]

Merci Jonquille pour ces précisions !

[cymbales]

Je comprends mieux pourquoi j'avais du mal à reconnaître Sarah Kora Dayanova J'espère que ce n'est rien de grave et juste un souci de préservation pour samedi.

Je rejoins Florestiano sur les compliments sur la prise de rôle de Florian Magnenet, à mes yeux très réussie, et qui, avec la Gamzatti de Dorothée Gilbert, l'ombre de Mathilde Froustey et cette belle descente des ombres, a dominé cette soirée parfois quelque peu laborieuse.

Néanmoins, quel plaisir de revoir ce beau ballet, plaisir très nettement partagé par les spectateurs autour de moi.

[Winnipeg]

Retour sur la représentation du 19 mars.
Les décors et les costumes de la Bayadère sont toujours aussi sublimes et sont encore plus mis en valeur sur la scène de Bastille. Je suis toujours aussi sensible au petit côté "kitsch" de ce ballet : l'éléphant sur roulettes, la chasse au tigre en peluche; c'est bête mais j'adhère totalement.
Malheureusement, mon impression se confirme, j'ai un a priori depuis quelque temps déjà mais je suis toujours aussi peu enthousiasmée par la danse d'Emilie Cozette. Des bras pas toujours très beaux, des arabesques parfois laborieuses, un manque d'amplitude dans les mouvements, la diagonale du troisième acte tout sauf droite....Même mon avis qui n'y connaît rien l'a trouvée fébrile. Florian Magnenet a plutôt bien assuré sa prise de rôle malgré une ou deux réceptions hasardeuses. C'était très propre, aérien, il manquait peut être un peu de fougue mais c'est normal. Dorothée Gilbert a livré une prestation impeccable avec ses tours fouettés réalisés sans se décaler de son axe avec le sourire. La descente des Ombres est toujours un enchantement. Mathilde Froustey en 2eme ombre avait tout d'une étoile. Il ne faut pas oublier le corps de ballet masculin que j'ai trouvé très en place et très bien et les enfants qui sont déjà de vrais pros. L'idole dorée était prometteuse mais sans égaler Emmanuel Thibaut qui reste la réfèrence pour moi.

[Jile]

Je rejoins totalement ce qui a été dit sur la représentation d'hier, il n'est donc peut-être pas nécessaire d'en rajouter outre-mesure. Je retiendrai pour ma part également la bonne surprise qu'a constitué le Solor de Florian Magnenet.

J'ai trouvé dans la Nikiya d'Emilie Cozette un mélange de délicieux travail de bras et de rectitude technique presque trop raide. Elle proposait un personnage entier, tout à son amour puis à sa peine jusque dans la mort, sans doute loin de la retenue et de la réserve de la Bayadère aux yeux baissés d'Isabelle Guérin et de tant d'autres. Le premier acte m'a semblé un peu crispé, les portés en particulier, j'ai eu un peu de mal à me laisser emporter par la magie du premier tableau que j'apprécie pourtant tout particulièrement.

C'était sans doute renforcé par, à mon sens, la pantomime parfois un peu pauvre et souvent brouillonne d'une majorité des protagonistes présents sur scène au premier acte, alors que les tempi du chef ne permettaient pas les circonvolutions ! Il fallait aller à l'essentiel en étant clair et élégant, ce qui n'était pas toujours le cas.

Tout a été dit sur la Gamzatti de Dorothée Gilbert ; les danseuses bleues du pas d'action étaient charmantes, les vertes un peu moins dynamiques. Mathilde Froustey irradiait sur scène, il était frappant de la voir évoluer tout en finesse et en vivacité, avec une précision remarquable et un immense sourire aux lèvres. Vraiment, je lui souhaite d'être "appelée à de plus hautes fonctions" - je l'attends même avec une grande curiosité.

Pour finir, je me dois de mentionner Allister Madin qui m'a fait une excellente impression en idole dorée, et comme l'a souligné Winnipeg, les ensembles masculins (notamment les kshatriyas du début du deuxième tableau de l'acte 1).

[Aurélie]

Lu sur Twitter: Dorothée Gilbert se serait blessée au cours du 2ème acte, et a été remplacée par Mathilde Froustey!

[PasdeDeux]

c'est la série noire: laura hecquet, karl paquette, kora, dorothée gilbert.....